Cours : l’origine des idées Introduction / Platon-Aristote / Descartes 3 févrie

Cours : l’origine des idées Introduction / Platon-Aristote / Descartes 3 février 10 février 17 février 3 mars Leibniz / Locke 10 mars 17 mars 24 mars 31 mars Hume 7 avril 14 avril 5 mai 12 mai Il ne me semble pas que j'apprenne rien de nouveau mais plutôt que je me ressouviens de ce que je savais déjà auparavant, c'est-à-dire que j'aperçois des choses qui étaient déjà dans mon esprit, quoique je n'eusse pas encore tourné ma pensée vers elles. Méditations métaphysiques, 5e Méditation, AT IX, p. 51 Non tam videar aliquid novi addicere, quam erorum quae jam ante sciebam reminisci, sive ad ea primum advertere, quae quidem in me errant. Meditationes, Meditatio Quinta, AT VII, p. 64 La lumière naturelle me fait connaître évidemment que les idées sont en moi comme des tableaux ou des images qui peuvent à la vérité facilement déchoir de la perfection des choses, dont elles ont été tirées Méditations métaphysiques, 3e Méditation, A.T., IX, p. 33 Il est impossible que nous ayons l'idée ou l'image de quoi que ce soit, s'il n’y a en nous ou ailleurs un original qui comprenne en effet toutes les perfections. Descartes, Principes de la philosophie, Première Partie, art., 18 ; A.T., IX-II, p. 33 PHEDON (édition Victor Cousin) [100 d-e] — Examine à présent ce qui s’ensuit, dit Socrate, pour voir si tu partages mon opinion. Il me paraît que, s’il existe quelque chose de beau en dehors du beau en soi, cette chose n’est belle que parce qu’elle participe de ce beau en soi, et je dis qu’il en est de même de toutes choses. M’accordes-tu ce genre de cause ? — Je te l’accorde, dit-il. — Maintenant, continua Socrate, je ne conçois plus et je ne puis m’expliquer les autres causes, ces savantes causes qu’on nous donne. Mais si l’on vient me dire que ce qui fait qu’une chose est belle, c’est ou sa brillante couleur, ou sa forme ou quelque autre chose de ce genre, je laisse là toutes ces raisons, qui ne font toutes que me troubler, et je m’en tiens simplement, bonnement et peut-être naïvement à ceci, que rien ne la rend belle que la présence ou la communication de cette beauté en soi ou toute autre voie ou moyen par lequel cette beauté s’y ajoute ; car sur cette communication je n’affirme plus rien de positif, je dis seulement que c’est par le beau que toutes les belles choses deviennent belles. C’est là, je crois, la réponse la plus sûre que je puisse faire à moi- même et aux autres. En me tenant à ce principe, je suis persuadé que je ne ferai jamais de faux pas et que je puis, en toute sûreté, et tout autre comme moi, répondre que c’est par la beauté que les belles choses sont belles. Ne le crois-tu pas aussi ? PHEDON (édition Victor Cousin) [103d - 104e] — Examine-moi encore ceci, poursuivit Socrate, et vois si tu seras de mon avis. Y a-t-il quelque chose que tu appelles chaud et quelque chose que tu appelles froid ? — Oui. — Sont-ce les mêmes choses que la neige et le feu ? — Non, par Zeus. — Alors le chaud est autre chose que le feu, et le froid autre chose que la neige ? — Oui. — Alors tu es bien, je pense, de cet avis, que jamais la neige, étant neige, si elle a, pour reprendre notre expression de tout à l’heure, reçu le chaud, ne sera plus ce qu’elle était, à la fois neige et chaude, mais, à l’approche du chaud, ou bien elle lui cédera la place, ou bien elle périra. — Certainement. — Et de même le feu, si le froid s’approche de lui, ou se retirera ou bien périra ; mais jamais il ne se résoudra, ayant reçu le froid, à être encore ce qu’il était, à la fois feu et froid. — C’est vrai, dit-il. — Il arrive donc, reprit Socrate, que dans quelques cas du même genre, non seulement l’idée abstraite elle-même ait droit à porter le même nom éternellement, mais qu’il en soit de même pour une autre chose qui n’est pas cette idée, mais qui a toujours, tant qu’elle existe, la forme de cette idée. Voici des exemples qui rendront peut-être ma pensée plus claire. Il faut que l’impair garde toujours ce nom qui sert à le désigner à présent, n’est-ce pas ? — Certainement. PHEDON (édition Victor Cousin) [103d - 104e] suite — Or est-il la seule chose qui ait ce nom ? car c’est cela que je demande ; ou y en a-t-il quelque autre qui, sans être ce qu’est l’impair, doit cependant toujours porter elle-même le nom d’impair en plus de son propre nom, parce que sa nature est telle qu’elle n’est jamais séparée de l’impair ? C’est le cas, dis-je, pour le nombre trois et pour beaucoup d’autres choses. Arrêtons-nous au nombre trois. Ne te semble-t-il pas qu’il doit toujours être appelé à la fois du nom qui lui est propre et du nom de l’impair, bien que l’impair ne soit pas la même chose que le nombre trois ? Cependant le nombre trois, le nombre cinq et une moitié tout entière de la numération sont constitués de telle sorte que chacun de ces nombres, sans être ce qu’est l’impair, est toujours impair. Il en est de même du deux, du quatre et de toute l’autre série des nombres ; chacun d’eux, sans être ce qu’est le pair, n’en est pas moins toujours pair. En conviens-tu, ou non ? — Comment n’en conviendrais-je pas ? dit-il. — Maintenant fais attention à ce que je veux démontrer. Le voici : il est évident que non seulement ces contraires abstraits s’excluent les uns les autres, mais encore que toutes les choses qui, sans être contraires les unes aux autres, contiennent toujours des contraires, que ces choses-là, dis-je, ne semblent pas non plus recevoir l’idée contraire à celle qui est en elles et qu’à son approche, ou elles périssent, ou elles cèdent la place. Ne dirons-nous pas que le nombre trois périra et souffrira tout au monde plutôt que de se résigner à devenir pair, en restant trois ? — C’est certain, dit Cébès. — Et pourtant, reprit Socrate, deux n’est pas contraire à trois. — Non, en effet. — Ce ne sont donc pas seulement les formes contraires qui ne supportent pas l’approche les unes des autres ; il y a d’autres choses encore qui ne supportent pas l’approche de leurs contraires. — C’est parfaitement vrai, dit-il. — Veux-tu maintenant, reprit Socrate, que, si nous en sommes capables, nous déterminions de quelle nature sont ces choses ? — Oui, je le veux. — Eh bien, Cébès, poursuivit-il, ne sera-ce pas celles qui forcent la chose dont elles ont pris possession non seulement à prendre leur forme, mais encore celle de quelque chose qui lui est toujours contraire ? — Comment dis-tu ? — Comme nous disions tout à l’heure. Tu comprends bien, je pense, que toutes les choses où le nombre trois est l’élément dominant, doivent être non seulement trois, mais encore impaires ? — Certainement. — Eh bien, je dis que, dans une chose telle que celle-là, il ne peut jamais entrer d’idée contraire à la forme qui la constitue. — Jamais en effet. est S P est 3 Impair Attributs (forme, espèce) Sujet (matière, substrat) Participation PARMENIDE ou SUR LES IDÉES (édition Victor Cousin) Que tu es louable, Socrate, [130b] dans ton ardeur pour les recherches philosophiques! Mais, dis-moi, distingues-tu en effet, comme tu l'as dit, d'une part les idées elles-mêmes, et de l'autre ce qui en participe, et crois -tu que la ressemblance en elle- même soit quelque chose de distinct de la ressemblance que nous possédons; et de même pour l'unité, la multitude et tout ce que tu viens d'entendre nommer à Zénon ? — Oui, répondit Socrate. — Peut-être, continua Parménide, y a-t-il aussi quelque idée en soi du juste, du beau, du bon et de toutes les choses de cette sorte ? — Assurément, reprit Socrate. [130c] — Eh quoi ! y aurait-il aussi une idée de l'homme séparée de nous et de tous tant que nous sommes, enfin une idée en soi de l'homme, du feu ou de l'eau? — J'ai souvent douté, Parménide, répondit Socrate, si on en doit dire autant de toutes ces choses que des autres dont nous venons de parler. — Es -tu dans le même doute, Socrate, pour celles-ci, qui pourraient te paraître ignobles, telles que poil, boue, ordure, enfin tout ce que tu voudras de plus abject et de plus vil? et crois-tu qu'il faut ou non admettre pour [130d] chacune de ces choses des idées différentes de ce qui tombe sous nos sens ? — Nullement, reprit Socrate; ces objets n'ont rien de plus que ce que nous voyons ; leur supposer une idée serait peut-être par trop absurde. Cependant, quelquefois il m'est venu à l'esprit que toute uploads/s3/ support-cours-philomodernes6-idees-5.pdf

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