UNIVERSITÉ D’ÉTÉ 20 AOÛT 2010 LOUVAIN-LA-NEUVE COMMENT FAIRE UNE BONNE ÉCOLE ?

UNIVERSITÉ D’ÉTÉ 20 AOÛT 2010 LOUVAIN-LA-NEUVE COMMENT FAIRE UNE BONNE ÉCOLE ? 1/4 Texte conforme aux recommandations orthographiques de 1990 Compte-rendu de l’atelier N° 6 Estime de soi et réussite scolaire : un cercle vertueux. 1 Intervenants : Gaëtane Chapelle est attachée au Service général de pilotage du système éducatif de la Communauté française, docteur en psychologie et professeur invité à l’UCL. Elle a notamment coordonné aux Éditions Sciences Humaines l’ouvrage Le Moi. Du normal au pathologique en 2004. Anne Oger, conseillère en pastorale pour les écoles lasalliennes, a mené, dans le cadre de ses fonctions, un travail de réflexion autour de la notion d’estime de soi en milieu scolaire. Au-delà de cette approche théorique, elle présente deux expériences dans le cadre scolaire visant à préserver ou à restaurer l’estime de soi des élèves. Animateur : Guy De Keyser Secrétaire : Stéphanie Kettman 1. Interventions 1.1. Gaëtane Chapelle : « Estime de soi et apprentissage » (PowerPoint sur le site) 1.1.1. Introduction L’intervention débute par un exercice proposé à l’assemblée. Préalablement, chaque participant a dû répondre, anonymement, à la question « Êtes-vous un bon ou un mauvais élève en mathématiques ? ». Ensuite, un délai de 50 secondes a été accordé pour mémoriser une figure géométrique afin de pouvoir la redessiner de mémoire. Il s’agit en fait de l’expérience de P. Huguet destinée à évaluer l’impact de l’estime de soi sur les performances cognitives. Concrètement, cet exercice a été présenté à des élèves de 2e et 3e 1 Ce compte-rendu est un résumé des interventions et débats de l’atelier réalisé par la ou le secrétaire. Afin de permettre une diffusion rapide, il n’a pas été possible de demander aux intervenants de valider ce texte. Si, malgré le soin apporté à ce travail, des propos ont été mal retranscrits, merci de nous en excuser. Dans la mesure où ils nous ont été communiqués, les supports de présentation ou les textes des intervenants sont également publiés pour compléter ce compte-rendu. Les propos n’engagent pas le SeGEC. Le Service d’étude du SeGEC UNIVERSITÉ D’ÉTÉ 20 AOÛT 2010 LOUVAIN-LA-NEUVE Compte-rendu de l’atelier N°6 – Estime de soi et réussite scolaire : un cercle vertueux. 2/4 COMMENT FAIRE UNE BONNE ÉCOLE ? Texte conforme aux recommandations orthographiques de 1990 secondaire en réussite ou en échec en mathématiques. À la moitié des élèves, on présentait l’épreuve comme une épreuve de géométrie. À l’autre moitié, comme une épreuve de dessin. On s’est aperçu que les élèves bons en mathématiques réussissaient bien le test, qu’il soit présenté comme une tâche de géométrie ou de dessin. Quant aux élèves mauvais en mathématiques, ils réussissaient le test aussi bien que les autres lorsque l’épreuve leur était présentée comme de dessin. Par contre, ils étaient nettement moins bons lorsque cette même épreuve leur était présentée comme un test de mathématiques. Une variante de l’expérience a également démontré que les élèves qui estimaient avoir une mauvaise réputation en mathématiques étaient encore plus en difficulté que les autres (influence du stéréotype). 1.1.2. Analyse Comment interpréter ces résultats ? Le contexte social (la classe) ainsi que le concept de soi influencent les performances. On peut définir l’estime de soi comme un calcul de sa valeur (entre autres le concept de bon/mauvais élève), à partir d’une connaissance de soi et du regard des autres. Le développement de l’estime de soi débute très tôt. Ainsi, à la crèche déjà les enfants se comparent entre eux et développent une « compétence sociale ». La comparaison sociale est une pratique courante qui influence la construction du concept de soi. Le stéréotype est une menace lorsqu’il conduit à y ressembler. De plus, lorsque la personne est victime d’un échec, elle pourra parfois l’attribuer à un comportement discriminatoire de l’autre, mais si la discrimination est fréquente et correspond au stéréotype, elle ne pourra plus protéger son estime de soi. Cela peut conduire à un désengagement tant au niveau cognitif, qu’affectif ou comportemental. 1.1.3. Conclusions Que peut-on faire pour protéger l’estime de soi ? - agir sur le contexte social - gérer la compétition (il faut diminuer la compétition entre élèves, mais pas la supprimer, car elle est positive lorsqu’elle est bien gérée) - donner une signification positive à l’erreur (l’erreur n’est pas un échec, mais un apprentissage) et en conséquence, adapter nos méthodes d’évaluation. UNIVERSITÉ D’ÉTÉ 20 AOÛT 2010 LOUVAIN-LA-NEUVE Compte-rendu de l’atelier N°6 – Estime de soi et réussite scolaire : un cercle vertueux. 3/4 COMMENT FAIRE UNE BONNE ÉCOLE ? Texte conforme aux recommandations orthographiques de 1990 1.2. Anne Oger : « Comment faire une bonne école ? Estime de soi et réussite scolaire : un cercle vertueux ». (PowerPoint et écrits sur le site) Le plan de l’exposé se divise en trois points : a) une approche générale sur l’estime de soi. b) une approche plus précise traitant des implications pour l’élève et pour l’enseignant. c) deux expériences concrètes : le coaching scolaire et le SAS d’écoute. a) L’estime de soi est un regard et un jugement porté sur soi. C’est une notion complexe et en constante évolution. Elle comprend trois composantes : la connaissance de soi (connaitre ses gouts, attribuer du sens à ses actions, accepter de commettre des erreurs…), l’image de soi (elle dépend incontestablement du regard de l’autre) et l’amour de soi (pouvoir compter sur le soutien de son entourage et ne pas associer amour et réussite). b) Différents facteurs favorisent la bonne estime de soi qui, en milieu scolaire, est un atout pour réussir. Afin d’aider au mieux l’élève, il s’agit notamment de : - dédramatiser l’échec, - donner un sens aux apprentissages, - avoir une conception large de l’intelligence, - procéder par étape et de fixer des objectifs ciblés et atteignables, - pratiquer l’évaluation formative, - croire en lui, s’intéresser à lui et mettre en évidence ses forces. Les enseignants ne peuvent y arriver que si eux-mêmes ont une image professionnelle valorisante. Or, bon nombre d’enseignants sont en difficulté (influence négative des enquêtes Pisa, stress, clichés…). Pour les soutenir, il est important de créer une véritable communauté éducative avec la collaboration de tous. c) En conclusion de son exposé, l’intervenante nous fait part de deux expériences pilotes vécues au sein d’écoles lasalliennes, d’une part à l’Institut Saint-Joseph de Ciney (coaching scolaire) et, d’autre part, à l’Institut Saint-Luc à Ramegnies-Chin (SAS d’écoute). Le coaching scolaire a pour but d’accompagner l’élève, de l’écouter et de l’amener à exprimer ce qu’il a en lui. Les demandes proviennent des élèves, mais aussi des parents ou du conseil de classe. Elles portent généralement sur les difficultés relationnelles, le stress, le manque de confiance en soi et les difficultés d'accepter ou de dépasser l'échec. C’est une éducatrice qui suit une formation spécifique de coaching qui en assure le fonctionnement. Le SAS d’écoute est ouvert aux étudiants pendant leur temps libre (temps de midi ou heures d’études) ou durant les heures de cours moyennant l’accord préalable de l’enseignant. C’est une équipe de bénévoles (professeurs, éducateurs) formés à l’écoute qui assure les permanences. Les problèmes soulevés par les jeunes sont divers : difficultés relationnelles ou familiales, problèmes liés à l'homosexualité, dépression, problèmes d'orientation… UNIVERSITÉ D’ÉTÉ 20 AOÛT 2010 LOUVAIN-LA-NEUVE Compte-rendu de l’atelier N°6 – Estime de soi et réussite scolaire : un cercle vertueux. 4/4 COMMENT FAIRE UNE BONNE ÉCOLE ? Texte conforme aux recommandations orthographiques de 1990 2. Débat Les échanges ont principalement porté sur des questions pratiques liées aux deux expériences pilotes ci-dessus mentionnées (notamment le rôle du centre PMS, le secret et l’échange d’informations, l’éventuel conflit d’intérêts existant par rapport à l’enseignant qui recueille la confidence…). Diverses réflexions ont également porté sur le manque d’estime à l’égard des enseignants et la difficulté de la tâche a été soulignée. Enfin, une réflexion sur la différence entre échec et erreur a été menée. uploads/s3/ 2010atelier-6-compterendu.pdf

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