Ouvrages d’Art • N° 32 • Juillet 1999 37 Protection anticorrosion des structure

Ouvrages d’Art • N° 32 • Juillet 1999 37 Protection anticorrosion des structures métalliques Dans son numéro 27 de juillet 1997, la revue OUVRAGES d'ART du SETRA vous a déjà présenté la nouvelle Association pour la Certification et la Qualification en Peinture Anticorrosion : l'ACQPA. Un premier article a exposé les origines de l'association créée en 1994, ses principes fon- dateurs et ses objectifs. L'année 1998 a vu fonctionner pleinement l'ACQPA, avec les trois comités de Certification souhaités par les membres fondateurs : Produits, Opérateurs et Inspecteurs. Des articles viendront maintenant périodique- ment faire le point sur les derniers développe- ments, et sur les nouveautés de fonctionnement de l’ACQPA. Il est apparu que les rédacteurs de pièces écrites souhaitent avant tout mieux con- naître les éléments à intégrer pour tenir compte de toutes ces récentes évolutions. C'est pourquoi nous consacrons aujourd'hui un article entier à ces questions. D'autres articles suivront : nous vous informe- rons notamment sur les décrets concernant l’environnement, qui feront évoluer à terme les techniques d’entretien in situ des structures métalliques peintes. Nous vous expliquerons aussi par quelles procédures les inspecteurs et les opérateurs sont certifiés, et nous vous tiendrons informés des évolutions de l'ACQPA. En pratique, l'exigence d'un système certifié ACQPA réduit la liberté de choix aux 23 teintes de la carte ACQPA. Il s'agit cependant des 23 couleurs les plus fréquemment utilisées, et ce choix s'enrichira avec le temps. Les fabricants les ont formulées avec des pigments choisis pour répondre à l'exigence de la nouvelle norme con- cernant la stabilité de la couleur. Il est en pra- tique presque impossible, dans le cadre d'un marché particulier, de s'assurer que les formula- teurs coloristes compétents soient mobilisés pour mettre au point une teinte non certifiée ACQPA présentant la même garantie de stabilité. En effet, le formulateur coloriste est au bout d'une impressionnante chaîne de sous-traitance, et donc bien loin du Maître d'Œuvre. Dans le cas général, il est souhaitable que dans son premier chapitre, le CCTP précise de plus les références des couleurs choisies parmi les vingt-trois. Il existe en effet des différences de coûts entre les pigments des différentes couleurs certifiées. Soulignons enfin, que la certification ACQPA des opérateurs doit maintenant être prise en compte, et que le nouveau référentiel ACQPA intègre la certification des systèmes de protection C5M. Ces derniers n'étaient utilisés jusqu'à présent que pour les plates-formes de forage pétrolier en mer. Incidence de l’ACQPA sur la rédaction des marchés A - Dispositions générales Dans l'attente de sa révision, le Fascicule 56 du CCTG reste applicable pour ce qui concerne les dispositions générales. Rappelons que c'est le CCTP qui précise la caté- gorie d’ouvrage ou d’élément d’ouvrage en application de l’article 3 du CCTG. En l'absence de dispositions particulières du marché, le fasci- cule 56 définit à l'article 3 dans quelle catégorie classer un ouvrage. Par exemple, les poutres métalliques d’un ouvrage mixte acier-béton sont évidemment classées en catégorie 1 avec des épaisseurs supérieures à 8 mm. En revanche, les équipements - garde corps et candélabres - sont classés en catégorie 2 ou 3 selon l’épaisseur des aciers à protéger. Le CCTP constitue également l'outil qui permet d'imposer un type de protection pour une caté- gorie d’ouvrage donné. Par exemple, le Maître d'Œuvre peut y exiger la galvanisation, ou un duplex galvanisation-peinture pour les garde corps, préalablement classés en catégorie 3. Les procédés de protection possibles figurent à l’article 2 du CCTG. Dans le cas le plus courant, le type de protection souhaité est une mise en peinture, et l'on désire une longue durabilité de la protection anticorro- sion. Il y a lieu d’exiger alors dans le CCTP un sys- tème de peinture de type A. Avant la création de l'ACQPA la liste des systèmes homologués par une commission interministérielle d’homologa- tion (CIH) était régulièrement publiée par les journaux officiels. Qualité, gestion, organisation 38 Qualité, gestion, organisation Ouvrages d'Art • N° 32 • Juillet 1999 Aujourd'hui, on choisit un système certifié par l’ACQPA. Leur liste est disponible au LCPC. La seule nouveauté consiste donc à ajouter dans le CCTP la référence ACQPA sous la forme suivante : Pour telle partie de l’ouvrage, classée en telle catégorie (à préciser bien sûr…), la protection contre la corrosion est assurée par peinture sur acier mis à nu (par exemple), avec un système de type A certifié ACQPA. Tous les éléments sont ainsi définis pour utiliser le tableau pertinent de la garantie figurant à l'article 4 du Fascicule 56. Les tableaux de garantie du Fascicule 56 restent applicables hormis la garantie de stabilité de la couleur pour laquelle la publication simultanée des nouvelles normes NFT 34554-1 et 34554-2 vient modifier les écarts colorimétriques maximum admissibles ∆E au bout du délai de garantie (voir § B3-3-1 ci- après). B - Système de peinture I B1 - Choix du système de peinture Le CCTP précise la classe de certification dans laquelle le système de peinture doit être choisi. L’ACQPA a repris les mêmes classes de certifica- tion que celles définies par la CIH mais en en changeant l’appellation. La correspondance entre les anciennes et les nouvelles appellations est donnée dans le tableau ci dessous. Toutefois, il y a une nouveauté importante : la CIH n’homologuait des systèmes que pour les travaux neufs, avec décapage à l’abrasif et mise à nu complète de l’acier aux degrés Sa 21/2 ou Sa3. En revanche, l’ACQPA distingue la certifica- tion pour travaux neufs, avec le même type de préparation de surface que précédemment, et la certification pour les travaux de maintenance avec conservation de tout ou partie des anciennes peintures. Ainsi la modification au niveau du CCTP est rela- tivement simple car il suffit de remplacer « on utilisera un système homologué dans la classe HAU1 » par « on utilisera un système certifié dans la classe C3ANV » dans le cas d’un ouvrage (ou partie d’ouvrage) situé en ambiance aérienne urbaine ou industrielle (C3), sur lequel on procède à un décapage avec mise à nu com- plète de l’acier (A N) et pour lequel on demande une performance d’aspect (V). Toute chose égale par ailleurs, le même ouvrage en maintenance c’est-à-dire avec conservation de toute ou partie des anciennes peintures aurait demandé un système C3AMV. I B2 - Catégories de corrosivité Par sécurité, il était de pratique assez courante de demander une catégorie de corrosivité supé- rieure à celle dans laquelle l’ouvrage se trouvait réellement. Par exemple, on demandait un sys- tème « M » pour un ouvrage se trouvant en ambiance « U » urbaine ou industrielle. Sur ce point, rien ne change avec l’ACQPA : C3 demandé pour un C2 réel, C4 demandé pour un C3 réel, etc. Cependant, une nouvelle catégorie de corrosivité est maintenant disponible : la catégorie « C5M » - ambiance maritime très corrosive - dont l’exemple typique est la plate- forme de forage en mer. La catégorie C5M est divisée en 2 sous catégories, la C5Ma pour les parties aériennes, et la C5Mm pour les parties marnantes ou les parties soumises à éclabous- sures. Un Maître d'Œuvre ayant un ouvrage en bordure de mer (C4) peut être amené à demander du C5Ma en extrapolant les habitudes de sécurité. Cela n’a rien d’hérétique !... Mais la différence de corrosivité entre C4 et C5M est importante : il doit savoir que les systèmes « C5M » sont des CIH ACQPA Type de subjectile A = Acier décapé G = acier Galvanisé Z = acier métallisé A = Acier décapé G = acier Galvanisé Z = acier métallisé Classe de corrosivité de l'environnement R = Rural U = Urbain et industriel M = Maritime ED = immergé eau douce ES = immergé eau salée rien d'équivalent à C5M C2 ≅ Rural C3 ≅ Urbain et industriel C4 ≅ Maritime Im2 = immergé eau douce et eau salée C5M ≅ Super maritime Performance d'aspect 1 = parties vues 3 = parties non vues V = parties Vues I = parties non vues (Invisibles) Type de travaux homologation pour des travaux neufs uniquement N = travaux Neufs M = travaux Maintenance Tableau de correspondance entre homologation de la CIH et certification de l’ACQPA Ouvrages d'Art • N° 32 • Juillet 1999 Protection anticorrosion des structures métalliques 39 options nettement plus « luxueuses » que les C4… et donc que les prix suivront ! I B3 - Performance d’aspect, stabilité de la couleur de finition. Cette demande de performance s’exprime par la présence de la lettre « V » comme partie Vue dans le numéro de certification du système de pein- ture. À l’inverse, l’absence de performance d’aspect correspond à un système ayant la lettre « I » comme partie Invisible dans son numéro de certification. Ce point nécessite un développement plus détaillé car tout ou presque a été modifié par rapport à l’homologation de la CIH. Nous rappel- lerons donc d'abord les pratiques du temps de l’homologation, pour en venir aux changements liés à l’ACQPA avec leurs conséquences sur la rédaction des marchés. L B3-1 - Rappel des pratiques du uploads/s3/ 32-anticorrosion.pdf

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