HISTOIRE DE L’ART L’AUTOPORTRAIT Faire un autoportrait, c'est se représenter so

HISTOIRE DE L’ART L’AUTOPORTRAIT Faire un autoportrait, c'est se représenter soi-même : de face ou de trois-quarts, le corps entier ou fragmenté, avec ou sans mise en scène, seul ou avec d'autres personnages. Sans corps du tout à la limite : la photographie du contenu de vos poches est une forme d'autoportrait, et vous pouvez également "arranger" votre chambre de telle façon qu'elle en dira beaucoup plus sur vous que la plus ressemblante des photographies. Un autoportrait réussi ne montre pas que l'apparence, mais aussi les sentiments, la personnalité, "l'âme" du sujet. Aux origines de la peinture : Dans les Métamorphoses, le poète latin Ovide raconte l’histoire de Narcisse, ce jeune homme fasciné par la contemplation de son reflet dans l’eau. Considérant la peinture comme une imitation du réel, les penseurs de la Renaissance et en particulier Alberti (dans son livre De Pictura en 1435), affirment que Narcisse est l’inventeur de la peinture en général et trouvent dans l’autoportrait la source même de l’art pictural. ANTIQUITE : Se représenter était considéré comme un acte d’orgueil qui risquait d’attirer sur soi la foudre des dieux. Mais en Grèce, Apelle, peintre préféré d’Alexandre le grand, fait son autoportrait. Certains se représentent discrètement sur les vases en guise de signature. MOYEN ÂGE : Peintres et sculpteurs sont considérés comme de simples artisans. Mais à la fin du Moyen Âge, leur statut change : ils sont peu à peu considérés comme de véritables créateurs qui ne travaillent pas seulement avec leurs mains mais aussi avec leur tête. Ils commencent à signer leurs œuvres. FIN XIVème : Apparition du miroir en verre fabriqué par les Vénitiens vers 1380. Il remplace le miroir de métal poli, plus flou et permet aux artistes de se représenter de façon détaillée. Ces autoportraits se caractérisent souvent par l’inversion du modèle (un artiste droitier devient gaucher !) et les poses de ¾. RENAISSANCE : Les artistes commencent à se cacher dans leurs compositions. Au XVème siècle, Jan Van Eyck peint Le portrait des époux Arnolfini (1434) et se glisse discrètement dans la composition . Au fond de la pièce, il peint un miroir bombé dans lequel on distingue son reflet. L’autocélébration : Maître allemand de l’autoportrait, Albrecht Dürer (1471-1528) dont on connaît un dessin réalisé à l’âge de 13 ans est un précurseur du genre : il est le 1er à se représenter de face puis à se peindre en Christ (1500) . L'autoportrait, c'est "voici comment je me suis vu à un moment donné", et en même temps "voici comment j'ai voulu que l'on me voit" (sous-entendu : « voilà l'image que je souhaite laisser à la postérité »). Un jeu entre le désir d'authenticité et la façade sociale que l'artiste souhaite généralement préserver (il y a des exceptions). Mais l'artiste qui se représente affirme aussi : "je suis cette oeuvre", celui qui a été capable de la créer, qui a le savoir-faire nécessaire pour cela. Nombreux d'ailleurs sont les autoportraits ou l'artiste pose « en artiste », ses outils à la main. XVIIème : Cette autocélébration se diffuse en Europe. Dans Les Ménines (1656), Vélasquez se représente ainsi face à son chevalet alors que le roi et la reine qu’il est en train de peindre ne figurent que dans le miroir qui est au fond du tableau ! L’un des artistes les plus féconds est indéniablement Rembrandt (1606-1669 ) dont la centaine d’autoportraits livre un authentique journal de vie. A ce jeu de l'autoportrait, tous les créateurs importants se sont prêtés un jour ou l'autre. Certains en ont même fait l'une des composantes majeures de leur oeuvre en se représentant à tous les âges de leur vie : Albrecht Dürer, Rembrandt, Vincent Van Gogh, Egon Schiele, Nan Goldin, Frida Kahlo, Opalka... Suivant l'époque, les "raisons" de l'autoportrait peuvent être différentes : L'artiste de la Renaissance va affirmer son nouveau statut de "star internationale" (Albrecht Dürer, Jean Van Eyck, Raphaël, Diégo Vélasquez, Léonard de Vinci ). L'artiste "moderne" sera plus porté vers l’introspection psychologique, voir le misérabilisme (Vincent Van Gogh, Otto Dix, Egon Schiele, Léon Spilliaert, Pablo Picasso, Pierre Bonnard, Frida Kahlo, Francis Bacon). L'artiste contemporain jouera, rusera avec toutes les ambiguïtés du genre (Andy Warhol, Jean-Michel Journiac, Cindy Sherman). Vincent VAN GOGH Pablo PICASSO Frida KAHLO Dans tous les cas, l'autoportrait ne se réduit pas à un monologue entre l'artiste et lui-même, c'est un dialogue avec le spectateur, l'histoire de l'art en toile de fond. « Autoportrait à la frontière entre le Mexique et les Etats Unis » Frida KAHLO (1932). Huile sur métal, 31X35 cm, New-York Quelques éléments de biographie Peintre mexicaine née en 1907, née d'un père d'origine Allemande (Wilhelm Kahlo) et d'une mère Mexicaine d'origine indienne (Mathilde Calderón), parents de bonne famille. Dès l'âge de 8 ans, Frida est atteinte par la poliomyélite, ce qui lui déformera son pied droit et qui lui vaudra le surnom de "Frida l'estropiée". A 18 ans, un grave accident de bus lui laisse de nombreuses séquelles : elle devra être opérée de nombreuses fois et rester alitée longtemps. Dès 1928, elle s’engage au PC mexicain et épouse le célèbre peintre Diego Rivera. Elle vit entre les Etats Unis et le Mexique : elle vit un moment à San Francisco, voyage à Détroit et New York. Elle a une liaison avec Trotsky (réfugié au Mexique, assassiné en 1940). La santé de Frida se dégrade mais elle continue à peindre. Elle subit plusieurs opérations de la colonne vertébrale et se retrouve en fauteuil roulant. Sa jambe est amputée. En 1954, elle meurt d’une embolie pulmonaire. Le tableau et la peinture « Autoportrait à la frontière entre le Mexique et les Etats Unis » a été peint par Frida Kahlo en 1932 alors qu’elle se trouve aux Etats Unis avec son mari. Comme le titre l’indique, il s’agit d’un autoportrait du peintre qui avait pour habitude de se prendre pour sujet : « Je me peins parce que je passe beaucoup de temps seule et parce que je suis le sujet que je connais le mieux ». Son style est à la fois surréaliste et folklorique de par les nombreux éléments traditionnels mexicains qu’elle inclut dans ses œuvres. D’autre part, ses peintures sont très personnelles, presque autobiographiques, très sensibles, dans lesquelles souvent elle représente sa propre souffrance : beaucoup de ses tableaux sont en effet des autoportraits très originaux. 1. Présenter l’auteur (repérer les éléments importants de sa vie pouvant expliquer son œuvre) 2. Présenter l’œuvre 3. Analyse uploads/s3/ 3hda-apla-autoportrait.pdf

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