Syllabus officiel – Art Contemporain – Séphora Thomas – Année 2010‐2011 Panoram
Syllabus officiel – Art Contemporain – Séphora Thomas – Année 2010‐2011 Panorama de l’art du XX & XXIème siècle. Cours de Séphora Thomas destiné aux B1. Table des Matières. Comment lire la sculpture du XXème siècle dans une continuité éclatée ? I. Conditions d‘émancipation de la sculpture vis‐à‐vis de l’Académisme. a) Académisme et situation artistique à la fin du XIXème siècle. b) La rupture avec la tradition se fait‐elle de la même manière et au même moment en peinture et en sculpture ? c) Importance des peintres pour « libérer » la sculpture. d) Le choc des Arts dit « Primitifs » II. Quand la sculpture devient‐elle « moderne » ? a) Naissance du cubisme. b) Brancusi. III. Futurisme. Pourquoi tant de Manifestes au XXème siècle ? IV. Avant‐Gardes Russes a) Constructivisme b) Suprématisme. V. Cinétisme. VI. Minimalisme. VII. Art Conceptuel. + Marcel Broodthaers : une figure particulière. VIII. Art Post‐minimal Post‐minimalisme américain Arte Povera Européen Land Art L’OBJET dans l’art des XX & XXIème siècle. Dadaïsme. Surréalisme. Pop Art & Nouveau Réalisme. Objets ’80 à 2000. Syllabus officiel – Art Contemporain – Séphora Thomas – Année 2010‐2011 Conclusion. Comment lire la sculpture du XXème siècle dans une continuité éclatée ? I. Conditions d‘émancipation de la sculpture visàvis de l’Académisme. a) Académisme et situation artistique à la fin du XIXème siècle. Cfr ; « L’Elite Artiste » de Nathalie Heinich (sociologue). (Gallimard 2006). Dans nos démocraties actuelles, les artistes forment une sorte d’aristocratie. Comment est‐on passé de l’ancien stéréotype du créateur maudit à celui du provocateur omniprésent ? « Et si l’avant‐garde était en réalité réactionnaire ? » La position d’artiste change quand la Révolution Française, réorganisant la société, supprime les corporations et les académies. Les artistes acquièrent alors un statut libéral (exempté de patente) : peinture et sculpture sont devenus « libres » c’est‐à‐dire du ressort intellectuel et non plus manuel. (Artisan). Le mot « artiste » apparaît pour la première fois dans le vocabulaire administratif de la loi en 1798. Il s’agit d’une nouvelle catégorie sociale qui attirera tant les fils de bourgeois que les enfants de prolétaires. C’est l’époque où la peinture se popularise grâce aux Salons pendant que la littérature se diffuse grâce aux feuilletons dans les journaux. L’Art Académique. Né pendant la Révolution, il est ajusté aux goûts de la nouvelle couche de notables issue de la Révolution et de l’Empire. Il se définit par le rejet de l’art aristocratique du XVIII siècle. (Watteau, Boucher) et une réaction contre le Romantisme qui exaltait la personne de l’artiste. (Friedrich). Il s’agissait de faire le consensus autour d’une culture de « juste milieu ». Tout le fonctionnement du système s’appuyait sur l’existence de concours couronnés par des réponses honorifiques. Des caractéristiques de l’institution académique découlent les propriétés de l’art académique. L’artiste ne peut manifester sa virtuosité que sur le terrain de la technique et de la culture historique. Dans l’œuvre, c’est le moment intellectuel qui compte : l’académisme défend une esthétique du contenu. L’art académique se soucie de la lisibilité, instaure une langue officielle, un code qui s’impose tant à la conception qu’à la réception. L’art académique prône une « esthétique du fini » et lorsque cette dimension s’absente comme dans l’ »Olympia » ou le « Déjeuner su l’herbe » de Manet, ces œuvres paraissent « malpropres » physiquement et/ou moralement, « faciles » et donc peu « honnêtes ». Syllabus officiel – Art Contemporain – Séphora Thomas – Année 2010‐2011 La critique relève chez Manet des « fautes ». On lui reproche son manque de « fini ». La révolution impressionniste n’aurait consisté qu’à présenter en œuvres achevées les esquisses des peintres académiques. Le monopole académique reposait sur tout un réseau de croyances qui se renforçaient mutuellement. Croyances des peintres dans la légitimité du Jury ; de l’Etat dans l’efficacité du Jury, du public dans la valeur du label académique. Ces croyances croisées s’effondreront petit à petit entrainant la ruine du capital symbolique qu’elles fondaient. La création en 1863 du « Salons des refusés » favorisera le développement d’un milieu artistique libre hors de l’Institution qui sera à la fois le laboratoire social du mode de pensée et du style de vie caractéristique de l’artiste moderne et un marché où les audaces novatrices en matière d’art trouveront un minimum indispensable de gratifications symboliques pour se développer. Baudelaire : « La modernité c’est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l’art dont l’autre moitié est l’éternel et l’immuable ». (Salon 1859) b) La rupture avec la tradition se faitelle de la même manière et au même moment en peinture et en sculpture ? La sculpture est, au XIXème siècle, essentiellement commémorative, productive de monuments publics et/ou privés. Quand Rodin produit les « Bourgeois de Calais » (1884) et Camille Claudel « les Causeuses » (1885), leur démarche plastique reste très « classique » en regard de ce qui se passe au même moment en peinture. Les Impressionnistes ont rompu avec la tradition académique tant par leur manière que par leurs sujets. Il y a donc un décalage incontestable entre la peinture qui précède la sculpture dans la rupture avec le passé. c) Importance des peintres pour « libérer » la sculpture. En fait, le renouveau de la sculpture ira s’enraciner dans les œuvres d’artistes/peintres qui vont bouleverser la sculpture parce que pour eux ce médium est un moyen d’expérimenter et de solutionner des questions qu’ils se posent en peinture. Daumier : ses bustes‐charges équivalents sculptés de ses caricatures. Degas : ses essais sculptés en plâtre lui permettaient d’étudier le mouvement des chevaux et des danseuses qui le fascinaient. Ces œuvres fragiles n’étaient pas destinées au public. Exception faites de sa « Danseuse », en bronze, présentée au Salon des Indépendants en 1881 où elle provoqua un énorme scandale. Gauguin précède les cubistes par son intérêt pour la statuaire primitive. Il ouvre la voie au primitivisme moderne à la fin d’un XIXème siècle prisonnier de son égocentrisme culturel. d) Le choc des Arts dit « Primitifs » Maillol : « L’art nègre renferme plus de possibilités que l’art grec. Nous ne savons plus prendre ces libertés. Nous sommes trop asservis au passé. » Syllabus officiel – Art Contemporain – Séphora Thomas – Année 2010‐2011 Valéry : « Ceux qui n’ont pas nos répugnances, nous répugnent ». M.Thévoz : « Il nous a fallu un siècle pour prendre nos distances visàvis d’une esthétique académique et de ses connotations idéologiques et cela devrait nous alerter sur l’esthétique qui est la nôtre, dans laquelle nous sommes immergés, sans le recul qui rende possible un regard démythificateur ». L’influence de l’Art nègre sur la peinture et la sculpture se fait sentir à Paris dès 1907 et se généralise en 1920. Il s’agit d’une réévaluation fondamentale de l’art des populations dites « primitives » des Empires coloniaux d’Océanie et d’Afrique. De la Renaissance à Rodin et Maillol, la sculpture occidentale obéit au principe du naturalisme. L’art tribal s’oriente délibérément vers le surnaturel. Sa tâche est souvent d’incarner l’invisible. Il ne recherche pas la ressemblance. Il relève souvent du rituel actif. La construction d’une figure ne se fonde pas sur un principe global et synthétique des différents éléments du corps. Les œuvres assemblent souvent plusieurs matériaux hétéroclites. La leçon plastique et la forte spiritualité incarnées par ces objets interpellèrent tant les expressionnistes Allemands que les cubistes. Ainsi retrouve‐t‐on cette double influence dans les sculptures en bois peint des expressionnistes Allemands (Kirschner ; SchmidtRotluff). Ils exprimaient ainsi leur révolte intellectuelle contre l’ère industrielle assimilée à la décadence et à la déshumanisation. (D’un point de vue strictement sculptural cette veine aboutit plutôt à une impasse). II. Quand la sculpture devientelle « moderne » ? a) Naissance du cubisme. En France, la découverte et l’assimilation des Arts « primitifs » débouche sur la fragmentation en facettes du cubisme analytique de Picasso. En 1909 Picasso réalise « Tête de Fernande Olivier », sa compagne. La sculpture africaine y rejoint la leçon cézanienne. Cette œuvre vraiment novatrice avait été précédée par une série de peintures ( !) dont les fameuses « Demoiselles d’Avignon ». (1907) et d’un premier buste de Fernande (1906), un portrait aux volumes traditionnels. En 1909 Picasso semble céder à un désir fougueux de démolition. Détruisant la figure, il s’insurge contre l’un des sujets les plus respectés et respectables de la sculpture traditionnelle. (Nous verrons plus tard comment l’art contemporain s’ouvre de plus en plus à des champs Syllabus officiel – Art Contemporain – Séphora Thomas – Année 2010‐2011 du savoir étranger à l’esthétique et à l’art stricto sensu comme la philosophie, la politique, la psychanalyse, la science etc. Ainsi, dans le cas de la « Tête de Fernande » (1909) est‐il possible d’y détecter l’écho des théories freudiennes sur la fragmentation du Moi !) En tout état de cause, on décèle dans La « Tête de Fernande » un souci de répartir et de multiplier les jeux de lumière sur des segments de surfaces éclairés tantôt de la droite, tantôt de la uploads/s3/ art-contemporain 2 .pdf
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- Publié le Nov 25, 2021
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