HAUTE ECOLE PEDAGOGIQUE DE LAUSANNE MAS/DIPLÔME ENSEIGNEMENT SECONDAIRE II D’un

HAUTE ECOLE PEDAGOGIQUE DE LAUSANNE MAS/DIPLÔME ENSEIGNEMENT SECONDAIRE II D’un moyen pour l’enseignement du rythme en école de maturité Laure-Anne Yersin - Timothée Haller Année académique 2011-2012 Sous la direction de : Kémâl Afsin Membre du Jury : Angela Sinicco-Benda D’un moyen pour l’enseignement du rythme en école de maturité 1 Table des matières Introduction : ..........................................................................................................................2 1. Quelques méthodes d’initiation musicale : ..........................................................................3 1.1 La méthode d’Emile JAQUES-DALCROZE : ...............................................................4 1.2 La méthode de Zoltan KODALY ..................................................................................5 1.3 La méthode d’Edgar WILLEMS ...................................................................................6 1.4 La méthode de Carl ORFF ............................................................................................7 2. L’importance de l’apprentissage du rythme .........................................................................9 2.1 L’apprentissage du rythme comme objectif d’enseignement ..........................................9 2.2 La pulsation ............................................................................................................... 10 2.3 Le mouvement ............................................................................................................ 11 2.4 Dissociation et coordination ........................................................................................ 12 2.5 L’écoute ...................................................................................................................... 13 2.6 L’intériorisation .......................................................................................................... 14 4. Proposition de démarche ................................................................................................... 16 4.1 Pulsation, 1e temps et subdivision ............................................................................... 17 4.2 Introduction aux percussions corporelles ..................................................................... 19 4.3 Transcriptions ............................................................................................................. 24 4.4 Dictée ......................................................................................................................... 25 4.5 Composition ............................................................................................................... 26 Conclusion ........................................................................................................................... 28 Références bibliographiques ................................................................................................. 29 D’un moyen pour l’enseignement du rythme en école de maturité 2 Introduction : Dans le cadre de ce travail, nous avons décidé de nous intéresser à l’enseignement du rythme en école de maturité. En effet, plusieurs expériences en milieu scolaire nous ont permis de constater que le travail du rythme est non seulement le point de départ de nombreuses activités, mais qu’il est présent dans chacune d’entre elles. Dans une classe composée de 20 élèves, on peut estimer que quelques-uns pratiquent un instrument ou exercent une activité ayant lien avec la musique, comme la danse ou la gymnastique artistique. Ceux-ci auront alors certainement une première notion de la pulsation et du tempo. Certains ont ce qu’on appelle familièrement le sens du rythme et disposent donc de manière innée d’une compétence pour la musique, mais il suffit de quelques élèves sans aucune notion rythmique pour que chaque exercice proposé en classe se révèle être un véritable casse-tête. Aujourd’hui, il est possible de mesurer la place prise par la percussion dans les écoles en constatant l’importante quantité de matériel qui lui est consacré et en observant son rôle fédérateur dans les activités pédagogiques. Dans tous les genres musicaux, elle joue un rôle primordial. Considérée à tort comme discipline dite secondaire, pour que les heures de musique retrouvent de la valeur et de l’importance, il faut en comprendre et en expliquer les enjeux. L’éducation musicale en milieu scolaire permet une approche globale du développement de la personnalité de l’élève. En effet, la musique donne à chacun la possibilité de s’exprimer. Cette discipline permet à l’enfant ou à l’adolescent de développer de façon ciblée diverses facultés ; d’une part, la sociabilisation, la construction de la pensée et l’activité intellectuelle, d’autre part la mémoire, la spontanéité, l’expression, la créativité et la motricité. Il ne fait aucun doute que ces facultés constituent un atout pour l’ensemble de leur éducation et de leurs apprentissages. Loin de prétendre faire une présentation exhaustive de l’apprentissage du rythme et de son rôle dans le développement de l’élève, nous souhaitons présenter une réflexion globale sur l’importance de l’apprentissage du rythme et les objectifs d’apprentissage en termes de compétences à acquérir et développer, ainsi qu’une démarche basée sur les percussions corporelles et qui nous semble faire des liens et proposer des chemins différents vers l’appropriation et le développement de ces compétences. D’un moyen pour l’enseignement du rythme en école de maturité 3 1. Quelques méthodes d’initiation musicale : De nombreux pédagogues et théoriciens se sont penchés sur la question du rythme et de son enseignement. Dans ce chapitre, nous présentons succinctement quatre de ces méthodes d’éducation musicale (initiation musicale) couramment utilisées dans notre pays : - Emile Jaques-Dalcroze - Zoltan Kodaly - Edgar Willems - Carl Orff Une présentation exhaustive des méthodes existantes représenterait à elle seule un travail à part entière, nous avons donc choisi de présenter certains aspects liés à l’enseignement du rythme uniquement. Ceux-ci ont été à l’origine de nos réflexions concernant la démarche proposée par la suite. Chaque présentation est constituée d’une brève biographie du pédagogue ainsi que de quelques uns des aspects fondamentaux concernant le rythme dans ses écrits. Nous présenterons également quelques exercices proposés par chacune de ces démarches. Ces méthodes ont été créées pour l’initiation musicale, c'est-à-dire destinées à de très jeunes enfants. Elles ont pour but de leur donner les premières notions importantes pour la suite de leurs études musicales. Elles ne sont évidemment pas applicables telles quelles dans nos classes ; pourtant, un grand nombre d’éléments peuvent être intéressants et donner des pistes au travail de l’apprentissage du rythme. Ces méthodes d’initiation musicale n’ont pas d’aboutissement en soi dans le sens où elles ne permettent pas la réalisation d’une pièce ; elles représentent cependant une excellente base de travail et peuvent être considérées comme le point de départ d’un développement du sens du rythme et d’un ressenti de ce dernier chez l’élève. Ces pédagogues de l’éducation musicale ont un point de vue commun : leurs méthodes visent avant tout à ce que la musique soit ressentie et vécue, avant d’être analysée. D’un moyen pour l’enseignement du rythme en école de maturité 4 1.1 La méthode d’Emile JAQUES-DALCROZE : Emile Jaques-Dalcroze (1865-1950), compositeur et pédagogue suisse fonde, en 1911, une école pour la gymnastique rythmique. Cette nouvelle méthode – l’eurythmie – eut un retentissement considérable aussi bien dans le domaine du sport que de la musique. Par la rythmique, Jaques-Dalcroze met en relation les mouvements naturels du corps, les rythmes de la musique (phrasés, nuances, durées, etc.) et les capacités d’imagination et de réflexion. Les exercices proposés permettent de découvrir la musique et de se l’approprier. La rythmique s’adresse simultanément aux facultés auditives et motrices de l’élève. Principes fondamentaux : - Chaque sensation musicale, de nature rythmique, passe par le corps. L’élève possède naturellement un élément essentiel du rythme : la mesure (battements du cœur, respiration, marche, course, etc.). Selon Dalcroze, « le rythme est du mouvement », ainsi « l’expérience physique forme la conscience musicale »1 - L’étude de la théorie, ou conceptualisation, suit et ne précède donc pas la pratique. Le travail physique, par des exercices répétés basés sur des mouvements du corps tout entier, permettra de développer ce qu’Emile Jaques-Dalcroze appelle la conscience du rythme. . Quelques exercices proposés par Emile Jaques-Dalcroze : - Division et accentuation métrique : la marche permet de distinguer les différentes mesures et de sentir la pulsation. - Conception des rythmes par le sens musculaire : l’élève accomplit lui-même les durées courtes ou longues (relativement à chaque exercice) en utilisant différents mécanismes musculaires afin de prendre conscience du rythme. - Réalisation des durées musicales : les durées sont mises en évidence par des mouvements corporels adéquats (la marche = les noires, la course = les croches, …) - Polyrythmie : un membre exécute un rythme pendant qu’un autre en effectue un différent. - Notation rythmique : l’élève apprend à transcrire le rythme effectué ou entendu ; il réalise alors un transfert de l’expérience physique ressentie à l’écriture. 1 Jaques-Dalcroze, E. (1965). Le rythme, la musique et l’éducation, Suisse : Foetisch. p.40 D’un moyen pour l’enseignement du rythme en école de maturité 5 1.2 La méthode de Zoltan KODALY Zoltan Kodaly (1882 – 1967), compositeur, ethnomusicologue et pédagogue hongrois, réforme autour des années 40 de façon radicale l’enseignement de la musique dans son pays. Bien que baptisée de son nom, cette méthode n’a pas été créée par lui. Sa philosophie de l’éducation a servi d’inspiration et fut développée durant de nombreuses années par ses associés. Principes fondamentaux : - Quiconque est capable d’habileté linguistique est capable d’habileté musicale. - La voix humaine, instrument que chacun possède en naissant, est le meilleur instrument pour commencer l’étude de la musique. - La musique folklorique est la meilleure musique pour l’enseignement. Kodaly voulait que la musique soit enseignée, non seulement à ceux qui avaient un don, mais également à tous ceux qui étaient capables de lire. Il pensait que, pour être efficace, l’apprentissage musical devait commencer par le chant. La méthode Kodaly utilise des syllabes rythmiques, associées à chaque valeur de notes exprimant leur durée. L’un des éléments majeurs de cette méthode est la phonomimie : représentation de chacune des notes de la gamme de Do Majeur et de celle de la mineur par des gestes de la main. Par cette technique, les enfants vivent la ligne mélodique proposée. Kodaly partageait l’idée que le mouvement est un outil important pour intérioriser un rythme. Cette méthode introduit l’utilisation des mouvements rythmiques (marche, battements de mesure, claquements de mains, …), technique inspirée de Jaques-Dalcroze. Quelques exercices proposés par Zoltan Kodaly : - Association syllabe-rythme : à chaque élément rythmique (noire, croche, double croche) est associé une syllabe ou une onomatopée (ta, ti, tiri, ta-a, etc…) - Association rythme-chants populaires : le rythme est enseigné à travers les chants et mélodies enfantines. - Audition intérieure : lors de l’interruption du chant par le maître, l’élève doit continuer à chanter intérieurement puis reprendre de uploads/s3/ d-x27-un-moyen-pour-l-x27-enseignement-du-rythme-en-ecole-de-maturite.pdf

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