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#expodalimagritte @FineArtsBelgium fine-arts-museum.be Guide du visiteur Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique Dalí Magritte 3 À l’occasion des dix ans du Musée Magritte, les Musées royaux des Beaux-Arts ont réuni une centaine d’œuvres qui invitent à la fois à voyager dans l’univers de Salvador Dalí et à creuser le dialogue avec le travail de René Magritte. L’un et l’autre ancrent le surréalisme dans une recherche fondée sur l’exploration de la représentation mimétique. Dès le milieu des années 1920, Dalí s’inscrit « logiquement » dans le contexte du surréalisme naissant. Entre fantaisie et fantastique romantique, son œuvre explore les méandres d’une pensée intérieure ouverte aux surprises de l’inconscient. Installé à Paris sur les conseils de Joan Miró, Dalí développe une œuvre fondée sur la mise en question de ce que la figuration nous donne pour réel. Au sein de paysages mentaux, figures et objets se dénouent et se recomposent selon un processus qui emprunte à l’hallucination. C’est sur cette base que son style trouve sa formulation personnelle en 1929. Durant cet été, Magritte, accompagné de sa femme Georgette, se rend à Cadaqués pour retrouver Dalí. Paul Éluard et Gala les y rejoignent. Au-delà des anecdotes biographiques—Gala quittera Éluard pour Dalí—, la rencontre se révèlera décisive. Au contact de l’œuvre de Dalí, Magritte mesure à quel point la représentation constitue le centre de sa recherche. Non pour projeter le réel en une dérive hallucinatoire, mais pour mieux déconstruire une réalité qui se donne comme un fait de langage. À partir de cette rencontre, Magritte se dégage petit à petit de la charge psychanalytique sans doute liée au suicide de sa mère pour creuser la représentation. Progressivement se met en place un questionnement sur l’objet dans sa quotidienneté qui rencontre certaines des aspirations de Dalí. En sens inverse, le peintre espagnol découvre chez Magritte des « trouvailles » visuelles comme les objets en feu qu’il reprendra à son compte. De nature différente, les deux œuvres témoignent ainsi d’une proximité qui définit la part figurative du surréalisme de l’entre-deux-guerres. Michel Draguet À l’occasion des dix ans du Musée Magritte, les Musées royaux des Beaux-Arts ont réuni une centaine d’œuvres qui invitent à la fois à voyager dans l’univers de Salvador Dalí et à creuser le dialogue avec le travail de René Magritte. L’un et l’autre ancrent le surréalisme dans une recherche fondée sur l’exploration de la représentation mimétique. Dès le milieu des années 1920, Dalí s’inscrit « logiquement » dans le contexte du surréalisme naissant. Entre fantaisie et fantastique romantique, son œuvre explore les méandres d’une pensée intérieure ouverte aux surprises de l’inconscient. Installé à Paris sur les conseils de Joan Miró, Dalí développe une œuvre fondée sur la mise en question de ce que la figuration nous donne pour réel. Au sein de paysages mentaux, figures et objets se dénouent et se recomposent selon un processus qui emprunte à l’hallucination. C’est sur cette base que son style trouve sa formulation personnelle en 1929. Durant cet été, Magritte, accompagné de sa femme Georgette, se rend à Cadaqués pour retrouver Dalí. Paul Éluard et Gala les y rejoignent. Au-delà des anecdotes biographiques—Gala quittera Éluard pour Dalí—, la rencontre se révèlera décisive. Au contact de l’œuvre de Dalí, Magritte mesure à quel point la représentation constitue le centre de sa recherche. Non pour projeter le réel en une dérive hallucinatoire, mais pour mieux déconstruire une réalité qui se donne comme un fait de langage. À partir de cette rencontre, Magritte se dégage petit à petit de la charge psychanalytique sans doute liée au suicide de sa mère pour creuser la représentation. Progressivement se met en place un questionnement sur l’objet dans sa quotidienneté qui rencontre certaines des aspirations de Dalí. En sens inverse, le peintre espagnol découvre chez Magritte des « trouvailles » visuelles comme les objets en feu qu’il reprendra à son compte. De nature différente, les deux œuvres témoignent ainsi d’une proximité qui définit la part figurative du surréalisme de l’entre-deux-guerres. Michel Draguet 4 René Magritte (1898-1967) Originaire du Hainaut, Magritte s'établit à dix-sept ans à Bruxelles pour y entreprendre une formation artistique à l'Académie des Beaux-Arts. Après avoir touché au futurisme et au cubisme, il s'oriente vers le mouvement Dada, puis vers le surréalisme en 1926. L'impact produit par la vue d'une reproduction du Chant d'amour de Giorgio De Chirico a contribué grandement à ce changement de cap. Il décide de délaisser les recherches formelles pour se concentrer sur le sujet. Il use à présent d'une facture léchée au service d'un rendu illusionniste pour donner au « surréel » l'apparence de la normalité. En cela, il se distancie de l'automatisme prôné par André Breton qui, au départ, se montre réticent envers toute référence au réel. Magritte est méthodique et réfléchi. Sa situation geographique décentrée par rapport à Paris lui accordera cette liberté. Les relations avec Paris furent de tout temps difficiles. Ce n'est qu'à presque cinquante ans qu’il y aura une première exposition personnelle. Heureusement, à la même époque, les États-Unis qui regorgent de nouveaux collectionneurs lui ouvrent les bras. C'est le début, enfin, de la notoriété. 5 Salvador Dalí (1904-1989) Né à Figueras en 1904, Dalí peint avec une remarquable précocité des tableaux de style impressionniste à partir de ses six ans. Plus tard, à l'Académie des Beaux-Arts de Madrid, il s'initie à tous les « ismes ». Il commence à développer un style personnel à partir de 1927 et en 1929, est introduit auprès du groupe surréaliste à Paris par Joan Miró. Il y côtoie, entre autres, René Magritte dont la peinture le convainc que le surréalisme est possible sans passer par l'automatisme. Car Dalí aussi s'attache au rendu précis et réaliste de ses visions fantasques, mais pour d'autres raisons : il acquiesce entièrement à la thèse de De Chirico valorisant « il ritorno al mestiere ». Dalí, qui ambitionne de sauver l'art moderne du chaos et de la paresse, nourrit une profonde vénération pour les maîtres anciens. 1929 est aussi l'année où il développe sa méthode « paranoïaque-critique » devant permettre d'accéder à l'inconscient par l'analyse des images que nous projetons dans les formes. Lorsqu'il part avec Gala aux États-Unis en 1940, il est déjà un artiste reconnu. Sa gloire et sa fortune n'auront de cesse de croître, au point de lui valoir le sobriquet-anagramme « Avida Dollars » inventé par André Breton. René Magritte, 1930, Photographie de Man Ray Salvador Dalí, 1929, Photographie de Man Ray 6 Dans un immense ciel d'azur flottent trois objets livides et monumentaux, semblables à des nuées solides. Magritte a sans doute découvert dans l’atelier de Dalí des œuvres comme Le jeu lugubre qui tirent parti de la métamorphose des formes. Au climat hallucinatoire de Dalí, Magritte préfère la consistance ouateuse des nuages. Le torse de femme et le tuba sont ici accompagnés d'une chaise dans une association qui semble purement aléatoire. Malgré la vraisemblance mimétique donnée par Magritte à des objets de son répertoire, ceux-ci se donnent sous le jour de l’absence. Le temps menaçant Une œuvre constitue le point de rencontre entre Dalí et Magritte : Le temps menaçant. En août 1929, Dalí qui vient d'avoir 25 ans invite Camille Goemans, René Magritte et leurs épouses respectives à Cadaqués où ils louent un petit appartement. Ils seront rejoints par Paul et Gala Éluard, Luis Buñuel et, sans doute, Joan Miró. Magritte y peint au moins une toile, Le temps menaçant, qui emprunte au paysage méditerranéen une luminosité nouvelle. On y reconnaît le littoral rocailleux autour de Cadaqués, mais dépouillé de toute vie. Le temps menaçant Une œuvre constitue le point de rencontre entre Dalí et Magritte : Le temps menaçant. En août 1929, Dalí qui vient d'avoir 25 ans invite Camille Goemans, René Magritte et leurs épouses respectives à Cadaqués où ils louent un petit appartement. Ils seront rejoints par Paul et Gala Éluard, Luis Buñuel et, sans doute, Joan Miró. Magritte y peint au moins une toile, Le temps menaçant, qui emprunte au paysage méditerranéen une luminosité nouvelle. On y reconnaît le littoral rocailleux autour de Cadaqués, mais dépouillé de toute vie. 7 René Magritte, Le temps menaçant, 1929 À partir de l’œuvre Le temps menaçant, conservée aux National Galleries of Scotland, les Musées royaux des Beaux- Arts de Belgique vous proposent une expérience 360° teintée de poésie. Partagez vos mises en scène ! #expodalimagritte @FineArtsBelgium expérience immersive Cloud Room 8 Peint sur un panneau de forme circulaire, cette œuvre est présentée par Magritte comme un objet peint à une époque où « l'objet » était très en vogue chez les surréalistes. C'est l'époque où Dalí fabrique notamment son Téléphone Homard. Le tableau rond de Magritte est fixé dans un cadre pouvant être accroché au mur ou placé sur un plan horizontal. Le fait que le panneau rond ne soit pas collé à même le fond, perturbe l'impression voyeuriste d'un œil nous surveillant par le trou d'une serrure. L'ombre portée du disque accentue sa matérialité. Ce n'est pas la première fois que Magritte isole des parties de corps. L'élément ainsi circonscrit uploads/s3/ dalimagritte-guideduvisiteur-fr-qr.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Mai 25, 2022
- Catégorie Creative Arts / Ar...
- Langue French
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