De la Maison des morts 239 L ’AVANT -SCÈNE OPÉRA Prix: 22 € ISBN 978-2-84385-23

De la Maison des morts 239 L ’AVANT -SCÈNE OPÉRA Prix: 22 € ISBN 978-2-84385-238-1 www.asopera.com L’ŒUVRE 3 Points de repère Marianne Frippiat 6 Argument Harry Halbreich 10 Guide d’écoute Leoš Janáček 13 Livret intégral Marie-Elisabeth Ducreux Traduction française Revue et complétée en 2007 par Lenka Stránská et Václav Stránskýý Fédor M. Dostoïevski 56 Les CARNETS DE LA MAISON MORTE(extraits) Pierre Michot 58 Saint-Pétersbourg, 22 décembre 1849 Georges Nivat 60 Au pays des morts, la «vie vivante» Milan Kundera 64 Situation de Janáček Marianne Frippiat 70 DE LA MAISON MORTE, ou l’étincelle de vie Pierre Flinois 76 Le bagne sur scène André Lischke 82 Discographie Elisabetta Soldini 86 L’œuvre à l’affiche Les grandes productions à travers le monde (1930-2007) Elisabetta Soldini 91 Bibliographie Sommaire De la Maison des morts -:HSMIOD=]ZWX]V: JANACEK DE LA MAISON DES MORTS Regards sur Dostoïevski Regards sur l’œuvre de Janáček SÉLECTIONS CD ET DVD par Jean Cabourg, Alfred Caron, Pierre Flinois, Jean-Charles Hoffelé, Christian Merlin, Timothée Picard et Didier van Moere À propos de la nouvelle production 2007 Wiener Festwochen, Aix-en-Provence, Hollande Festival, Met, La Scala Entretien avec Pierre Boulez, par Christian Merlin (page 100) Entretien avec Patrice Chéreau, par Alain Perroux (page 104) Prochain numéro: Salomé (Strauss) • Livret bilingue • Guide d’écoute • Études littéraires • Les sources de l’œuvre • Nouvelle production 2007 : Boulez – Chéreau – Peduzzi N° 239 Janáček Avant Scène OPÉRA asopera.com De la Maison des morts En couverture: Gerd Grochowski (Chichkov), Eric Stoklossa (Alyeya) et Olaf Bär (Goryantchikov), mise en scène de Patrice Chéreau, Wiener Festwochen, 2007. Ros Ribas. Ci-contre: Fédor Dostoïevski, par Vassili Perov, 1872. Huile sur toile. Galerie Trétiakov, Moscou. «Janáček – cas unique – a écrit son œuvre – celle qui restera – seulement entre cinquante et soixante-quatorze ans. Il est donc, parmi les grands com- positeurs de tous les temps, un vieux sage. Et le mot sagesse me vient à l’es- prit quand j’écoute ses opéras où la musique est à la recherche perpétuelle de la dimension cachée des hommes, des paroles, des situations. Ce n’est pas un hasard si je parle précisément De la Maison des morts. Je suis amoureux de cet opéra, hélas si difficile à traduire et à mettre en scène.» Lire le texte de Milan Kundera, page 65 Relire Les Carnets de Dostoïevski. «Notre prison était bâtie au fond de la forteresse, juste face au mur d’enceinte. Vous regardiez, parfois, par une fente de la palissade, la lumière du jour : n’apercevait-on pas quelque chose? – et, tout ce que vous pouviez voir, c’était un petit coin de ciel, et le haut de terre recouvert de ronces, avec, de long en large sur le mur, de jour comme de nuit, des sentinelles qui marchaient…» Lire les extraits des Carnets de Dostoïevski, page 56 Au cœur de l’œuvre. Les opéras de Janáček se distinguent par leur ex- trême concision, et De la Maison des morts représente un sommet absolu dans cette direction. Chacun des trois actes se divise en un certain nombre de «séquences», une vingtaine au total, pouvant se regrouper à leur tour en «scènes», ou «tableaux» (quatre par acte). Le travail sur le motif four- nit toute la texture musicale, ainsi que sa motricité, et l’animation ryth- mique de la musique n’est pas l’une de ses moindres vertus. Mais surtout elle s’inscrit dans un climat, une couleur, fruits de l’harmonie et du timbre conjugués. Lire le Guide d’écoute de Harry Halbreich, pages 10 à 55 Au pays des morts. Dostoïevski est le grand maître de la peinture des âmes autotorturées, boiteuses, qui ne parviennent pas à être elles-mêmes. Le milieu social de ses romans est la ville, ses bas-fonds, ses tricheurs et ses humiliés. Mais au bagne prédomine le milieu paysan, et les grands récits des meurtres, pour lesquels les codétenus de Goryantchikov sont dans les fers. Ce sont des drames de l’obscurantisme paysan. Lire l’étude de Georges Nivat, page 60 Les fers aux pieds. Le 23 avril 1849, à quatre heures du matin, Dostoïevski est réveillé en sursaut et arrêté. Il passe neuf mois à la tristement célèbre forteresse Pierre-et-Paul, pendant que dure l’instruction. On a saisi chez lui deux livres interdits (Proudhon et Eugène Sue), il a participé à l’achat de la presse clandestine, il a prôné la nécessité de réformes, il a défendu la li- berté de la presse. Après six semaines d’audience, le tribunal le condamne «à la dégradation, à la confiscation de tous ses biens et à la peine capi- tale». Atténuation d’importance, quelques jours après: huit ans de travaux forcés, que le tsar diminue encore à quatre, puis service obligatoire comme soldat de rang. Lire la présentation des événements par Pierre Michot, page 58 Points de repère 4 La rage de vivre. En 1861, Dostoïevski entreprend de publier sous le titre Carnets de la maison morte, les «notes» inspirées par son séjour comme prisonnier politique au péni- tencier d’Omsk, en Sibérie. La «maison morte» c’est donc ce bagne empreint de solitude, de monotonie, d’humeur sombre, de temps interminablement long, la «maison» des pri- sonniers, mais une maison «où il fait mort». Et si les forçats de Dostoïevski sont dépourvus de tout sentimentalisme, ils ne le sont pas de vie affective. Lire l’étude Marianne Frippiat, page 70 Peut-on le mettre en scène ? De la Maison des morts à la scène? Gageure, pourrait-on écrire, puisqu’il s’agit de mettre en scène le néant, celui d’un univers carcéral qui implique le vide même, l’anéantissement de l’humain. L’action? Inexistante, pratiquement réduite au schéma d’un simple repère temporel – l’arrivée, le séjour de Goryantchikov au bagne, puis son départ. Lire l’étude de Pierre Flinois, page 76 Pierre Boulez, Patrice Chéreau: une production revigorante. Trente ans après une Té- tralogie wagnérienne qui a marqué l’histoire et une Lulu parisienne qui ressemblait à une seconde naissance de l’ouvrage, Pierre Boulez et Patrice Chéreau se retrouvent. Et ces retrouvailles ont lieu sur un des ouvrages les plus atypiques du répertoire: De la Mai- son des morts de Leoš Janáček. Autant préciser d’emblée qu’on ne ressort pas indemne de ce spectacle coup-de-poing qui s’apprête à parcourir le monde. Lire les entretiens avec Pierre Boulez et Patrice Chéreau, pages 100-108 Traduction du titre original: DE LA MAISON MORTE Bizarrement, en français, la traduction déformée du titre par « Maison des morts » a longtemps prédominé, et est encore ancrée. Elle est pourtant doublement contestable. D’abord, le bagne est bien un microcosme possédant une vie propre, celle-là même sur laquelle se porte le regard de Dostoïevski, qui semble mettre son art de romancier au ser- vice d’un témoignage quasi sociologique: «Chez nous, il y avait un monde absolument à part, qui ne ressemblait plus à rien, il y avait des lois à part, des costumes, des mœurs et des coutumes, et une Maison morte en vie, une vie – comme nulle part ailleurs, et des gens à part. C’est cet endroit à part que j’entreprends de décrire.» (Trad. A. Markowicz.) Aujourd’hui, la traduction française par «Maison morte», fidèle à l’original, se réimpose peu à peu. Des Carnets à l’opéra «J’ai été bouleversé jusque dans mon sang»: telle est la réaction de Janáček à la lecture du livre de Dostoïevski. Il lisait le russe et établit le livret de son opéra en passant directe- ment au tchèque, sans utiliser une traduction de l’ensemble du livre, qu’il avait pourtant aussi sous les yeux. Il commença par relire le texte original plusieurs fois, en notant dans la marge ce qu’il avait envie de retenir et en dressant une liste des événements avec réfé- rence aux pages de l’édition russe. Il travaillait rapidement, translittérant parfois les mots plutôt que les traduisant, allant même – et encore dans sa dernière version de la partition – jusqu’à garder la graphie cyrillique. 239 Repères 6/06/07 16:45 Page 4 5 Leoš Janáček en quelques dates 1854 – Naissance à Hukvaldy, en Moravie. 1865 – À la mort de son père, on le place à l’école conventuelle des Augustins de Brno, où il reçoit une éducation et officie en tant que choriste. 1869 – entre à l’école Normale d’instituteurs. 1872 – est engagé comme instituteur auxiliaire et comme maître de musique. 1974-75 – acquiert une solide formation à l’École d’orgue de Prague. 1878-80 – se perfectionne à Saint-Pétersbourg, à Leipzig et au Conservatoire de Vienne. 1880 – De retour à Brno, engagé comme professeur de musique à l’École Normale. 1881 – fonde et dirige sa propre école d’orgue. Il épouse Zdenka Schulz, dont il aura deux enfants, Olga et Vladimir, qui mourront prématurément. Premières compositions chorales. 1887-88 – Composition de son premier opéra: šárka. 1893 – compose les Danses lachiennes, issues de ses études sur le folklore des Lachs et des Valaques. Il publiera aussi, au cours des années suivantes, plusieurs séries d’arrangements de chants populaires qu’il est allé col- lecter. 1903 – écrit Jenůfa. 1904 – Création de Jenůfa à Brno. 1916 – Première de Jenůfa à Prague, dont le succès rend Ja- nacek enfin célèbre. 1917 – En vacance à Luhakovice, uploads/s3/ de-la-maison-des-morts.pdf

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