- DANIELE MANNO - MANINELKAOS DOSSIER DE PRESSE Exposition “Mneen” - d’où viens
- DANIELE MANNO - MANINELKAOS DOSSIER DE PRESSE Exposition “Mneen” - d’où viens-tu?- « Inta mneen? » (d’où viens-tu?) est la question la plus fréquemment posée aux étrangers qui déambulent dans les rues grouillantes du Caire, capitale de l’Egypte moderne. « Mneen » questionne nos origines, nos apparences, puise dans nos esprits et défie nos perceptions et nos sentiments. A travers sa pratique, fortement inspirée par le chaos environnant, l’artiste visuel italien Maninelkaos (littéralement les mains dans le chaos) se penche sur le sentiment de curiosité ressenti quand on plonge dans un monde inconnu. L’exposition « Mneen » offre un panorama contemporain des rues les plus déroutantes du Caire et de ses recoins les plus intimes. Les oeuvres rassemblent les idées et sensations projetées de l’artiste dans une ville toujours en mouvement. Ses illustrations et broderies traditionnelles (« khāyameya ») représentent deux ans de vie cairote. Lignes tracées à l’encre et fils de coton fixent l’éphémère émotion ressentie au moment de croiser le regard du portier d’à-côté, les pneus affolés d’un chauffeur de taxi, les pensées d’un mendiant méditatif… Intitulée « Les Architectures du Chaos », cette série graphique exprime la simultanéité au sein d’une structure inspirée par le caractère informel du Caire. Chaque oeuvre d’art, à travers les personnages qui y sont représentés, traduit la composition d’un paysage urbain chaotique, où les destins s’entremêlent et mille histoires se déroulent en même temps. ORIGINES EXPLORATION URBAINE L’exposition guide les visiteurs dans trois quartiers du Caire : Shubra qui, avec ses 3 millions d’habitants, est un des quartiers les plus densément peuplés de la capitale. Puis, Wust El Balad (Downtown), le centre de la ville européanisée, coeur des manifestations massives de 2011. Il ne reste aujourd’hui de l’esprit révolutionnaire que quelques bars enfumés et un ancien club grec où on peut siroter une bière. La nuit, au cours d’une promenade le long de la Corniche, on voit le miroir du fleuve qui reflète le noir du ciel et les néons multicolores des bateaux à moteur. Enfin, les vieux quartiers populaires de Masr El ‘Adima (le vieux Caire) constituent un millefeuille architectural, où se juxtaposent les pierres d’un édifice millénaire. L’exposition se finit dans l’oasis du Fayoum, paisible refuge autant pour les citadins que les oiseaux migrateurs. Une réserve naturelle située à une centaine de kilomètres de la grouillante capitale. QUESTIONNEMENT IDENTITAIRE En cherchant à exprimer les sentiments ressentis à l’intérieur de chaque quartier, les oeuvres abordent à la fois la relation qu’ont les Egyptiens à l’espace public et la tension constante entre les influences de la ville en nous et la manière dont notre présence dans l’espace peut influencer la ville. Dans le désordre des ruelles et des marchés, chacun a le droit de vivre son quotidien un peu à sa manière, à sa vitesse. Sans qu’un sens unique ne dicte l’organisation de l’espace, qu’il soit visuel ou sonore. D’où viens-tu? Du Caire, du monde. L’Egypte, « Oum El-Dounia », accouche d’un flot de pensées, qui ne sont pas toujours faciles à formuler. Pour l’artiste, le dessin prend le pas sur la parole et l’écriture, le temps d’apprendre à parler une nouvelle langue, lire un nouvel alphabet. ART DU KHAYAMEYA TECHNIQUE DU PATRIMOINE CULTUREL EGYPTIEN La technique du khāyameya tire son origine étymologique de la tente (en arabe khima), abris des conquérants arabes fondateurs du Caire. A l’origine, les khāyameya étaient destinés à orner tentes et pavillons (suradeq), véritables palais ambulants abritant les célébrations populaires (moulid). Les khāyameya sont composés de pièces de tissu reliées ensemble et de broderies faites à la main. Pour créer les aplats de tissu, les artisans ont recours à la technique de l’appliqué, à la base du patchwork. Entièrement réalisée à la main, chaque pièce nécessite environ un mois de travail. Cet art se transmet de génération en génération au sein de familles d’artisans habitant le quartier de Darb El-Ahmar. A quelques mètres de l’enceinte du Caire fatimide (Bab Zuweila), la rue des « fabricants de tentes » accueille une quarantaine d’artisans. Inspirés par l’architecture islamique, ils réalisent d’incroyables patterns géométriques et arabesques sur tissu. Témoins graphiques de l’héritage culturel et architectural égyptien, les khāyameya sont devenus des souvenirs vendus aux touristes. Aujourd’hui, les scènes figuratives dépeintes sont des paysages bucoliques de l’époque pharaonique, réflexions d’une faune et d’une flore aujourd’hui disparues. D’autres reprennent inlassablement les figures géométriques de l’architecture mamelouke. La version imprimée (tab), moins chère, est plus accessible pour le peuple égyptien, ce qui entraîne un déclin de l’activité des artisans. Curieux d’en savoir plus sur l’art du khayameya ? https://sites.lsa.umich.edu/khamseen/short-form-videos/2020/the-egyp tian-tentmakers-and-the-art-of-khayamiya/ GENESE D’UNE COLLABORATION L’anachronisme entre ces images nostalgiques et l’identité du Caire du 21e siècle a engendré un désintéressement des Egyptiens face à cet art figé, qui renvoie un visage désuet de leur société. Transposées sur tissu, les « Architectures du Chaos » donnent à cet art une possibilité d’exister en racontant des histoires actuelles, encore jamais racontées en khāyameya. Ces oeuvres nouvelles résonnent avec les rues d’aujourd’hui tout en respectant la technique du passé. Le point de vue de l’artiste reste naïf, lui qui regarde avec un oeil surpris ce que les personnes nées dans ce contexte ont du mal à percevoir. Initiée en janvier 2020, la collaboration avec Ashraf et Ahmed (le père et son fils) s’est développée au cours des mois qui ont suivi. Dépour vus de clientèle dans le contexte de pandémie, les artisans ont perdu leur source de revenu et accueillent comme une opportunité de broder un nouvel imaginaire, alors que la fermeture des frontières a laissé l’artiste bloqué en Egypte. EXPOSITION CARTOGRAPHIE SENSORIELLE En filigrane, un objectif se révèle : restituer aux Egyptiens ce qui leur appartient, la représentation de leur espace urbain. La première exposition de la collection « Mneen » s’est déroulée du 17 au 25 juin 2021 au musée Mahmoud Mokhtar du Caire. Cette collection est disponible pour de nouvelles expositions en Belgique ou ailleurs. La scénographie joue un rôle extrêmement important dans la compréhension de la narrative urbaine pour les visiteurs, en particulier les égyptiens qui redécouvrent ainsi leur ville à travers les yeux d’un étranger. La reproduction des quartiers du Caire et de l’oasis du Fayoum est rendue possible par le biais de cartes tracées sur les murs avec du tape coloré. Le marquage au sol indique le sens directionnel de l’expo. A l’image du flâneur-explorateur, le visiteur peut se diriger vers les différents quartiers en suivant quatre chemins de tape coloré. Sur les fenêtres, des dessins réalisés à la gouache interagissent avec le reste de l’exposition par le biais d’une superposition entre l’environnement intérieur et extérieur, symbolisant le contraste entre la ville et le soi. Le parcours de l’exposition se termine sur une oeuvre participative, un début d’Architecture du Chaos laissé volontairement incomplète par l’artiste, à laquelle les visiteurs sont invités à contribuer en ajoutant des éléments qui contribuent au chaos de leur vie quotidienne. SCENOGRAPHIE La collection papier comprend cinq illustrations à l’encre de grands formats, deux illustrations de plus petite taille et deux lino-gravures. MAS R EL ' ADEEMA ( LE V I EUX CAI R E) Ce qui frappe dans le tableau ci-dessous c’est le manque de vide : un phénomène structurant de l’espace au Caire. Tout s’imbrique et tout espace vide est immédiatement occupé par une terrasse de café, un kiosque, une décharge de poubelle, une voiture garée, un nouveau bâtiment… بنات أفاكري Les filles de mes pensées L: 197cm ; H: 128cm COLLECTION عىل رايس سوق امحلام Marché aux pigeons L: 92cm; H: 142cm A3la rassi (littéralement « sur ma tête », une expression égyptienne qui signifie « je le fais avec plaisir ») articule des personnages portant tous quelque chose sur la tête. Le personnage principal (la femme qui porte une porte) est directement inspiré d’une oeuvre du sculpteur Mahmoud Mokhtar : La Porteuse d’Eau. L’équilibre du dessin est précaire et menace de réveiller les deux tigres qui sommeillent… Sur ma tête L: 111cm ; H: 154cm Dans Souq el-Hamam (« le marché aux pigeons »), on voit des canards et des poulets encore vivants dans leurs cages sur l’étal à côté de celui du boucher. Une scène typique des ruelles marchandes et des souqs de quartier. S HUBR A جبال األحالمMontagne des rêves L: 72cm ; H: 102cm La Montagne des Rêves symbolise la manière dont un citoyen des quartiers populaires voudrait faire sa vie ailleurs, mais qui se rend compte qu’il n’est pas si facile de quitter son quartier. Comme un sentiment de faire partie du décor, une rêverie lucide ou encore le désespoir de devoir porter un masque pour pouvoir continuer la vie de tous les jours. La première linogravure montre une bagarre de rue métaphorique. La seconde s’appelle « Kalim el-Basha » (vient parler avec le pacha). Le pacha se réfère à un personnage très influent dans sa rue, flatté par tous ses voisins mais qui n’est personne en-dehors de son quartier. Une manière pour l’artiste d’approcher la problématique de la wasta, pratique omniprésente en Egypte. خناقةBagarre A3لكم الباش Parle uploads/s3/ dossier-d-x27-exposition-mneen-web.pdf
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- Publié le Oct 05, 2021
- Catégorie Creative Arts / Ar...
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