1 L’empreinte Le sens de l’absence. 2 3 Arnaud Lapierre Mémoire de fin d’études

1 L’empreinte Le sens de l’absence. 2 3 Arnaud Lapierre Mémoire de fin d’études sous la direction de Marie-Haude Caraës E.N.S.C.I, Les Ateliers 2006 4 5 Sommaire Introduction Usages de l’empreinte Temps Vide Peau Toucher Corps Matière Technique Trace Paradigme Heuristique Contact Indice aUb=c (ersatz) Traces de l’empreinte Du pareil au même Outil de mémoire Seules les traces font rêver De la série à l’absence Conclusion Sources p. 9 p. 14 p. 18 p. 20 p. 22 p. 24 p. 26 p. 28 p. 30 p. 32 p. 34 p. 36 p. 38 p. 40 p. 43 p. 45 p. 71 p. 81 p. 96 p. 107 p. 126 p. 129 Sommaire 4 5 p. 9 p. 14 p. 18 p. 20 p. 22 p. 24 p. 26 p. 28 p. 30 p. 32 p. 34 p. 36 p. 38 p. 40 p. 43 p. 45 p. 71 p. 81 p. 96 p. 107 p. 126 p. 129 Introduction Usages de l’empreinte Temps Vide Peau Toucher Corps Matière Technique Trace Paradigme Heuristique Contact Indice aUb=c (ersatz) Traces de l’empreinte Du pareil au même Outil de mémoire Seules les traces font rêver De la série à l’absence Conclusion Sources   « Il a disparu. Qui a disparu ? Quoi ? Il y a (il y avait, il y aurait, il pourrait y avoir) Un motif tapi dans mon tapis, mais, plus qu’un motif : un savoir, un pouvoir. Imago dans mon tapis. » Georges Perec, La Disparition   Chacun a expérimenté la trace de pas dans le sable ou la marque d’un doigt taché d’encre laissée sur une feuille de papier, et chacun en a vite saisi le fonctionnement. La marque de l’empreinte est directe et ne réclame que gestes basiques et matériaux simples. D’un contact naît une forme. Une glaise malaxée entre les mains laisse apparaître le creux de la paume, une pâte molle comprimée dans un creux solide, la prise de forme avec du plâtre, une tâche d’encre dupliquée par le pliage d’un buvard, frottis révélant les sillons de l’écorce d’un arbre, des draps froissés après l’amour, des traces de pieds mouillés sur un sol sec, souvenir d’un rouge à lèvres sur le contour d’un verre, cicatri­ ces d’un accident, des mouvements sur la pellicule sensible d’un appareil photo, des anthropométries et des pochoirs, la pulpe d’un doigt. Malgré les formes diverses que l’empreinte revêt, sa distinction se fait au premier coup d’œil et son résultat, identifiable par tous. Difficile néanmoins de donner une définition précise de l’empreinte puisqu’elle n’est pas « une » mais plurielle. Impossible d’en faire une liste précise, de regrouper par familles, par catégories ou groupes, de parler de typologie tant sa spécificité est liée à des particularités qui semblent sans limite. On est d’accord, faire une empreinte est une expérience dont l’aboutissement, une marque durable, est le produit d’un contact évident par pression d’un corps contre un substrat dit « plastique ». Imprimere, c’est appuyer sur…, enfoncer, générer une forme. Néanmoins, chaque trace laissée sur la sur­ face sensible est liée à l’objet qui s’y imprime, à la façon dont il s’empreint, au temps de cette action, à la qualité de la surface imprimable : matière, texture, plasticité, sensibi­ lité, densité, grain, au geste de l’action, à sa rapidité, aux accidents et coïncidences de la méthode. Il y a dans cette procédure de l’incontrôlabilité, un hasard qui perturbe l’idée du résultat désiré. Si, petit, sur la plage et armé d’un seau, nous comprenions de façon presque innée la fabrication d’une tour d’un château de sable, nous retenions toujours notre souffle au moment critique du démoulage et de la découverte du résultat. La tour pouvait s’écrouler ou tenir debout intacte, mais de nombreuses fois, elle comportait des failles non maîtrisées, une contingence. C’est peut être aussi pour cela que l’on appelle Introduction Gabriel Orozco Mis manos son mi corazon 1991 10 11 Arnaud Lapierre Trace de pied humide sur tomettes sèches 2006 le tirage d’un moule une « épreuve ». Une aventure imprévisible ? Une éventualité ? Et c’est bien parce que l’empreinte est immaîtrisable et pourtant si limpide, qu’elle en devient merveilleuse. Dans cette technique est projeté un moyen rudimentaire de capter et de dupliquer le réel, de le figer et d’en donner sa représentation, mais sans être jamais sûr du résultat obtenu. Les empreintes font écho, touchent par leur réalité et véracité, mystère et symbole, leur omniprésence et leur pouvoir à disparaître parfois sous nos yeux quand d’autres nous les crèvent. Que restitue vraiment une empreinte ? Peut-elle tout capter ? Garde-t-elle un substrat du modèle dupliqué ? Quel degré de réalité livre-t-elle ? Comment comprendre ce protocole au delà de sa technicité ? 12 13 Maurizio Nannucci POEM 1967 EMPREINTE : n.f. (de empreindre) 1. Marque pratiquée en creux ou en relief par l’objet que l’on presse sur une surface : l’empreinte d’un cachet. 2. Relevé de la forme de quel­ que chose avec un matériau plastique ; le moulage ainsi obtenu : prendre l’empreinte d’une clef. 3. Trace naturelle laissé par le contact, par la pression d’un corps sur une surface : des empreintes de pas. 4. Marque durable profonde, caractère distinctif : mettre son empreinte personnelle dans un ouvrage collectif. 5. Marque laissée par les sillons des pulpes digitales. EMPREINTE : n.f. 1 - trace, marque. 2 - sceau, griffe, seing. 3 – moulage. 4 – cicatrice, marque, stigmate, trace. 5 - influence Porter l’empreinte de, être marqué du coin de, porter le sceau de. 14 15 est observée et que l’on fixe par la suite un fond blanc. Cette empreinte est appelée « persistance rétinienne », il s’agit d’une image que la rétine garde en mémoire un court instant après l’observation. En médecine : dépression se trouvant à la surface des os ou des organes. En anatomie : nom donné aux irrégularités des os auxquelles s’attachent les fibres ten­ dineuses et ligamenteuses. En dentisterie : moulage des dents et de la gencive dans un morceau de plâtre permet­ tant la réalisation des appareillages et le réglage de ceux-ci sur une reproduction de la gencive et des dents à traiter. En chirurgie : moulage de la zone à opérer du patient afin de réaliser un modèle d’étude et d’un témoin. Cette technique est utilisée dans les recherches sur les organes et pour conserver et étudier les pathologies telles que les malformations. En biologie : procédé d’électro-phorèse par lequel des profils à plusieurs bandes sont produits par la digestion de l’ADN à partir des enzymes de restriction suivie d’une élec­ trophorèse, ces profils sont visualisés par hybridation avec des sondes spécifiques de sé­ quences répétées. Les profils de migration à plusieurs bandes sont connus sous le nom d’empreintes digitales « ADN ». La molécule d’ADN est le livre de recettes de toutes cellules vivantes. C’est là que se trouvent toutes les informations liées à l’identité appe­ lée « génome ». En biométrie : technique d’identification d’une personne au moyen de l’empreinte de sa morphologie, oeil, digitale, voix, visage etc. La biométrie utilise la forme de certaines parties du corps humain unique pour toute personne. L’empreinte des ces partie du corps représente une caractéristique propre à chacun. En criminologie : trace par contact de la pulpe des doigts sur une surface quelconque, résidus de l’ADN, empreinte génétique se trouvant dans le sang, la sueur, la salive, le sperme, laissant une marque caractéristique de l’empreinte génétique. En sylviculture : intervention qui consiste à marquée des arbres à abattre principale­ ment en hiver lorsque les arbres sont hors sève. Le martelage est l’opération succédant au balivage : on applique à l’aide du marteau forestier une empreinte sur des arbres à abattre. Les empreintes sont frappées sur des blanchis ou flachis, surfaces planes faites avec la hachette du même marteau. La trace appliquée sur l’aubier est le sceau du pro­ priétaire ou de l’administration des forêts. Les bûcherons doivent abattre au-dessus de cette marque, valeur juridique en cas de contestation entre l’exploitant et le propriétaire. Les troncs sont frappés d’une « marque de délivrance » par deux empreintes appliquées l’une à 1 mètre -1,30 mètre environ sur le tronc de l’arbre, l’autre à son pied. Pour conser­ ver des arbres, « une marque en réserve » est appliquée aussi près du sol que possible. A la chasse : traces sur sol meuble révélant la présence et l’activité d’animaux. La lecture En gnoséologie : relief creusé par la pression, l’usure et l’érosion des restes des ani­ maux et végétaux préhistoriques sur le sol principalement appelés fossiles. En archéologie : marque en relief sur l’argile fraîche des tablettes cunéiformes ou des bouchons de jarres par les cachets et les cylindres sceaux. En ethnologie : chez certains groupes et à certaines périodes privilégiées de la vie d’une personne, l’empreinte est une fixation irréversible au premier objet qui se présente com­ me but à un besoin instinctuel. En géologie : marque pérennisée dans les roches par un animal ou un végétal ou par action mécanique. 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