Élodie 1 - La rencontre Élodie souleva ses coudes de la table pour permettre au
Élodie 1 - La rencontre Élodie souleva ses coudes de la table pour permettre au serveur de poser son plat de résistance devant elle : du poulet aux amandes et nouilles dont il se dégageait une odeur sublime. Ce repas, qui avait déjà bien commencé, promettait de continuer sous les meilleurs auspices. Tout en mettant en bouche une première fourchetée, elle tenta de se souvenir des desserts proposés et de celui qu’elle pourrait prendre. — Élodie ? La jeune femme leva les yeux sur sa mère et se souvint qu’elle lui avait posé une question. — Oui, oui, le réparateur est venu. La machine à laver remarche enfin, répondit Élodie après avoir avalé. — Ah, parfait, c’est super. Tu vas pouvoir cesser d’aller à la laverie. — Oui, c’est sûr que j’en avais assez. Ce n’est vraiment pas mon truc ces endroits-là. La mère d’Élodie sourit et avala à son tour un morceau de son plat chaud. Assez régulièrement, Élodie voyait ses parents. D’habitude, son grand frère était également présent, mais, ce jour-là, il déjeunait chez les parents de sa compagne. Bien sûr, ils n’allaient pas toujours au restaurant, cela aurait coûté trop cher, mais ils se faisaient ce plaisir de temps à autre. Celui-ci, d’un prix assez élevé, affichait cependant des plats à la hauteur des tarifs. Élodie avala une nouvelle bouchée alors que son père et sa mère discutaient. La conversation continua ainsi pendant quelques minutes, lorsqu’Élodie se rendit compte que la salle était devenue plus silencieuse. Des chuchotements se faisaient entendre, mais rien de plus. Elle regarda autour d’elle et constata que tous les clients avaient les yeux fixés vers le même endroit, devant elle. Elle se tourna dans cette direction pour voir arriver quatre nouveaux clients. C’était eux qui attiraient ainsi l’attention et il y avait de quoi. Il y avait deux couples. Le premier était très simple : tous deux d’une quarantaine d’années, habillés chic mais sans volonté d’époustoufler, ce n’était pas eux qui attiraient les regards. Le second homme, la trentaine passée, était habillé très simplement d’une chemise noire et d’un pantalon de ville de la même couleur. Il avait un visage banal, des yeux marron d’un classique sans mesure, et un physique de passe-partout. Il n’était ni beau, ni laid, juste dans la norme. Ce n’était pas non plus vers lui que tous les regards se tournaient. Non, ce qui attirait l’attention était sa compagne, pour autant qu’on ait pu nommer ainsi la femme qu’il tenait au bout d’une laisse. Tout chez cette créature affichait la soumission. Elle se tenait la tête baissée alors qu’à son cou, un collier serti d’un anneau la reliait à son maître par une laisse de cuir. Les clients regardaient avec étonnement cette étrange compagnie qui venait d’entrer dans ce restaurant chic. Trois des nouveaux clients s’assirent tandis que la femme soumise s’agenouilla au sol sur ordre de son maître. Elle resta ainsi prostrée en silence alors que le reste du groupe bavardait en regardant la carte. Les parents d’Élodie, qui s’étaient retournés pour eux aussi voir les nouveaux arrivants, se rassirent normalement. — Eh bien, il faut être fou pour faire ça ! s’exclama sa mère. Élodie sourit à cette phrase et remarqua que son père, lui, ne disait mot. Il n’avait pas acquiescé à sa femme. — Fou ? dit Élodie en regardant sa mère. Hum… je ne pense pas. Il faut juste savoir ce qu’on veut et avoir le courage de le faire. — Du courage ? En quoi est-ce courageux d’agir de la sorte ? lança sa mère. — Ma foi, je crois qu’il en faut pour ainsi exposer ses fantasmes en public ! répondit Élodie. — Fantasmes ? répéta sa mère sans comprendre. — Maman, cette femme, regarde-la. Elle est vêtue d’une petite jupe moulante, de bas et d’un haut très sexy. Elle porte des bracelets et un collier avec des anneaux. C’est une soumise et cet homme est son maître. C’est sexuel, rien de plus. C’est un jeu. Que croyais-tu que c’était ? Et donc, je la trouve courageuse d’ainsi s’exposer aux regards de tous. — Moi, je trouve ça… Sa mère se contenta de faire une moue dégoûtée, ne parvenant apparemment pas à mettre un mot sur sa sensation. Élodie remarqua en souriant que ça n’était pas l’avis de son père qui se retenait de sourire pour ne pas créer une dispute avec sa femme. Élodie se demanda un instant si son père n’aurait pas aimé être à la place du maître. Après tout, la mère d’Élodie avait toujours été le « chef de famille ». C’était elle qui prenait les décisions et ce depuis toujours. Peut-être son père aurait-il aimé, le temps d’un jeu sexuel, faire de sa femme son esclave ? Élodie sourit à cette idée. Avec ses parents, les questions sexuelles n’avaient jamais vraiment été taboues et cela ne dérangeait absolument pas la jeune femme d’imaginer ses parents au lit. Elle eut surtout de la peine pour son père qui n’oserait jamais avouer ses envies à sa femme. Élodie reprit son déjeuner en même temps que le reste du restaurant. Cependant, de temps en temps, Élodie levait les yeux vers l’étrange compagnie. Ils avaient commandé mais la soumise n’avait rien eu. Apparemment, elle n’était pas là pour déjeuner. Elle ne reçut aucune forme de nourriture ni ne bougea. Elle resta simplement agenouillée aux pieds de son maître sans bouger ni parler, les yeux baissés. Se rendait-elle compte des centaines d’yeux qui, régulièrement, passaient sur elle ? Probablement. C’était même sûrement ce qui lui apportait du plaisir dans cette situation. Élodie sourit à l’idée que cette femme put apprécier d’être ainsi sous le feu des projecteurs dans cette position humiliante. Le serveur vint chercher les plats vides et leur donna la carte des desserts. Tout en mangeant sa tarte aux pommes et à la confiture de coings, Élodie regardait la soumise et son maître. Le groupe en était à manger leur plat de résistance. Son père lui posa une question. Élodie répondit mais elle n’était pas vraiment avec eux. Non, elle était assise avec le maître et ses amis… Non, en fait, elle n’était pas assise avec eux, elle était à leurs pieds, comme cette femme. Elle sentit sa respiration accélérée à cette simple pensée. Son cœur se mit à battre avec force et elle rougit en sentant son intimité se tremper. Elle espéra que nul ne l’avait remarqué - et surtout pas ses parents - et se força à se calmer. Si elle se laissait aller, elle finirait par jouir rien qu’en s’imaginant tenue en laisse. Élodie avait toujours fantasmé sur les situations de domination sans jamais pouvoir en vivre. En voir une se tenir devant elle la saisissait. Le dessert finit par se terminer et ses parents commandèrent un café, qu’elle ne partagea pas. Alors que ses parents buvaient tranquillement leur boisson chaude, ayant jusqu’à oublié la présence des autres clients, Élodie, elle, ne pouvait plus détacher ses yeux d’eux. Elle regarda ses parents, qui avaient presque fini le café et pensa : — C’est trop bête. Dans quelques minutes, on va partir et je vais rater cette occasion en or. Elle serra les dents. Elle était d’un naturel timide. Oserait-elle faire ce qui la démangeait depuis l’arrivée des quatre clients ? Elle était en proie à une véritable confusion. Ses pensées s’entremêlaient. Ses envies et ses peurs s’entrechoquaient et Élodie ne parvenait plus à savoir ce qu’elle voulait. Finalement, elle sut qu’elle s’en voudrait toute sa vie si elle n’essayait pas. Il fallait qu’elle le fasse. Elle se força à respirer calmement, regarda la disposition des lieux, fut ravie de constater que tout allait dans son sens puis se tourna vers ses parents et souffla d’une voix la plus posée possible : — Je vais aux toilettes. Je reviens. Ses parents hochèrent la tête et reprirent leur conversation. Élodie se leva. Les toilettes étaient droit devant elle. Ainsi, pour les atteindre, elle devait passer à côté de la table devant laquelle la femme se prosternait toujours. Elle respira fortement à chaque pas, cherchant ce courage qu’elle n’avait d’habitude pas. Elle avait la gorge sèche et les mains moites. Lorsqu’elle passa à côté du maître qui lui tournait le dos, elle stoppa, se pencha légèrement et dans le creux de son oreille, souffla : — Pourrais-je pour parler… en privé ? Sans lui laisser le temps de lui répondre, elle se redressa et se dirigea vers les toilettes sans se retourner. Elle ne s’était jamais sentie aussi fébrile. Elle avait envie d’exploser. Elle se répétait qu’elle avait été complètement stupide. Jamais il ne viendrait et même si c’était le cas, qu’allait-elle lui dire ? Elle descendit les marches menant aux commodités du restaurant. L’escalier menait à un palier sur lequel s’ouvraient trois portes : l’une réservée au personnel, la seconde menant aux toilettes pour femme et l’autre pour les hommes. Élodie attendit sur le palier. Elle s’adossa contre le mur et patienta. Son cœur cognait dans sa uploads/s3/ elodie.pdf
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- Publié le Apv 12, 2021
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