ÉTAT DES LIEUX DES DISPOSITIFS D’ÉDUCATION ARTISTIQUE ET CULTURELLE Jean-Marc L

ÉTAT DES LIEUX DES DISPOSITIFS D’ÉDUCATION ARTISTIQUE ET CULTURELLE Jean-Marc Lauret, Anne-Marie Le Guével, Jean-Yves Moirin Observatoire des politiques culturelles | « L'Observatoire » 2013/1 N° 42 | pages 25 à 27 ISSN 1165-2675 DOI 10.3917/lobs.042.0025 Article disponible en ligne à l'adresse : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- https://www.cairn.info/revue-l-observatoire-2013-1-page-25.htm -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Distribution électronique Cairn.info pour Observatoire des politiques culturelles. © Observatoire des politiques culturelles. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Powered by TCPDF (www.tcpdf.org) © Observatoire des politiques culturelles | Téléchargé le 14/11/2022 sur www.cairn.info (IP: 190.115.174.245) © Observatoire des politiques culturelles | Téléchargé le 14/11/2022 sur www.cairn.info (IP: 190.115.174.245) l’Observatoire - No 42, été 2013 - dossier | page 25 L’éducation artistique et culturelle doit ici être considérée dans sa globalité. L’Éduca- tion nationale assure à chacun des élèves un enseignement artistique. Pour ce faire, sont mises à disposition 81 heures de pratique artistique et d’histoire des arts en cycle 2 et 78 heures en cycle 3 du primaire ; deux heures hebdomadaires en collège, assurées par 17 000 enseignants spécialisés en musique et en arts plastiques ainsi que les compétences des professeurs d’édu- cation physique et sportive encadrant les 20 heures de danse inscrites dans les programmes d’enseignement d’EPS et réparties sur les quatre années de collège de l’élève. Depuis 2009, l’histoire des arts, dans un cadre réglementaire, est ensei- gnée au collège en prenant appui sur l’ensemble des disciplines. L’accès à ces enseignements est complété au lycée où sept formes d’expressions artistiques sont offertes dans le cadre d’un enseignement facultatif pour toutes les séries ou obliga- toire en cycle terminal de la série L. À cela s’ajoutent les enseignements d’exploration relatifs à la création artistique répartis en cinq spécialités auxquels s’ajoutent les arts appliqués en série STI. Tous ces enseigne- ments conduisent à des niveaux d’exigences identifi és nationalement. Indépendamment de ces enseignements qui constituent le parcours obligatoire de tous les élèves, une offre éducative complémen- taire a été imaginée depuis plusieurs décen- nies sous forme de dispositifs faisant appel à divers partenariats dont la gestion et le suivi ont été menés de conserve par l’Éducation nationale et le ministère de la Culture et de la Communication. Le rapport2 rendu en octobre 2012 en rappelle succinctement l’historique. La liste des dispositifs d’édu- cation artistique et culturelle ciblée par la lettre de mission présentait des omissions. Elle a été complétée. Chaque dispositif a été évalué au regard de ses objectifs, de ses effets et de son coût. La principale diffi - culté rencontrée vient de l’absence d’outil commun de recueil et de traitement des informations statistiques et budgétaires. Un suivi approfondi de cette politique appelle à l’évidence une méthodologie différente, au plan de la nomenclature budgétaire comme des bilans d’activité. La mission regrette encore de n’avoir pu obtenir des divers interlocuteurs contactés, les réponses à leurs demandes de mise à disposition de certains documents indispensables à l’évaluation des dispositifs. LES DIFFÉRENTS DISPOSITIFS INÉGALEMENT MOBILISÉS SUR LE TERRITOIRE GARDENT CHACUN LEUR PERTINENCE Si une certaine confusion peut naître face à la quantité de dispositifs offerts, il n’en reste pas moins que chacun présente des caractéristiques propres et des objec- tifs qui restent valides. Pourtant, ils ne sont pas tous utilisés à la même hauteur, loin s’en faut. L’explication ne réside pas dans un quelconque désintérêt des « usagers » mais bien dans l’érosion des crédits d’intervention tant de la part du ministère de l’Éducation nationale que de celui de la Culture et de la Commu- nication. Cet état de fait explique, pour une large part, l’arrêt de la dynamique qu’a pu connaître autrefois leur mise en œuvre. Face à une telle situation, des établissements scolaires ont été conduits à privilégier la relation directe avec les structures culturelles ou les collectivités locales, en dehors de tout dispositif ou dans le cadre de dispositifs spécifi ques. Plusieurs points sont à mettre en exergue : on peut estimer que 10 % environ des élèves bénéfi cient, à ce jour, d’un dispositif d’éducation artistique et culturelle complé- mentaire des enseignements. L’objectif pour atteindre la généralisation est de combler les 90 % restants. Si chacun de ces dispositifs présente un intérêt parti- culier, en revanche, certains répondent mieux que d’autres à cet objectif. La classe à projet artistique et culturel (PAC), en s’adressant à une classe entière est un dispositif pleinement intégré dans le temps scolaire, particulièrement adapté à certaines académies qui trouvent ainsi, à moindre coût, une éducation artistique et culturelle dynamique et souple. Malheu- reusement, son affaiblissement l’a amené à un seuil critique. ÉTAT DES LIEUX DES DISPOSITIFS D’ÉDUCATION ARTISTIQUE ET CULTURELLE1 Le 4 septembre 2012, les ministres de l’Éducation nationale et de la Culture et de la Communication ont conjointement confi é aux inspections générales de leurs ministères l’expertise des dispositifs d’éducation artistique et culturelle. L’objet est d’en faire un état des lieux, d’en évaluer les coûts et de préconiser les axes de progrès susceptibles d’offrir à tous les élèves un parcours artistique et culturel. Jean-Marc Lauret, Anne-Marie Le Guével, Jean-Yves Moirin © Observatoire des politiques culturelles | Téléchargé le 14/11/2022 sur www.cairn.info (IP: 190.115.174.245) © Observatoire des politiques culturelles | Téléchargé le 14/11/2022 sur www.cairn.info (IP: 190.115.174.245) page 26 | l’Observatoire - No 42, été 2013 - dossier Les autres dispositifs apparaissent moins effi caces pour généraliser l’éducation artis- tique et culturelle. L’atelier artistique a pour inconvénient, in fi ne, de ne s’adresser, dans les collèges où il est le plus représenté, qu’à des élèves volontaires et de présenter un coût par élève proportionnellement élevé. Il est le dispositif privilégié par les enseignants les plus motivés. Il n’apparaît cependant pas comme l’outil le plus à même d’impulser des dynamiques d’établissement, ni le plus favorable à la généralisation. Les classes culturelles, elles, ne peuvent être présen- tées comme un outil de la généralisation, compte tenu de leur coût, mais restent un dispositif d’exception qui peut s’avérer décisif dans la vie d’un élève et de sa classe. Les classes à horaires aménagés ne semblent pas non plus contribuer à la généralisa- tion, en raison de leur coût par élève et des effets induits par la localisation des institu- tions culturelles, en particulier les conser- vatoires de centre-ville pour la musique, qui défavorisent les élèves éloignés. Elles restent cependant un dispositif pertinent quand elles conjuguent bien les termes de la circulaire (équilibre territorial, ZEP et zones rurales, etc.) et qu’elles s’inscrivent dans un projet global de l’établissement scolaire, avec l’appui de la commune. Tous ces dispositifs sont organisés autour de la classe, lieu de rencontre d’un enseignant et d’un artiste, là où la généralisation appelle la rencontre entre l’établissement scolaire et l’institution culturelle. Le jumelage, outil de cette rencontre, peut-il aider à généraliser l’éducation artistique et culturelle ? Sans doute dans certaines académies qui le privilégient, mais seule une évaluation plus approfondie permet- trait de conclure sur ses effets. Les résidences d’artistes : malgré le manque de données précises, on peut constater que c’est un dispositif qui s’est bien développé dans quelques académies. Il permet de toucher un public parfois élargi à celui des adultes. Ces résidences participent activement aux programmes des contrats locaux d’éduca- tion artistique. Pourtant, on peut s’inter- roger sur leur portée et cela relativement au public touché, au projet proprement éducatif, aux contenus artistiques et au lien avec la réalité et les contraintes des appren- tissages en milieu scolaire. L’imprécision de la terminologie pose aussi problème, même si ce dispositif des résidences doit être repéré comme particulièrement adapté à une certaine forme de généralisation. Les orchestres et chorales sont des dispositifs inclus dans les enseignements d’éducation musicale dont le rapport qualité/quantité/ coût est satisfaisant. La sensibilisation et la pratique d’un instrument y sont avérées. Ce dispositif renforce positivement le lien entre les partenaires musicaux d’un territoire et associe un nombre d’élèves en croissance forte et régulière, pour des coûts maîtrisés. Ces deux dispositifs ont pleinement vocation à fi gurer au sein des plans locaux d’éducation artistique (PLEA) quand le contexte est favorable, permettant ainsi aux différents partenaires de mutua- liser leurs efforts. Les dispositifs d’éducation à l’image et au cinéma (« école et cinéma », « collège au cinéma », « lycéens et apprentis au cinéma ») sont intéressants par leur objet, quoique perfectibles dans leurs modalités et relativement peu onéreux rapportés au nombre d’élèves concernés. Ils associent en principe la rencontre avec les œuvres et celle avec les professionnels, voire une initiation à la pratique. Ils bénéfi cient du pilotage d’un établissement de référence, le Centre national de la cinématographie (CNC), et du uploads/s3/ etat-des-lieux-des-dispositifs-d-x27-education-artistique-et-culturell.pdf

  • 24
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager