Examen final L’art engagé et le street art Travail présenté à Madame Lynn Banno
Examen final L’art engagé et le street art Travail présenté à Madame Lynn Bannon HAR1470-30 L’art contemporain Par Louis-Philippe Bélanger BELL82060101 Baccalauréat en design graphique Université du Québec à Montréal Le 17 décembre 2020 L’art engagé est une manière de faire de l’art qui émergea vers la seconde moitié du 20 e siècle. Celle-ci apparut en réaction aux mouvements d’avant-garde artistique du début du siècle qui suivaient la logique de la marge contre le pouvoir. Les artistes engagés avaient un désir d’autonomie et de liberté fasse à cette oppression. Ils désiraient que leurs créations soient accessibles à un public non-initié à l’art, où l’expérience vécue est détournée de l’aspect formel de l’œuvre, pour mettre l’accent sur le message. La création devient une occasion de rencontre et de discussion avec le public, au sujet d’enjeux sociaux. Notons aussi le désir des artistes de remettre en cause les mécanismes de domination des institutions artistiques, de rejeter les normes du passé et de distinguer l’art spécialisé d’un art ordinaire. Cette forme d’art devint extrêmement foisonnante. Dans l’œuvre de Teresa Margolles Patty, danse floor from club Hollywood (2016), l’artiste délaisse toute technique artistique complexe pour concentrer le regardeur sur le message même de l’œuvre. L’artiste traite des enjeux sociaux-politiques de son pays natal, le Mexique, en présentant l’absence d’un bâtiment visiblement détruit. Elle ne prétend pourtant pas détenir une vérité sur le jugement de la situation, mais partage plutôt son point de vue. Le personnage central, orienté vers le spectateur, invite à une réflexion, tout en laissant place à l’interprétation. Le street art est une pratique artistique contextuelle qui fit son apparition aux États-Unis en 1980. Populaire auprès de la culture punk, cette forme d’art a comme objectif de transformer l’espace urbain par l’image. En même temps de refuser les institutions artistiques, elle entraine un renouvellement du rapport entre le public et les œuvres, ce dernier possible grâce à une immiscion concrète et furtive des artistes dans l’environnement urbain. Cette intégration interroge par le fait même la structure de l’urbanité, la réalité qui nous entoure et notre rapport avec ces images bien souvent éphémères. Les techniques utilisées par les artistes sont accessibles; collage, peinture aérosol, pochoir. L’artiste britannique Banksy est un meneur de cette pratique artistique contextuelle. Ce dernier utilise la technique du pochoir pour créer des formes simples mais frappantes. Il critique souvent les travers de la société en illustrant l’innocence naïve des enfants. Dans le cas de son œuvre réalisée dans les canaux de Venise en 2019, Banksy transforme l’espace avec une image représentant un enfant avec un gilet de sauvetage et une fumée lumineuse, qui se trouve du mauvais côté de la rive. On peut y sentir une critique face aux gouvernements réticents à l’accueil d’immigrants. D’abord, ces deux manières d’aborder la création artistique se ressemblent sur plusieurs points. Les deux veulent rendre l’art accessible pour un public non-initié, amincissant ainsi la frontière entre l’art et la vie. En effet, les artistes du street art s’y prennent en intervenant directement dans des environnements urbains très peuplés. Ils touchent ainsi directement les individus, et proposent en même temps une dichotomie sur ce qu’est l’espace privé et public. Les artistes de l’art engagé ont le même but de se rapprocher du public. Ils visent « moins à conscientiser de grandes collectivités qu’à amener quelques individus à réfléchir » (Lamoureux, p. 82). Ensuite, ces deux manières de faire de l’art critiquent les institutions artistiques et leurs mécanismes de domination. Les artistes du street art s’y prennent en suivant une pratique issue de l’illégalité à même la rue, comme le prouve les interventions de Banksy qui sont directement sur des bâtiments publics. L’intermédiaire des institutions ne lui est pas nécessaire. Les artistes engagés, eux, se détachent des institutions en démocratisant la culture populaire avec un art ordinaire distinct de l’art spécialisé, où « la diversité devient la norme » (Lamoureux, p. 82). Enfin, les artistes pratiquant l’art engagé et le street art souhaitent modifier le rôle passif du spectateur face à une œuvre. Les réactions du public sont une partie importante de leurs créations. Les artistes engagés visent « sur l’investissement du spectateur dans le "faire sens" de l’œuvre » (Lamoureux, p. 77). Par exemple, face à une œuvre photographique de Teresa Margolles, le spectateur essaie de reconstituer la scène. Le street art vise sur la réaction du public en intervenant à même dans le réel et à portée de main. Le regardeur prend ainsi conscience de ce qui l’entoure et de la notion de vivre-ensemble de notre société. Toutefois, l’art engagé et le street art sont différents sur certains aspects. En effet, le street art vise sur la transformation de l’espace par l’image. Il remet ainsi en question le concept des villes et de l’urbanité, en intervenant à même le lieu. L’appropriation du réel est la nature même des œuvres. L’art engagé, quant à lui, n’a pas comme but de transformer un espace, mais plus de partager un point de vue à un individu, plutôt que de l’individu. Ensuite, la pratique du street art se doit en grande partie à l’expérimentation, l’éphémérité et la furtivité. La rencontre avec le public se produit donc parfois de manière indirecte, une fois que l’artiste a complété son intervention. L’art engagé à plutôt comme but même de créer une occasion de rencontre et de discussion avec le public. L’œuvre d’André Fournelle Les Incendiaires (2005) est intéressante sur ce point, par le fait qu’en se produisant à deux endroits dans le monde, elle rassemblait à la fois le public montréalais et parisien à être sensibilisé à la même cause, qu’est celle des sans-abris. Enfin, un aspect de l’art engagé qui diffère du street art est son désintérêt à l’aspect formel de l’œuvre, au profit du message. En effet, les artistes engagés libèrent l’art de l’objet pour mettre l’accent sur l’expérience commune vécue. Ce besoin d’accessibilité empêche en quelque sorte une « exploration formelle et esthétique trop élaborée » (Lamoureux, p. 80). Le street art à moins comme modus operandi cet écart avec l’objet, en ce que l’image a autant d’importance que le message. L’artiste Sheperd Fairey travaille aussi bien des images graphiques reconnaissables et fortes, que la diffusion de messages politiques ou sociaux. uploads/s3/ examen-final-har1470-10.pdf
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- Publié le Aoû 11, 2022
- Catégorie Creative Arts / Ar...
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