Séance 4 : le stratagème du mystérieux portrait Explication linéaire n°3 : Mari
Séance 4 : le stratagème du mystérieux portrait Explication linéaire n°3 : Marivaux, Les Fausses Confidences (1737), acte II, scène 9. ACTE II Scène 9 – ARAMINTE, LE COMTE, MADAME ARGANTE, MARTON. […] 1er mouvement MARTON. Eh bien, Madame, voilà bien du bruit ! c'est mon portrait. LE COMTE. Votre portrait ? => l’incrédibilité du comte MARTON. Oui, le mien. Eh ! pourquoi non, s'il vous plaît ? Il ne faut pas tant se récrier. => elle se laisse emporter par l’illusion MADAME ARGANTE. Je suis assez comme Monsieur le Comte ; la chose me paraît singulière. => défiante MARTON. Ma foi, Madame, sans vanité, on en peint tous les jours, et de plus huppées1, qui ne me valent pas. => elle sort de sa condition de servante ARAMINTE. Et qui est-ce qui a fait cette dépense-là pour vous ? MARTON. Un très aimable homme qui m'aime, qui a de la délicatesse et des sentiments2, et qui me recherche3 ; et puisqu'il faut vous le nommer, c'est Dorante. => anaphore pour faire une accumulation des adjectifs qualificatifs mejoratifs qualifient Dorante => l’illusion 2ème mouvement ARAMINTE. Mon intendant ? => la confusion et les doutes rentres à elle MARTON. Lui-même. MADAME ARGANTE. Le fat, avec ses sentiments ! => comique ARAMINTE, brusquement. Eh ! vous nous trompez ; depuis qu'il est ici, a-t-il eu le temps de vous faire peindre ? => elle est jalouse, avec l’utilisation des expressions fortes MARTON. Mais ce n'est pas d'aujourd'hui qu'il me connaît. => l’assurance ARAMINTE, vivement. Donnez donc. MARTON. Je n'ai pas encore ouvert la boîte, mais c'est moi que vous y allez voir. => elle est certaine que c’est elle la femme du portrait (Araminte l'ouvre, tous regardent.) 3ème mouvement LE COMTE. Eh ! je m'en doutais bien ; c'est Madame. MARTON. Madame !... Il est vrai, et me voilà bien loin de mon compte 4 ! (À part.) Dubois avait raison tantôt5. => elle reconnait que ce qu’elle pensée est une erreur ARAMINTE, à part . Et moi, je vois clair. (A Marton.) Par quel hasard avez-vous cru que c'était vous ? => Araminte confirme les sentiments amoureux de Dorante MARTON. Ma foi, Madame, toute autre que moi s'y serait trompée. Monsieur Remy me dit que son neveu m'aime, qu'il veut nous marier ensemble ; Dorante est présent, et ne dit point non ; il refuse devant moi un très riche parti ; l'oncle s'en prend à moi, me dit que j'en suis cause. Ensuite vient un homme qui apporte ce portrait, qui vient chercher ici celui à qui il appartient ; je l'interroge : à tout ce qu'il répond, je reconnais Dorante. C'est un portrait de femme, Dorante m'aime jusqu'à refuser sa fortune pour moi. Je conclus donc que c'est moi qu'il a fait peindre. Ai-je eu tort ? J'ai pourtant mal conclu. J'y renonce ; tant d'honneur ne m'appartient point6. Je crois voir toute l'étendue de ma méprise, et je me tais. => des phrases longues avec beacoup des pauses (virgules, point virgules) qui montrent la tristesse et la deception de Marton => elle a été victime de l’ambigüité de Dorante. ARAMINTE. Ah ! ce n'est pas là une chose bien difficile à deviner. […] => elle est fière d’être l’amoureuse de Dorante Phrase d’accroche : La comédie classique Résumé de l’œuvre : L’œuvre de Les Fausses Confidences est publié en 1737, il est une œuvre écrite par le romancier et dramaturge Français Marivaux. Problématique : En quoi cette scène est-elle comique ? Projet de lecture : Forte ponctuation / expressions 1er mouvement l.1à 10 : Le quiproquo du portrait entre Araminte et Marton. Marton d’evoile le prénom de son amoureux Présent d’énonciation : Marton est certaine que c’est elle la femme dont Dorante rêve 2ème mouvement l.10 à 19 : Jalousie d’Araminte Présent d’énonciation : Marton est certaine que c’est elle la femme dont Dorante rêve Imperatif 3ème mouvement l. 19 à 31 : La vérité sorte à la lumière Déception de Marton et mal entendue Conclusion : Pour conclure, sur cette scène on observe que le quiproquo entre Araminte et Marton est le comique car tout d’abord celle dernière se laisse emporter par l’illusion d’être l’objet des charmes de cet homme si particulier avec des sentiments profonds sans même prendre le souci de vérifier avec des faits ses contraintes. D’autre part on voit comment Araminte dissimule sa jalousie et sa curiosité pendant qu’elle interroge Marton. Quand la vérité est mise en lumière, on voit comment toutes les affirmations faites par Marton antérieurement la ridiculisent au même temps que Araminte montre discrètement la fierté et le bonheur d’être la femme du portrait de Dorante, même devant le comte et sa mére. Notes : 1. huppées : d’après le Dictionnaire de l’Académie, édition de 1740, on employait ce mot, au figuré et dans le style familier, pour désigner « une personne considérable ». 2. « Avoir des sentiments » signifiait « n’avoir que des sentiments nobles et élevés, se piquer de les avoir. » 3. qui me recherche : qui veut m’épouser. 4. de mon compte : de ce que j’escomptais. 5. tantôt : tout à l’heure (allusion à la scène 17 de l’acte I). 6. tant d’honneur ne m’appartient point : ce n’est pas à moi que revient un tel honneur. uploads/s3/ explication-linaire-3 1 .pdf
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- Publié le Mar 23, 2021
- Catégorie Creative Arts / Ar...
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