Collection Arts et anthropologies EDITIONS ESTHETIQUES DU DIVERS Essais réunis

Collection Arts et anthropologies EDITIONS ESTHETIQUES DU DIVERS Essais réunis par Laurent Houssais et Dominique Jarrassé Expositions et culture coloniale Les Arts en Tunisie sous le Protectorat Sommaire Avant-propos.....................................................................................................9 Introduction Laurent Houssais et Dominique Jarrassé (Ré)écrire l'histoire des arts en situation coloniale........................................13 Mise en scène des "arts indigènes" et images de la Tunisie Dominique Jarrassé 1. Identité tunisienne et artisanat dans les expositions internationales et coloniales 1851-1939......................................................................................31 Clara Álvarez Dopico 2. Salons et expositions d'art industriel à T unis (1896 et 1898).....................63 Dominique Jarrassé 3. Art et artisanat tunisiens selon Victor Valensi. Ses pavillons d'expositions internationales (1925, 1931 et 1937)..............................................................87 Mohamed-Ali Berhouma 4. L'Œuvre de l'Office des arts tunisiens: de l'exposition propagandiste à la muséographie patrimonialisante...................................................................107 Société, écoles et expositions artistiques dans la Tunisie coloniale Laurent Houssais 5. Un Salon pour T unis (1894-1939) : retours sur une histoire....................129 Marion Lagrange 6. La Fabrique des artistes « tunisiens ». L'institutionnalisation d'une École des beaux-arts durant le Protectorat (1923-1956)........................................157 Marion Lagrange 7. Déf aire une histoire de la peinture tunisienne : l'« École de T unis » (1936- 1956).............................................................................................................181 Les expositions à travers la presse tunisienne Alain Messaoudi 8. Notes sur quelques figures de la critique d'art dans la presse tunisienne f rancophone..................................................................................................213 Silvia Finzi et Sonia Gallico 9. Actualité et communauté italienne : l'activité de la Société Dante Alighieri et de la presse italophone.............................................................................235 Dominique Jarrassé 10. Les Expositions dans la presse juive tunisienne et l'émergence d'« artistes juif s »............................................................................................................255 Annexes Chronologie.................................................................................................267 Biographies..................................................................................................273 Roubtzoff, Les Membres de l'institut de Carthage, photo et calque d'identification..............................................................................................280 Bibliographie...............................................................................................285 Les auteurs..................................................................................................291 Index............................................................................................................295 Aly Ben Salem, La Cérémonie de mariage. Le henna, 1936, dessin reproduit dans T unisie. Atlas historique, géographique, économique et touristique, Paris, Horizons de France, 1936, p. 101. Avant-propos R appeler les circonstances de l’élaboration de ce volume nous semble d’autant plus opportun qu’il permet de mesurer l’écart entre nos ambitions premières et le résultat. Suite à la publication, en 2015, de « Nos Artistes aux colonies ». Sociétés, expositions et revues dans l’empire français (1851-1940), qui résultait d’une journée d’études, il nous est apparu nécessaire de compléter et d’approfondir notre démarche en étudiant, d’une part, le cas spécifique de la Tunisie au temps du Protectorat, et, d’autre part, en élargissant le champ d’étude au-delà de la sphère des beaux-arts. Cet ouvrage s’est construit à partir d’un atelier portant un titre similaire : organisé à Tunis le 28 octobre 2016, il réunissait des chercheurs invités par le centre François-Georges Pariset (EA 538, université de Bordeaux Montaigne) et l’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (USR 3077, Tunis), alors dirigé par notre collègue Karima Dirèche, que nous tenons à remercier tout particulièrement. Il n’est pas si aisé de réunir une équipe internationale sur les objets que nous nous proposons de traiter. Mais il est sans doute plus difficile encore de se prémunir, qu’il s’agisse de publier un colloque ou de finaliser un ouvrage élaboré collectivement, contre les défections. Celles de plusieurs de nos homologues tunisiens sont venues modifier la physionomie initiale de ce livre. Nous le regrettons sincèrement ; nous espérons toutefois que les chercheurs tireront profit des approches proposées ici pour aborder un champ d’étude encore peu défriché et trop soumis à divers partis pris. Avant d’abandonner le lecteur au seuil des expositions tunisiennes, qu’elles se déroulent à Tunis, à Paris ou à Roubaix, nous tenons à remercier chaleureusement tous ceux qui ont contribué à la publication de cet ouvrage, les institutions comme les particuliers qui nous ont ouvert leurs archives ou leurs collections. Parmi ces derniers, il faut citer M. Paul Boglio, président de l’Association artistique Alexandre Roubtzoff, qui nous a généreusement permis de reproduire, pour la première fois, le calque identifiant les personnages représentés par l’artiste dans Les Membres de l’institut de Carthage. On y retrouvera bien des acteurs cités tout au long de ces pages. Nous remercions enfin les héritiers de Victor Valensi, Carl Van Eizner et Jean Ollagnier, pour l’accès à leurs archives et l’autorisation de reproduire des documents inédits. Laurent Houssais et Dominique Jarrassé Introduction (Ré)écrire l’histoire des arts en situation coloniale Laurent Houssais et Dominique Jarrassé S ans doute serait-il présomptueux de vouloir ici prétendre écrire l’histoire des arts – entendons par là arts plastiques ou visuels, soit ce que la discipline universitaire « histoire de l’art » couvre tant bien que mal – en Tunisie. Divers ouvrages ou expositions portent ce titre depuis les années d’indépendance. Mais indéniablement, et avec une certaine logique, leur objectif n’était pas tant d’écrire l’histoire de l’art dans toute sa complexité que de contribuer au grand récit national d’émancipation. Il est dès lors question essentiellement d’une « École de Tunis » et de « pères fondateurs » de la peinture tunisienne, selon une définition de « tunisien » ou de la « tunisianité » qui puise en définitive ses racines dans le système discriminant du colonialisme : le qualificatif « tunisien » étant, à l’instar du mot « indigène », d’abord appliqué aux musulmans… Or même cette histoire idéologisée n’est pas si facile à écrire, comme l’atteste la quasi-impossibilité de mettre en forme ce récit en créant à Tunis un musée d’Art moderne, alors que les collections s’accumulent depuis les années 1890. Réécrire cette histoire passe à nos yeux, premièrement, par un examen des catégories jusqu’alors utilisées, qui tendent à fausser les perspectives ; deuxièmement, par un retour aux sources – bien des récits se construisant sur des souvenirs, tels ceux du peintre Pierre Boucherle (1894-1988), ou des esquisses historiques d’époque très orientées, comme les « Trois décades d’art tunisien » d’Ellen Micaud1 –, autrement dit par des dépouillements tant d’archives que de la presse ; troisièmement, par un examen des nombreuses expositions (manifestations internationales, Salons artistiques, mises en scène de l’artisanat...), qui ont contribué à construire et diffuser les arts en Tunisie. Celles abordées dans ce recueil, majoritairement montées sous le Protectorat, constituent l’un des éléments centraux du système colonial. Face à l’impossibilité de proposer une synthèse aussi globale que complète, ce livre privilégie ce matériau historique, multiforme, empreint de toutes les ambiguïtés d’une période de domination impérialiste, riche d’enjeux multiples, traversé de débats sur l’art occidental et les arts dits « indigènes », de revendications identitaires et également d’expressions idéologiques. Ci-contre : Carte des tapis de T unisie. Illustration de Jacques Revault, « Les arts indigènes », dans T unisie. Atlas historique, géographique, économique et touristique, Paris, Horizons de France, 1936, p. 76. uploads/s3/ expositionset-culture-colonile-d-art-industriel.pdf

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