Photographies, totem et Arts sacrés Théâtre 95 de Cergy-Pontoise Avenue Bernard
Photographies, totem et Arts sacrés Théâtre 95 de Cergy-Pontoise Avenue Bernard Hirsch 01 30 38 11 99 Exposition Du 14 au 18 Mai 2013, au Théâtre 95 de Cergy-Pontoise Dans le cadre du : Porto-Novo, capitale du Bénin, est au coeur d’une aire culturelle d’une fertilité exceptionnelle depuis plusieurs siècles. L’ancien royaume de Porto-Novo est né du territoire où les cultures Yoruba et Adja se sont mutuellement fécondées au début du XVIIIème siècle et a été l’un des terreaux où le culte vaudou a pris naissance, bien avant que les chemins de l’esclavage n’implantent ce nouveau culte aux Caraïbes et au Brésil. Ces deux sources culturelles se sont enrichies à la fin du XVIIIème siècle de la greffe des cultures portugaise et sud-américaine introduites par les esclaves affranchis venus du Brésil pour retrouver le continent de leurs ancêtres, puis à la fin du XIXème siècle par la matrice coloniale française. Ces influences très différentes venues d’Afrique, d’Amérique du Sud et d’Europe ont forgé au fil des siècles la forte identité et les valeurs fondamentales de la ville, sources de son patrimoine immatériel très vivant. Témoins de la diversité de ses origines culturelles, la ville porte aujourd’hui encore ses trois noms : Hogbonou nom donné par les Adja, Adjadchè nom donné par les Yoruba et Porto-Novo Porto-Novo un foyer culturel et artistique d’une richesse exceptionnelle nom donné par les négriers portugais au XVIIIème siècle. La capitale du Bénin est ainsi, depuis ses origines, un creuset cultuel et culturel d’une grande vitalité où foisonne aujourd’hui une expression artistique contemporaine exceptionnellement riche, composante bien vivante de son identité et atout essentiel pour la pérennité de ses valeurs et le renouvellement permanent de son patrimoine immatériel. Porto-Novo est une cité où le sacré et ses représentations sont omniprésents, dans la vie quotidienne de ses habitants comme dans les fêtes traditionnelles, dans les lieux secrets réservés aux initiés comme dans les nombreuses petites places publiques appelées «hontos», dans les forêts sacrés préservées comme dans les bâtiments cultuels : temples vaudous, églises et temples chrétiens, mos- quées… Cette omniprésence du sacré caractérise le patrimoine immatériel vivant de Porto-Novo. Elle est consubstancielle à l’identité-même de la ville et nourrit la créativité contemporaine de ses nombreux artistes. Luc Raimbault Cité Baata ; Questions d’Identités Masques et Cités Baata de Syl.Pâris. Kouton, artiste plasticien de Porto- Novo. Depuis 2003, date de création de ses premiers masques « Baata » réalisés à partir de chaussures usagées, Syl. Pâris.Kouton participe du renouvellement de l’univers traditionnel des masques en Afrique. Ce nouveau champ de création contemporaine s’inscrit dans un univers sacré, dont Syl.Pâris.Kouton se considère comme le prêtre. « Bàtà » désigne une danse sacrée des pieds pratiquée avec des chaussures par les Egunguns, personnages costumés et masqués du pays Yoruba, lors des cérémo- nies de culte rendu aux ancêtres défunts. Le terme désigne aussi les rythmes de la danse et l’ensemble des tambours sacrés sur lesquels ils sont joués. « Bata » signifie également « chaussure » en langue Yoruba. Accessoire vestimentaire, la chaussure est à la fois attribut du pouvoir et objet de malédiction dans le sud du Bénin. Enfin « Bata » est la marque bien connue de chaussures dont le nom a pour origine celui de son fondateur, Tomas Bat’a, cordonnier tchèque ; coïncidence homonymique étonnante. Avant de pouvoir transformer une simple chaussure ou bata en masque Baata Syl.Pâris.Kouton évoque d’abord la naissance d’un dialogue avec certaines chaussures usagées qui l’interpellent, puis parle de célébration initiatique. « Les masques Baata nous donnent de bonnes éner- gies, de bonnes vibrations, parce que les chaussures ont fait un long parcours initiatique. Elles ont vieilli et traversé le temps avec vous.» « Cité Baata », nouveau concept d’installation artistique développé par Syl.Pâris.Kouton depuis 2012 pour l’exposition internationale biennale Bénin, invite à entreprendre un voyage initiatique dans une forêt ou temple sacré, peuplé de masques Baata, personnages d’un panthéon éphémère. Pour « Cité Baata ; Questions d’Identités », l’artiste a choisi de créer les masques du temple sacré avec des jeunes de Cergy-Pontoise en les invitant à rechercher ce qui fonde l’identité et est porteur de valeur symbolique dans leur propre culture. « La question de l’identité est d’une grande importance pour ces jeunes qui doivent savoir d’où ils viennent et où ils vont » souligne l’artiste. L’expérience est fondée sur la découverte et le rapprochement fécond de cultures traditionnelles et d’expressions artistiques contemporaines. « Pénétrer dans une Cité Baata constitue une expérience forte et d’une grande intensité pour quiconque a le désir de suivre ce parcours, symbole d’un voyage initiatique. Les gens doivent se déchausser et garder leurs chaussures à la main pendant leur parcours dans la Cité Baata, signe de respect et de sacré. L’entrée basse nous oblige à nous incliner pour recevoir la bénédiction issue des empreintes sacrées des chaussures. » Syl.Pâris.Kouton vit et travaille à Porto-Novo au Bénin, berceau de sa famille issue d’une lignée royale. Peintre, sculpteur, Syl.Pâris.Kouton privilégie dans sa palette de couleurs les ocres des murs de sa ville et de la terre africaine, les matériaux provenant d’objets usagés et familiers : chaussures, nattes, cauris, bois, cordages… et ce bleu intense, mystérieux, infini, à la fois lumière, couleur et matériau dont la pureté baigne l’espace et dont les vibrations sont source de vie. Immergé depuis l’enfance dans la culture vodoun et la géomancie du Fâ nées au coeur de cette région d’Afrique, Syl. Pâris. Kouton ouvre le chemin des initiés pour célébrer les valeurs partagées par tous- amour, équilibre, force, complémentarité, partage, harmonie fusionnelle avec le cosmos…- invoquées sur ses toiles par l’apposition de signes igbo. Prince des signes, du langage originel toujours vivant au coeur de la culture africaine, l’artiste cherche à révéler la matrice première enfouie et présente en chacun de nous, empreinte du continent premier, de Gondwana, père de l’Afrique, berceau de l’humanité depuis l’aube des temps. Syl.Pâris.Kouton En créant les masques « Baata » réalisés à partir de chaussures usagées, Syl.Pâris.Kouton participe du renouvellement de l’univers traditionnel des masques en Afrique. Ce nouveau champ de création contemporaine s’inscrit dans un univers sacré, dont l’artiste se considère comme le prêtre. L’artiste invite chacun à le suivre plus loin dans le monde des initiés en parcourant ses « Cités Baata », installations artistiques transcendées en forêt ou temple sacré peuplé de masques Baata, pour entreprendre un voyage initiatique de réconciliation. Luc Raimbault Bàtà : danse, musique et tambours sacrés du pays Yoruba Au pays Yoruba situé au sud-ouest de l’actuel Nigéria et au sud-est du Bénin, la danse sacrée Bàtà accompagne la sortie des Egunguns lors du culte rendu aux morts. Un Egungun, personnage costumé et masqué, est la réincarnation momentanée d’un ancêtre qui revient de l’au-delà rendre visite aux siens. Les Egunguns sortent essentiellement lors des cérémonies consacrées aux défunts. Au Bénin, les sorties des Egunguns sont accompagnées de trois musiques : le Bàtà, le Gangan et le Ogbon. Le Bàtà est la musique qui est principalement jouée pour les Egunguns en pays Yorouba et Nago au sud-est du Bénin. « Bàtà » désigne à la fois la danse sacrée associée à la sortie des Egunguns, les rythmes spécifiques des percussions accompagnées de chants et l’ensemble des tambours sacrés sur lesquels les rythmes sont joués. L’ensemble de la cérémonie est fondé sur des échanges directs entre les tambours et les Egunguns appelés à sortir du couvent un à un. Le pouvoir des tambours Bàtà repose sur leur capacité à parler. Ils sont capables d’imiter les intonations et les rythmes de la langue Yoruba. Le dialogue est à la fois musical et gestuel : il est parlé par les tambours et dansé par l’Egungun qui répond à leurs sollicitations rythmiques par des pas de danse spécifiques, après avoir fait entendre sa voix d’outre-tombe. Il s’agit de véritables échanges entre instruments sacrés et divinités. L’Egungun est toujours chaussé pour danser. Le mot « bata », associé aux pas de la danse sacrée réalisés avec des pieds chaussés, désigne ainsi de façon générale la chaussure chez les Yoruba. C’est en s’ancrant dans ce terreau culturel que l’artiste plasticien Syl.Pâris.Kouton a créé ses masques « Baata », réalisés à partir de chaussures usagées. L’artiste a choisi d’écrire baata avec deux « a » pour se différencier de la célèbre marque de chaussures Bata dont le nom a pour origine celui de son fondateur, un cordonnier tchèque nommé Tomas Bat’a. Cette étonnante double filiation du même vocable « bata » pour désigner des chaussures semble ainsi totalement fortuite. Les tambours sacrés ne peuvent être joués que par des musiciens initiés. Les plus grands sont des tambours à deux peaux (bimembranophones), en forme de sablier. Ils sont dénommés, du plus grand au plus petit : iya-ilou (ou eyalo), le plus grand, joué par le musicien qui dirige le groupe, akogbé (ou egan), aki (ou equi) et omélé ako, le plus petit. Les tambours sacrés bàtà ont franchi l’Atlantique au temps de l’esclavage et sont joués à Cuba pour les cérémonies de la Santeria, religion dérivée des cultes Yoruba. uploads/s3/ festival-des-cultures-africaines-le-descriptif-edite-par.pdf
Documents similaires










-
30
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Mai 05, 2021
- Catégorie Creative Arts / Ar...
- Langue French
- Taille du fichier 5.1502MB