ÉDITIONS THE CHRONICLES JONONE, PARIS - 2014 « Porter haut les couleurs d’un
ÉDITIONS THE CHRONICLES JONONE, PARIS - 2014 « Porter haut les couleurs d’un alphabet né dans la rue. » 2 DAVID PLUSKWA, MARSEILLE - 2014 « Il y a deux ans, j’ai décidé d’emmener John sur un nouveau projet. Celui d’un livre. Le voici enfin, 352 pages pour un 1er ouvrage qui, je l’espère, fera date. » 3 J ohn Andrew Perello est né à Harlem, en 1963. Chômage, insalubrité, crack et délinquance ravagent alors le quartier new-yorkais. Ses porte-voix s’appellent Martin Luther King ou Malcolm X. Dans une Amérique qui renaît après la crise économique et la Seconde Guerre mondiale, les enfants d’Harlem restent les oubliés de l’american dream. Entre rupture scolaire et difficultés familiales, John n’échappe pas au quotidien d’une jeunesse en danger et embrasse l’école de la rue. À 17 ans, il débute le graffiti, sous divers pseudos. Junk, Junkills, Bloodthirsty, Jofa... John Perello adopte finalement le blaze JonOne, suivi de 156, le numéro de sa rue. “L’école traditionnelle, je l’ai peu fréquentée. J’ai fait d’autres études. Je suis passé par une forme d’apprentissage unique, l’école de la rue, qui m’a initié à l’Art. J’y ai appris les codes hiérarchiques, les règles à respecter. On m’a enseigné comment arpenter le Wildstyle, la scène graffiti new-yorkaise. Grimper les échelons dans l’ordre, pour obtenir ses entrées et ses sorties dans la ville. Peindre les murs et les rues ne relevait de l’évidence pour personne, il fallait obtenir des droits de passage où que tu ailles.” Ses sésames en poche, le jeune apprenti vandale vole beaucoup de bombes. Mais dans les magasins de peinture, ce sont essentiellement les bidons d’acryliques qui sont les moins bien protégés. Bien que beaucoup plus chers. Jonone adopte alors ce nouvel outil, ainsi que le dripping et les pinceaux, mis au service d’un autre graffiti. Puissance créative, cadence de production industrieuse, presque obsessionnelle... L’énergie déployée est constituante de sa signature et va imprégner une direction nouvelle, redistribuer les cartes du graffiti. Affranchi des codes visuels traditionnels et des principales techniques du mouvement, il va laisser improvisation, abstraction et expressionnisme brut s’inviter dans son travail. “Je n’étais pas le plus talentueux de ma génération. Mais je pense être un de ceux qui a eu le plus fort désir de peindre. Depuis toujours. Depuis plus de trente ans maintenant. Je me suis battu, j’ai lutté de toutes mes forces pour exister, ne serait-ce qu’un tout petit peu, dans le monde de l’Art. Cette volonté se ressent dans ma peinture. L’énergie habite mon travail. J’ai gagné le respect de mes pairs grâce à elle. Les gens de la rue, les passants m’ont reconnu sur ce trait de caractère, cette soif de créer.” Writer embusqué sur la ligne A du métro de New York, il fonde, épaulé d’une poignée d’activistes graffers, l’illustre collectif international 156 All Starz, en 1984. Ces early years voient la rencontre avec le français Bando, qui l’invite immédiatement à Paris. Un télescopage réussi qui représente une clef dans son cheminement puisqu’en 1987, il s’envole définitivement pour la capitale hexagonale. Sous ses baskets et dans ses valises, il importe alors en France de jeunes et robustes plants de la culture Graff originelle. Les tunnels du métro, les stores des commerces parisiens ou le mythique rendez-vous de La Chapelle en seront les terreaux fertiles. John travaille le macadam en compagnie des pionniers du mouvement Hip-hop français : les peintres Boxer, Sharp, Ash, Jayone, Skki ou Joey, Shen et Solo, futurs membres respectifs des groupes NTM et Assassin. Le regretté A-One l’initie à la toile. John entame alors une production de peintures au cœur d’un atelier campé à l’hôpital Éphémère, toujours à Paris. “Mon arrivée en France m’a prodigué un nouveau souffle créatif. La jeune garde hip-hop hexagonale était en ébullition. J’y retrouvais une jeunesse métisse et unie, des élans artistiques désintéressés et surtout un milieu autonome, en rupture avec la culture de masse ou la notion de profit. J’ai vécu cette poignée d’années comme un nouveau départ. Dans le New York que je quittais, la culture Rap des débuts avait déjà été contaminée par la drogue, l’argent avait pénétré et contrôlait de nombreuses expériences créatives. La France à l’inverse vivait une réinterpretation d’un mouvement importé et largement corrompu dans sa terre de naissance. J’ai vécu cet exil comme une véritable réincarnation artistique.” Agnès b., Willem Speerstra, Magda Danysz, Marcel Strouk ou David Pluskwa l’exposent. Ses toiles connaîssent également la lumière des galeries à Tokyo, Monaco, New York ou Hongkong. Dans les sous-sols du métro ou la lumière des galeries, John consomme à pleines dents son mariage hexagonal, et ne quittera plus le territoire. Aujourd’hui, Jonone vit toujours à Paris. Son atelier est installé dans l’Est parisien, mairie des Lilas. Il est père de deux enfants. BIOGRAPHIE THÉOPHILE PILLAULT 4 28x38 cm 352 pages 59€ Imprimé sur FedrigoniTatami 160g / Couverture Fedrigoni Imitlin rembordé contrecollée sur carton La première monographie consacrée à Jonone paraîtra fin 2014 en France et en Europe, éditée par les Éditions David Pluskwa Art Contemporain. 352 pages pour découvrir l’évolution de l’homme et de l’artiste, de la rue aux galeries, de New-York à Paris, du graffiti à l’abstraction… Les témoignages des principaux acteurs du parcours de John Perello AKA JonOne (Shoe, Jay, Yoshi Omori, Agnès B, Magda Danysz, Willem Speerstra etc.) … Un voyage de Harlem aux Lilas en passant par la République Dominicaine… Un livre édité par David Pluskwa Art Contemporain Éditions, écrit par Théophile Pillault, préfacé par Dominique Baqué et mis en pages par Benjamin Bernard pour Marsatwork. Diffusion : Pyramyd / Volumen THE CHRONICLES 11/09/14 14:18 THE CHRONICLES 5 Monographie 352 pages + technique mixte sur papier signée (38x28 cm / pièce unique) + coffret et sculpture en résine (numérotés 1 à 200) 4 couleurs au choix pour la sculpture (noir mat, blanc, orange et rose) + emballage bois et carton customisé par JonOne (pièce unique) 2 000 € La sortie exceptionnelle de cet ouvrage est accompagnée d’un tirage de tête, limité aux 200 premiers exemplaires. Dans cette édition somptueuse, la monographie est présentée dans un coffret enrichi d’une intervention sur-mesure, signée JonOne, assortie d’une œuvre originale, ainsi qu’une sculpture, disponible en 4 couleurs : noir carbone, blanc, orange ou rose. La couverture du livre sera différente de celle présente au sein du coffret. Réservation : jonone-chronicles.com 6 THE CHRONICLES 11/09/14 14:17 EXTRAITS [ … ] THE CHRONICLES 7 18 19 JONONE THE CHRONICLES S i le graffiti agit à la manière d’un buvard face aux signaux de la culture dans lequel il a émergé, la peinture de JonOne réinvente ce processus d’absorption, en faisant siens les signes du graffiti tout en accompagnant sa mise en mouvement, et peut-être de cette manière en se situant en son plein. La porosité anime le graffiti : son caractère perméable est clairement lisible dans ses diverses sources d’inspiration, dont certains ont à voir avec une déviance, ou plutôt une exacerbation, des principes de la culture de masse. Le mimétisme face à l’impact recherché par la publicité y est, par exemple, premier, mais celle-ci se trouve détournée. Quand les graffitis s’affichent dans l’espace public, être vu, voire être reconnu, est leur leitmotiv : ils contiennent et rendent visible le désir de visibilité et de reconnaissance d’une collectivité tout entière. Comme la reconnaissance du symptôme est le commencement du diagnostic, la présence de graffitis sur l’ensemble de la planète tend, consciemment ou non, un miroir à la société qui l’a vu naître. Le graffiti est originellement un mouvement culturel marginal, quasi-clandestin, et JonOne, qui a pris le train de la peinture en marche, se situe à la marge de cette marge. C’est peut-être ce qui explique qu’il se retrouve aujourd’hui au centre de nombreuses attentions. En effet, la résistance à la norme, qu’elle soit celle tracée par la société américaine dont il est l’émanation ou celle qu’impose l’appartenance au mouvement du graffiti, également générateur de ses propres codes, parfois clos, l’amène à chercher une voie singulière. Lorsqu’il passe du mur à la toile, JonOne ne renie pas le graffiti tel qu’il le conçoit, il peint avec ce qui fonde, selon lui, son essence : un jeu sur le moment de libération. C’est en ce sens que son œuvre est le fruit d’une fulgurance et qu’elle est fulgurance elle-même : le « flash » de la couleur en mouvement, surgissant de la noirceur du tunnel, l’a frappé avec tant d’éclat qu’il rejoue dans les plus réussies de ses pièces cette sensation-racine. If graffiti acts like a blotter for the signals of the culture from which it has emerged, the painting of JonOne reinvents this process of absorption, making his graffiti accompany his movement, and perhaps in this way situating himself in its fullness. Porosity makes graffiti live: its permeable character is clearly seen in its various sources of inspiration, some of which are a form of dis- tortion , or rather exacerbation, of the principles of mass culture. Mimicry faced with the impact of advertising is, for example, primordial but the latter has been hijacked. uploads/s3/ jonone-chronicles.pdf
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- Publié le Nov 19, 2022
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