9 avril 2015 10h – 17h Le geste a la parole Interactivité et tangibilité Une jo
9 avril 2015 10h – 17h Le geste a la parole Interactivité et tangibilité Une journée d’étude inscrite dans le cadre du programme de recherche Didactique tangible Durant cette journée, nous étudierons l’évolution de notre relation tactile aux objets, de la gestuelle qui leur est associée, du rôle qu’y jouent la main et le toucher : lorsque par exemple nous conver sons avec un smartphone ou que nous découvrons une installation visuelle et sonore interactive. Il sera question de chironomie, d’ergonomie, d’affordance, de skeuomorphisme, en un mot d’usages et de design au quotidien, ainsi que de notre faculté d’adaptation à la mutation formelle et fonctionnelle des objets. Cette problématique sous-tend la logique du programme de recherche Didactique tangible que porte l’atelier de Didactique visuelle ; sa visée principale est de définir de nouvelles pratiques et de nouveaux supports de médiation intégrant l’interactivité et la tangibilité. Les cinq personnalités invitées proposeront chacune un regard critique sur ces évolutions : elles analyseront ce que les comportements des utilisateurs empruntent aux comportements antérieurs et comment ces nouveaux objets influencent nos vies, notre approche des savoirs, de la culture, des arts. Olivier Poncer Responsable de l’atelier de Didactique visuelle Porteur pour la HEAR du programme de recherche Didactique tangible André Bihler Enseignant en médias numériques de l’option Communication 10h – Olivier Poncer, André Bihler Ouverture de la journée et présentation de l’atelier de Didactique visuelle 10h15 – Dimova Temenuzhka Historienne Chirologie et langage palpable des mains 11h15 – Béatrice Lartigue New media artist & designer Le corps prend la main 14h – Christophe Beauregard Artiste Technomades 15h – Patricia Ribault Docteur en Arts et Sciences de l’art Le toucher comme « saisie des coexistences » 16h – Julien Prévieux Artiste What Shall We Do Next? (Séquence #2) 18h – Visite de l’exposition Temenuzhka Dimova est doctorante en Histoire de l’art moderne à l’Université de Strasbourg. Temenuzhka Dimova étudie le langage des mains dans les œuvres d’art aux XVIIe et XVIIIe siècles. Parallèlement à ses recherches en histoire de l’art, elle travaille sur le rôle de la main au cœur de la communication non verbale à l’époque contempo raine. De 2009 à 2013 elle a occupé le poste de guide conférencier au musée Fabre de Montpellier, où elle a participé au développement d’un programme de médiation auprès des publics sourds et mal- entendants, consistant dans l’élaboration de visites adaptées, ainsi que d’un visioguide en LSF (Langue des Signes Française). • Chirologie et langage palpable des mains Au XVIe siècle, c’est avec beaucoup de méfiance que Cornelius Agrippa observait les obscures gesticulations des magiciens qui subjuguaient la matière, avant d’apprendre que les mouvements de leurs doigts reproduisaient des signes bien précis. Les chirologues du XVIIe siècle envisagent la main comme une source de connaissance et de compré- hension de l’homme. La capacité de produire un langage silencieux à l’aide de diverses confi- gurations des doigts, largement investie dans les pratiques artistiques, met en relief le pouvoir didactique du geste. Celui-ci peut être parfois le produit de la manipulation d’objets emblématiques d’une culture donnée. Nous allons examiner les contextes artistiques dans lesquels le pouvoir préhensif des mains et leur capacité d’émettre des signes se réunissent afin de stimuler les processus d’instruction et de mémoire. Béatrice Lartigue est artiste multimedia. Elle travaille au sein du collectif d’artistes Lab212, à Montreuil. Elle enseigne à Gobelins, l’école de l’image Paris. Depuis 2008, Béatrice travaille sur des dispositifs artistiques interactifs. Elle conçoit des expériences globales où les visiteurs interagissent, souvent de manière collective. Ses réalisations s’adressent à chacun, de manière intuitive. Sa sensibilité à l’espace, lui permet de tisser un dialogue entre l’œuvre, son contexte d’exposition et ses visiteurs. Les questions de matérialité, de transmission et du rapport à notre environnement sont des thématiques récurrentes de son travail. Béatrice propose des expériences sensibles et poétiques, qui remettent en perspective notre quotidien, par le biais de la narration et du détournement. Programme Intervenants Béatrice enseigne à Gobelins (Paris) et à l’Université Paris VIII (Saint-Denis). Elle réalise régulièrement des workshops à La Gaîté Lyrique (Paris) et au Centre des Arts (Enghien-les Bains). Ses travaux ont été primées par Arte, Le Barbican Centre, Google et sont régulièrement exposés en France et à l’étranger (Japon, Colombie, Pays-Bas…). • Le corps a la main En illustrant son propos par trois de ses projets : Mü, Les métamorphoses de Mr. Kalia et Portée/, Béatrice Lartigue abordera les questions liées au processus de conception : le corps comme unité de composition, le contexte comme élément fondateur de l’interaction et l’expérimentation comme vecteur de créativité. Ces réalisations permettront d’échanger sur le sens et le rôle de l’interaction, mais également sur l’implication des visiteurs induite. Enfin, quelle trace reste-t-il de ces expériences in situ, dans l’espace et dans le temps ? – Mü, un dispositif d’apprentissage autour du conte qui s’inspire de la pédagogie active : « apprendre en faisant » (2008). – Les métamorphoses de Mr. Kalia, une installation interactive théâtrale et surréaliste (2014). – Portée/, un dispositif monumental, musical et minimaliste (2014). Christophe Beauregard est un photographe français. Il vit et travaille à Paris. Son atelier est situé au Bateau-Lavoir à Montmartre. Depuis le milieu des années 2000, en contre champ de sa carrière professionnelle, Christophe Beauregard a décidé de se consacrer à l’étude des symptômes de l’individualisme contemporain. Avec beaucoup d’audace et d’intuition, il traque ainsi au fil des clichés cet indicible moment où celles et ceux qui sont en apparence sans histoire incarnent, respirent et transpirent cet état d’esprit propre aux sociétés post-modernes : l’envie d’être unique tout en étant conforme aux normes. Toujours mises en scène et composées, entre documentaire et concept, ses séries photographiques montrent comment le corps fait les frais de cette obsession contemporaine de donner un sens à son existence : il devient ainsi l’objet d’artialisation spontanée (Pentimento, 2011), d’une souffrance affligée par une désocialisation accidentelle (Semantic tramps, 2008) ou trivialement un socle pour terminaux numériques (Technomades, 2008). • Technomades « Qu’elle soit petite ou grande, la ville est devenue, en l’espace d’une vingtaine d’années, le théâtre de comportements communicationnels exacerbés et d’attitudes “spectatorielles” massives inédites. » Par son œuvre Technomades, Christophe Beauregard observe et saisit avec acuité et invention les gestes et les postures physiques dues à l’utilisation de nouveaux moyens de technologie nomades qui font dorénavant parties de notre expérience quotidienne. Largement diffusés et utilisés par la publicité, ces attitudes et objets high-tech représentés piègent notre imaginaire, jusqu’à créer de nouveaux codes, de nouveaux signes. Dans cinq villes : Strasbourg, Luxembourg, Bruxelles, Londres, Paris, Christophe Beauregard a fait poser des utilisateurs anonymes d’appareils techno nomades dans l’environnement urbain en les délestant de l’appareillage technologique qu’ils utilisaient. Il dresse ainsi une forme d’inventaire, une typologie des nouveaux gestes et des nouvelles positions du corps associées à ces outils. Patricia Ribault est Junior Professor en Histoire et Théorie de la Gestaltung au Cluster d’Excellence Image, Knowledge, Gestaltung. An interdisciplinary laboratory de l’Université Humboldt de Berlin et enseignante à l’École nationale supérieure des Beaux Arts de Paris. Patricia Ribault a d’abord étudié les arts appliqués et la céramique à l’École nationale supérieure d’Arts appliquées et des métiers d’Art de Paris (ENSAAMA), avant de partir en Angleterre, à Venise et en Tunisie apprendre à souffler le verre. Puis elle a repris des études d’esthétique à l’Université de Paris I, achevées en 2009 par la soutenance d’une thèse en Arts et Sciences de l’art intitulée Pour une ontologie du geste. À notre corps défaillant. En 2009-2010, elle a organisé et modéré un séminaire de recherche à l’Institut de Recherche et d’Innovation du Centre Pompidou (Le geste comme langage). De 2010 à 2015, elle a été Responsable de la recherche à l’Ecole Supérieure d’Art et de Design (ESAD) de Reims et vient d’être nommée Junior Professor en Histoire et Théorie de la Gestaltung au Cluster d’Excellence « Image, Knowledge, Gestaltung. An interdisciplinary laboratory » de l’Université Humboldt de Berlin. Elle dirige également un séminaire de diplôme à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris (Mètis et Technè) depuis 2011 et écrit régulièrement pour des catalogues d’exposition, des ouvrages collectifs ou des revues tel The Journal of Modern Craft ou Appareil. Cette année, elle co-dirige avec Thomas Golsenne un numéro de la revue Techniques et Culture intitulé « Essais de bricologie. Ethnologie de l’art et du design contemporains », à paraître en 2015. Ses recherches portent principalement sur le corps, le travail, la technique, les arts, l’industrie et le design. • Le toucher comme « saisie des coexistences » Pour Aristote, le toucher est « le sens le plus aiguisé que [l’homme] possède », mais aussi celui par lequel « ça nous échappe ». « Ça », quoi ? nous verrons. La simultanéité de la sensation en tout cas nous trouble, nous confond, nous saisit, tout en ouvrant l’espace d’une réflexion. Pour Diderot et Merleau- Ponty, c’est le sens premier, celui de la spatialité, la condition du visible, sans lequel « aucun des autres n’existe ». Pour Derrida, la question est : comment uploads/s3/ journee-d-x27-etude-le-geste-a-la-parole-interactivite-et-tangibilite.pdf
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- Publié le Oct 01, 2021
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