WING CHUN______________________________________________________________________

WING CHUN___________________________________________________________________________ L’ENVOL DU DRAGON UN UNIVERS AUX MILLE FACETTES le Wing Chun, l’un des plus grand style de Kung Fu (Gong Fu) du Sud de la Chine, comme les autres domaines du savoir, à une histoire. Celle-ci reflète à la fois les bouleversements dans les représentations conceptuelles de l’art du combat et les progrès de l’instrumentation et des techniques, ainsi que l’émergence de l’évolution des théories physique, anatomique, physiologique. Les arts martiaux ont un âge au moins égal à cinq mille ans, puisque l’on retrouve les premières traces d’un moine indien nommé Bodhidharma qui serait à l’origine de l’initiation de certains moines de Shaolin dans les vestiges laissés par les civilisations (mésopotamiennes) du troisième millénaire avant notre ère. Malgré la floraison de travaux remarquables, comme ceux de Shaolin, qui furent les premiers à mesurer l’importance du lien entre l’observation de l’univers et les mécanismes de défense naturel de l’homme, et des astronomes, cosmologues et philosophes tel Fo Hi, Lao Tseu , Tchouang Tseu, Li Tseu ou Confucius qui observèrent et analysèrent, entre autres, le mouvement des planètes et les configurations des constellations, pour poser les bases d’une philosophie qui, prenant en compte la globalité du savoir, répondrait aux questions ultimes sur le sens de la vie - ou le règne des seigneurs de la guerre, ou encore les stratèges lumineux tel Sun Tzu - il faut attendre le XXéme siècle et l’ouverture des frontières pour passer d’une vision unilatérale à une vision globale. Repères historiques C’est au XVIIéme siècle en Chine qu’apparaissent les signes avant coureur de décadence face aux soubresauts qui annoncent la fin de l’Empire de la dynastie des Ming et d’une certaine manière l’apocalypse, la question du salut et de la fin dernière du peuple des Hans est de loin la première. 1645, les Mandchous, qui ont envahi la Chine, s’emparent des rênes d’un empire qui tentent de renouer avec les traditions nationales mais instaurent des pratiques autocratiques. Accédant par la force aux plus hauts postes de l’état, les Mandchous fondent la dynastie Qing, laquelle s’imposera jusqu’en 1911. L’ordre Mandchou est alors plus occupé à régler ses dissidences internes et le Kung Fu, abrité à Shaolin, se développe au nez et à la barbe de l’envahisseur. C’est à cette époque, dans les plaintes d’un pays meurtri que cinq grands maîtres, Gee Sin, Miao Hin, Fung Do Tak, Pak Mei et Ng Mui prennent l’habitude de se réunir dans une salle du temple Shaolin et formulent la théorie de la symbiose des éléments en se fondant sur les travaux de chacun. Ces derniers, en effet, énoncent les lois physiques du mouvement, le chemin des connections neuro-sensitives (réactivité/réflexes sensoriels) et les principes de la prise du centre qui restent encore valable aujourd’hui. Wing Chun : Le dernier chef d’œuvre conçu à Shaolin Dans le courant du XVIIéme siècle de nombreuses sociétés révolutionnaires secrètes se mirent en place afin de renverser le pouvoir en place. Pour ce cacher, leurs membres trouvaient refuge dans les monastères et c’est aussi en ces lieux qu’ils pouvait acquérir une formation martiale pour lutter contre les forces armées des nouveaux dirigeants, souvent commandées par les anciens officiers Hans ayant fait allégeance aux Mandchous. La venue dans les monastères de ces patriotes fut un premier facteur d’évolution des arts de combat. En effet, ces hommes et ces femmes venaient surtout pour acquérir dans un laps de temps très court une méthode de combat. Or à cette époque, nul pratiquant ne pouvaient apprendre à se défendre sans consacrer de nombreuses années à la pratique. Il fallait dix années de travail physique intensif avant d’aborder, pour une période toute aussi longue, le travail interne. Il n’était pas rare de pratiquer vingt ans avant de maîtriser un style de combat. Quand on pense que de nos jours, certains pratiquant s’imagine tout connaître en à peine trois années de travail !!! Une formation aussi longue était donc incompatible avec les nécessités du moment. Il fallait trouver et créer une méthode nouvelle qui serait à la fois plus efficace que les autres styles avec un temps d’apprentissage moins long. Ce fut ainsi qu’il y a trois siècles environ, cinq des plus grands maîtres de la Chine se penchèrent sur la question. Animé par le désir d’élaborer ensemble un style qui serait un renouveau des arts de combat, ils décortiquèrent leur formes de combat et recherchèrent ensemble les principes qui leur permettrait de combiner ce qu’il y avait de meilleur dans les deux principales écoles : internes et externes, pour palier les points faibles inhérents à chacune de ces deux écoles. Les maîtres en vinrent à la conclusion suivante : il fallait créer un système qui offrait la possibilité de délivrer des attaques qui avaient la fluidité de celles des écoles internes et le grand pouvoir de pénétration de celle des écoles externes. Un expert qui maîtriserait ce système l’emporterait indubitablement sur les tenants des autres arts de combat, dans la mesure où il pourrait s’engager totalement dans une direction d’attaque, tout en gardant la possibilité de changer de direction pour lancer une autre attaque avec autant d’engagement physique. Cette idée de changement de direction d’attaque était importante. L’autre idée, qui découlait logiquement de la première, était que les techniques courtes étaient les plus adaptées à ce principe. Voilà pourquoi le système que les maîtres voulaient créer devait mettre l’accent sur la stratégie des combats à courte distance, c'est-à- dire au corps à corps. Ainsi un adversaire qui se risquerait à tenter un coup de pied à un niveau haut à courte distance, par exemple, s’exposerait à un contre avec des techniques de poing rapides et directes. Il n’aurait aucune chance. Les techniques courtes offraient en outre l’avantage d‘être assimilables plus rapidement. Dans ce type de stratégie de combat rapproché, les combattants devaient apprendre à dévier les attaques des ennemis, à les sentir venir par le biais de la sensation au point de contact, en restant à l’intérieur de la phase d’échange. Cette constatation fut à la base de ce qui deviendra plus tard les exercices de « mains collantes » ou Chi Sao. Les maîtres en étaient à ce point de recherche quand, selon la légende, ils furent dénoncés aux autorités qui lancèrent leurs forces armées pour les arrêter. Les temples, respectés jusqu’alors furent incendiés, les moines et les maîtres décimés. Réfugiée dans un temple de la Grue Blanche, sur le mont Tai Leung, également appelé le mont Chai Har, situé à la province du Yunnan-Szechuan, Ng Mui consacre tout son temps à l’élaboration de la suite logique du style. Ne disposant pas de la force physique attribuée aux hommes de part leur nature, elle fit évolué le style en développant des concepts d’applications permettant d’utiliser la force de ses adversaires plutôt que d’essayer de la dominer. Yim Wing Chun est une jeune femme native de Canton. Son père accusé de crime, les oblige à quitter Canton pour le mont Tai Leung où elle fait connaissance de la nonne Ng Mui. Prise de sympathie pour le père et sa fille, celle-ci décide de les aider et prend Wing Chun avec elle pour la former à ce nouveau style, qui porte, depuis, le nom de la jeune femme. On ignore combien de temps Yim Wing Chun et Ng Mui ont passé de temps à parfaire leur art, mais on sait que Yim Wing Chun quitta le temple après la mort de son maître. Yip Man et Bruce Lee : l’avènement d’une nouvelle vision du Wing Chun La Chine du début du XXéme siècle est un pays très en retard, les grands propriétaires terriens dominent la production agricole et y maintiennent des méthodes d’exploitation féodale ; l’écrasante majorité du peuple vit dans une misère toujours plus grande, tombant sous le joug des usuriers. Allant de pair avec cette économie féodale, existe une dépendance absolue vis-à-vis de multiples pays impérialistes. Ceux-ci ayant procédé à un véritable démembrement territorial de la Chine, utilisent diverses façades juridiques (concessions, établissements, territoires à bail, zones ferroviaires à statut spécial, annexions coloniales…). Un exemple de cela se retrouve dans la bande dessinée "Le lotus bleu ", où Tintin se retrouve dans une Chine victime des colons et des puissances militaristes. De fait, pour la concession internationale de Shanghai, par exemple, seuls votaient les contribuables non chinois, les 700.000 Chinois, eux n'ayant aucun droit de décision. Fuyant leur pays natal devant la montée des gardes rouges, de nombreux maîtres d’arts martiaux se réfugièrent à Hong Kong et fondèrent les premières écoles de Kung Fu qui n’allaient pas tarder à se multiplier de façon prodigieuse. Un de ces maîtres était Yip Man, héritier direct du Wing Chun, la dernière version du Kung Fu de Shaolin. Pour avoir lui-même beaucoup voyagé, puisqu’il vécu successivement à Kwong Chow, Futshan, Macao et Hong Kong, Yip Man senti la nécessité de se confronter à d’autres écoles pour faire évoluer son art. Il consacra sa vie à fignoler et éprouver les limites de son Kung Fu contre les spécialistes de l’époque et parvint par la uploads/s3/ l-x27-envol-du-dragon.pdf

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