Cependant, depuis la rédaction du célèbre Recueil des Inscriptions libyques de
Cependant, depuis la rédaction du célèbre Recueil des Inscriptions libyques de J.-B. Chabot, les spécialistes, bien trop rares, se refusent généralement à proposer la moindre traduction des textes, à vrai dire très courts, de la plupart des inscriptions libyques ; certains allant même jusqu’à se poser la question de l’appartenance du libyque au berbère. Cette prudence contraste avec les tentatives aventureuses de G. Marcy qui s’appuyant sur le berbère, particulièrement la tamazirt marocaine et la tamacheq touarègue, proposait la traduction de la plupart des inscriptions libyques connues à son époque. Cette tentative a été poursuivie par M. Alvarez Delgado qui l’étend à certaines inscriptions canariennes. 21 Entre la prudence peut-être exagérée des premiers et l’enthousiasme certainement dangereux des seconds il doit exister une situation moyenne qui accepte à la fois le contrôle le plus sérieux et le minimum d’hypothèses indispensables au progrès de toute connaissance. Aussi applaudissons-nous S. Chaker d’avoir tenté d’expliquer par une étymologie berbère très convaincante un grand nombre de noms propres libyques. 22 L’alphabet occidental comprend des signes supplémentaires que l’oriental ignore et dont L. Galand, dans les Inscriptions antiques du Maroc, a montré l’originalité. L’usage de ces deux alphabets antiques fut certainement contemporain et ce serait une erreur de croire, suivant une logique historicisante, que l’alphabet oriental est le plus ancien parce que l’écriture est venue de l’Orient. Personnellement, reprenant une hypothèse de J. Février, je serais plutôt porté à penser que la forme orientale de l’écriture libyque (alphabet numidique ou massyle) est une forme remaniée et simplifiée de l’écriture originelle au contact du punique, alors qu’en dehors du pays massyle les formes anciennes ont continué à être employées et à poursuivre leur évolution jusqu’aux tifinagh actuels qui présentent eux-mêmes des variations. Mon seul désaccord avec l’hypothèse présentée par J. Février réside dans l’âge de ce remaniement qu’il plaçait au IIIe siècle ou au début du IIe siècle avant J.-C, alors qu’il me paraît largement antérieur. uploads/s3/ mazigh.pdf
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- Publié le Oct 25, 2022
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- Langue French
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