Avant-propos Vu le développement des figures de style dans ces derniers temps n

Avant-propos Vu le développement des figures de style dans ces derniers temps nous nous sommes proposé de clarifier ici cette question. Nous sommes partis du général pour arriver au particulier. Nous avons vu que le langage quotidien est parsemé des mots figurés et nous ne pouvons pas nier le plaisir qu’ils nous créent lorsque nous les entendons. Mais il faut rappeler que les mots au sens figuré sont nécessairement des mots polysémiques. Donc on ne peut pas discuter de la métaphore sans parler avant de la polysémie. Premièrement on verra quelle est l’origine du mot figure et les domaines dans lesquels les figures de style sont utilisées, bien que beaucoup de gens ne sachent quelle est la vraie signification de ce terme. Ensuite nous passerons à un domaine plus étroit, la polysémie et après l’avoir définie on discutera les sources de la polysémie, c’est-à-dire la métonymie, la métaphore et la synecdoque. Bien sûr nous mettrons l’accent sur la métaphore qui représente le sujet d’intérêt de notre mémoire. Dans ce chapitre nous allons voir que les figures de style sont utilisées même par les personnes moins instruites. Nous approfondirons la notion de métaphore en donnant premièrement sa définition et nous donnerons ensuite des exemples convaincants pour illustrer le support théorique. Dans le sous-chapitre sur l’origine et le développement de la métaphore nous partirons de la définition de la métaphore donnée par Aristote et par d’autres philosophes de l’Antiquité pour aboutir aux sens que cette figure de style développe à présent. Il est vrai que la métaphore est présente surtout dans le langage poétique, mais elle ne manque non plus du langage quotidien. C’est grâce aux métaphores que nous avons une langue si musicale et l’harmonie des sons nous fascine. Le plus surprenant est le fait que la métaphore n’ait pas un rôle bien défini seulement dans la lexicologie, mais la métaphore est aussi utilisée dans le langage des aphasiques et ce cas est très bien mis en évidence par Roman Jakobson. Il a dédié un chapitre entier de son étude, intitulée Essais de linguistique générale (Deux aspects du langage et deux types d’aphasie) où il a analysé le langage des aphasiques et il a montré le rôle que la métonymie et la métaphore jouent dans ce sens. Par ce travail dans lequel il a mis accent sur les questions pratiques, il a approfondi l’étude sur la métaphore. Mais il n’est pas suffisant d’exposer de telles théories sur la métaphore sans mettre en évidence de faits pratiques. C’est pourquoi nous avons pensé qu’il convient de dédier les chapitres suivants aux sens polysémiques et métaphoriques des noms désignant les parties du corps humain et les plantes. Par les exemples que nous avons donnés, nous 1 avons essayé d’apporter des arguments supplémentaires pour soutenir notre but. Le nom, par définition, est la partie du discours qui peut substituer, mais qui peut être également substitué, donc il permet une variété de combinaisons et implicitement des changements de sens. Dans sa qualité de figure de rhétorique la métaphore constitue un des artifices les plus visibles du style. À côté de la métonymie, la métaphore, tout aussi une figure-reine du langage, justifie le développement plus ample qui fait l’objet de la deuxième partie. Tous les exemples ont le rôle de mettre en évidence les tournures que la voie de la métaphore a prises dès son début, du latin jusqu'à nos jours. Nous voulons montrer ici comment cette figure de style, la métaphore, peut transformer une expression terne et anonyme en un style élégant et personnel. Nous pouvons observer que toute figure présuppose un processus de décodage en deux temps, dont le premier est la perception d’une anomalie et le deuxième la correction de cette anomalie, par l’exploration du champ paradigmatique où se nouent les rapports de ressemblance, de contiguïté etc. grâce auxquels sera découvert un signifié qui peut fournir à l’énoncé une interprétation sémantique acceptable. Il en résulte que tout écart exige sa propre réduction par changement de sens. Donc, dans notre cas, la métaphore qui est une de ces figures, nous donne la possibilité d’observer le transfert de sens qui se produit à un certain niveau pour obtenir des expressions dont le mérite est l’harmonie du langage. Dans ce mémoire, nous avons l’intention de faire une corrélation juste entre l’aspect théorique et celui pratique à l’égard de la métaphore. Pourquoi donc ne pas utiliser dans nos discussions ces merveilleuses expressions métaphoriques qui sont agréables pour tous et qui nous font ainsi nous rendre compte de la beauté de la langue et de sa musicalité ? 2 Première partie 1. Préliminaires théoriques et méthodologiques Il semble simple et raisonnable d’inclure l’étude des figures de style dans la discipline qu’on appelle stylistique, mais il faut tenir compte du fait que les fondateurs de cette discipline ont refusé de s’intéresser aux figures, surtout pendant la moitié du XXème siècle. Le terme auquel on pense est la rhétorique. Même si les figures de style ont une réalité vivante, on a l’impression que la rhétorique appartient au passé. On a médité souvent sur le rôle que les figures de style ont dans le cadre d’une discipline impressionnante, la poétique. On pourrait aussi créer ou utiliser un terme spécifique qui couvrirait précisément l’ensemble des phénomènes en question; on pourrait se contenter du terme tropologie, qui existe déjà, mais on verra plus loin qu’il présente des inconvénients. Il ne faut pas confondre figure de style et clause de style. Les clauses de style sont les formules rituelles que l’on prononce sans y adhérer sincèrement. Par exemple, dans un discours violemment polémique on apporte des hommages à l’union, à la paix, à la tolérance. Les figures de style recouvrent une réalité plus vaste et diverse. On sait qu’elles ressortissent du domaine de l’énonciation langagière, qu’elles représentent un effort de formulation, qu’elles peuvent faire l’objet des jugements esthétiques, comme dans la définition qu’en donne Littré: «Certaines formes de langage qui donnent au discours plus de grâce, d’éclat et de l’énergie» (Fontanier, 1977 : 27). En latin, le mot «figura»1 signifiait un dessin, la représentation visuelle d’un objet, et par extension sa forme. Une figure est un dessin; or un dessin est perçu du point de vue visuel et sensoriel. Une figure fait donc appel à la sensibilité; dans le discours elle apparaît comme une illustration, comme si le texte lui-même fabriquait des motifs ornementaux ou des images représentatives. On est tenté de dire que la forme la plus frappante de figure de style est constituée par les manipulations. Le verbe styliser, qu’il est intéressant de rencontrer ici, signifie simplifier avec vigueur, intellectualiser le monde perceptible, imposer des formes géométriques. En stylisant, on exagère l’expression, mais on l’allège aussi. En peinture, la représentation figurative emprunte souvent les chemins du symbole, de la suggestion, de l’allusion. Le plus souvent l’étymologie du mot figure, n’existe pas dans la conscience du locuteur, et on accepte à penser qu’il n’y a pas de trait de style sans un minimum de volonté. Une figure complètement absorbée par la langue au cours d’un processus historique et collectif perd son statut de figure. Nous sommes partis de l’exemple 1 Figure (n. t.). 3 classique la locomotive comme monstre qui n’était pas considérée une métaphore parce que les primitifs la voyaient comme ça. On a traité ensuite la structure, les types de métaphore, les fonctions que les métaphores nominales peuvent avoir à l’intérieur de l’énoncé. 1.1 Aspects de la polysémie: définition, sources de la polysémie (les tropes : la métaphore et la métonymie). La polysémie substantive. La polysémie, tout aussi comme l’homonymie est une source de l’ambiguïté sémantique. L’ambiguïté d’un mot vient du fait qu’il a plusieurs sens, donc un grand nombre de significations. La polysémie c’est la qualité d’un mot qui se trouve de facto2 avoir deux voire plusieurs sens différents (on le qualifie de polysémique). C'est le cas d'une très grande majorité des mots courants du dictionnaire. Il arrive même qu'un mot désigne ainsi à la fois une chose et son contraire. Ainsi en est-il des mots français: a) hôte, désignant selon le contexte celui qui reçoit ou celui qui est reçu ; b) amateur, désignant selon le contexte une personne avertie ou ignorante ; c) plus : il y en a plus (il en reste encore) ou il n'y en a plus (il n'en reste pas). L'évolution du langage (dûe elle-même au fait qu'il faut bien décrire soit un monde qui évolue, soit un monde dont au moins notre connaissance évolue) conduit à utiliser parfois un mot dans un nouveau sens, le plus souvent par extension de sens. On parlera par exemple d'une feuille de papier ou du pied d'un arbre, par analogie avec une feuille d'arbre ou avec le pied d'un animal. Paul Giraud parlait des règles sémio-taxiques qui gouvernent les diverses utilisations des mots polysémiques. Pour montrer la polysémie d’un mot, on va voir les significations du verbe tirer dans les exemples suivantes: «tirer un chariot (le pousser), tirer une corde (l’étirer, la tendre), tirer l’eau (puiser de l’eau), uploads/s3/ memoire-de-maitrise 1 .pdf

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