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29ème édition pour MiniArtextil 29 septembre – 17 novembre 2019 à Côme (Lombard

29ème édition pour MiniArtextil 29 septembre – 17 novembre 2019 à Côme (Lombardie), église San Francesco 25 février – 15 mars 2020 au Beffroi de Montrouge Pour la première fois à Côme, l'exposition a été hors-les-murs et s'est rendue dans les magasins du centre-ville. Côme car lien avec la soierie. Quasiment 30 ans que l'exposition existe, un des événements culturels les plus importants de la ville, qui promeut à l'art textile et offre un panorama des expérimentations artistiques les plus récentes dans le secteur textile contemporain. Depuis 16 ans, partenaire de Montrouge. Nouvelle édition importante qui a demandé aux artistes qui ont répondu à l'appel à candidatures d'explorer le thème du "Pop Up", littéralement ce qui apparaît, et qui a permis de croiser le physique, concret, et l'abstrait. Partenariat avec la Chambre de Commerce de Côme-Lecco. Par nature, l'art textile est un art de frontière et d'évocation. Pour cette édition, 60 artistes ont participé, parmi 300 qui ont envoyé leurs dossiers de candidature, ce qui a donné 54 minitextiles, et une grande série de maxitextiles. Le "Pop Up" vu comme une fenêtre en informatique, qui s'ouvre vers des descriptions ou des informations publicitaires non requises, qui connecte et déconnecte, mais aussi une forme de communication contemporaine, qui utilise des renvois d'un sens à un autre, de l'hypertexte, pour créer des connexions et des collisions où il est difficile de créer une géographie fixe. Lorsqu'on parle de fibres textiles, on pense immédiatement aux vêtements par exemple. Pour les artistes spécialistes du Fiber Art, les fibres textiles sont la matière première de leurs créations. En travaillant tout type de fibres, naturelles et artificielles, en les transformant en étoffes, en sculptures et en installations, ils donnent à voir des œuvres atypiques où la curiosité laisse souvent place à l'étonnement. Le Fiber Art est né au cours des années 60 aux USA et en Suisse, notamment lors de la Biennale internationale de la tapisserie de Lausanne, avec le mouvement Nouvelle Tapisserie. Naturellement, cet art a gagné le Japon, riche d'un héritage technique (teinture, tissage, fabrication du papier, …) qui a su être conservé. Les artistes se sont emparés de ces procédés de fabrication ancestraux auxquels ils mêlent expérimentation et innovation. Mémoire, tradition et identité culturelle sont des thématiques fortes exprimées par les artistes japonais1. 1 http://valgirardin.fr/culture/sorties-loisirs/exposition/le-fiber-art-se-devoile/ L'artiste qui occupe le plus grand espace est un Argentin, Manuel Ameztoy (1972)2, avec "Flying Carpet" (2018), 7 x 16 m, plus de 57 630 bandes de tissu non tissé qui créent un grand "tapis" suspendu, avec des jeux de perspective, d'illusion, et de baroque, et l'idée que la nature peut par un souffle de vent ou de lumière animer l'ordonnancement du tapis. Gigantisme qui enveloppe et renvoie aux formes iconiques du Pop Art. Combinaison de couleurs, formes folkloriques, nostalgiques, faites de matériaux légers et durables, qui peuvent être enlevés, transférés, réintégrés, processus qui leur retire de la monumentalité, et rappelle la précarité de celui qui vit dans un pays aussi économiquement et politiquement instable que l'Argentine. Ses installations textiles d'intérieur et d'extérieur et ses grandes interventions de grandes dimensions explorent le contact entre sculpture et architecture, ornementation et paysage, folklore et art contemporain. Son travail tourne autour des questions importantes que sont la beauté, la fragilité, le contact direct avec l'art matériel dans le contexte d'un monde de plus en plus virtualisé. Ses expositions dans des galeries et dans des musées incluent des collaborations avec des artistes du monde de la scène, des écrivains et des artistes vidéo. La popularité de ses images et de ses vidéos dans les médias sociaux sont à l'origine de plus d'une douzaine de commandes de projets dans des domaines non conventionnels à travers le monde (hôtels, centres commerciaux, fêtes de luxe, décors de théâtre). Les centres d'intérêts artistique de l'artiste ont évolué de l'ornementation et du folklore à la simulation de paysages et d'architecture au moyen de grandes installations. Ces œuvres d'art sont fortement liées au royaume végétal, non seulement à travers les motifs, mais aussi dans la liberté du jeu d'éléments comme la lumière, le vent, l'eau qui les actionnent. L'idée n'est pas de copier la nature, de la cloner ou de la reproduire, mais de la simuler, en reproduisant son attrait au moyen d'une combinaison de géométrie, d'ornementation, et de couleur. Vivant dans un pays économiquement et politiquement instable, il travaille par conséquent avec des matériaux peu coûteux, recréant des techniques populaires et folkloriques afin de réaliser des œuvres d'art contemporain. Le choix juste de matériaux et techniques sont un élément clé pour rendre sa production durable. 2 https://www.designboom.com/art/pop-up-paradises-expansive-cut-textile-installations-by-manuel-ameztoy/ Sa pratique artistique n'exprime pas d'opinions personnelles ; elle est centrée sur la légèreté des matériaux, sur la joie de la couleur, sur une forte intensité visuelle, tout en parlant de questions générales et ambigües. La réponse du public est généralement très directe et enthousiaste. Il essaie de créer des œuvres d'art simples mais audacieuses, qui font appel au corps, à la fois de l'œuvre, et du spectateur. Il a appris que cette présence immédiate et bien visible est devenue une valeur dans notre monde de plus en plus virtualisé. Le cosmos est la source d'inspiration de plusieurs de ses travaux. Il prend possession d'intérieurs architecturaux, des musées aux hôtels, et même l'environnement naturel, pour établir une présence subtile au travers de délicats découpages, de motifs abstraits, et de couleurs vives. Au travers de ces œuvres qui disparaissent gentiment, comme tout ce qui est éphémère, elles peuvent réapparaître dans d'autres lieux. "Non-Full" est un essai de référence à l'influence de la lune sur la vie humaine : chacune des phases de la lune a un lien étroit avec de nombreux aspects de nos vies. Il arrive que l'on éprouve une anxiété, de l'insomnie, une irritabilité irrationnelles. Le motif de ces états peu plaisants pourrait être une Pleine Lune parfaitement finie. Seule une éclipse est capable de lui faire concurrence en termes de perfection ; toutes les autres configurations de la lune par rapport à la Terre et au Soleil nous permettent d'observer la limite entre la lumière et l'obscurité, entre ce qui est éclairé, et ce qui reste dans les ténèbres. https://www.sculpture.org/documents/scmag15/dec_15/dec15_features5.shtml http://www.formakers.eu/project-431-manuel-ameztoy-pop-up-paradises Autre Maxitextile, "Keeping Up Apparences" (2019) de la Californienne (San Diego) Ashley V. Blalock3, constitué de gigantesques napperons rouges qu'elle crochète à la main. Extraits du rituel domestique, ils rampent et adhèrent comme d'obscures méduses, effleurent du noir. Lent travail méditatif. Ce projet fait partie d'une série en cours d'installations à grande échelle, propres à un site particulier, et il a débuté en 2011. Elle l'a installé dans des galeries, sur les façades de musées, dans des jardins à travers tous les Etats-Unis : ces énormes toiles sont installées dans des lieux spécifiques, que ce soit des galeries, des escaliers, ou même des arbres à l'extérieur. Bien que non menaçants dans un cadre domestique, dans une galerie ou en extérieur, et à cette échelle, les napperons dépassent le spectateur, l'éclipsent, et couvrent l'espace d'une façon un peu inquiétante, comme une toile d'araignée. L'artiste décrit la signification derrière "Keeping Up Apparences" : "Bien que non menaçants dans une configuration domestique, comme dans la galerie et à cette échelle, les napperons dépassent le public et couvrent les murs... Inhérente est la compulsion à arranger et placer et décorer de façon à contrôler ou influencer une apparence extérieure perçue. La couleur rouge dénonce la futilité d'un tel acte et fait allusion au malaise qui se cache sous la surface d'un besoin obsessif de contrôler et d'arranger". L'artiste arrange les napperons avec soin pour reproduire le rituel domestique de la décoration d'intérieur, mais au lieu d'exister comme de simples petits articles d'aménagements, ces grandes formes rouges troublent le spectateur et attirent son attention à travers des allusions à une réalité domestique plus sinistre, par le biais d'une technique lente, celle du crochet, comme remède à un monde de plus en plus constitué de connexions virtuelles, d'obsolescence programmée, et de gratification instantanée. 3 http://www.journal-du-design.fr/tag/ashley-v-blalock/ https://www.thisiscolossal.com/2018/03/oversized-chrocheted-doilies-by-ashley-v-blalock/ https://www.ashleyvblalock.com/ De son côté, Franca Coen Sonnino, artiste romaine (1932), ancienne élève de Maria Lai4(1919- 2013) dans les années 70, rejète l'ennui de ces objets domestiques faits au crochet après en avoir produit des centaines pour sa famille. Elle a découvert sa véritable aptitude à transformer le geste sériel et répétitif du tricotage, faisant naître ainsi sa vocation artistique. Sa production, récemment redécouverte, est imposante, et a été révélée dans deux expositions en 2019, qui ont permis de mettre en rapport une partie de son travail avec celui de Maria Lai. Ici, l'artiste expose "Mosaïque n°1" (1995), une structure à la fois grande et légère, mobile et rigide, créée au moyen de son indomptable technique en utilisant des fils de coton, noués un par un, pour habiller du fil de fer. Il est rendu en noir et blanc ; fidèle au trait rigoureux, la couleur ne trouve jamais de place dans son travail : des enveloppes d'objets vidés et réduits à leurs contours graphiques dont elle expose la variété des tons exclusivement dans les différents tissages et uploads/s3/ mini-artextil.pdf