CRDP de Grenoble Les arts plastiques au collège 1 L'ESPACE 1- Généralités 1.1-
CRDP de Grenoble Les arts plastiques au collège 1 L'ESPACE 1- Généralités 1.1- Étymologie Selon Jean-Baptiste Morin dans le Dictionnaire Étymologique de 1809, espace vient du latin spatium : stade, champ de course, arène, étendue ; terme issu du grec dorien spadiov : mesure, stade. En ancien et moyen français, espace signifiait plutôt un laps de temps, une durée. 1.2- Définition De façon générale, l'espace est une étendue qui contient et entoure toute chose et la représentation de cette étendue. Pour modéliser mathématiquement l'espace sensible, la géométrie utilise le point, la ligne et le plan. En physique, l'espace et le temps, quatrième dimension, sont liés pour donner la notion d'espace-temps. L'espace, c'est aussi l'étendue où se trouvent les astres, le milieu extra-terrestre. Dans le champ artistique, il est pertinent d'utiliser au pluriel ce vocable qui peut désigner le lieu d'investigation de l'artiste, comme un espace bidimensionnel, un espace tridimensionnel ou encore un espace social ou culturel, mais aussi l'espace architectural et, dans une œuvre figurative en deux dimensions, l’espace littéral du support est à distinguer de l’espace suggéré ou figuré. 1.3- Glossaire (mots associés) abri - abside - accrochage - all over - aplat - arc - arcade - arcature - arc-boutant - architecte - architecture - arête - atelier - autel - basilique - bas-relief - berceau - bidimensionnel - bord - bulbe - cadrage, cadre, cadrer - cache - carte - cartouche - champ, contrechamp, hors-champ - chapelle - chapiteau - châssis - chevet - chorégraphie - circulation - cirque - clocher - cloître - colonne - composition - construction, construit, déconstruit - contrefort - coupole - cyberespace - déambulation - déplacement - dilution - dôme - domination - dripping - earthwork - échelle - écran - emboîtement - enveloppe - environnement - espace, espace bâti, espace littéral, espace naturel, espace plan, espace suggéré - étendue - évidement - exposition - façade - fenêtre - flèche - fond - format - forme - fresque - frontière - fronton - galerie - geste - gros plan - plan - habitat - habitacle - horizontalité - informe - in situ - installation - interaction - intégration - jardin - labyrinthe - land art - ligne - ligne d'horizon - limite - lumière - maquette - marquage - masse - meurtrière - minaret - mise en espace, mise en scène - modulor - monument - mosquée - musée - nef - nombre d'or - oculus - ogive - pagode - panneau - panoramique - parc - parc de sculptures - parcours - passage - place du spectateur - paysage - pénétrable - performance - péristyle - perspective - pignon - place - plein - point de fuite - point de vue - posture - présentation - profondeur - proportion - prouns - rue - scénographie - sfumato - shaped canvas - site - street art - support - symétrie - téléprésence - temple - territoire - tondo - trace - tracé - trame - transept - urbanisme - vectoriel - verticalité - vide - volume - voûte - wall drawing - wall painting. 2- L'espace littéral 2.1- Définition C'est l'espace physique, réel ; l'espace sur lequel ou dans lequel l'artiste intervient ; c'est celui dont l'existence peut être matériellement appréhendée. Pour le décrire, il faut d'abord le définir : est-ce un espace bidimensionnel ou tridimensionnel ? Il faut aussi établir sa matérialité : une toile tendue sur châssis ? Une feuille de papier ? Un panneau de bois (retable) ? Un mur (fresque, wall painting) ? Un habitacle ? Un pénétrable ? Une salle ? Un espace extérieur ? Dans le vocabulaire de la peinture et de l'encadrement, des formats normalisés plans sont disponibles dans le commerce (format figure presque carré, format paysage rectangulaire, format marine plus panoramique) auxquels sont adjointes des dimensions variées ; la tradition est d'indiquer d'abord la hauteur, ensuite la largeur. Pour ce qui est du papier, la norme internationale des papiers à imprimer, du A0 au A10, se distingue de celle des papiers vendus pour les artistes : les dimensions normalisées CRDP de Grenoble Les arts plastiques au collège 2 portent des noms comme écu (40 x 52 cm), raisin (50 x 65 cm), grand aigle (75 x 106 cm). Beaucoup d'artistes contemporains, dont Pierre Huyghe, utilisent aussi des formats en usage dans la publicité comme le format affiche colombier (63 x 90 cm) ou le format grande affiche (400 x 300 cm). L'artiste peut utiliser un espace plan de différentes manières, en occupant soit partiellement la surface pour jouer sur les "blancs" et ménager des réserves, soit toute la surface du support comme le fait Jackson Pollock (all over) avec son procédé du dripping. Pour un peintre ou un dessinateur, l'espace du support est "respatialisé" par sa rencontre avec le médium. Pour Albert Gleizes, peindre c'est animer une surface plane donc rythmer l'espace. Joan Mitchell, elle, fait vivre une surface par l'interaction entre les couleurs et les formes qu'elles dégagent, rompant ainsi avec la tradition de la ligne d'horizon. Certains peintres nient la frontière entre l'espace plan et l'espace tridimensionnel. Autour de 1923, El Lissitzky appelle prouns des stations intermédiaires entre la peinture et l'architecture, constituées de volumes projetés dans l'espace. La peinture structurée et épurée de Pietr Mondrian s'applique aux façades de l'architecture moderne pour les rythmer. Pour Olivier Debré existe un rapport certain entre peinture de grand format et architecture, le désir d'épanouissement dans l'espace 2.2- L'installation, l'environnement C'est surtout à partir des années 1960 que se développent les installations, même si existent des prémices de cette forme d'art dans les ready-made de Marcel Duchamp ou chez certains artistes surréalistes ou dada comme Kurt Schwitters et son Merzbau. Les installations mettent en scène, dans un arrangement spatial qui a sa propre dynamique, des médias traditionnels comme des sculptures, des peintures, des photographies ou d'autres comme des vidéos, des sons ou des éclairages. Les installations peuvent être pilotées par des programmes câblés, informatisés. Les œuvres conçues pour un lieu, dites in situ, s'élaborent avec les composantes de cet espace : la topographie, l'échelle, les caractéristiques formelles mais aussi parfois politiques, sociales et culturelles. Le travail artistique de Daniel Buren consiste à investir un endroit précis. « Travailler sur un lieu n'est pas une nouveauté absolue, loin de là. Mais il faut remonter à la Renaissance pour retrouver cela. À cette époque, les fresques et les sculptures étaient faites pour un lieu bien précis et, forcément, le modifiaient [ …]. Cette pratique de travailler sur un lieu a disparu quasi complètement depuis le XIXe siècle. Beaucoup d'artistes du XXe siècle ont regretté de ne pas pouvoir travailler sur un lieu et d'y faire des œuvres très précises et ponctuelles […]. Ma démarche a été de reconsidérer le lieu comme essentiel, y compris dans la production artistique ». L'environnement englobe généralement le spectateur immergé dans l'œuvre. Alan Kaprow expose en 1958 son premier environnement à New York et déclare : « … nous ne venons pas pour regarder les choses. Nous entrons simplement, nous sommes entourés de façon active ou passive... ». Littéralement, le spectateur est dans l'œuvre et tous les sens - vue, toucher, odorat, ouïe... es- peuvent être sollicités. La notion d'environnement est exploitée par des artistes comme Edward Kienholz dans ses Tableaux vivants. À partir de 1960, l'environnement s'enrichit de toutes les innovations en matière de sons et d'images. Le vide est également une donnée fondamentale de l'environnement particulièrement depuis l'exposition d'Yves Klein, Le Vide, en 1958, qui en fait l'indice de la création pure et de l'état sensible. L'exposition du Centre Pompidou Vides, une rétrospective de février et mars 2009, permet de mesurer les qualités d'un lieu d'exposition, d'une architecture. 2.3- L'art des nouveaux médias Certes il y a l'espace de l'écran mais, au-delà, l'espace infini, illimité du monde entier grâce au Web et aux réseaux, invisibles et efficaces ramifications. Ces données relativement nouvelles bouleversent notre perception de l'espace traditionnel des œuvres et ouvrent la voie à de nouvelles expériences, des territoires partagés, des espaces virtuels qui sont autant de contrées inconnues à explorer. Les œuvres semblent non situées car elles sont "partout". L'ubiquité artistique est devenue une sorte de règle. L'Internet est devenu un nouvel espace de travail pour les artistes du net.art qui utilisent toutes les fonctionnalités de la toile (le html, le ftp, le peer to peer) mais aussi le courriel et le chat. Pour certains artistes, la notion de réseau est fondamentale : elle leur permet de se faire connaître, d'exposer virtuellement (Galerie Artichaud), de créer dans le cyberespace des œuvres autonomes comme celle de Karl Sims avec Evolved Virtual Creatures, 1994, ou des œuvres nées des spectateurs qui donnent forme au processus artistique, par le biais de l'interaction comme dans les installations interactives de Christa Sommerer et Laurent Mignonneau. La téléprésence permet la projection virtuelle d'un individu, sous la forme d'une image, d'un espace à un autre, procédé qui plaît aux artistes puisqu'il permet la CRDP de Grenoble Les arts plastiques au collège 3 rencontre en temps uploads/s3/ notion-espace 1 .pdf
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- Publié le Apv 03, 2022
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