Trimestriel d’information et de réflexion sur la danse Édité par CONTREDANSE AU

Trimestriel d’information et de réflexion sur la danse Édité par CONTREDANSE AUTOMNE 16 - N° 67 DOSSIER Danse et arts plastiques JEUNE PUBLIC : Quelle danse pour les ados ? NDD . AUTOMNE 16 . N° 67 P. 2 RÉDACTRICE EN CHEF Alexia Psarolis RÉDACTION Matilde Cegarra Polo (agenda), Claire Destrée (bibliographie), Isabelle Meurrens, Alexia Psarolis CONTRIBUTIONS Éléonore Valère Lachky, Naomi Monson, Karine Ponties, Philippe Verrièle COMITÉ DE RÉDACTION Contredanse PUBLICITÉ Yota Dafniotou DIFFUSION ET ABONNEMENTS Michel Cheval MAQUETTE SIGN MISE EN PAGES Alexia Psarolis CORRECTION Ana María Primo IMPRESSION Imprimerie SODIMCO COUVERTURE Dessin de François Olislaeger extrait de Mathilde. Danser après tout, éd. Denoël Graphic/CND ÉDITEUR RESPONSABLE Isabelle Meurrens / Contredanse - 46, rue de Flandre - 1000 Bruxelles Tiré à 15 000 exemplaires et distribué gratuitement NOUVELLES DE DANSE est publié par CONTREDANSE avec le soutien des institutions suivantes : La Fédération Wallonie-Bruxelles (Service de la Danse), la COCOF et la Ville de Bruxelles (Échevinat de la Culture) SOMMAIRE P. 03 CR É AT IONS P. 06 BR È V E S P.08 DOSSI ER Corps et graphie Le dialogue intime entre danse et arts plastiques P.16 PR AT IQU E S Descendre dans la nuit du corps Témoignage autour des chaînes musculaires-GDS P. 18 J E U N E P U BL IC La danse et les ados P. 20 PU BL IC AT IONS P. 22 AU TOU R DE L A DA NSE P. 24 F E ST I VA L S P. 25 AGE N DA ÉDITO « Femme. Française. Retraitée. » Trois adjectifs ont enflammé le petit milieu des arts de la scène belge sur les réseaux sociaux à la suite de la nomination d’Annie Bozzini à la tête du Centre chorégraphique, le 30 avril dernier. Des propos interpellants. Non pas qu’il soit inacceptable que l’un ou l’autre chorégraphe affiche sa désapprobation avec véhémence. Une vingtaine d’acteurs, metteurs en scène et musiciens si indifférents d’ordinaire au sort de la danse se sont engouffrés massivement dans un repli anti-français, rendant le débat nauséabond. Le danger à s’aventurer, avec un zeste de misogynie et un brin de racisme, sur une pente glissante c’est qu’on ne peut savoir d’avance la longueur de la pente et le contenu de la fosse dans laquelle on s’apprête à tomber. « On a plein de talents chez nous », « encore un Français, les Français sont partout, ils dirigent la culture », « s’il y avait plusieurs centres chorégraphiques, mais il n’y en a qu’un », autant d’arguments qu’ont dû utiliser en leur temps Mary Wigman et Gret Palucca pour justifier l’aryanisation de leur compagnie. Qu’il n’y ait qu’un seul centre chorégraphique ou un seul bout de pain, le raisonnement est le même, le fait que l’autre soit français, juif ou syrien ne fera aucune différence lors du partage. Aujourd’hui le débat fait rage sur le traité transatlantique. Le protectionnisme induit chez certains un rejet de tout ce qui vient de l’extérieur, qu’il s’agisse d’insecticides, de pommes, de normes, d’idées ou de directeurs d’institutions. Or, on peut s’opposer fermement à la déliquescence des normes de santé et des acquis sociaux que prône le TTIP tout en restant ouvert à la circulation des idées et des œuvres, des personnes et du café guatémaltèque acheté à un prix juste. Que les Belges à la tête des institutions et des compagnies se rassurent, la nomination d’une femme française n’a aucune incidence sur le dumping social. Par Isabelle Meurrens Pour le numéro de janv/fév/mars 2017 date limite de réception des informations : 11 novembre 2016 ndd@contredanse.org NDD . AUTOMNE 16 . N° 67 P. 3 P. 3 CRÉATIONS Déjà-vu / Julien Carlier Pour sa deuxième création, Déjà-vu, Julien Carlier explore le thème du labyrinthe. Un dédale autant physique que mental où chaque danseur tente de suivre son fil d’Ariane. Fanny Brouyaux, David Zazzera, Arthur Pedros et le chorégraphe, racontent chacun une histoire singulière, une histoire de choix et de temps qui passe, de retour et de déjà-vu. Alors que la danseuse est issue de P.A.R.T.S, les trois dan- seurs viennent du hip-hop; c’est ce contraste des styles qui fait la spécificité du langage de ce jeune chorégraphe. À voir le 4 octobre au Centre culturel de Huy. Anima Ardens / Cie Thor Ils sont onze. Onze hommes évoluant sur un plateau blanc, vêtus de leur singulière nudité. Des danseurs venus d’Allemagne, de Pologne, d’Italie, de Belgique… choisis moins pour leur virtuosité que pour leur goût affirmé pour la recherche du mouvement. Le chorégraphe belge Thierry Smits poursuit son exploration du rapport au corps dans ses différentes di- mensions (désir, plaisir, finitude) pour compo- ser ici une danse rituelle contemporaine, éla- borée à partir des propositions individuelles des danseurs ainsi que de techniques rituelles empruntées à diverses pratiques de transe. Un mouvement collectif qui conduit à cet état d’« anima ardens » (« âme brûlante » ou « souffle brûlant »). Première le 6 octobre au Studio Thor, à Bruxelles, en collaboration avec le Théâtre Varia. Monstrous Encounters of Clowns – an attempt to swallow the world / Nada Gambier Entre performance et installation, cette créa- tion collective traite d’un sujet que l’on ne connaît que trop bien depuis quelque temps : la sécurité et la peur, l’état d’urgence et le conflit. Ici, les images que l’on a vues et revues dans les médias sont extraites de leur contexte et replacées dans un nouvel environnement régi par d’autres règles. Pour faire surgir l’inattendu, Nada Gambier et ses quatre com- plices – Sara Manenete, Marcos Simoes, Tho- mas Kasebacher et Mark Etchells – s’amusent à brouiller nos repères, entre réalité et imagi- nation, suscitant la réflexion. Cette pièce clôt deux années de recherche sur la frontière entre brutalité et ridicule, raison et irrationa- lité dans différents pans de la vie contempo- raine. Première le 7 octobre au Kunstencen- trum BUDA, à Courtrai. As a Mother of fact / Notch Company Qu’est-ce qu’un corps qui subit ? Comment s’exprime le plaisir d’être manipulé ? Com- ment les relations se tissent-elles au sein d’une famille ? Sur un plateau dépouillé, d’un blanc laiteux, trois performeuses, trois per- sonnages se débattent dans un système clos, un trio féminin non dénué de violence sourde. Après Notch, qui traitait du corps politique, cette deuxième pièce d’Oriane Varak étudie les relations de pouvoir au sein d’une famille dominée par le matriarcat. C’est le corps en tension qui intéresse la chorégraphe ainsi que les jeux de pouvoir à l’échelle d’une société ou bien, comme ici, d’un microcosme. Une pièce créée et interprétée par Oriane Varak, Jenna Jalonen et Audrey Lucie Riesen. La création sonore est assurée par Guillaume Le Boisse- lier. Première le 14 octobre à De Werf, à Bruges. Le terrier / Cie LOG Derrière ce nom de compagnie en trois lettres (LOG) se cachent Florencia Demestri et Sa- muel Lefeuvre. Après leur parcours respectif en tant qu’interprètes, les deux artistes dé- Alain Platel nicht schlafen © Chris Van der Burght CRÉATIONS . NDD . AUTOMNE 16 . N° 67 P. 4 cident de fonder une compagnie « dédiée à leur passion pour les états physiques ex- trêmes, les atmosphères sombres et les lignes narratives décalées ». Ils se plaisent à estomper les frontières entre réel et ima- ginaire, et ici, entre spectateur et interprète. Ce « terrier » est la boîte noire, l’espace physique de la représentation considéré comme un protagoniste à part entière, lieu de déformations spatiales et temporelles… Pour goûter les saveurs de l’étrangeté, ren- dez-vous le 18 octobre aux Brigittines, à Bruxelles. nicht schlafen / les Ballets C de la B Pour sa nouvelle création, Alain Platel s’inspire de l’œuvre et de la vie de Gustav Mahler. Le compositeur autrichien mort en 1911 vécut à une période de bouleversements, dans une Europe aux prémices de conflits mondiaux. Neuf danseurs évoluent sur scène, sur une musique composée par Steven Prengels – avec lequel Alain Platel a collaboré à plusieurs reprises –, inspirée de l’œuvre musicale de Mahler, mais également des traditions polyphoniques congolaises. Première le 19 octobre à deSingel, à Anvers. Mèches / Vincent Fortemps, Mauro Pac- cagnella, Didier Casamitjana Lorsqu’un chorégraphe, un musicien et un dessinateur se rencontrent, le résultat aboutit à une performance plastique et so- nore. Deux hommes, deux survivants, deux naufragés confinés dans un espace clos, tel un îlot virtuel, esquissent un espace sans repères. Vincent Fortemps dessine en di- rect des images projetées sur un fond blanc. Au souffle des deux performeurs (Mauro Paccagnella et Didier Casamitjana) ré- pondent les gestes du dessinateur sur la matière peinte, amplifiés par des micros capteurs. Première le 20 octobre aux Brigit- tines, à Bruxelles. FOREVER / Lemm&Barkey & Needcom- pany On ne présente plus la Needcompany, fon- dée en 1986 par le metteur en scène et plas- ticien Jan Lauwers avec la chorégraphe Grace Ellen Barkey. En 2004, cette dernière a lancé Lemm&Barkey, avec Lot Lemm, membre également de la Needcompany. Dans FOREVER, les deux artistes s’attachent à parler de notre mortalité, qui contraste avec le renouvellement uploads/s3/ ndd-67-danse-et-arts-plastiques.pdf

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