L’utilisation de la chanson en cours de FLE dans l’Enseignement Secondaire et l

L’utilisation de la chanson en cours de FLE dans l’Enseignement Secondaire et le Bachillerato en Espagne : réflexions théoriques et propositions d’activités Trabajo Fin de Máster – curso académico 2013/2014 Mlle. Sophie COURTADE Mémoire réalisé sous la direction de Madame Esperanza PUEYO GOÑI Master Universitario en Profesorado para E.S.O y Bachillerato, Enseñanza de idiomas, Francés. 2 I. Bref historique de la musique, et son importance dans la société ………… 3 II. Les bienfaits de la musique pour apprendre …………………………………. 6 1. De la musique pour tout apprentissage ……………………………………….......……… 6 2. De la musique pour l’apprentissage d’une langue étrangère ……………….……..…… 8 III. La chanson comme document authentique …………………..……………. 11 1. Qu’est-ce qui fait de la chanson un document authentique complet ? …………….… 11 2. Vision dans le Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues ……...…. 12 3. L’utilisation de la chanson pour le développement des compétences de base …..… 14 IV. La musique et la chanson en cours de FLE ……………………..…………. 16 1. Proposition de critères pour bien choisir son document ……………...……………….. 16 2. Typologie d’activités possibles à partir de chansons ……………………..…………… 18 3. Banque de sites web éducatifs en rapport avec la chanson en FLE ………...………. 19 V. Propositions d’activités sur la base de supports musicaux ………..……… 20 1. « La valise », Dorothée (niveau A1) ………………………………………………..……. 21 2. « Les passants », Zaz (niveau A1) …………………………………………….………… 24 3. « J’ai demandé à la lune », Indochine (niveau A2) ………………………………..…… 27 4. « Les bonnes résolutions », La Grande Sophie (niveau A2) …………………..……… 30 5. « L’hymne de nos campagnes», Tryo (niveau B1) ……………………….……………. 33 6. « Carmen », Stromaé (niveau B1) ………………………………………….……………. 36 VI. Conclusions ……………………………………………………………………. 39 VII. Références bibliographiques ………………………………….……………… 41 ANNEXES TABLE DES MATIÈRES 3 La musique, comme nous le prouvent toutes les découvertes archéologiques d’instruments datant de plusieurs milliers d’années, a bercé chacune des civilisations qui ont vécu et qui vivent encore aujourd’hui sur la Terre. En ce qui concerne son origine, la musique proviendrait de sons « naturels ». En effet, elle serait née à partir de l’écoute des bruits produits par le corps (battements de cœur, respiration, mouvement corporel etc.), d’éléments d’origine organique (os, coquillages, bouts de bois etc.), ainsi que des sons de la nature (gouttes d’eau, feuillage des arbres avec le vent, animaux etc.). Ainsi, ces différents sons provenant de l’intérieur comme de l’extérieur auraient inspiré les êtres humains, et les auraient amenés à essayer de les reproduire. (Information recueillie au sein de l’exposition « Músicaconciencia », présentée par la compagnie aragonaise La Chaminera, en collaboration avec la Société Municipale Zaragoza Cultural et le Centro de Historias, de Saragosse, du 20 février au 27 avril 2014). Pour ce qui est de la relation existant entre la musique et le langage, les théories divergent : là où la théorie évolutionniste de Darwin veut que la musique ait précédé le langage, s’appuyant premièrement sur la reproduction de sons animaux et/ou naturels, pour évoluer jusqu’à l’élaboration de codes permettant une communication plus précise, le philosophe des Lumières Denis Diderot réfute, et développe la théorie inverse, selon laquelle le langage serait à l’origine de la création musicale. Quoi qu’il en soit, il est certain que musique et langage entretiennent une relation des plus étroites, et que dans l’étude de l’un ou de l’autre, ce lien est à tenir en compte. Au travers des époques et des civilisations, la musique a arboré différentes fonctions, se limitant, à la base, dans l’Egypte antique et la Mésopotamie, à un usage strictement religieux. Le Monde grec, quant à lui, a accordé à la musique une place beaucoup plus exhaustive, la mettant en pratique en diverses occasions, tout en établissant une distinction entre « musique religieuse » et « musique profane ». Les Grecs ont été des précurseurs en matière d’analyse musicale, et on leur doit notamment tout le vocabulaire en rapport avec ce domaine (harmonie, rythme, mélodie, etc.). Ainsi, à cette époque, et dans cette civilisation, « le musicien n’était pas un instrumentiste, mais un citoyen familier des arts et des sciences, c’est-à-dire formé de façon harmonieuse » (Bencivelli, 2009 : 25). De cette même façon, le musicien est devenu petit à petit un « artiste », donc un artisan au même titre que n’importe quel travailleur de l’époque. C’est au XIXe siècle, à l’époque du Romantisme, que la fonction de la musique a commencé à acquérir des formes plus variées encore, cherchant à traduire des sentiments profonds, que les mots seuls n’étaient pas capables d’exprimer. De par cette proximité à l’âme humaine, et l’universalité en matière d’expression des sentiments, la musique est passée du statut d’art réservé à des spécialistes à celui de domaine populaire d’expression de la pensée. C’est ainsi qu’aujourd’hui nous en sommes arrivés à la production, l’industrie et la commercialisation de cet art, ainsi qu’à I. BREF HISTORIQUE DE LA MUSIQUE, ET SON IMPORTANCE DANS LA SOCIÉTÉ 4 sa médiatisation, qui font que chacun d’entre nous est capable de faire l’expérience de la musique, à des niveaux différents, selon l’intérêt et le goût. De cette façon, la musique a acquis une grande importance dans la société de nos jours, arborant diverses fonctions, suivant l’âge, l’état psychologique, l’état de santé, les idées politiques etc.  La musique comme moyen de s’affirmer et se construire : selon Platon, la musique « donne une âme à nos cœurs, des ailes à la pensée, un essor à l’imagination » (extrait du poème La Musique). Ainsi, on peut lui attribuer une fonction d’aide à la construction personnelle de chacun en tant qu’être humain. Ceci peut être vérifié notamment auprès de publics adolescents, qui peuvent être amenés à écouter plusieurs styles de musique, selon les étapes de leur évolution, s’identifiant à tel ou tel artiste ou mode de vie, dans un esprit de recherche de soi-même, d’une personnalité propre (bien que suivant certaines « modes »). La musique, pour certains adolescents, peut également servir de différenciation avec le monde des adultes et des parents en général, afin de marquer une barrière plus nette dans le passage de l’enfance à l’âge adulte.  La musique comme moyen d’expression : qu’il s’agisse de sentiments personnels, de politique, ou encore d’expression corporelle, la musique est un des moyens les plus efficaces d’exprimer des idées et des réflexions diverses et variées. Ainsi, elle sert au mélancolique à se défaire d’idées tristes ou négatives, là où les mots seuls ne sont pas assez précis ou ne suffisent pas à traduire son mal-être. De la même façon, le contestataire peut trouver dans la musique un outil imparable pour faire parvenir son message et le partager avec ceux qui ressentent les mêmes désaccords que lui. Et la liste des exemples est exhaustive.  La musique pour soigner les maux : que ce soit dans la Grèce antique, chez les Hébreux, en Chine, ou encore dans les cultures Maya et Hindoue, l’être humain a toujours repéré des vertus bienfaisantes à la musique au niveau psychologique, social ou encore physique. De ce fait, encore aujourd’hui, on entend de plus en plus parler de la musicothérapie, qui consiste à utiliser la musique et les sons, afin de rétablir, maintenir ou améliorer ces différentes capacités chez les personnes souffrantes, les autistes, les femmes enceintes etc. Elle peut être mise en place de façon active (invitant les patients à produire eux-mêmes des sons) ou réceptive (faisant écouter des sons et des musiques aux patients).  La musique pour enseigner : la musique, du fait des grands avantages qu’elle peut avoir sur le plan cognitif et sur la mémorisation, est un outil imparable pour enseigner des valeurs, des connaissances, qui aideront à la formation de chaque individu à tous les niveaux. Un des exemples les plus flagrants est celui de l’acquisition de mécanismes liés au quotidien, à travers la musique, chez les 5 enfants en bas-âge. Les comptines et autres chants traditionnels peuvent être d’une grande aide pour inculquer des valeurs et enseigner aux enfants différentes bases de développement qui leur serviront tout au long de leur vie. Ainsi, il n’est pas rare de trouver de petites chansons mettant en scène des enfants qui se lavent les mains avant de passer à table, d’autres qui reprennent les parties du corps et les miment etc.  La musique « pour le plaisir » : il va sans dire que, outre les fonctions vues précédemment, la musique détient un grand pouvoir de relaxation et d’harmonie, et c’est pourquoi on peut la trouver dans la majorité des lieux publics (restaurants, magasins etc.). En effet, elle accompagne bien souvent les moments de détente, comme le fait de boire un verre avec des amis, ou encore des actions du quotidien, comme les trajets en voiture ou les courses de la semaine etc. Bien des fois, sans lui chercher une fonction particulière, la musique fait partie de la vie de chacun, au même titre qu’un son naturel ou que le bruit des transports en ville. La musique sert également de langage universel, entre des personnes qui, en apparence, sont incapables uploads/s3/ chanson-fle.pdf

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