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I.U.F.M. HUERTA Nicolas Académie de Montpellier Site de Carcassonne « Comment utiliser la bande dessinée comme outil pédagogique à l’école ? » Disciplines concernées Maîtrise de la langue Arts visuels Classes concernées CM2 Ecole Louis Pasteur - Limoux Tuteur du mémoire Corine CHAZALON Assesseur Nélida BOURREL Année universitaire 2004-2005 Comment utiliser la bédé comme outil pédagogique à l’école ? Résumé : Amateur de BD et dessinateur, j’ai eu envie de joindre l’utile à l’agréable dans l’enseignement. D’où cette question : « Comment utiliser la bédé comme outil pédagogique à l’école ? » J’ai mis en place un projet au cycle 3 autour de la création d’une bande dessinée en classe de CM2 en tenant compte des programmes. Outre le projet et son bilan, j’expose des pistes d’applications possibles de la bédé dans les différents cycles et disciplines. Mots-clés : BANDE DESSINEE, PLURIDISCIPLINARITE, PROJET, CYCLE 3, LITTERATURE, ARTS VISUELS. Summary : I am a comic strip lover and cartoonist myself, and I got the idea of making it both useful and pleasant in my professional practice. This gave rise to the following question : “how to use comic strips as an educational tool at school ?” I set up a project on level 3 around the creation of a comic strip in a CM2 class, taking the official programmes into account. In addition to the presentation of this project and its assessment, I also explain the possible ways of application for comic strips in various disciplines and for the other levels. Keywords : Comic strips, multidisciplinary subject, project, level 3, litterature, visual arts. 2 INTRODUCTION Pendant mon année de PE1, j’ai été étonné de trouver dans les documents d’application de la littérature au cycle 3 qu’il existait une liste d’albums de bandes dessinées. C’est cette découverte qui a déclenché et motivé ce mémoire. Amateur de BD et dessinateur moi-même, je pensais qu’il y avait là matière à une utilisation intéressante de ce support à l’école. Mais la question reste entière, comment utiliser la bande dessinée comme outil pédagogique ? Peut-on cantonner ce support à une seule discipline ? Si oui, laquelle ? Littérature ? Arts visuels ? Peut-on l’élargir aux autres disciplines ? Si oui, comment ? La bande dessinée ne peut-elle s’adresser qu’aux cycles lecteurs ? J’ai donc mené ma réflexion principale autour de cette problématique principale : Comment utiliser la bédé comme outil pédagogique à l’école ? Pour cela j’ai tenu compte des questions transversales écrites ci-dessus tout en vérifiant, pour les activités proposées, la conformité de l’utilisation de la BD avec les objectifs des programmes officiels de 2002. J’ai donc imaginé et mis en place un projet de classe autour de la bande dessinée. Celui-ci repose sur deux points : la découverte (Les codes, les outils, les genres, etc.) et la pratique de la BD aux élèves dans les disciplines de la maîtrise de la langue et des arts visuels. Ainsi, par le biais de la bande dessinée se met aussi en place une pédagogie de projet. Pour clore cette introduction, il me semble nécessaire de redéfinir dans les grandes lignes ce qu’est la bande dessinée. La BD c’est avant tout un récit raconté en images successives de différentes tailles (cases). Tout comme le cinéma, la BD utilise la technique du cadrage et l’ellipse. Elle se caractérise aussi par l’utilisation des bulles (Phylactères) où apparaît le texte. La BD utilise donc un code spécifique et se lit de gauche à droite et de haut en bas sous nos latitudes. C’est aussi une forme littéraire à part entière subdivisée en genres différents (aventure, fantastique, humour, policier,…). Enfin, c’est un art reconnu : le neuvième art. 3 PARTIE I HISTORIQUE DE LA BD La bande dessinée, c’est avant tout raconter. Raconter sous forme d’images. Tout comme une peinture, la bande dessinée traduit par le dessin : le mouvement, le portrait, la représentation. Mais à la différence d’une peinture, il y a dans la bande dessinée une dimension supplémentaire : c’est le temps qui vient s’ajouter. Cette évolution du temps s’inscrit dans la succession de dessins, de scènes, dans cette lecture de gauche à droite qui s’effectue le long de la bande. Il y a aussi la juxtaposition, ou plus exactement le mélange du texte et de l’image. Ainsi cette manière de rapporter un événement existe depuis longtemps mais il faut attendre le XXème siècle avant que la bande dessinée ne prenne sa forme courante avec ses codes établis que nous connaissons depuis une centaine d’années environ. A. « PRE-HISTOIRE » DE LA BD Suivant les spécialistes de la BD, certains font remonter sa « préhistoire » aux dessins des hommes préhistoriques dans les cavernes, d’autres la font commencer à la tapisserie de Bayeux. Pour ma part, je considère les peintures de Lascaux, par exemple, comme étant le point de départ. On ne retrouve pas encore un mélange de texte et d’images car l’écrit était inconnu à cette époque là. Néanmoins, ces fresques montrent la volonté de décrire son temps, son quotidien. On est, dès lors, dans la représentation contemporaine. Il en va de même pour les hiéroglyphes égyptiens, combinaison entre écrit et dessin, où l’écrit est le dessin. De plus, on y trouve déjà la lecture en bande, en succession de scènes pour raconter un événement. C’est la même chose pour les frises aztèques. 1066, une date à retenir dans l’histoire mondiale de la BD. Sur 70 mètres de long s’étale la tapisserie de Bayeux où est contée en scènes successives l’épopée des chevaliers normands. Succession d’images, récit en bandes, présence de textes. Il n’y manque que le phylactère. 4 Dans « Le monde étonnant des bandes dessinées », Jacques Marny rapporte une anecdote intéressante datant du XIVème siècle, celle du bois Protat. Il s’agit d’un bois gravé datant de 1370. Cette scène représente un centurion romain, levant un doigt vers la croix chrétienne, qui déclare : « Vere filius Dei erat iste » (Oui, cet homme était vraiment le fils de Dieu). Et ces paroles sont, vraisemblablement pour la première fois dans l’histoire, inscrites dans un parchemin s’échappant de sa bouche. L’ancêtre du phylactère est né. Voilà comment on pense déjà à retranscrire le dialogue, les paroles d’un homme dans un dessin. Mais il faudra encore attendre au moins 500 ans avant que la bulle ne soit systématisée et conventionnée. Patience. Ces quelques exemples pris ça et là au détour de l’histoire mondiale montrent qu’à différentes époques et sur tous les continents existe une idée commune qui donnera naissance à la bande dessinée. B. LE XIXEME ET LES PREMICES DE LA BD En 1820, en France, les enfants sont « sages comme des images », en l’occurrence des images d’Epinal. Le concept est simple : une image résumant une histoire ou une scène et, en dessous, quelques lignes de texte décrivant l’action dessinée au-dessus. Dans la première moitié du XIXème, l’allemand Rodolphe Töpffer publie entre autres « histoires en estampes » ; c’est-à-dire des histoires en bandes dessinées. Le texte est toujours placé sous l’image. Retour en France où, en 1889, la Famille Fenouillard connaît un vrai succès populaire avec ses aventures qui paraissent dans « le petit français illustré ». Dès le départ, il est intéressant de noter que l’essor de la bande dessinée se fera principalement grâce à la presse et aux journaux qui seront son principal support de diffusion. L’auteur de cette BD, Georges Colomb dit Christophe (1856-1945) est considéré comme l’inventeur de la bande dessinée française. On lui doit aussi les aventures du Sapeur Camembert ou bien celles du savant Cosinus. Tout comme la tapisserie de Bayeux, une autre date importante dans l’histoire de la bande dessinée mondiale : 1895. Première parution de « The yellow kid » aux 5 Etats-Unis. Un étrange garçon chauve habillé d’une robe jaune qui naît sous la plume de Richard-Felton Outcault. Et c’est la première fois depuis le bois Protat (1370) que revient le phylactère. Cette fois l’idée sera reprise et deviendra vite un code principal de la bande dessinée mondiale. Aujourd’hui, « the Yellow Kid » est le nom de la récompense la plus prestigieuse de la bande dessinée. Ainsi, à l’aube du XXème siècle, la bande dessinée a déjà ses codes établis et que ses premiers héros, essentiellement comiques. C. XXEME ET UN DEVELOPPEMENT EXPONENTIEL DE LA BEDE Au cours de ce siècle, la BD passe du statut d’art mineur à celui de 9ème art. Ses principaux foyers de production se partagent entre l’Amérique du Nord et l’Europe. Je considère le cas du manga au Japon comme un phénomène à part qui suivra sa propre logique d’évolution, avec des codes et normes graphiques différentes. Une cousine éloignée de la BD en somme. Aux USA, la BD se développe principalement dans les quotidiens (New York World, New York Journal, etc.) tandis qu’en France, elle paraît principalement dans la presse... enfantine (l’Epatant, La semaine de Suzette, L’Intrépide, etc.). Cela explique, en partie, pourquoi la BD sera longtemps considérée comme enfantine en France. Donc un même média (La bande dessinée) uploads/s3/ comment-utiliser-la-b-d-comme-outil-pedagogique-a-l-x27-ecole.pdf
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- Publié le Nov 25, 2021
- Catégorie Creative Arts / Ar...
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