Notes du mont Royal Ceci est une œuvre tombée dans le domaine public, et héberg
Notes du mont Royal Ceci est une œuvre tombée dans le domaine public, et hébergée sur « No- tes du mont Royal » dans le cadre d’un exposé gratuit sur la littérature. SOURCE DES IMAGES Google Livres www.notesdumontroyal.com 쐰 MÉMOIRE S0R LES KABIR PANTIS; SECTE DE DÉISTES DE L'HINDOUSTAN, ADRESSA A LA SOCIÉTÉ ASIATIQUE DE PARIS, PAR » MfjQjm^fmm* HARRIQT», COLONEL AU- *§*' «8©IKEKT «0>INFANTERIE % AU BENGALE. PARIS. IMPRIMERIE ROYALE. M DCCC XXXII. BZTRArr SU NOUVEAU JOUBNAL ASIATIQUE. .i ; - i ' / i . ' i • ' I ' . ; i ; i / • • Te PRÉFACE. Dans ce Traité, j'offre une légère esquisse sur une secte de déistes qui est répandue dans THindustan, et qui montre l'étendue de la doctrine ou axiome pytha- goricien : Rien ne meurt; Mail tont se divise, se transforme on s'agglomère. Ce Traité jette quelque lumière sur le Logos ou Verbe, tel qu'il est dérivé de l'école platonicienne, et qu'il se trouve sur l'autel de chaque église catho- lique romaine. Dans le Manuel de philosophie morale de M. A. M. Lavillemeneue, ce dogme est expliqué comme il suit: « Il y a dans l'homme une image imparfaite du Ternaire : 1. L'Intelligence ; 2. La Parole; 3. L'Esprit. » Par Xintelligence, l'homme se rapproche de ( 6 ) Dieu ; par le don de la parole, il se rapproche du Verbe éternel, expression de l'intelligence ; par son esprit, ou lame, l'homme est l'image du lien d'amour qui unit Dieu et son Verbe : enfin, la parole humaine est à l'homme ce que le Verbe ( Logos ) est à Dieu. » MÉMOIRE LES KABIR PANTIS, SECTE DE DÉISTES DE L'HINDOUSTAN. La meilleure notice que je puisse donner sur la secte nommée Kabir Pantis, est un extrait de leur Bizhak ou livre sacré ; je le ferai précéder de quelques remarques. Les Kabir Pantis forment une secte religieuse de déistes, qui se conforment à la doctrine écrite par leur fondateur ou Gourou Kabir; c'était un tisserand qui vivait il y a environ 150 ans. On savait si peu de chose sur son compte, à l'époque de son décès, que, suivant la tradition, les Hindous et les Musulmans réclamèrent également son corps, les sectateurs de chacune de ces religions prétendant qu'il lui avait ap- partenu. Le tombeau de Kabir, à Aoude, est visite par ses prosélytes. Ils honorent ainsi la mémoire de ce philosophe grossier, mais libéral et éclairé, sur lequel un dicton populaire s'exprimait de cette manière : KASI MARS KABIR A, RAME KVABN NIHORA. « Si Kabir mouroit à Kasi ( Bénarès ), quel devoir aurait-on > alors à remplir envers Rdm ? » Le docteur J. B. Gilchrist, dans sa Grammaire hindoustâni, cite ce vers, et ajoute ensuite : « Ce ( 8 ) » célèbre sage indien, qui vécut dans l'humble condi- » tion d'un tisserand, exprima -des sentimens et fit » des actions qui auraient honoré les noms les plus » illustres. » Kabir était regardé avec une telle vénération, que les Hindous et les Musulmans se disputèrent l'avan- tage de le compter parmi les adhérens de leurs reli- gions respectives; ils affirment également que son corps ne fut ni brûlé ni enterré, mais disparut de lui-même, en laissant deux fleurs à sa place : les Musulmans en enterrèrent une ; les Hindous livrèrent la seconde aux flammes. En conséquence, Kabir est considéré par les Musulmans comme un soufi (c'est-à-dire un philosophe ou déiste) du premier rang et de la plus haute dis- tinction, à cause de sa sagesse, sa véritable piété, et son hospitalité sans bornes, puisque souvent il aimait mieux souffrir lui-même le besoin, plutôt que de ne pas donner à manger à un étranger. La doctrine de Kabir est si fortement empreinte du système de philosophie des Védas, qu'elle leur a été évidemment empruntée, pour être adaptée à l'intel- ligence des gens du commun, quoique Kabir se moque également, et sans réserve, des sectateurs de Brahmà et de ceux de Mahomet, des Védas, du Shaster et du Coran. Voici comme, dans sa poésie grossière, il juge ces livres : Bin dek'e vok des ke Bât hahen so koàr Apna kdri k'hat ham Beehat p'iren kapur « Cent sottise de parler (Ton pays sans l'avoir vu ; » Ils mangent du sel amer, et vendent dn camphre. > ( » ) Pour prouver que la doctrine des Kabir Parais Res- semble à la philosophie des Védas, je vais citer la singulière explication qu'elle donne du S'abd STfS2", et la présenter dans la langue originale, ainsi que dans une traduction littérale. Ce S'abd, ou verbe, ressemble au logos de Platon : une étude de trente ans fut nécessaire pour le com- prendre ; et lorsque je montrai cette interprétation à feu mon ami ie docteur A. Nicol, professeur d'arabe au collège de Christ-Cfmrch, à Oxford, il eut de la peine à croire qu'elfe vînt d'une secte aussi illettrée que le sont les Kabir Pantis de l'IIindoustan. S'ABD ( CHABD ), le logos ou verbe. lue logos est l'éther, le logos est Fenfer. Le chaos a été façonné par le logos. Le logos habite dans la bouche, le logos loge dans l'oreille. Les créatures ont été formées par \tfiat du logos. Le logos est la parole, le logos est l'écriture. Le logos, à mon frère, est le corps et l'esprit. Le logos est le talisman, le logos est la divina- tion. Ibetogos est l'instituteur, ïé maître dés étudians. Le logos est mâle, te logos est femelle. Lé fogw embellit la trinité. Le logos est la vue, l'invisible, le tout-puissant. Le. logos gouverne l'univers. Kabir dit : Cherches-tu le logos ? ( io ) Le créateur, ô mon frère, est le logos. Voici l'original pris de: la partie du Bizhak de Kabir (l) nommée Rek'ta. S'abd akdshai, s'abd patal hai S'abtepindBrâhmanda tckdya; S'abd bâena base, s'abd sarvan S'abdke s'aval murât banâyâ ; base S'abdahi nddhai, s'abdahibed S'abdahiakdr, nirakâr b'âi; - **»>' • S'abdahi djantar h(ù, s'abdahi S'abdahi guru sik'he sundya. mantar hai; . S'abdahi puruk'hai, s'abdahi S'abdahi tre deçà t'a pdi. nari hai > S'abdahi d'ris't,ad'ris't,oankdr S'abdahi yeh Brahmând rad- haï jdya Kahen Kabir, to s'abd ko kodjle S'abdahi dp kartâr b'di. Le caractère dans lequel le Bizhak de Kabir est écrit, est le kaïti nâgari (2). Une remarque tirée des écrits du docteur Priestley, sur un sujet qui semble avoir de l'affinité avec celui- ci, c'est-à-dire sur le nous riç ou logos des Grecs, peut servir à expliquer ces idées. « Platon parle de l'esprit divin comme existant de » toute éternité, mais ayant en lui-même les idées (1) Ëtymologie du nom de Kabir, donne'e par quelques-uns de, ses sectateurs à Danaput, dans la province de Magadh ou Béhar: kdya, corps, et bir, esprit. (9) L'auteur donne, comme spécimen de ce caractère, le premier vers du texte cité ci-dessus. Ce caractère ne diffère qne très-peu du dévandgari; seulement il est moins régulier, et n'emploie ja- mais le virâma, ce qui jette quelquefois de l'incertitude sur la lecture. Aucune imprimerie, sur le continent, ne possède cette va- riété du dévandgari. ( Note du Rid. ) ( 11 > » de tout ce qui devait exister sans lui ; H dit que » le siège immédiat de nos idées, ou l'intelligence » qu'il nomme m, et que Philoa a appelée iog0mt > : était ce qui avait créé le monde visible. Ce fut à » ce principe chez l'esprit divin, ou à cet être qui » en dérivait, que Platon, suivant Lactance, donna » le nom de second dieu; le seigneur et maître de » l'univers, Dieu , fit un second dieu, visible et sen- » sible, ou, en d'autres termes, cet attribut personnifié » de Dieu dans son «/>ù)TOJPW* et l'image de Dieu (l). » Les dogmes principaux des Kabir Puntis sont les suivans : 1°. Il y a un esprit ou une ame pénétrant tout ce qui doit gouverner le corps dans toutes ses actions. L'esprit de l'homme est différent de celui des ani- maux , et, h sa dissolution supposée ou apparente, il retourne au lieu d'où il est émané. 2°. Nous devons maîtriser nos cinq passions ou affections : Kmm, Krod', Lob, Mbh, Ahankdr» c'est-à-dire, . , Le deiir, b colère, Pavance, Funour, l'orgueil, au lieu de les abandonner à l'influence de tnann', ou les sens qui sont dérivés des organes de la vue, et de fnâyâ, ou l'illusion qui est produite par Fouie, et qui sont unis ensemble comme homme et femme pour » subjuguer. • , - (1) Voyex la Chrétienté du Dr Pries tley, pag. 39 et 30. ( 12 ) 3°. Mais il ne fout pas seulement rendre ces affec- tions de l'esprit soumises à notre volonté, nous devons de plus planter en nous ou recevoir les cinq vertus, qui sont : Dayd, Dihta, Tchinha, SU, Santok'. La piété, la tendresse, la science, la bienveillance, la patience. 4°. Nos efforts doivent se borner à parvenir à cet heureux uploads/s3/ les-kabir-pantis-j-s-harriot 1 .pdf
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- Publié le Oct 25, 2022
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