SEMANTIQUE & LEXICOLOGIE PAR MICHEL WIEDEMANN DEFINITION DU SIGNE CHEZ FERDINAN

SEMANTIQUE & LEXICOLOGIE PAR MICHEL WIEDEMANN DEFINITION DU SIGNE CHEZ FERDINAND DE SAUSSURE (1857-1913) SIGNE n.m. Le signe est un fait perceptible A, sonore, visuel, tactile, olfactif…qui permet de reconnaître un fait qui n'est pas perçu, B. L'élément A est le représentant ou signifiant, l'élément B est le représenté ou signifié. Ferdinand de Saussure (Cours de Linguistique générale, 1916) définit le signe linguistique comme la combinaison d'une image acoustique et d'un concept, c'est-à-dire d'un signifiant et d'un signifié. En dehors des langues, il y a d'autres systèmes de signes, qui font l'objet de la sémiologie. SIGNIFIANT n.m. Face perceptible du signe. Spécialement, face sonore du signe linguistique. SIGNIFIE n.m. Ce que le signe manifeste, contenu du signe linguistique. Il est défini par Ferdinand de Saussure comme le concept qui, dans le signe, est associé à une image acoustique. Le concept est un fait de conscience pour Saussure. ARBITRAIRE DU SIGNE Caractère de la relation entre le signifiant et le signifié. Saussure affirme que pour la majorité de signes linguistiques (l'exception étant les onomatopées), le lien entre le signifiant et le signifié est arbitraire, c'est- à-dire qu'il n'est pas naturel, ni motivé, il résulte d'une convention qui a cours entre les locuteurs d'une langue donnée. La preuve en est fournie par la diversité des langues: la même bête se nomme Ochs ou bœuf, sans qu'on puisse le justifier. On peut étendre cette opposition aux autres systèmes de signes: le code de la route comporte des signaux motivés (virage à droite, cycliste, vache) et des signaux arbitraires ou immotivés (sens interdit, interdiction de stationner, stop). SEMIOLOGIE / SEMIOTIQUE n. f. Science des signes en général, tels que signaux du code de la route, pavillons de la navigation maritime, sémaphore, insignes militaires, sonneries de veneurs, de cloches, de sirènes, messages tambourinés, signaux de fumée, feux de circulation, langue des signes chez les sourds, costume, gestes, mimiques, rites de politesse … SEMANTIQUE n. f. Science des significations des signes linguistiques, de la phrase au monème ou morphème. Analyse du signe ARTICULATION n.f. : 1. en phonétique, prononciation d'un son. 2. dans la linguistique fonctionnaliste de Martinet, la "double articulation du langage" est sa division en deux niveaux séparés. La première articulation le divise en unités successives et significatives, les monèmes, qui ont une forme et un sens. La deuxième articulation divise les unités de la première articulation en unités successives et distinctives, les phonèmes. Les faits qui échappent à ce découpage sont dits supra-segmentaux ou prosodiques. MORPHEME A SIGNIFIANT DISCONTINU Morphème formé de l'association d'un sens et d'un signifiant constitué de plusieurs segments solidaires, mais séparés par d'autres signifiants: Ex : nous l'avons chanté. Nous et ons concourent à signifier un seul signifié: "première personne du pluriel". AMALGAME n. m. Dans la linguistique fonctionnaliste de Martinet, fusion en un segment de signifiant indécomposable de plusieurs monèmes qui conservent leur signifié. Ex: au roi et à la reine. Au est prononcé comme une seule voyelle, qui ne peut être segmentée en fragments successifs et qui signifie néanmoins la succession de deux unités significatives: "à"+ "le". Ces deux unités significatives sont supportées par des morphes successifs et distincts dans à la. MARQUE ZERO / MONEME A SIGNIFIANT ZERO Monème dont le signifiant consiste en l'absence d'une marque présente dans toutes les autres formes d'un paradigme. Ex: je mange, je mangeais, je mangeai, je mangerai, je mangerais. Le présent a une désinence muette, alors que celle des autres temps est audible. Le signifié " présent" a donc un signifiant nul. ALLOMORPHE n.m. Variante combinatoire du signifiant d'un signe linguistique en fonction du contexte où il apparaît. On ne doit pas le confondre avec l'allophone, variante d'un phonème. Ex: appel- et appell- sont les allomorphes du radical du verbe appel-er. On n'a pas le libre choix entre ces deux signifiants, il dépend de la nature de la désinence qui suit. MORPHEME n. m. 1. Dans la linguistique anglo-saxonne et ses traductions françaises, signe linguistique minimal, associant un signifiant et un signifié, qu'il soit grammatical ou lexical. Ex: re-compos-er est formé de trois morphèmes. Les variantes du signifiant d'un morphème sont appelées allomorphes. Ex: all-, i-, v- du verbe aller. 2. Dans la linguistique fonctionnaliste d'André Martinet, l'unité significative minimale d'une langue donnée est appelée monème. Les monèmes sont soit des monèmes lexicaux, des lexèmes, dont la liste est ouverte, soit des monèmes grammaticaux, dont la liste est close et la signification abstraite, et que Martinet appelle des morphèmes. Dans son école dite fonctionnaliste, le morphème est un monème à signification grammaticale, faisant partie d'un paradigme fini. MORPHE n.m. Segment de signifiant qui a la forme observable d'une suite de phonèmes et qui manifeste un morphème (au sens 1). MORPHEME ZERO / MARQUE ZERO Morphème qui ne se manifeste pas par un morphe. Ex: souris a un pluriel souris qui comporte le même radical, mais qui ne se traduit par l'adjonction d'un s de pluriel. Pour sauver la validité de la règle qui forme le pluriel des noms, on peut dire que le pluriel est ici un morphème zéro. MORPHEME LIBRE Morphème susceptible d'apparaître indépendamment des autres, de former un énoncé minimal, comme la réponse à une question. Ex: Oui, zut. Lui. Pour. Deuxième. MORPHEME LIE Morphème incapable d'apparaître indépendamment, de former à lui seul un énoncé. Il est toujours lié à un autre morphème. Ex: -ai-, désinence d'imparfait, est nécessairement lié à un radical verbal comme chant-, appel- et à une désinence personnelle comme -s, -t, -ent VARIANTE LIBRE Variante de phonème ou de morphème indépendante des éléments du contexte. Ex: Asseyez-vous/ assoyez-vous sont des variantes libres de l'impératif du verbe asseoir. VARIANTE COMBINATOIRE Variante de phonème ou de morphème dépendant d'un élément du contexte. Ex: le morphème de première personne du pluriel du passé simple est -âmes avec les verbes du premier groupe, -mes avec les verbes du second et du troisième groupe. Les variantes combinatoires sont des allophones (du phonème ) ou des allomorphes (du morphème). Analyse du mot MOT n.m. Unité traditionnelle de la grammaire, de la typographie et de la statistique reposant sur plusieurs critères intuitifs, dont on ne peut fournir une définition cohérente. MOT SIMPLE Mot dont le singulier est formé d'un seul morphème. Bloomfield les appelle mots-racines. Ex: sol, table, cheval, MOT CONSTRUIT Mot dont le singulier est formé de plusieurs unités significatives minimales, nommées morphèmes (ou monèmes dans la linguistique fonctionnaliste ). Ex: désertification. RADICAL n.m. En linguistique synchronique, partie du mot qui demeure lorsqu'on en a ôté tous les affixes. Certains grammairiens parlent de radi_al lorsque l'élément obtenu est un mot de la langue (tour dans entourer) et de racine lorsque l'élément obtenu n'existe pas en tant que mot (aim- dans aimable). THEME n.m. 1. Dans l'analyse informationnelle, support de l'information, mot qui s'oppose à rhème, information qui est communiquée à propos de ce support. Ex: Un triangle équilatéral est un triangle à trois côtés égaux. Le thème est un triangle équilatéral. 2. En morphologie des langues classiques, le thème est défini comme le mot complet amputé de sa désinence. Le thème est un conglomérat de radical + morphèmes liés. BASE n.f. 1. Le mot dont dérive un autre mot. Ex: la base d'imbuvable est buvable, formé d'un radical buv- et d'un suffixe -able. La base n'est pas une unité indécomposable. 2. Synonyme de radical: morphème lexical que l'on obtient après la suppression de tous les affixes dérivationnels et flexionnels. Ex: cour- dans cour-eur-s. RACINE n.f. En linguistique synchronique, partie centrale invariable du mot, qui demeure quand on a enlevé tous les affixes et qui n'existe pas en tant que mot. Ex: aim- dans aimeras; connaît- dans re-connaît-r-as. Voir Radical. AFFIXE n.m. Morphème lié qui peut se placer avant, après ou à l'intérieur d'un radical, et qui prend alors le nom de préfixe, de suffixe ou d'infixe respectivement. PREFIXE n. m. Morphème lié placé devant le radical ou un autre préfixe. Les préfixes sont des affixes: ils ne sont pas autonomes, mais s'emploient exclusivement dans des mots construits. Les préfixes se divisent en deux catégories: ceux qui ne sont pas susceptibles d'un emploi autonome (dé-, re-, in- ), ceux qui s'emploient égélement, avec un sens analogue comme prépositions et comme adverbes : contre est un préfixe dans contredire, une préposition dans : je n'ai rien contre ce projet, un adverbe dans : je l'ai posé tout contre. Ex : in-sur-pass-able. INFIXE n. m. Morphème lié placé à l'intérieur d'un radical. Ex: en latin, le présent du verbe nanciscor, a un infixe n après la première voyelle, alors qu'il manque au parfait dans nactus sum. De même tango et tactum, représentés en français par tangent et tact; delinquo et delictum, dont héritent en français délinquant et délit. SUFFIXE n. m. Morphème lié qui suit le radical ou un autre suffixe et qui précède la désinence. Ex : somm-ation-s. TERMINAISON / DESINENCE Morphème lié ou groupe de morphèmes liés qui suit le suffixe ou le radical et indique une ou des catégories morphologiques flexionnelles telles que le genre, le nombre, le temps, uploads/s3/ lexique-sem-antique-et-lexico.pdf

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