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20 21 22 23 24 septembre 05 théâtre de grammont de Sarah Kane mise en scène Claude Régy mardi 20 septembre à 20h45 mercredi 21 et jeudi 22 septembre à 19h00 vendredi 23 et samedi 24 septembre à 20h45 tarif général : 20€ , réduit : 12,50€ (hors abonnement) Location – réservations Opéra Comédie 04 67 99 25 00 Théâtre des Treize Vents – 4.48 Psychose 2 de Sarah Kane mise en scène Claude Régy assistant à la mise en scène Alexandre Barry texte français Evelyne Pieiller scénographie Daniel Jeanneteau lumière Dominique Bruguière son Philippe Cachia vidéo Erwan Huon costumes Ann Williams assistants Alexandre Barry et Rémy Godfroy directeur technique Sallahdyn Khatir avec Isabelle Huppert Gérard Watkins Création au Théâtre des Bouffes du Nord (Paris), le 1er octobre 2002 Une rencontre publique exceptionnelle avec Isabelle Huppert, Claude Régy et Gérard Watkins animée par Gérard Lieber aura lieu, en amont des représentations, en partenariat avec la Librairie Sauramps le 15 septembre 2005 à 19h30 dans le hall du théâtre de Grammont. Ce spectacle est accueilli avec l'aide de la Région Languedoc-Roussillon Septimanie et le concours de Une production des Ateliers Contemporains et du CICT-Théâtre des Bouffes du Nord. Production tournée internationale 2005 polimniA. Avec le soutien de l’AFAA (Association Française d’Action Artistique). Nous remercions tout particulièrement Cartier pour son soutien exceptionnel. Avec le partenariat d’Air France photo © Pascal Victor Théâtre des Treize Vents – 4.48 Psychose 3 à propos de 4.48 Psychose Pièce ou plutôt poème car Sarah Kane, en écrivant ce texte, voulait découvrir comment un poème pouvait quand même être théâtral. 4.48 peut être considéré, selon les propres termes de Sarah Kane, comme, « une dépression chaotique » « une structure apparemment brisée et schizophrénique qui présente un matériau sans commentaire et demande au public de se fabriquer sa propre réponse. » Comme elle l’a dit pour Manque (sa pièce précédente), cette pièce parle du désespoir et du suicide. Et la raison, dit-elle, c’est qu’elle l’a écrite à un moment où elle était totalement désespérée. Il semble aussi que, depuis Manque, le rythme prédomine sur le sens. Il semble, pour ses deux dernières œuvres Manque et 4.48 Psychose, qu’elle ait senti le rythme de l’œuvre avant de savoir quoi écrire. Grâce au rythme et à la composition – le choix des mots donc des sons – quand le sens arrive, c’est plusieurs sens à la fois. Dans l’économie de chaque ligne est dissimulé un dispositif concentré assez semblable à un explosif. Grâce à quoi Sarah Kane peut écrire dans 4.48 : « Rien qu’un mot sur une page et il y a le théâtre.» Elimination du spectaculaire. Stricte économie de la langue. Travail sur la langue. Pour écrire, pour trouver en elle le noyau de cette transmission immédiate, elle dit simplement qu’elle « s’immerge dans l’écriture ». Et nous, écoutant ou lisant, pour recevoir en nous de l’être immédiat, pour devenir sensibles au-delà même de la compréhension, pour nous ouvrir à des correspondances non exprimées entre des sphères apparemment étrangères, nous devons aussi nous laisser faire, être immergés dans l’écriture. Car, dit Sarah Kane, « il y a bien plus important que le contenu de la pièce, c’est la forme. Tout art de qualité est subversif, dans sa forme ou dans son contenu. Et l’art le plus grand est subversif dans sa forme et dans son contenu. Et souvent, la forme est l’élément qui fait le plus injure à ceux qui veulent imposer la censure. Beckett, Barker, Pinter, Bond, ils ont tous été critiqués non tant pour le contenu de leur œuvre que parce qu’ils utilisaient des formes non naturalistes qui se dérobaient à une interprétation simpliste (…) La forme et le contenu tentent d’être une seule et même chose – la forme est le sens. » C’est un peu une révolution, une révolte contre l’inflation du sens, contre une vision étroite – abusive – de la notion de sens. C’est une indication, en tout cas, sur comment lire, comment écouter, comment finalement appréhender l’absolue nouveauté de cette écriture qui fait entendre, mêlé aux cris qui se font en nous, l’écho des cris stridents du monde. C’est simple parce qu’immédiat. Dans Manque Sarah Kane a écrit : « Dieu je voudrais avoir la musique mais tout ce que j’ai c’est les mots ». Qu’elle se rassure, sa musique et ses mots foncent droit sur nous. Claude Régy Théâtre des Treize Vents – 4.48 Psychose 4 « Je viens de me mettre au travail sur une nouvelle pièce (4.48 Psychosis) dans laquelle il s’agit de la division entre la conscience et le corps. Pour moi, la folie est liée à cette déchirure, et l’on n’a de chance de retrouver ce que l’on appelle son bon sens que si l’on se raccroche à soi-même du point de vue spirituel, corporel, émotionnel. » Sarah Kane « Je suis en train d’écrire une pièce intitulée 4.48 PSYCHOSIS. Elle offre des similitudes avec CRAVE (Manque), tout en étant différente. La pièce parle d’une dépression psychotique. Et de ce qui arrive à l’esprit d’une personne quand disparaissent complètement les barrières distinguant la réalité des diverses formes de l’imagination. Si bien que vous ne faites plus la différence entre votre vie éveillée et votre vie rêvée. En outre, vous ne savez plus – ce qui est intéressant dans la psychose – vous ne savez plus où vous vous arrêtez et où commence le monde. Donc par exemple, si j’étais psychotique, je ne ferais littéralement pas la différence entre moi-même, cette table et Dan (son interlocuteur). Tout ferait partie d’un continuum. Et diverses frontières commencent à s’effondrer. Formellement, je tente également de faire s’effondrer quelques frontières – pour continuer à faire en sorte que la forme et le contenu ne fassent qu’un. Ce qui s’avère être extrêmement difficile et je ne compte dire à personne comment je m’y prends. Ce que j’ai pu commencer avec CRAVE, je le pousse ici un cran plus loin. Et pour moi se dessine une ligne très claire qui part de BLASTED (Anéantis), en passant par PHAEDRA’S LOVE (L’Amour de Phèdre), pour aboutir à CLEANSED (Purifiés), CRAVE (Manque) et cette dernière pièce (4.48 Psychose). Où cela va-t-il ensuite, je ne sais trop. » Sarah Kane Conversation avec des étudiants, novembre 1998 Sarah Kane éléments biographiques « J’ai d’abord commencé comme actrice. Je suis allée à l’université et j’ai étudié le théâtre. Après deux ou trois spectacles, j’ai décidé que je n’aimais pas beaucoup les metteurs en scène. Et je suis donc devenue metteur en scène. Et en tant que metteur en scène, j’avais besoin de textes et j’ai décidé d’écrire mes propres pièces. » entretien avec Johan Thielemans, décembre 1998 « Dur à croire, je sais, mais j’ai été une chrétienne fervente (…). Jusqu’à dix-sept ans, j’ai sincèrement cru ne pas avoir à craindre la mort, que le jugement dernier se produirait de mon vivant, que je n’aurais jamais à mourir physiquement. J’ai commis le péché irrémissible de savoir que Dieu existe et de décider consciemment de le rejeter. J’ai cru en Dieu mais pas dans le style de vie qu’exige le christianisme. J’ai connu un tas de chrétiens dont je pensais qu’ils étaient fondamentalement mauvais et un tas de non-chrétiens dont je pensais qu’ils étaient absolument magnifiques, et je ne pouvais pas comprendre ça, aussi ai-je pris la décision consciente de rejeter Dieu, et, peu à peu, ma foi s’est effondrée. Selon la Bible, je suis à présent absolument damnée. C’est la question posée dans Phèdre : si vous n’êtes pas sûr de l’existence de Dieu, soit vous protégez vos fesses et vous vivez votre vie précautionneusement, « au cas où », comme le fait le prêtre, soit vous vivez votre vie comme vous voulez la vivre. S’il y a un Dieu et qu’il ne peut pas accepter cette honnêteté, alors, bon, tant pis. » Interview de David Benedict, 1996 « Dans un passage de Fragments d’un discours amoureux, Roland Barthes dit que la situation d’un amoureux malheureux est comparable à celle d’un prisonnier à Dachau. Au début, j’étais intriguée par cette comparaison, je trouvais que les souffrances de l’amour ne pouvaient en aucun cas être aussi terribles que celles que l’on endure dans un camp de concentration. Puis j’ai réfléchi, et j’ai mieux compris ce que Barthes voulait dire. Il parle de la perte de soi. Quand on se perd soi-même, qu’est-ce qui reste encore à quelqu’un ? » Entretien avec Nils Tabert, février 1998 In Playspotting, Die Londoner Theaterszene der 90. – Rowohlt 1998 Texte français – Alexis Baatsch Théâtre des Treize Vents – 4.48 Psychose 5 Sarah Kane est née le 3 février 1971 à Brentwood dans le comté d’Essex. Tout d’abord comédienne, elle étudie le théâtre à l’Université de Bristol, puis à l’Université de Birmingham et devient metteur en scène et écrivain. En 1995, elle écrit sa première pièce Blasted (Anéantis) qui est aussitôt créée au Royal Court Theatre de Londres. Sarah Kane parvient immédiatement à la célébrité, faisant les gros titres de la presse britannique. uploads/s3/ regy-physique-quantiue-kane.pdf

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