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Paul ROBIN (1837 à Toulon - 1912 à Paris) INTRODUCTION - Homme brillant avec un

Paul ROBIN (1837 à Toulon - 1912 à Paris) INTRODUCTION - Homme brillant avec un parcours tumultueux - Initiateur de l’enseignement intégral en France - Un pédagogue important mais rejeté car trop dérangeant (trop « en avance ») - Toute sa vie, c’est un combat pour libérer l’Homme (femme, enfant et pauvre inclus) par le savoir - https://www.youtube.com/watch?v=kMDeLoGLoPY&t=626s (à 13’10) - https://www.youtube.com/watch?v=P1R58v-a2fI&list=PLd9mh8FNXbrEHQ4nQ2tqbbtnKkH8zaI6Y&index=8 (jusqu’à 6’00) Plan : 1. LA VIE DE PAUL ROBIN AVANT L’EXPERIENCE DE CEMPUIS (1880) 2. GROS PLAN SUR LE FAMILISTERE DE GUISE 3. PROJET DE L’ORPHELINAT (4-16 ans) DE CEMPUIS (1880) 4. LES PRATIQUES PEDAGOGIQUES MISES EN PLACE A L’ORPHELINAT DE CEMPUIS ET SA FIN (1894) 5. LA CONDITION FEMININE ET L’AVENIR DE L’HOMME (l’être humain) SELON PAUL ROBIN 1. LA VIE DE PAUL ROBIN AVANT L’EXPERIENCE DE CEMPUIS (1880) - Né en 1837 dans une famille bourgeoise, catholique et patriote, élève brillant; bachelier en 1854 - Normalien, licencié en sciences mathématiques et en sciences physiques, admissible à l’agrégation de sciences physiques et naturelles - Professeur de lycée (1861-1865) :enthousiaste et inventif ; son enseignement dépasse le cadre du programme officiel - Ses outils pédagogiques : laboratoires, salles de collections, instruments scientifiques (qu’il fabrique parfois) - En plus, leçons d’astronomie, de technologie, de musique, sorties scolaires, promenades botaniques, vi- sites d’ateliers - Cours du soir au ouvriers de Brest ; exile en Belgique (1865-1869) ; militant des causes ouvrières - Ses activités pédagogico-socialistes : cours, conférences, articles de vulgarisation, revue (Le Soir) ; objectif : offrir la science au ouvriers pour les affranchir par le savoir. - AIT : Association internationale des travailleurs. Thèmes abordés : généralisation de l’enseignement, gratuité, liberté de l’instruction, thèmes communs à d’autres mouvements. Trait spécifique à l’AIT : refus de séparer la formation intellectuelle de l’apprentissage manuel : « Tout enfant a droit de devenir en même temps un travailleur des bras et un travailleur de la tête ». - Expulsé de Belgique (1869), il va en Suisse et fréquente Bakounine , Guillaume et Boisson . Rentré à 1 2 3 Paris en 1870, il soutient Bakounine et rompt avec Marx. Emprisonné puis relâché. Il va en Angleterre pour continuer son mouvement politique. - 1878 : participe au Dictionnaire de Pédagogie et d’Instruction Primaire (Buisson et Guillaume)(1er éd. 1882-1887) - 1879 : Buisson le fait nommer Inspecteur de l’enseignement primaire. Robin, enthousiaste, mais mal vu 4 - 1880 : Directeur (1880-1894) de l’Orphelinat de Cempuis (dans l’Oise)(2h de Paris) 2. GROS PLAN SUR LE FAMILISTERE DE GUISE - Les contributions de Paul Robin au Dictionnaire : Le Familistère, Métiers + 15 rubriques de cours destinés aux maîtres - À l’origine : selon les réformateurs radicaux dont fait partie Charles Fourier, l’éducation pour tous est une clé de la transformation sociale (« l’homme nouveau »)(cf. Pestalozzi). le phalanstère selon Fourier : https://fr.wikipedia.org/wiki/Phalanstère https://www.youtube.com/watch?v=b4mLquDk4UE (le Phalanstère, utopie du XIXe siècle) Établissement où plusieurs familles/individus vivent ensemble en communauté. Il y a tout sur place : magasins coopératifs, théâtre, école etc. Implantation : en France et aux USA ; plus tard : en Argentine, au Brésil, au Mexique…. et en Chine etc. - Jean-Paul Godin (riche industriel) a fait construire un palais social selon une conception fouriériste (Charles Fourier) de l’éducation intégrale, une éducation incluant tous les aspects du corps et de l’âme. Changer le monde ici et maintenant. C’est l’Utopie réalisée (Utopie les pieds sur terre). https://www.youtube.com/watch?v=w-dI68tDZDo&t=39s (Découvrir le Familistère de Guise) https://www.youtube.com/watch?v=FUvo8zmMK7g&t=155s (Le Familistère de Guise) - Au sein de ce palais social : théâtre, buanderie, bains, jardin d’agrément, piscine, usine, économats etc - économats : https://www.familistere.com/fr/decouvrir/une-architecture-au-service-du-peuple/le-familistere-de-guise/les-economats - Système éducatif : la pédagogie pratiquée s’inspire des méthodes basées sur le jeu, l’exercice et la mani- pulation élaborées par l’Allemand Friedrich Froebel. Détails : - nourricerie (comme une crèche) : les mamans qui travaillent déposent leur bébé. - pouponnat (2-4 ans)(comme une école maternelle) : les « moniteurs » préparent les enfants à la vie organisée - bambinat (5-6 ans)(comme une « salle d’asile » ou un « jardin d’enfant » de Froebel), sans système pré- conçu. Programme souple : exercices du corps, chant, dessin, jeux de doigts, leçons des choses, histoire instructive, voyage, leçons de bonne camaraderie etc - écoles primaires (6-13 ans) : matières générales : écriture, lecture, mathématiques, géographie, l’histoire naturelle + gymnastique, dessin, chant et déclamation - formation professionnelle : apprentissage dans les ateliers industriels ou les services du Familistère Mikhaïl Bakounine (1814-1876) : philosophe russe, révolutionnaire, théoricien de l’anarchisme 1 James Guillaume (1844-1916) : militant libertaire, historien suisse 2 Ferdinand Buisson (1841-1932) : philosophe, pédagogue, homme politique; co-fondateur de la Ligue des droits de l’homme (en 1898) dont il est 3 président (1914 et 1926); Président de la Ligue de l’enseignement (1902-1906)(fondée par Jean Macé en 1865); Directeur de l’enseignement pri- maire (1879-1896). Il réforme de l’enseignement secondaire (1902); Président de la commission parlementaire chargée de mettre en oeuvre la loi de la séparation de l’Eglise et de l’Etat (1905) ; prix Nobel de la Paix (1927) Recommandations de Robin l’Inspecteur : travaux manuels, gymnastique, musique, sorties scolaires, expositions, fêtes des écoles. Il encourage 4 la mixité et désapprouve la discrimination entre les élèves payants et gratuits. Un détail : Robin marié civilement et ses enfants non baptisés ! - ambiance chaleureuse : tous les jours, la vie est un opéra permanent + fête annuelle de l’enfance - avis de Robin sur ce système éducatif : réalisation réussite (mixité etc) ; faille : spécialisation précoce - Le Familistère : classé monument historique en 1991. Maintenant : musée, restaurant, habitat, hôtel (pour vivre l’expérience) : https://www.familistere.com/fr 3. PROJET DE L’ORPHELINAT (4-16 ans) DE CEMPUIS - l’origine de l’orphelinat : Jean-Baptiste Prévost, industriel fouriériste a légué en 1871 une propriété pour y ouvrir un orphelinat « destiné aux enfants de deux sexes et donc le directeur et les instructeurs seraient des laïques ». - idée visionnaire et révolutionnaire de Robin : contre une spécialisation trop tôt et trop étroite et pour une école commune fondamentale et intégrale, qui viendrait couronner des spécialisations en fonction du projet professionnel de chacun. « Borner l’éducation des enfants du peuple à l’apprentissage d’un métier, ce serait la forme moderne de l’esclavage » - Cette idée trotte dans sa tête depuis un certain temps. Aussi, quand Buisson lui proposait de prendre la direction de l’Orphelinat de Cempuis, il l’accepta avec grande joie. - Dépendant de la lointaine préfecture de la Seine, Robin échappe à la tutelle directe de l’Instruction pu- blique. A l’écart de l’école de Jules Ferry, Robin peut y mener son expérience d’enseignement intégral. - Quatre points essentiels de sa conception pédagogique : (a) éducation intégrale ; (b) pas de spécialisation précoce ; (c) mixité et co-éducation (d) lutte contre toutes les emprises (de l’Eglise, de l’ordre moral/social et de l’Etat) (d’où l’éducation rationnelle) athéisme : « dans 25 ans, toute l’école du peuple dans notre vieille patrie sera débarrassée enfin du catholi- cisme ». La meilleure éducation selon Robin est athée. antipatriotisme, un exemple : la Marseillaise de la Paix : https://www.youtube.com/watch?v=0tVqqrO8BgE), chantée à l’école et à l’étranger. En effet, selon Robin, pour rendre les enfants heureux et les préparer à devenir des Hommes nouveaux, il faut délivrer leur imagination de « tous les fantômes » (toutes emprises de l’Eglise, de l’ordre moral et social et de l’Etat) 4. LES PRATIQUES PEDAGOGIQUES MISES EN PLACE A L’ORPHELINAT DE CEMPUIS ET SA FIN (1894) - La curiosité pousse l’enfant à apprendre (observation, tâtonnement et mémorisation), donc il faut créer un environnement favorable et stimulant : - rénovation en ingénierie éducative : tableaux mureaux, zincographie, projection à la lanterne magique, sté- nographie (tachygraphie), machine à écrire etc - (enseignement productif : ) atelier de production marchande : imprimerie, revue, lithographie, gravure etc - éducation morale (pas d’éducation religieuse) et hygiénique : échanges, respects mutuels, « esprit sain dans un corps sain », milieu sain et ambiance joyeuse. - éducation artistique (= communication de la pensée) : sculpture, dessin, écriture, langages gestuels, danse, musique (instrumentale et vocale), poésie, théâtre etc - randonnées, excursions (qui préfigurent les classes de découverte) et séjours d’été à la mer (qui préfi- gurent les colonies de vacances) - pratiques sportives (33% du temps). Pas de pratiques de sport élitiste, pas de compétition. Jeux, marches, courses, parcours d’obstacles etc - Après le certificat d’études (11-12 ans), les élèves choisissent une spécialité. 5 jours d’atelier + enseigne- ment général + dessin, sciences et comptabilité. A 16 ans, les élèves sont de bons ouvriers. - Indifférence sexuelle et mixité … jusqu’à dans l’eau ! : mais pas de dérives, pas de problème dans la piscine. Des inspecteurs et des journalistes défilent pour voir ; un seul cas « déviant » concerne un enfant de 4 ans ! (meilleur bilan que les autres écoles) - Entre la fascination (visites, participation à l’exposition de Paris en 1889 ; stagiaires normaliens etc) et le rejet : Fin de l’expérience à Cempuis : - Raisons des contestations et des dénonciations de ses « pratiques et attitudes scandaleuses » uploads/s3/ robin.pdf