Stilystique 1 1. Le terme «style » s'emploie pour toutes les formes d'art et dé

Stilystique 1 1. Le terme «style » s'emploie pour toutes les formes d'art et désigne la manière originale dont travaille un artiste à une époque donnée Style s'emploie aussi pour désigner une caractéristique d'un texte selon le type d'expression: on peut parler de style lyrique, épique, etc. Style désigne aussi la manière dont un écrivain met en oeuvre la langue (on parle alors de sa langue). L'écrivain peut aussi s'inspirer du style des autres écrivains (ou du style propré à d'autres époques). Le style est compris comme combinaison du choix que tout discours doit opérer par rapport à un certain nombre de disponibilités contenues dans la langue et les variations du choix par rapport à ses disponibilités. La stylistique est une branche de la philologie, ayant pour l'objet d'étude le choix et l'emploi des faits de langage servant à exprimer une idée, selon les circonstances de l'énonce. La stylistique étudie les faits de langage du point de vue de leur valeur et fonction stylistique et les composants d'une oeuvre littéraire, de même que cette oeuvre toute entiere du point de vue de leur fonction stylistique et esthétique. La styllstique est aussi la discipline qui a pour objet le style, qui étudie les procédés littéraires, les modes de composition wtilisés par tel ou tel auteur dans ses oeuvres ou des trailts expressifs propres à une langue L'étude stylistique d'un texrte permet de mettre en évidence les moyens, mis en oeuvre par un auteur, dans un cadre générique déterminé, pour faire partager une vision spécifique du monde (c'est-à-dire ce qui est dit ou raconté) L'analyse stylistique d'un texte repose généralement sur l'étude de l'elocutio (ce qui est dit, le discours) c'est-à-dire, par exemple, l'étude du vocabulaire, des figures de style de la syntake, etc. tout en concillant la forme et le fond (= le sens) Ce qui fonde l'étude stylistique d'un texte est la conviction que chaque texte littéraire véhicule une vision subjective, c'est-à- dire une vision non-neutre. Dans l'Antiquité, la stylistique dans le sens de la manière d'écrire » fait l'objet d'une étude particulière, notamment la rhétorique La rhétorique, chez les Anciens, était à la fols un art de l'expression ifetéraire et un code, de règles qui permettait d'apprécier l'art des orateurs et des écrivains P. Guiraud, par exemple, définit l'ancienne rhétorique comme une somme de règles s'opposant à toute science moderne par son caractère těléologique, pragmatique, dogmatique et normatif L'idée principale de la "Rhétorique" d'Aristote est gue la structure du discours correspond strictement à l'intention du sujet parlant et aux condiltions de l'acte communicative. L'étude de l'aspect styllstique de langage ne constitue pas chez Aristote l'objet d'une discipline autonome, mais fait partie d'une science plus générale, la rhétorique, où le discours ést examiné au mêmé titre que les autres éléments de l'acte communicative. Au XVI siècle les poètes de la Pléiade formulent littéraires présentent un certain intérêt pour l'évolution de la stylistique française leurs linguistiques qui conceptions et traitent des problèmes de Ils l'enrichissement du vocabulaire et du choix des moyens d'expressions. Au XVII siècle les gens lettrés, les grammairiens, les lexicographes, les écrivains et les poètes discutent aussi avec passion les problèmes de la langue et du style Les ouvrages de C. Vaugelas et de F. Malherbe contiennent des remarques importantes sur la valeur stytylistique des différences sémantiques et stylistiques des synonymes N. Boileau, poète et théoricien du classicisme français, définit dans son "Art poétique" (1674) les genres littéraires sous la dépendance du style. En effet, a chaque genre correspond son style, c'est-à-dire des modes d'expression sont rigoureusement définis non seulement en ce qui concerne la composition, mais également d'après le vocabulaire, la syntaxe, les figures et les tropes. Le XVIII siècle porte aux problèmes de langue et de style a grandement contribué au développement de la langue littéraire et des conceptions styllistiques. Les plus grands écrivains et philosophes du XVIII siècle, tels que Buffon, d'Alembert, Helvèce, Condillac et autres, se sont aussl prononcés sur les problèmes du classement des styles Alnsi, philosophique », le style simple et le relevé, J,-F. Marmontel le simple, le moyen et le sublime, l'abbé Ferraud distingue les styles polémique, critique, satirique, badin, plaisant, comique, marotique, burlesque. Le méme auteur parle aussi du štyle simple ou de conversation, à ne pas confondre avec le famillier qui a un degré de plus de liberté Voltaire distingue, dans son * Dictionnaire Ainsi, au XVIII siècle le style commence à être défini non seulement comme l'ensemble de moyens d'expression selon un genre littéraire, mais aussi en rapport avec les circonstances de l'énoncé, le milieu, les conditions de son fonctonlaement. Au XlX siècle ce sont surtout les problèmes de la langue littéraire qui sont au centre des discussions les plus vives Une guerre ardente s'engage entre les classiques et les puristes, d'une part, et Tes écrivains progressistes, réalistes et romantiques, de d'autre. Si les premiers sont contre l'enrichessement de la langue littéraire et pour la limitation du choix des moyens d'expression par des règles tyraniques, leurs adversaires, avec Stendhal et V. Hugo à la tete, réclament la liberté du choix des moyens d'expression et tendent à renverser les barrières entre la langue littéraire et la langue courante Le problème de la langue littéraire préoccupe les écrivains, les philosophes et les linguistes de l'époque. Au cours du XIX siècle, la stylistique ne présente que branche spéciale de la science philologique; les études stylistiques ne touchaient que les belles- lettres et l'art oratoire, tandis que les recherches stylistiques du XX siècle embrassent déjà la langue dans toutes ses formes, parlées et écrites. 2. Depuis des années 80 on remarque en France le regain d'intérêt pour le style et la stylistique En général, la tradition stylistique remonte à tels linguistes, comme Jules Marouzeau, Marcel Cressot et Charles Bally. En 1908, Albert Séchéhaye était le premier à proclamer la nécessité de considérer la stylistique comme branche spéciale de la philologie (« La stylistique et la linguistique théorique ») !!!! En 1909, Charles Bally, représentant de l'école saussurienne de Genève, publie son « Traité de stylistique française » où il définit l'objet de la stylistique : La stylistique étudie les faits d'expression du langage du point de vue de leur contenu affectif, c'est-a-dire l'expression des faits de la sensibilité par le langage et l'action des faits de langage sur la sensibilité. Par conséquent, c'est le contenu affectif du langage que Ch. Bally considère comme objet d'étude de la stylistique. Dans ses recherches sur la langue, Ch. Bally s'attache exclusivenent à l'étude du français tel qu'on parle, refusant l'étude de la langue des belles-lettres et du style individuel des écrivains Comme méthode principale de recherche stylistique, Ch. Bally recommande d'établir les différences des formes susceptibles d'exprimer un même concept, les nuances qui colorent leur signification commune Le savant refuse d'envisager les phénomènes stylistiques à un point de vue historique. Selon lui, la stylistique est appelée à étudier les faits d'expression dans les cadres d'une seule époque, c'est-à-dire la stylistique est essentiellement synchronique. Marcel Cressot pense que l'énoncé qul résulte d'une énonciation, n'est pas un processus purement objectif ou Intellectuel, mals le locuteur y ajoute le désir d'Impressionner le destinataire Le scientifique propose d'étudier les procédés qui relèvent du domaine linguistique (morphologie, syntaxe, ordre des mots, lexicologie), psychologique et social Dans les ouvrages de M. Cressot on remarque l'importance toujours crolssante qu'on attribue à la grammaire dans le commentaire stylistique, au détriment du lexique (qui est d'importance primordlale chez Ch. Bally). En 1941, Jules Marouzeau, philologue françals renommé, a publié un sommaire de stylistique française intitulé « Précis de stylistique française » Selon J. Marouzeau, cette science est appelée à étudier les principes du chobx des falts d' expression en partant du but et des circonstances de l'énoncé Guldé par ce principe, J. Marouzeau dresse une liste des ressources accompagné d'exemples tirés de bons auteure: emploi des sons; des mots, des catégories grammaticales, construction de la phrase, versification expressives du français ittéraire, En 1950 dans son ouvrage Aspects du français », le savant décrit les particularités propres aux différents genres littéraires (prose et poésie), les caractères essentiels des styles du français parlé et écrit. Au cours du XX siècle, l'étude styllistique du français falt l'objet d'un nombre d'ouvrages, appartenant à la plume des philologues français (G. Antoine, Ch. Bruneau, M. Cohen, P. Guiraud, G. Mounin) et des savants étrangers (A. Dauzat, Z. Khovanskaya, E. Référovskaya, L. Spitzer, G. Stepanov, T. Todorov, St. Ulman, V. Vynogradov). Dans les années 70-80 du XX siècle, la linguistique toute entière s'engage dans la voie des études communicatives et pragmatiques, plus tard dans celles cognitives Les linguistes fondent des sciences nouvelles, comme la pragmatique ou la linguistique du texte, la poétique linguistique, la poétique cognitive, la narratologie linguistique. Les structuralistes français, dont Michael Riffaterre, attribuent la place importante à la langue écrite, littéraire. Selon M. Riffaterre, les effets stylistiques ne se réalisent pas à l'aide de moyens linguistiques en sol, mais seulement après leur Insertion dans un certain contexte Certains structuralistes ont développé leurs recherches par le biais de la uploads/s3/ stilistika1 1 .pdf

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