GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ – PHILHARMONIE Vendredi 4 octobre 2019 – 20h30 Sym
GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ – PHILHARMONIE Vendredi 4 octobre 2019 – 20h30 Symphonie fantastique Saburo Teshigawara Rihoko Sato Programme Maurice Ravel Ma mère l’Oye Qigang Chen Luan Tan ENTRACTE Hector Berlioz Symphonie fantastique* Orchestre National de Lyon Xian Zhang, direction Saburo Teshigawara, danse, chorégraphie, conception lumières et costumes* Rihoko Sato, danse et collaboration artistique* Coproduction Orchestre National de Lyon, Philharmonie de Paris FIN DU CONCERT VERS 22H30. 4 La danse virevoltante de Saburo Teshigawara Avec Saburo Teshigawara, la rencontre entre Occident et Extrême-Orient atteint une vraie fusion. Le maître japonais de la danse contemporaine et sa fidèle partenaire Rihoko Sato forment un duo à la fluidité inimitable et à la présence quasi diaphane. Quand ils laissent flotter leurs bras, jambes, buste et tête en une apparente liberté, ils ne défient pas seulement la gravité mais aussi notre perception de la solidité charnelle. Leur style, très contemporain et pourtant intemporel – car intimement lié aux éléments naturels – est devenu un symbole du Japon éternel. Ajoutons que Teshigawara, aujourd’hui arrivé au beau milieu de la soixan taine, semble échapper aux lois du temps. Chaque fois qu’il crée une pièce avec la nouvelle génération de danseurs, formés par lui-même et Rihoko Sato, une chose saute aux yeux : les deux maîtres se révèlent être plus souples, plus agiles et plus énergétiques que leurs héritiers. En même temps, leur art ne cesse d’évoluer et de s’enrichir. Depuis quelque temps, la danse virevoltante de Teshigawara traverse la musique occi dentale dite « sérieuse » comme elle traverse l’air, s’adaptant à toutes les ambiances. En dialogue intime avec les musiciens jouant sur le plateau, Saburo Teshigawara a orchestré, d’année en année, un crescendo régulier qui couvre aujourd’hui une décennie de créations. Pendant longtemps, le maître de l’impesanteur dansée avait surtout collaboré avec des compositeurs de musique électronique avant de se tourner vers les instruments d’orchestre, le chant choral et les œuvres symphoniques. Ce fut le cas à partir de 2009, avec la violon celliste Tatiana Vassiljeva, le pianiste Francesco Tristano (2010, 201 2 et 2014), la violoniste Sayaka Shoji (201 1, 2014 et 2017), la chanteuse Marianne Pousseur (201 1 et 2018) et le chœur Vox Clamantis (201 2 et 2013). En 2017, il créait la pièce Flexible Silence avec l’Ensemble intercontemporain. Citons également le Concerto Brandebourgeois n° 3, avec Pygmalion, présenté à la Philharmonie de Paris en 2017. Si le concert chorégraphique n’est qu’un volet de leur création – l’autre étant réservé à des pièces de groupe ou des propositions plus narratives – , la présence des musiciens offre une liberté qui leur permet d’aller au plus profond de leur univers spirituel et chorégraphique, où la légèreté et la transparence des corps flottant comme au gré du vent révèlent l’essence 5 même de leur danse ; celle-ci s’accorde ici une belle liberté d’improvisation, pour entrer pleinement en phase avec l’instant musical, l’espace et la présence des musiciens. Le pro gramme du 4 octobre s’articule autour de la Symphonie fantastique d’Hector Berlioz, déjà à l’affiche de la Biennale de la danse de Lyon, en septembre 2018, à l’occasion de la pre mière collaboration entre Teshigawara et l’Orchestre National de Lyon. Le chorégraphe déclarait alors : « Cette symphonie est inspirée de Bach et représente l’avant-garde musicale de son époque. Elle me procure des sen sations très rock. À 20 ans, je voulais déjà danser sur cette musique, mais je n’en avais pas encore les moyens artistiques. » L’ensemble de cette soi rée s’annonce donc très imagée, grâce aux ambiances variées de Berlioz mais aussi par l’évocation des contes de Charles Perrault dans Ma mère l’Oye de Maurice Ravel et avec la pièce contemporaine du compositeur chinois Qigang Chen, qui s’inspire de la tradition musicale de l’Opéra de Pékin. Le second programme des 13 et 14 mai permet à Sato et Teshigawara de retrouver l’Ensemble intercontemporain autour de la Suite lyrique d’Alban Berg et du Pierrot lunaire d’Arnold Schönberg. Ce dialogue entre la danse et deux œuvres créées il y a un siècle est ici présenté sous le titre de Lost in Dance / Pierrot lunaire. Il est vrai qu’on ne saurait mieux résumer la philosophie et l’art de Saburo Teshigawara, qui fait appel à la capacité de se perdre dans la danse en s’abandonnant à la musique jusqu’à ce que le corps même devienne une symphonie de mouvements et d’instants. Le plus grand chorégraphe contemporain nippon défie ainsi la loi selon laquelle un mouvement dansé ne peut être suspendu dans le temps, contrairement à une note jouée sur un instrument, capable de résonner dans un espace acoustique et de le faire vibrer longtemps. Sur scène, les corps presque immatériels des danseurs deviennent ainsi le prolongement des sons, creusant les espaces entre les notes et les mots du parlé-chanté. La soirée dessine l’évolution vers le dodécaphonisme tout en lançant ici un nouveau défi musical à l’art de Teshigawara et Sato. Thomas Hahn Ils ne défient pas seulement la gravité mais aussi notre perception de la solidité charnelle. » 6 Maurice Ravel (1875-1937) Ma mère l’Oye, cinq pièces enfantines – orchestration de 1911 I. Pavane de la Belle au bois dormant II. Petit Poucet III. Laideronnette, impératrice des Pagodes IV. Entretiens de la Belle et de la Bête V. Le Jardin féerique Composition : suite pour piano originale, en 1908-1910 ; suite pour orchestre, en 1911 ; ballet, en 1911. Création : version originale, le 20 avril 1910, Salle Gaveau, par Germaine Durony et Jeanne Leleu, pour le premier concert de la Société musicale indépendante (SMI) ; suite de ballet, dédiée à Jacques Rouché, le 28 janvier 1912, au Théâtre des Arts, sous la direction de Gabriel Grovlez et dans une chorégraphie de Jeanne Hugard, décors de Jacques Drésa et costumes de Léon Leyritz. Effectif : 2 flûtes, piccolo, 2 hautbois, cor anglais, 2 clarinettes, 2 bassons, contrebasson – 2 cors – timbales, triangle, cymbales, grosse caisse, tam-tam, xylophone, jeu de timbres, célesta – harpe – cordes. Durée : environ 20 minutes. Nombreuses furent les œuvres orchestrales de Ravel à connaître une première version pianistique : c’est notamment le cas d’Une barque sur l’océan, de la Rapsodie espagnole (écrite pour deux pianos), de la Pavane pour une infante défunte, de l’Alborada del gracioso ou du Tombeau de Couperin. Ma mère l’Oye (pour quatre mains) et les Valses nobles et sentimentales se virent également portées à l’orchestre, et même à la scène puisqu’elles furent créées en 191 2 (l’année de Daphnis et Chloé, écrit pour les Ballets russes de Diaghilev) sous forme de ballets. « Le dessein d’évoquer dans ces pièces la poésie de l’enfance m’a naturellement conduit à simplifier ma manière et à dépouiller mon écriture », explique Ravel en 1928. Il est vrai que ces cinq « pièces enfantines », qui font suite au piano virtuose de Gaspard de la nuit, sont autant d’exquises miniatures où la pudeur le dispute à la beauté. Composées pour les petits Godebski en 1908, inspirées de Charles Perrault (Contes de ma mère l’Oye, 1697), de la baronne d’Aulnoy (Le Serpentin vert, 1697) et 7 de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont (La Belle et la Bête, 1757), elles sont de la veine des plus grandes « enfantines », au même titre que les Kinderszenen schumanniennes ou les Dietskaïa de Moussorgski ; une veine avec laquelle renouera l’opéra L’Enfant et les Sortilèges, composé quelque dix ans plus tard. La très belle orchestration de 191 1 conserve, contrairement à la suite de ballet, le dérou lement du recueil pianistique. Une douce Pavane emplie de couleurs modales évoque la Belle au bois dormant, bientôt remplacée par le Petit Poucet, qui erre sur des gammes en tierces aux cordes et chante sa mélodie toute simple au hautbois ou au cor anglais. Après les feux d’artifice de Laideronnette, impératrice des Pagodes (petits personnages de por celaine), qui convoque une Chine de pacotille dans un pentatonisme de touches noires (comme les Pagodes debussystes…), les Entretiens de la Belle et de la Bête, où supplie un contrebasson caverneux, prennent la forme d’une valse relevée de doux accents sur le temps faible. La dernière pièce est une merveille de grâce et de simplicité, avec ses suites d’accords parfaits, ses cordes émues, ses éclats de jeux de timbres de harpe et de célesta, et son grand crescendo final : une « apothéose », véritablement. Angèle Leroy 8 Qigang Chen (1951) Luan Tan – variations pour orchestre Composition : 2014-2015. Commande : Royal Liverpool Philharmonic, Hong Kong Philharmonic, Radio France. Création : le 17 avril 2015, au HK Cultural Centre de Hong Kong, par le Hong Kong Philharmonic placé sous la direction de Zhang Xian. Édition : Boosey & Hawkes, 2015. Effectif : 3 flûtes, piccolo, 3 hautbois, 4 clarinettes (la 4e aussi clarinette basse), 3 bassons (le 3e aussi contrebasson) – 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, tuba – timbales, glockenspiel, marimba, vibraphone, xylophone, caisse claire, grosse caisse, rototoms, blocs chinois, tambourin, tam-tam, cymbales, cymbale suspendue, cymbales chinoises – harpe – piano – cordes. Durée : environ 22 minutes. Luan uploads/s3/ symphonie-fantastique.pdf
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- Publié le Fev 07, 2021
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