SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE Théâtre nô et kyōgen Du 6 au 10 février
SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE Théâtre nô et kyōgen Du 6 au 10 février 2019 DIC-581B (第19版) PANTONE Black C BL 100 R 0 G 0 B 0 # 000000 Shinryoシンボル横組/H-1 1C表示/Black Black Japonismes 2018 marque le 160e anniversaire des relations diplomatiques entre la France et le Japon, et le 150e anniversaire de l’avènement, en 1868, de l’ère Meiji, symbole de l’ouverture du Japon à l’Occident. À cette occasion, l’art japonais est représenté dans toute sa diversité à la Philharmonie de Paris. Ce second volet voit la programmation de six spectacles consacrés au nô et au kyōgen, deux types de théâtre traditionnel japonais perpétués grâce à une transmission ininterrompue depuis la fin du xiiie siècle. En six journées exceptionnelles, ces deux arts sont restitués à la Philharmonie. D’un côté, le nô – Okina, Aoi No Ue, Kiyotsune et Kinuta – emblème de la grande tradition japonaise ; de l’autre, le kyōgen – Kirokuda et Futari bakama –, qui apporte une contrepartie drolatique à la tension générée par le spectacle nô. Dans un véritable décor avec toit, transporté depuis le Japon et qui sera monté sur place, les musiciens et les chanteurs accompagnent les mouvements et les paroles, hautement codifiés, des acteurs masqués. Les principaux interprètes, Man Nomura, Minoru Umewaka et Masakuni Asami, sont les héritiers d’écoles qui surent résister à l’occidentalisation de la culture japonaise aux débuts de l’ère Meiji. La beauté de la nature japonaise et le conte sont également mis en valeur dans deux programmes : Le Jardin japonais, est l’évocation des jardins japo- nais en images et en musique par la compagnie de danse TPO ; Dans la forêt de Hokkaidō – invite à une déambulation musicale et conte les mystères de l’île de Hokkaidō, avec le Trio Yuya, le piano d’Aya Okuyama et la voix du conteur Stéphane Ferrandez. La Philharmonie accueille aussi le compositeur Joe Hisaishi qui, de son piano, dirige le 3D Orchestra dans une sélection d’œuvres symphoniques, comprenant une de ses compositions pour les films d’Hayao Miyazaki et d’autres pièces orchestrales. Sous la direction de Mariko Kubota-Sallandre, les amateurs de la Philharmonie participant à l’atelier Oedo Sukeroku Taiko présentent leurs travaux dans un concert intitulé Tambours Wadaiko. WEEK-END JAPON (2) 2_WE-Japon(2).indd 2 30/01/2019 15:35 week-end Japon (2) week-end Japon (2) Mercredi 6 février – 20h30 Samedi 9 février – 15h00 SPECTACLE THÉÂTRE NÔ OKINA MASAKUNI ASAMI (OKINA) MANZO NOMURA (SANBASŌ) KUROUEMON KATAYAMA (SENZAI) MANNOJO NOMURA (MENBAKO) AOI NO UE MASAKUNI ASAMI (ESPRIT DE DAME ROKUJŌ) YOSHITERU TAKEDA (PRÊTRESSE TERUHI) KINYA HOSHO (ERMITE DE YOKAWA) HIDESHI NORIHISA (OFFICIER) TADASHI OGASAWARA (SERVITEUR) Clé d’écoute avant le concert du samedi à 14h15. Jeudi 7 février 10H30 CONCERT EN TEMPS SCOLAIRE THÉÂTRE NÔ HARUO NISHINO, PRÉSENTATION VÉRONIQUE BRINDEAU, PRÉSENTATION, TRADUCTION INTERPRÈTES ET MUSICIENS DE THÉÂTRE NÔ JIICHI ASAMI, SHITE, CHŒUR YOSHITERU TAKEDA, SHITE, CHŒUR YASUKI KOBAYAKAWA, SHITE, CHŒUR YASUMITSU KOBAYAKAWA, CHŒUR HIROKI HAYASHI, KOTSUZUMI YOSHITARO TSUKUDA, ŌTSUZUMI SASHICHI KOTERA, TAIKO Jeudi 7 février & Samedi 9 février 20H30 SPECTACLE THÉÂTRE NÔ ET KYŌGEN KIROKUDA MAN NOMURA (TARÔ-KAJA) TADASHI OGASAWARA (MAÎTRE DES LIEUX) AKIHITO NOMURA (MARCHAND DE THÉ) MANZO NOMURA (ONCLE) KIYOTSUNE « KOI-NO-NETORI » MINORU UMEWAKA (ESPRIT DE TAIRA-NO KIYOTSUNE) SHIZUKA MIKATA (L’ÉPOUSE DE KIYOTSUNE) KINYA HOSHO (AWAZU-NO SABURŌ, HOMME-LIGE DE KIYOTSUNE) Clé d’écoute avant le concert du samedi à 19h45. ACTIVITÉS CE WEEK-END EN LIEN AVEC JAPON (2) VENDREDI Master-classe à 14h SHAMISEN SAMEDI Visite-atelier du Musée à 14h30 INSTRUMENTS ET TRADITIONS DU MONDE Visite-atelier du Musée à 15h DES DRAGONS AU MUSÉE DIMANCHE Concert-promenade au Musée à 14h30 DANS LA FORÊT DE HOKKAIDO ET AUSSI Enfants, familles et adultes Concerts, ateliers, activités et visites du Musée… WEEK-END JAPON (2) 2_WE-Japon(2).indd 3 30/01/2019 15:35 Vendredi 8 février – 20h30 Dimanche 10 février – 16h30 SPECTACLE THÉÂTRE NÔ ET KYŌGEN FUTARI BAKAMA MAN NOMURA (LE PÈRE DU JEUNE MARIÉ) MANNOJO NOMURA (LE JEUNE MARIÉ) MANZO NOMURA (LE BEAU-PÈRE) TADASHI OGASAWARA (TARÔ-KAJA) KINUTA MASAKUNI ASAMI (L’ÉPOUSE, ET PLUS TARD SON ESPRIT) JIICHI ASAMI (YÛGIRI, LA SUIVANTE) KINYA HOSHO (ASHIYA, LE MARI) HIDESHI NORIHISA (PORTEUR D’ÉPÉE) AKIHITO NOMURA (SERVITEUR) Clé d’écoute avant le concert du vendredi à 19h45. Samedi 9 février – 15h00 Dimanche 10 février – 15h00 Lundi 11 février – 10h & 14h30 SPECTACLE JEUNE PUBLIC LE JARDIN JAPONAIS COMPAGNIE TPO VALENTINA SECHI, VALENTINA CONSOLI, DANSES EMIKO OTA, PERCUSSIONS, VOIX, SANSHIN FRANCESCO GANDI, DAVIDE VENTURINI, DIRECTION ARTISTIQUE LEONOR KEIL, PIERO LECCESE, CHORÉGRAPHIE REBWAR SAEED, DESSIN ELSA MERSI, DESIGN VISUEL SPARTACO CORTESI, DESIGN SONORE Samedi 9 février 19H00 CONCERT PERFORMANCE TAMBOURS WADAIKO MARIKO KUBOTA-SALLANDRE, DIRECTION AMATEURS DES ATELIERS DE LA PHILHARMONIE DE PARIS Samedi 9 février – 20h30 Dimanche 10 février 16h30 & 20h30 CONCERT SYMPHONIQUE JOE HISAISHI 3D ORCHESTRA JOE HISAISHI , DIRECTION, PIANO AI ICHIHARA, SOPRANO Joe Hisaishi The East Land Symphony Mlàdì pour piano et cordes Spirited Away Suite Récréation musicale à 16h pour les enfants dont les parents assistent au concert du dimanche 10 février à 16h30. Dimanche, à 15h, rencontre avec Joe Hisaishi. Vous avez la possibilité de consulter les programmes de salle en ligne, 5 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.philharmoniedeparis.fr 2_WE-Japon(2).indd 4 30/01/2019 15:35 6 La réception du théâtre nô à Paris p. 7 Entretiens p. 11 Spectacle du mercredi 6 février et du samedi 9 février p. 14 Spectacle du jeudi 7 février et du samedi 9 février p. 32 Spectacle du vendredi 8 février et du dimanche 10 février p. 50 Biographies des interprètes Man Nomura, Minoru Umewaka et Masakuni Asami p. 66 Photos des artistes p. 68 sommaire 7 La réception du théâtre nô à Paris Bien avant la toute première présentation par une troupe professionnelle japo- naise, lors du Festival international de théâtre de Venise en 1954, puis à Paris en 1957 au Théâtre des Nations, c’est par la traduction de ses livrets que le théâtre nô fut d’abord connu en Occident, à la fin du xixe siècle. Le mot lui-même apparut pour la première fois en français dans un dictionnaire en 1874. À cette époque, ce sont surtout les qualités littéraires du nô qui sont relevées, plus que l’art théâtral spécifique qu’il représente. L’engouement pour la culture japonaise en cette fin de siècle s’attache en effet pour l’essentiel à la poésie, aux beaux-arts et à l’artisanat d’art, la valeur artistique étant avant tout accordée aux textes et aux artefacts susceptibles de figurer dans des bibliothèques ou des musées. Louis Gonse, dont l’ouvrage L’Art japonais paru en 1883 ainsi que la rétrospective qu’il organise la même année contribuent à lancer la vogue du « japonisme », consacre ainsi un important article aux masques de nô à l’occasion de l’Exposition universelle de 1900 à Paris. Après la politique d’isolement volontaire engagée par le Japon depuis 1635, l’ouverture aux pays étrangers à partir de 1854 coïncide avec une première phase des études sur le nô en langue occidentale. Qu’elles soient menées par l’orientaliste Basil Chamberlain, la paléobotaniste anglaise Marie Stopes – qui publie en 1913 le premier ouvrage en langue occidentale exclusivement consa- cré au théâtre nô –, le critique d’art américain Ernest Fenollosa – qui influença le poète Ezra Pound – ou des spécialistes du Japon tels Arthur Waley ou Noël Péri – qui publie en 1897 sa première traduction en français d’un livret de nô –, ces études connaissent jusqu’aux années 1920 une extraordinaire effervescence. Le nô est alors essentiellement transmis à travers son influence sur des écrivains tels que William Butler Yeats (To the hawk’s well [Au puits de l’épervier], 1917, repris dans Trois Nôs irlandais), Bertolt Brecht (Der Jasager, der Neinsager, 1930, d’après le nô Tanikô [« L’Enfant de la vallée »]), Ezra Pound et bien entendu Paul Claudel, le « poète-ambassadeur » en poste à Tokyo de 1921 à 1925, qui transcrit dans L’Oiseau noir dans le soleil levant l’expérience fondatrice que constituent les spectacles auxquels il assiste en 1922, et dont l’influence est en particulier sensible dès Le Soulier de satin en 1929. 8 À partir des années 1920 cependant, ce ne sont plus avant tout la qualité littéraire et le contenu dramatique du nô qui trouvent un accueil favorable dans le climat intellectuel de l’époque mais sa dimension « performative ». L’avant-garde théâtrale et le mouvement moderne, rejetant les conventions du naturalisme, trouvent dans cet art de la scène un modèle correspondant à leurs aspirations, et ceci dans au moins trois domaines : la recherche d’un « art total » alliant poésie, musique et danse et une affirmation du corps de l’acteur – à l’opposé d’un « théâtre de texte » ; un refus du réalisme et de la psychologie au profit d’un contenu symbolique ; la possibilité d’un nouveau type d’interactions entre la scène et la salle, favorisé par le dispositif scénique lui-même, dont témoigne l’absence, au théâtre nô, d’un rideau séparant la fiction de la réalité. Significatif à cet égard est l’engagement de Jacques Copeau, fondateur en 1913 de la Compagnie de théâtre du Vieux-Colombier. Véritable passeur de cet art dont il n’avait pourtant connaissance que par des textes, Copeau envisage dès le début uploads/s3/ theatre-no.pdf
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- Publié le Nov 18, 2021
- Catégorie Creative Arts / Ar...
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