L'emprunt Introduction : Au cours des siècles, le lexique d'une langue donnée a

L'emprunt Introduction : Au cours des siècles, le lexique d'une langue donnée a été très influencé par les diverses autres langues avec lesquelles il s'est trouvé en contact au travers des guerres, des protectorats et des échanges culturels. Les unités lexicales provenant d'autres langues sont appelées des emprunts. Pour le système linguistique marocain, Certains emprunts proviennent essentiellement du français, de l'anglais et de l'espagnol. Un tel sujet, nous pousse à nous demander dans quelle mesure la technique de l'emprunt contribue à un développement linguistique de la communauté autochtone. Pour cela, nous étudierons tout d'abord les différents types de l'emprunt, puis ses processus d'adaptation dans la communauté linguistique réceptrice. Développement : I- les types d'emprunt : Par définition, L'emprunt est le procédé le plus simple, consistant à ne pas traduire et à laisser tel quel un mot ou une expression de la langue de départ dans la langue d'arrivée, pour des raisons d'usage ou d'absence d'équivalent. Cette technique enrichit le vocabulaire et permet de formuler des idées nouvelles. Ainsi, Les emprunts sont de natures différentes, en dehors des emprunts culturels, il y a : 1-L'emprunt sémantique : L’emprunt sémantique, aussi appelé calque sémantique, consiste en l’attribution d’un sens nouveau à une forme déjà existante dans une langue, sous l’influence d’une autre langue. Par exemple : - Le verbe réaliser en français a acquis, sous l’influence de l’anglais to realize, le sens de « prendre conscience de quelque chose, s’en rendre compte ». 2- L'emprunt lexical : L’emprunt lexical est un type d’emprunt consistant, pour une langue, à adopter dans son lexique un terme d’une autre langue. Les emprunts lexicaux sont les plus nombreux. Certains domaines sont plus propices que d'autres à l'emprunt. En arabe marocain, par exemple, les emprunts lexicaux sont en usage dans les domaines de la science et de la technologie, dans les services (mécanique, commerce, tété- communication, armée, transport…), dans les institutions (santé, enseignement, politique, journalisme…), dans les loisirs (sports, tourisme, musique, théâtre, cinéma…). On compte quatre types d’emprunts lexicaux : a. L’emprunt intégral est un emprunt de la forme ou du sens, et ce, sans adaptation à la langue emprunteuse (staff, shopping, etc.). b. L’emprunt hybride est un emprunt de sens, dont la forme est seulement en partie empruntée (dopage, focusser). c. Le faux emprunt a l’apparence d’un emprunt intégral, mais on ne trouve toutefois pas d’attestation de ce terme dans la langue prêteuse. Par exemple, tennisman est un mot créé en français et qui s’apparente à une forme anglaise alors qu’en anglais, on utilise plutôt tennis player. d. On distingue trois sous-catégories de calques. Le calque morphologique permet d’intégrer un sens étranger au moyen d’une forme souvent traduite de façon littérale (supermarché, issu de supermarket). Le calque sémantique donne un sens étranger à un mot qui existait déjà dans la langue emprunteuse (gradué, de l’anglais graduate). Le calque phraséologique, quant à lui, intègre un sens étranger dans la langue emprunteuse par la traduction d’expressions ou de locutions figées (avoir les bleus/to have the blues, contre la montre/against the watch). 3.L'emprunt grammatical : L’emprunt syntaxique consiste en la transposition, dans la langue emprunteuse, d’éléments d’une structure syntaxique étrangère. On peut, par exemple, reproduire une structure propre à l’anglais, mais avec des mots français. Par exemple : Sous l’influence de la préposition anglaise'' under'', généralement traduite par sous, on emploie parfois les expressions sous certaines circonstances, être sous enquête et être sous l’impression. - La construction un court trois semaines, au lieu de trois courtes semaines, correspond à une structure anglaise, tout comme les premières quinze minutes, au lieu de ''les quinze premières minutes''. 4. L'emprunt phonétique Les emprunts phonétiques Accompagnent le plus souvent les emprunts lexicaux. Les sons empruntés d'une langue étrangère peuvent se réaliser dans L1 de deux façons : - sans changement de traits : Exp. Ang. / fr. "chopping", "meeting"../ Fr. / Arabe: /narvaza/, /pipa/, … - avec la modification des traits : le son étranger se reproduit sous la forme la plus proche qui existe dans L1. Exp. Fr. "le calife", "le harem", "le sultan", "la casbah", "le Maghreb" … Ar. /al fista/, /tablia/, /kamijiu/… II- le Processus d’adaptation des emprunts Les emprunts employés par la communauté linguistique constituent des adaptations. C’est-à-dire que les vocables de la langue source subissent des changements lors de leur adaptation dans la langue réceptrice : Lorsqu’un emprunt lexical contient des éléments non tolérés dans la langue cible, ces éléments sont modifiés en fonction des contraintes phonologiques de la langue emprunteuse Les processus d’adaptation subis par les emprunts de l’ADM et l’amazigh au Français est en nombre de cinq : 1.Adaptation phonologique En passant d’une langue à une autre, les mots sont susceptibles d’être adaptés phonétiquement, En effet, les systèmes phonologiques des différentes langues ne coïncident que très rarement. Par exemple le mot arabe qahwaʰ, ne se prononce pas ainsi en français, langue qui ne connaît ni le [q] ni le [h] Parmi les traitements phonétiques les plus courants nous signalerons : -la syncope: une syllabe à l’intérieur du mot n’est pas prononcée (ex. travaux publics : traboblik ; bicyclette : bisklit). -l’aphérèse: qui consiste à éliminer la première syllabe (ex. électricité :trisinti ; autobus : tobis). - La dénasalisation:  /an/ peut se retrouver sous la forme /a + n/ dans šanṭi (chantier) et /a/ dans bǝrtma (appartement) ;  /on/ peut se retrouver sous la forme /u + n/ dans bušun (bouchon) et/ou/dans kamiyu (camion) ;  /in/ peut se retrouver sous la forme /a + n/ dans farmasyan (pharmacien) et /a/ dans jǝrḍa (jardin). Adaptation grammaticale: en passant d’une langue à l’autre, un mot étranger n’est plus morphologiquement analysable adaptation sémantique les mots peuvent changer de sens, le sens dans la langue receveuse sera plus restreint que le sens dans la langue donneuse exemple le cas de truchement qui, initialement, signifiait bien « traducteur intermédiaire servant d’interprète entre deux personnes », sens qu’a bien le mot arabe à l’origine, soit ْ جُمَان تُر turǧumān. En évoluant en français, le terme en est venu, actuellement, à désigner principalement un intermédiaire, rarement humain, dans l’expression par le truchement de. 1- Le changement syllabique 2- L’emphase 3- La gémination 4- La dénasalisation 5- Le dé-voisement. uploads/s3/ au-cours-des-siecles.pdf

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