Barbey d'Aurevilly, Jules Amédée. Les oeuvres et les hommes , Sensations d'art.
Barbey d'Aurevilly, Jules Amédée. Les oeuvres et les hommes , Sensations d'art. 1886. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter reutilisation@bnf.fr. XIX"' SIECLE LES ŒUVRES ET LES HOMMES ŒUVRES DE J. BARBEY D'AUREVILLY Î?ÇOTE 'DES ÉDITEURS-* Nous avons fait paraître récemment, dans ce jhême format in-octavo, Les Critiques ou les Juges pigés, pour continuer la première série de Les Œuvres et les Hommes, dont les cinq premiers volumes avaient été publiés ancien- nement sous les titres suivants Les Philosophes,Les Hisio- riens, Les Poètes, LesRomanciers, Les Bas-Bleus. L'édition originale de chacun de ces cinq volumes étant aujourd'hui entièrement épuisée, nous en préparons une nouvelle dans le format in-octavo édition revue et aug- mentée par l'auteur. Chaque volume sera vendu séparément. Le volume que nous offrons au public sous le titre de Sensationsd'Art, est donc le septième de la première série de Les Œuvreset les Hommes, dont le huitième et dernier volume aura pour titre Sensations d'Histoire. Bn préparation LES PHILOSOPHES ET LES ECRIVAINS RELIGIEUX NOUVELLE ÉDITION Dechaquevolumeilseratirécommedecelui desSensations d'Art 20 exemplairesnumérotés sur hollande deVanGelderZonen. Prix 15 fr. 15 exemplairesnumérotés sur japon impérial. Prix 40 fr. Tousdroits de traductionet de reproduction expi'essément réservés. |^S ŒUVRES ET LES HOMMES PAR BARBEY D'AUREVILLY SENSATIONS D'ART ,=_ BIBLIOTHÈQUE DES DEUX-MONDES L. FRINZINE ET Cie, ÉDITEURS 1 RUE BONAPARTE, I XIX"' SIÈCLE 1 Y PARIS 1886 rw A MjN TRÈS CHER AMI ARMAND ROYER zA votre tour, mon cher Armand C'est à votesque je veux dédier ce nouveau volume des Œuvres et des Hommes. Spécialement destiné à l'Art, celui-ci, et moins littéraire que les autres, il va naturellement et sympathiquement vers vous, grand Artiste, qui aimeç votre Art, que vous possède^ cependant, commeon aime la femmequ'on ne possèdepas, et qui, de toutes, hélas! est peut-être la plus aimée des femmes qu'on aime, Vous, Armand, vous êtes une de ces âmes trop rares, ou la possession enfonce profondément l'amour! L'amour de l'Art, cheçles artistes quej'ai connus, je n'en ai jamais vu de comparableau vôtre. Je n'en ai jamais vu de plus complet et de plus pur, de plus immanent et de plus tyranmquement beau. Vous qui avec autour de vous tant d'êtres et de choses à aimer père, mère, femme, enfant, tous ces sentiments qui sont les ciels de la vie d'ici-bas, vous les avec enveloppés du ciel de VArt, qui ajoute son bleu divin à leur açur, et c'est ainsi que, grâce à vous, et à vous seul! j'ai pucomprendre que; si la théorie de l'Art pour l'Art est fausse, dit moins le bonheur absolu donné par l'Art n'est pas le rêve de l'Impossible Et voilà pourquoi, mon cher ami, je vous offre ces Sensations d'Art, parmi lesquellesvous alle^ trouver un sentiment qui ne vous étonnera-pas un inoubliable sentiment pour un homme que nous avons aimé tous les deux. Ici, où il avait forcément sa place, vous alleç rencontrer le grand T^eménj/i,qui fut, je ne veux pas dire votre maître, mais l'enchanteur qui, un jour, fit PWb'ACK descendre et passer, sur les boucles adolescentes de vos cheveux de chérubin, le veut de cet archet magique que j'ai souvent retrouvé sur le voire, pendant que je vous écoutais. En art, vous le savc^, je ne crois pas plus aux maîtres qu'aux écoles. Le seul maître pour un grand artiste, c'est toujours l'âme qu'il a jamais rien de plus Vous avec, mon cher ami, trop de talent pour n'être que le reflet esclave quou appelle un imitateur. Vous êtes vous, et, à ce vous-là, je ne mettrai pas d'épilhèle. Ceux qui vous enten- dront l'y mettront. Mais, quoi qu'elle soit, vous seréç vous, comme Remétiji est T{cménvi. Vous souvenez-vous, mon cher Armand, de nos premières causeries, dont il fut Vintérêt et le lien, clans cette poélique ville de Valognes où les circonstances, moins bêtes ce jour-la qu'à l'ordinaire, nous avaient poussés l'un vers l'autre, comme si elles avaient su ce qu'elles faisaient ? "Dans ces causeries et dans ce temps, qui n'est pas déjà si lointain, j'appelais votre violon uniio/oit de velours. C'était bien cela, mais voici mieux Sous votre archet transformateur, vous avec fini par sp [ritualiser le velours, et votre violon est devenu un violon d'âme. il vous plaît, maintenant, vous tene^ l'Infini sous votre menton, entre quatre planches de bois sonore. Eh bien! c'est à l'âme de ce violon, qui est la vôtre, mon cher ami, et qui verse au cœur de ceux qui vous entendent le bonheur de votre bonheur partagé, que je dédie surtout ce livre, qui est une amitié bien plus qu'un hommage. Et cependant, c'est un hommage aussi, de la part d'un rêveur charmî, qui, pour un air de ce violon, joué par vous, la nuit, par exemple, dans le mystère du clair de lutte et dans l'étendue mélancolique d<i quelque lande de soit pays, donnerait toute sa littérature. J. Barbey d'Aurevilly. 1 PROUDHON (1 I On a publié, avec une espèce de piété aveugle, les œuvres posthumes de celui qui était encore il y a si peu de temps M.Proudhon, mais je ne sais pas si cette pu- blication ajoutera beaucoup à la renommée du célèbre philosophe. Ses amis, eux, n'en ont pas douté, et ils se sont mis courageusement à lire, corriger, agencer, faire tenir sur ses trois pieds boiteux l'œuvre que Proudhon vient de laisser inachevée. Ils se sont attelés avec faste à cette besogne d'outre-tombe. Ah 1 les amis Il n'en faut que quatre dans toute cérémonie funèbre, pour tenir les coins du drap d'un cercueil, mais on en a trouvé facilement six et, s'il l'avait fallu, on en eût trouvé davantage, -pour tenirles 1. OEuvresposthumes do Proudhon Du Principe de l'Arl et de sa destinationsociale. LES S ŒUVRES ET LES HOMMES S coins du drap de ceito publication qui pourrait bien, si j'en juge parle livre que je viens de lire, n'être qu'un en- terrement. et un enterrement dans la fosse commune! Chose triste, n'est-ce pas ? mais, après tout, méritée par cet égalitaire absolu qui, dans le monde de rêves cons- truits par sa pensée, no veut pas même de grands hom- mes, de supérieurs par le génie L'esprit de Proudhon aurait, à sa manière, le même sort que le cadavre de Lamennais. Telle, pour tous ceux qui aiment Proudhon, doit être l'anxiété aujourd'hui. Quant à moi, j'aurais désiré qu'on la leur eût épargnée. Pour mon compte particulier, je n'ai jamais eu de parti bien violemment pris contre ce malheureux ennemi de Dieu (de Dieu qui, par paren- thèse, en a tant d'autres, qu'il peut bien avoir encore celui-là !), contre ce gros bonhomme, plus comique que tragique au fond, dont les passions épouvantées de 1848 firent un og're et un croquemitaine, mais qui n'a rien croqué du tout de la société qu'il semblait vouloir avaler tout entière, et qui est mort pauvre, avec une originalité de stoïcisme que j'honore; car nous désappre- nons tous les jours de plus en plus à mourir noblement de faim. Et pourquoi donc ne rendrais-je pas cette uploads/s3/ barbey-sensations-d-x27-art.pdf
Documents similaires
-
15
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jan 08, 2023
- Catégorie Creative Arts / Ar...
- Langue French
- Taille du fichier 27.1190MB