Esquisse d’un artiste numérisé ou La Mutation de la mission d’artiste aujourd’h

Esquisse d’un artiste numérisé ou La Mutation de la mission d’artiste aujourd’hui Travail d’Etude Personnel Pierre Renaud 19/01/2020 Encadré par Hugues Seress Pour l’obtention du DE 1 Le Pôle Aliénor n’entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans ce travail. Celles-ci devront être considérées comme propres à leur auteur. 2 Sommaire Remerciements ....................................................................................................................................... 3 Introduction ............................................................................................................................................. 4 Chapitre I – L’Autoproduction en réponse à un bouleversement du secteur culturel ........................... 5 A – Nouvelle économie et consommation de la musique................................................................... 5 1. Déclin de l’industrie du disque ................................................................................................ 5 2. Essor d’internet ....................................................................................................................... 6 B – De nouveaux outils au service de l’autoproduction ...................................................................... 7 1. Les réseaux sociaux, source de développement des artistes .................................................. 7 2. Home-Studios .......................................................................................................................... 8 Chapitre II – Le DIY, un réseau de partage des ressources ................................................................... 10 A – Internet, l’Open Space de la co-production du savoir ................................................................ 10 1. Formation/Entraide (Forums, YouTube, Facebook) .............................................................. 10 2. Réseau Pirate ......................................................................................................................... 12 B – Une communauté de passionnés à passionnés .......................................................................... 13 1. Une pratique participative à l’échelle du groupe .................................................................. 13 2. Un terrain d’expérimentation et d’innovation ...................................................................... 14 Chapitre III – Le DIY, une source apprentissage et d’expression .......................................................... 15 A – L’Education populaire au cœur de l’autoproduction .................................................................. 15 1. Autodidaxie guidée ................................................................................................................ 15 2. Un contexte social de développement, une démarche politique ......................................... 16 3. Développement des labels indépendants ............................................................................. 17 B – Une source d’apprentissage accessible pour tous ...................................................................... 17 1. Rapport à l’institution de ces pratiques ................................................................................ 17 2. Vertus et développement de la curiosité jusqu’au savoir ..................................................... 19 C – L’expression de sa propre identité artistique, la cohérence du « court-circuit » de l’autoproduction ................................................................................................................................ 19 Conclusion ............................................................................................................................................. 21 Bibliographie.......................................................................................................................................... 22 Ouvrages généraux ............................................................................................................................ 22 Ouvrages spécialisés .......................................................................................................................... 22 Revues et articles .............................................................................................................................. 22 Sources Internet ................................................................................................................................ 22 Résumé .................................................................................................................................................. 24 Glossaire ................................................................................................................................................ 25 3 Remerciements Je remercie Hugues Seress pour son soutien et son investissement dans cet écrit, d’avoir su me porter dans le choix de mon sujet et m’offrir la possibilité de défendre une réflexion qui me tient particulièrement à cœur. Je remercie également particulièrement toute l’équipe de Pierres & Fils (P&F©) et Volfoni sans qui ce travail n’aurait été que supposition et hypothèses et qui me permettent de m’inscrire directement au cœur même de ce travail et d’alimenter mon désir d’apprentissage et de développement de l’autoproduction. Enfin je remercie avec beaucoup d’affection tous mes proches qui ont su me soutenir et me guider dans l’écriture de ce document. 4 Introduction La musique comme toute forme d’art subit sans cesse de nombreuses mutations souvent parallèles à celles de la société. Ce travail met en évidence une de ces transformations de notre époque moderne, à l’heure et à l’ère du numérique. Souhaitant nourrir et développer ma réflexion sur ma place d’artiste aujourd’hui, ce document s’inscrit dans un parcours et un constat personnel et professionnel que je sois musicien et/ou pédagogue. Baptisé sur la scène actuelle depuis le plus jeune âge, il m’est très vite apparu qu’un artiste, musicien ici, se doit de développer ou mobiliser de nombreuses compétences annexes et extra-musicales pour se faire une place dans cette immense offre du monde musical. Le musicien développe de nos jours une personnalité à multiples casquettes où le jeu instrumental se relève parfois mineur en proportions au développement de nouvelles compétences indispensables à l’existence d’un projet. De par mon intérêt à l’écho dans mon propre vécu et de mon engagement profond dans cette actuelle transformation de notre rôle de musicien, ce travail va ainsi être orienté au regard de ma propre expérience et s’inspirer des musiques actuellesa ainsi que du home studiob que je pratique particulièrement. Dans cette réflexion et expérimentation personnelle j’ai souhaité me questionner sur la mesure dans laquelle l’autoproduction offre une réponse à la mutation de la vie d’artiste. Pour ouvrir cette recherche, je présenterai tout d’abord un constat quant au bouleversement du secteur culturel, au re-fondement de l’industrie musicale et aux conséquences de ces mutations sur le musicien d’aujourd’hui. Nous aborderons ensuite en quoi l’autoproductionc est une réponse à ces nouveaux besoins. Dans un second temps, je mettrai en évidence l’aspect communautaired et pédagogiquee qui relève de ce mouvement DIY et du développement des différents réseaux de partage et d’échange omniprésent dans cette démarche de co-productionf. Enfin, je parlerai du terreau d’apprentissage et de formation que l’avènement du Do-It-Yourself (DIY)g représente, de son profond engagement politique et social dans une approche d’éducation populaireh. Ensuite, j’évoquerai la démarche d’engagement et d’expression de soi qui s’exprime à travers cette autoproduction. 5 Chapitre I – L’Autoproduction en réponse à un bouleversement du secteur culturel Il est aujourd’hui évident que le rôle d’artiste musicien est apparu transformé depuis des siècles de par la fonction même de la musique à travers les différentes sociétés. La consommation de celle-ci, ne cesse d’évoluer et se transforme continuellement en lien avec l’évolution de la société elle-même. Cependant, ces dernières décennies ont connu une mutation importante, que l’on caractérise même de crise de l’industrie du disque. Depuis que l’innovation s’est imposée à notre monde, de nombreux secteurs tels que la mode, la cuisine, le cinéma, les jeux vidéo etc. se sont vus contraints à prendre un virage et se retrouvent confrontés à développer une capacité à régulièrement innover. De cette manière, la musique a tout au long de son histoire réécrit ses pratiques et modes de production. L’industrie en ce domaine s’est réellement développée à partir de l’apparition de l’enregistrement et de sa reproduction. On voit aujourd’hui, en regardant les personnes qui la composent, la produisent et la consomment, qu’une transition a été entamée. A – Nouvelle économie et consommation de la musique 1. Déclin de l’industrie du disque Il y a presque 20 ans aujourd’hui, la musique a été une des premières industries touchées par l’arrivée des nouvelles technologies, particulièrement le numérique. Le développement et la démocratisation du numérique ont poussé le marché de la production culturelle à revoir leur système de fonctionnement à la fois du côté des maisons de disques, fabricants de supports, distributeurs, mais également de celui des amateurs de musique et artistes. Ces technologies ont ainsi remis en question la place de chaque acteur dans ce fonctionnement aujourd’hui ancestral mais également l’apparition de nouveaux acteurs capable de proposer les services manquants et nécessaires dans cette transition autour de la demande et donc de l’offre. L’économie du marché de la musique enregistrée est passée 1298 à 335 millions d’euros entre 2002 et 20181. Les ventes dématérialisées (numériques) quant à elles sont parallèlement en hausse sans pour autant être susceptibles de combler ce manque. Désormais, la consommation et distribution de la musique sont essentiellement dématérialisées. Les ventes de CDi 2 se sont effondrées au profit de plateforme de streamingj tel que Spotify, Deezer et YouTube qui voit leur offre et leur nombre d’abonnés croitre de jour en jour. Il ne s’agit pas de clamer la mort du disque, la Fnac existe toujours évidemment3 et ces dernières années, une marche arrière s’observe déjà autour de la culture de l’objet. C’est ainsi que l’on observe une nouvelle consommation de ces produits, un goût de renouveau pour le vinyle mais également dans cette consommation plus locale et réfléchie de ces dernières années, l’achat de ces produits en limitant les intermédiaires : directement à l’artiste. Même si le chiffre d’affaires physique des maisons de disques décline (-15%), cette baisse « ne reflète pas l’appétence réelle des consommateurs pour le support » avance le syndicat de la musique. Ce 1 Chiffres obtenus d’après une étude de la SNEP (Syndicat National de l’Edition Phonographique). Le rapport pour 2019 n’étant pas encore diffusé. 2 Compact Discs 3 Peu de groupes non labélisés y trouvent une place de par les réminiscences de ce fonctionnement issu des grandes maisons de disques. 6 dernier observe en effet que le marché de la vente en magasin, ne cède que 7%. « Cela s’explique par l’évolution progressive des pratiques commerciales et la mise en place du système de dépôt vente dans certaines enseignes » écrit le Snep. Le Snep explique ce « dynamisme » par la popularité croissante des nouveaux usages et l’adaptation de l’industrie musicale « aux attentes des consommateurs ». Ces consommateurs sont désormais 46% à utiliser un service de streaming audio : 5,5 millions sont aujourd’hui clients d’un abonnement audio payant. La démocratisation d’Internet et du numérique a ouvert « l’âge de l’accès » (Rifkin, 2001). 2. Essor d’internet « L’oligopole des grandes maisons de disques » (Tellier, Ruiz, Pénin, 2019) ayant tenté en vain de combattre le partage non autorisé de fichiers musicaux4 se sont finalement orientées vers ces nouvelles formes de distribution. Il est d’ailleurs important de mettre en évidence que le téléchargement illégal (peer to peerk) a également su exister par le manque d’offre face à cette évolution de la consommation. La position de ces professionnels du marché culturel semble aujourd’hui toujours fragile et contestée. Cependant, nous manquons encore de recul face aux nouveaux géants des affaires musicales. Le téléchargement/piratage est à mes yeux à uploads/s3/ pr-esquisse-d-x27-un-artiste-numerise.pdf

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