1 Un Généreux-Océan Lotfy el-Tanbouli 13 / 2 / 1919 – 11 / 5 / 1982 Un Généreux

1 Un Généreux-Océan Lotfy el-Tanbouli 13 / 2 / 1919 – 11 / 5 / 1982 Un Généreux-Océan Lotfy el-Tanbouli 13 / 2 / 1919 – 11 / 5 / 1982 2 Par Zeinab Abdelaziz Un Généreux-Océan Lotfy el-Tanbouli 13 / 2 / 1919 – 11 / 5 / 1982 3 Lotfy el-Tanbouli... un nom qui fit écho avec estime et admiration, en 1947, dans la presse française et locale, comme il se perpétua plus tard, le long des années soixante et soixante-dix, dans le domaine de la peinture et de l’Egyptologie. Le retentissement de ses impulsions créatrices, artistiques ou scientifiques, affluent jusqu’à nos jours, comme partie intégrante des impulsions de l’histoire de l’Egypte, de sa tradition artistique et scientifique des temps modernes. En 1947, Lotfy el-Tanbouli participa au XXXIe Salon de la Société artistique des P.T.T., qui eut lieu à Paris en mai-juin 1947. Il était le seul artiste égyptien qui prit part à cette exposition, et c’était une des premières fois que l’Egypte prenait part à une exposition internationale. Ce Salon de 1947 avait une importance particulière : c’était la première fois que l’exposition prenait une envergure internationale depuis la formation de cette Société artistique en 1902. Quinze pays y prirent part, dont les États-Unis d’Amérique, la Grande-Bretagne, la Chine, la Finlande, l’Italie et la Pologne. Quatre-vingt-sept peintres représentèrent les pays participants, outre cent vingt-sept peintres qui représentèrent toutes les régions de la France. Le Salon fut inauguré le 24 mai 1947, et comprenait sept-cent tableaux, exécutés dans toutes les tendances artistiques et plastiques. Lotfy el-Tanbouli y prit part avec douze tableaux, exposés sous les numéros suivis de 511 à 522. Ces tableaux constituaient la plus grande collection permise à un seul peintre, car le nombre des tableaux choisis relatifs à un seul peintre variait, en moyenne, de un à deux tableaux. Peu nombreux sont ceux qui eurent la permission d’exposer de cinq à six tableaux, et deux seulement il leur fut permis d’exposer dix : une artiste- peintre française, et un américain. Sans aucun doute, le fait d’avoir choisi douze tableaux des œuvres de Lotfy el-Tanbouli représente une estime en soi, et pour son art et pour son grand pays : l’Egypte, flambeau de la civilisation... Lotfy obtint la classe honorable parmi les exposants étrangers. Distinction qu’il accepta avec son silence habituel, sans faire du bruit. Tel était son comportement, face à tous les événements. La collection avec laquelle Lotfy el-Tanbouli participa se composait des tableaux suivants : Garçonnet (dessin) ; Madiha, (jeune fille, pastel) ; Mouled el-Nabi ; Café oriental ; les pêcheurs ; Celui qui vient ; Arbres ; Saad (étude) ; In mémoriam ; Coin de village ; Mosquée Abou Mandour à Rosette ; Beauté en création (peintures) Le critique d’art Maurice Delfieu, qui fut le premier à présenter cette exposition, écrit : « M. el-Tanbouli (Egypte) nous offre un envoi d’une richesse et d’une variété déconcertantes. Toutes ses toiles seraient à citer, tant pour leur qualité et les intelligentes recherches qu’elles contiennent que pour la profondeur de la pensée incluse. Dans cette abondante symphonie où vibrent les sonorités les plus inattendues, rien n’est oublié, tout ce qui est humain trouve son expression et l’accent juste et vrai qui va droit au cœur. M. el-Tanbouli est un très bel artiste. » 4 Quant à la revue « Artistica » du 31 mai 1947, elle publia sous le titre de « La peinture à Paris » : « Parmi les exposants, l’Egyptien Lotfy el-Tanbouli est certainement un tempérament. Des peintures d’Egypte, des paysages du bord du Nil, des groupes – pêcheurs, débardeurs - quelques compositions révèlent qu’il sent la peinture et, chose remarquable, nulle trace d’influence, à proprement parler. » Le critique d’art du journal « Dernières Nouvelles de Strasbourg », du 11 juin 1947, écrit sous le titre « Le Salon de la Société artistique des P.T.T. » : « Nous nous devons de signaler tout particulièrement la présence du peintre M. el-Tanbouli Mohammed Abdel-Latif, de la direction locale des Postes d’Alexandrie, qui était venu lui-même d’Alexandrie apporter ses œuvres. M. el-Tanbouli est un peintre d’idéal qui traduit avec un talent très personnel ses scènes orientales (Nos 511 à 522) Le journal « Le Pays », du 23 mai 1947, écrit sous le titre « Les facteurs et les téléphonistes sont parfois des artistes » : « Les Parisiens s’arrêteront longtemps devant les tableaux de Lotfy el-Tanbouli, et rattacheront maintes toiles de cette exposition, aux meilleures traditions du classicisme, telle la fête musulmane. » Et parmi ce qui parut dans la presse locale, ce qu’a écrit le critique d’art de la revue « Le Studio », sous le titre « Quand un pinceau d’Alexandrie se meut... » : « J’ai connu Lotfy el-Tanbouli depuis plus de six ans, soit au temps où il se dégageait des formes traditionnelles, s’élançant vers un but qui le caractérise des autres peintres, car il ne suit aucune école déterminée. Il ne présente pas seulement ses peintures d’une optique personnelle, mais il s’efface dans ce qu’il peint, afin de faire parler ses tableaux par les effets variés de la nature qu’il essaye de présenter, en surmontant tous les obstacles matériels, pour parvenir à l’essence même de ce qu’il peint. » En fait, Lotfy el-Tanbouli est connu par sa persistance continue à ne pas dévier du style réaliste en peinture, afin de pouvoir exprimer la réalité vécue, simplement et clairement. Une simplicité qui révèle la transparence de sa vision et la pureté de son esprit. Une clarté qui essaye toujours d’arriver à l’essence. Depuis ce temps, son nom n’a cessé d’être signalé, soit dans le domaine artistique, à travers des expositions personnelles ou en prenant part dans les expositions collectives. Dès les primes débuts de sa carrière artistique, jusqu’au dernier moment vécu dans ce domaine, il n’a point changé son attitude vis à vis de l’art ou de la conception humaine de l’art et de son message... Là on peut dire qu’il était un de ces quelques rares artistes qui ne furent point attirés par le jeu de l’art moderne ou par ses absurdités. 5 6 Lotfy el-Tanbouli et l’Egyptologie : Dans le domaine de l’Egyptologie, dans cet autre côté dans lequel il fit preuve de mérite et de compétence, Lotfy el-Tanbouli figurait parmi les éminentes personnalités de l’Egyptologie, et parmi ces éléments constituants qui laissèrent une empreinte foncièrement positive, constructive, dans ce domaine depuis sa nomination, en 1955, jusqu’à sa retraite anticipée pour se consacrer à la peinture. Parmi les plus importants accomplissements qu’il réalisa en tant qu’égyptologue, il était un des principaux pivots, sinon le principal pivot grâce auquel fut élevé le Centre de Documentation sur l’Ancienne Egypte (C.E.D.A.E.) en 1955. C’est lui qui formula la planification complète du système scientifique que le Centre et ses départements variés devaient suivre dans tous les domaines de l’enregistrement, tels la photographie, la photogrammétrie, la description archéologique intégrale, le relevé géométrique, les moulages de plâtre simple ou coloré, les fiches de l’enregistrement scientifique, etc. Il était le premier égyptien qui assuma la charge intégrale de l’enregistrement scientifique des monuments sur place, car cette charge était restreinte aux coopérants étrangers. Comme il était le premier égyptien à présider le département de la publication dans le C.E.D.A.E., car ce domaine aussi était restreint aux coopérants étrangers. El-Tanbouli présida la plupart des missions de l’enregistrement des monuments nubiens, occupa le poste d’égyptologue résident durant le démantèlement et la reconstruction des deux Temples d’Abou Simbel, commença le projet de démantèlement et du transport des Temples de Philae après en avoir fait la planification scientifique nécessaire. C’était l’un des derniers grands travaux qu’il réalisa, avant de quitter le domaine de l’égyptologie, pour se consacrer à la peinture. A part le fait d’avoir mis au point la participation de l’Egypte dans les principales expositions égyptologiques à l’étranger, tel le Festival de l’Art Nègre, à Dakar, le Festival de l’Art africain, à Lagos, l’exposition de Ramsès II, à Paris, l’exposition des Rois et Reines de l’Ancienne Egypte, au Japon, Lotfy prit part avec ses travaux de recherches scientifiques dans de nombreux Congrès ou Colloques, en Egypte ou à l’étranger. Il a de nombreuses publications éditées dans le Centre, que ce soit dans la collection des grandes publications intégrales ou dans la collection des publications scientifiques des temples de la Nubie, et la collection des plaquettes culturelles. Et pour la première fois aussi, en tant qu’égyptien, c’est lui qui fit la maquette de la grande publication intégrale du Petit Temple d’Abou Simbel, publiée avec la participation de l’Unesco. Plusieurs de ses ouvrages demeurent encore inédits au Centre ou sont en voie de publication. En vérité, cette présentation succincte de l’œuvre de Lotfy el-Tanbouli, l’artiste et l’égyptologue, est loin de couvrir tous les côtés innovateurs de ce bel homme, tranquille et toujours souriant, bien que les circonstances chantèrent à l’unisson pour ajouter plus d’expériences et de tribulations qui enrichirent sa vie généreusement palpitante. 7 8 Naissance de Lotfy el-Tanbouli et sa formation : Lotfy el-Tanbouli ou Muhammad Abdel-Latif el-Tanbouli, tel uploads/s3/ un-genereux-ocean-lotfy-eltanbouli.pdf

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