SUJET 1 LA METHODE DE LEONARD DE VINCI • Pascal Brioist, Léonard de Vinci, ingé
SUJET 1 LA METHODE DE LEONARD DE VINCI • Pascal Brioist, Léonard de Vinci, ingénieur et savant, Paris, SCEREN-CNDP, coll. « TDC », 2008. • Daniel Arasse, Léonard de Vinci : le rythme du monde, Paris, Hazan, 1997. • Dominique Le Nen, Léonard de Vinci, un anatomiste visionnaire, Paris, L’Harmattan, paris, 2010. • Rafael Mandressi, Le regard de l’anatomiste. Dissections et inventions du corps en Occident, Paris, Seuil, 2003. • Magali, Vène, Ecorchés, l’exploration du corps, Paris, A. Michel, BNF, 2001. Autoportrait de Léonard de Vinci réalisé entre 1512 et 1515, 33 × 21,6 cm, bibliothèque royale de Turin. • Introduction - Accroche : « génie »polyvalent de Léonard de Vinci, à replacer ds contexte d’effervescence artistique, technique et scientifique de l’Italie du Quattrocento. - Auteur : bio de Léonard de Vinci (1452-1519) qui insiste sur formation originale, variété centres d’intérêt et existence itinérante à recherche de mécènes. - Nature : extraits carnets : 1er doc prép. à traité de peinture publié après sa mort, 2e et 3e doc extraits Codex Windsor : papiers épars réunis après mort - Dates/contexte : 1er doc. fin des années 1480, 2e date de 1510-1511, qd Léonard de Vinci séjourne à Milan et pratique des dissections dans des hôpitaux. Le 3e doc. date de 1515-1516, qd Léonard séjourne à Rome et se voit interdire par le pape la pratique des dissections. • Idée, analyse des documents 1) Les qualités et les savoirs multiples qu’on doit attendre d’un peintre qui veut attendre la connaissance parfaite de son sujet, notamment lorsqu’il représente le corps humain. 2) La soif de connaissances de Léonard de Vinci et son intérêt particulier pour l’homme. 3) L’intérêt pour l’anatomie humaine, et en particulier le fonctionnement de certains organes ou processus physiologiques : ex reproduction, avec ici représentation du fœtus in utero. • Problématique En quoi ces documents sont-ils révélateurs de la méthode de Léonard de Vinci et de l’émergence d’un nouvel esprit scientifique à la Renaissance ? • Plan I. UNE SOIF IMMENSE DE SAVOIR ET… A. Une curiosité multiforme pour maîtriser le monde • Léonard de Vinci fait preuve d’une immense curiosité : Tx 1 : « Pour en acquérir une connaissance juste et complète » ; « amour des recherches » ; Tx 2 : « recherches passionnantes », « Tout, pour moi, était sujet d’étude ». « ce que j’ai cherché toute ma vie, c’est à comprendre » = révélateur de cette curiosité nouvelle des hommes de la Renaissance : sous l’influence de l’Humanisme et de la redécouverte de l’apport antique, volonté de renouveler les savoirs, de ne pas se contenter du savoir transmis par les universités et l’Eglise. Cf Pic de la Mirandole : pas de barrière posée par Dieu à l’esprit humain : volonté de savoir, soif de connaissances vues comme le propre de l’homme. • Comprendre et « dompter » le monde : tx 2 : « une volonté de puissance. J’ai voulu dompter le monde. » Etend sa curiosité à l’univers entier : veut comprendre les lois générales de la nature, pour pouvoir agir (pas passivité ou résignation face aux mystères de la Création, optimisme). Intérêt pour le macrocosme (l’univers), car permet aussi d’accéder au microcosme, en vertu d’étroites correspondances qui lient infiniment grand et infiniment petit, entre l’univers et l’homme. B. Un intérêt pour l’homme • S’intéresser au corps humain en tant que peintre : Tx 1 : « passionnément connaître et comprendre la nature humaine, savoir ce qu’il y avait à l’intérieur de nos corps. » Intérêt initial artistique. Redécouverte du nu antique à Renaissance conduit artistes à étudier le corps humain. Recherches de Léonard commencent ds le cadre d’un projet de traité sur la peinture. Volonté de Léonard d’être fidèle à la nature : observe des sculptures, des squelettes et dissèque car bien représenter apparence extérieure nécessite de comprendre fonctionnement interne. • S’intéresser au corps humain en tant qu’ingénieur : doc. 3 Mais sa curiosité ne s’arrête pas là ; il va plus loin et cherche à comprendre le rôle et la fonction des organes. Produit un catalogue en images de l’ensemble des mécanismes de la machine humaine, associés à une fonction particulière : ex reproduction dans doc. 3 Le corps humain comme une machine, lié à sa curiosité d’ingénieur : volonté d’extraire un modèle de mécanique humaine : cf schémas à côté de dessins plus finis + autres feuillets du codex • S’intéresser au corps humain pour comprendre le « mystère de la nature humaine » et l’harmonie de l’univers : - Tx 2 : « j’ai cherché toute ma vie, c’est à comprendre le mystère de la nature humaine » Corps de l’homme, manière d’accéder à des lois plus générales. Importance des analogies : idée que l’univers est un organisme vivant dt les propriétés générales se reflètent dans chacune de ses plus petites parties. Concept du « corps de la Terre ». - Doc 3 : Le système reproducteur humain est l’un des premiers et dernier sujets d’anatomie que Léonard de Vinci choisit d’étudier : même intérêt ému pour les ineffables mystères de la vie. II. … UNE METHODE NOUVELLE A. Savoir dessiner • Peintre doit maîtriser nb de savoirs et compétences pour atteindre connaissance parfaite. Si certaines qualités morales sont nécessaires (tx 1 : patient, consciencieux, pas craindre nausée), la qualité 1ère est la maîtrise du dessin : « Le don graphique nécessaire pour l’interprétation figurée. Et si tu sais dessiner » • La puissance de l’image face au discours. Dessin permet d’atteindre, de capter la réalité de la nature, le vrai et l’universel, Supériorité de la figuration visuelle sur la description textuelle, de l’œil sur l’oreille. Aspect pédagogique : dessin meilleur moyen de transmettre les connaissances (cf rôle du dessin technique en tant qu’ingénieur). • Dessin plus scientifique qu’artistique Dessins des carnets n’affichent pas d’ambition picturale : pas de mise en scène artistique, pas d’effets pathétiques : penche du côté de la science et de la connaissance que de l’art ici. => Doc. 3 : planche fœtus : le dessin s’avère le complément indispensable de la dissection. Dessins tracés à la plume et au lavis brun, pierre noire ou traits à la craie rouge. Dessins sont parfois schématiques, servent de préalable à d’autres dessins plus aboutis, avec grand soin des détails. Méthode de représentation en gros plans, en coupe transversale. Aime aussi dessiner plusieurs vues de l'objet ss différents angles (cas dessins fœtus). Accorde moins d’importance au texte et à la nomenclature qu’au dessin. B. Une fusion des savoirs au service de la connaissance • Un savoir théorique qui valorise les mathématiques : Tx 1 : « peut-être te manquera-t-il la connaissance de la perspective ; et si tu l’as, le sens des exposés mathématiques » Léonard pas véritable mathématicien, ms convaincu de l’importance des maths ds la pratique artistique (comme ds celle d’ingénieur). N’a pas eu accès à l’université, ms n’est pas ignorant pour autant de la tradition savante (traductions de textes anciens et rencontre de savants co Luca Pacioli). Il s’est surtout intéressé à la géométrie : instrument dans la création artistique ou scientifique, notamment dans le domaine de la perspective. • Des connaissances utiles dans le domaine de la « physique » : - Intérêt pour le domaine de l’optique et de la lumière : Tx 2 : « La lumière, par exemple, pour le peintre que j’étais, que de recherches passionnantes ! » A la fin des années 1480 s’intéresse à l’optique et aux tvx de l’arabe Alhazen, de l’anglais John Peckham et du polonais Witelo pour formuler théorie de la lumière. - Intérêt pour la question des forces, de la gravité : Tx 1 « la méthode pour calculer les forces et l’énergie musculaire ». Ms ces compétences paraissent moins essentielles à un peintre qu’à un sculpteur, un architecte ou à un ingénieur. C. Expérimenter et observer : les dissections • Valoriser l’observation directe et l’expérience pratique Par form°, a conscience de l’union nécessaire entre savoir théorique et activité pratique. Elémt le + impt de sa méthode : observation, étude de la nature, qui tranche avec tradition savante centrée sur savoirs livresques. Bon ingénieur co excelt peintre doivent saisir lois régissant processus naturel : inventer ne signifie rien d’autre que savoir reproduire. • Une pratique répétée de la dissection Pratique éprouvante dont il faut être capable : tx 1 : « tu peux en être éloigné par la nausée … cadavres découpés, écorchés et horribles ». Une pratique régulière au cours de sa carrière : Au XVe, pas facile pour un simple artiste d’obtenir un cadavre à disséquer. Au début de sa carrière, Léonard s’intéresse donc plutôt aux cadavres d’animaux, puis à la fin des années 1480, dissèque des corps humains (en vue traité). Durant les années 1500, sa réputation grandissante lui permet de disséquer des cadavres ds hôpitaux et écoles de médecine : 1500 et 1506 à Florence ; Milan et Pavie entre 1510 et 1511 ; enfin Rome, entre 1513 et 1516 = en tt au moins 30 cadavres À uploads/s3/582586df874dc0-diapo-l2-leonard-de-vinci-anatomie.pdf
Documents similaires
-
31
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jui 21, 2022
- Catégorie Creative Arts / Ar...
- Langue French
- Taille du fichier 1.1657MB