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Alain Garcia DICTIONNAIRE SAVANT DE L'ÉDUCATION Notions clefs pour les concours

Alain Garcia DICTIONNAIRE SAVANT DE L'ÉDUCATION Notions clefs pour les concours Illustration de la couverture : Institut Peabody Baltimore, Georges Peabody Bücherei, Pixabay https://www.socio-education.com/ Septembre 2019 Index Absentéisme Accountability Achievement Acquis Activité Adolescence Âge du capitaine Analphabétisme Apprenant Apprentissages formels, informels, non formels Ascription Au todidaxie Autonomie Autorité Bachotage Behaviorisme Bifurcation Bildung Bullying Capacité Capital culturel Care Carte scolaire Chahut Charisme Citoyenneté Classe inversée Climat scolaire Code Soleil Coéducation Cognition Communauté éducative Compétence Complexe du homard Comportementalisme Connaissance Conseil d'administration Conseil d'école Conseil des maîtres Constance macabre Contrat didactique Crédentialisme Culture Culture générale Curriculum Curriculum caché Dates clefs Décrochage scolaire Démocratisation scolaire Déscolarisation Devoirs Didactique Discipline Discrimination positive Dispute District et secteur Docimologie Don (intellectuel) Double jeu Échec scolaire Écolage École École élémentaire École maternelle École primaire Éducation Éducation formelle, informelle, non formelle Éducation nationale Éducation populaire Éducation prioritaire Effet de contexte Effet Pygmalion Effet Topaze Empan Enseignant Enseignement individuel Enseignement mutuel Enseignement simultané EPLE Équipe éducative Équipe pédagogique Erreur État Étude Évaluation Évaluation certificative Évaluation diagnostique Évaluation formative Évaluation sommative Éventuel Faute Formation continue Formation initiale Forme scolaire Game Grammar school Handicap (socioculturel) Harcèlement Héritiers Humanisme Hypothético-déductif Illettrisme Inclusion Inégalités scolaires Inné Innumérisme Institution Instruction publique Intégration Interdisciplinarité Intériorisation de l'échec Jeunesse Juku Laïcité Leçon de choses Lettre d'obédience Littératie Loi de Posthumus Marché scolaire Massification scolaire Médiation Méthode hypothético-déductive Mignotage Mixité Niveau scolaire Numératie Obscurantisme Orbilianisme Organisation Paideia Paradoxe éducatif Pastoral care Pédagogie P édagogie active Pédagogie de l'apprentissage Pédagogie individuelle Pédagogie inversée Pédagogie invisible Pédagogie mutuelle Pédagogie par projet Pédagogie simultanée Pédagogue Pédoplégie Persévérance scolaire PISA Play Pluridisciplinarité Précepteur Prophétie autoréalisatrice Puérocentrisme Punition scolaire QCM Q.I. Rapport Coleman Rapport Plowden Ratio studiorum Réflexivité REP Reproduction Sale boulot Sanction disciplinaire Savoir Scolaire / trop scolaire Secondary modern school Secteur Ségrégation Sérendipité Socialisation Socle commun Système éducatif Tâche Test de Q.I. Transdisciplinarité Transposition didactique Triangle pédagogique Université impériale Valeur ajoutée Vie scolaire Violence scolaire Vocation ZEP ABSENTÉISME (voir Décrochage scolaire ; Déscolarisation) : « L’absentéisme scolaire n’est pas un problème nouveau. Déjà, au cours des dernières années du XIXe siècle, on s’inquiétait du nombre d’enfants qui désertaient l’école ou qui la fréquentaient de façon épisodique. » (G. Brucy, « "Désertion scolaire " et absentéisme dans l'école de Jules Ferry », CRES n° 2, 2003, p. 145) « L’absentéisme, non seulement ne provoque pas chez les [lycéens] un sentiment de transgression mais, au contraire, peut apparaître comme répondant à une exigence de rationalité : on perd notre temps, je réviserai mieux à la maison, il n’y a pas de raison de supporter un prof nul ou déplaisant... » (R. Ballion, Le lycée, une cité à construire, Paris, Hachette, 1993, p. 106-107) Notons que le terme absentéisme est parfois utilisé de façon abusive, dans les collèges et lycées. En théorie, l’absentéisme est en effet un phénomène particulier (pour les élèves dont les défauts d’assiduité sont fréquents et/ou ciblés). Tel n’est pas le cas de banals « taux d’absence » (que l’usage courant nomme encore, à tort, « taux d’absentéisme »). ACCOUNTABILITY : « le terme d’accountability n’a pas d’équivalent en français : il traduit l’obligation qu’ont de rendre compte, aussi bien dans le cadre hiérarchique que vis-à-vis des usagers, clients et partenaires de l’institution, les responsables et, plus généralement, les membres de cette institution (NDT) » (P. Broadfoot, « Un nouveau mode de régulation dans un système décentralisé : l’État évaluateur », RFP n° 130, 2000, p. 55). « L’accountability est une notion, complexe et polysémique, qui est utilisée de longue date en matière d’éducation dans un contexte anglo-saxon. C’est une notion […] qui ne se résume pas au seul impératif de "reddition de comptes" ou d’imputabilité […] Elle implique […] au minimum une collecte systématique d’information sur les résultats du système, une visée de changement et d’amélioration du système à partir de ses résultats ». (Ch. Maroy, dir., L’école à l’épreuve de la performance , Bruxelles, De Boeck, 2013, p. 15-16) La notion évoquée est en effet polysémique, et utilisée dans plusieurs domaines (dont celui de l’ethnométhodologie, qui est un courant de la sociologie). Dans le champ scolaire, l’accountability exprime plutôt l’idée de « rendre compte », mais aussi celle d’évaluer, de rendre responsables et de sanctionner (positivement ou négativement) les établissements scolaires. Sans être ignorée en France, la logique de l’accountability ne s’exprime par ce terme dans les textes ministériels, ni dans le langage des acteurs de terrain. ACHIEVEMENT ( vs Ascription ; voir Acquis ) : « Il fallait faire son deuil du mythe de l’ "École libératrice", garant du triomphe de l’achievement sur l’ascription, de ce qu’on a conquis sur ce qu’on a reçu, des œuvres sur la naissance, du mérite et du don sur l’hérédité et le népotisme, pour apercevoir la situation scolaire dans la vérité de ses usages sociaux, c’est-à-dire comme un des fondements de la domination et de la légitimation de la domination ». (P. Bourdieu, La noblesse d’État , Paris, Minuit, 1989, p. 13-14). « Dans la famille, les enfants savent qu’ils sont appréciés parce qu’ils y sont nés, parce qu’ils ont tout simplement le statut d’enfant : de garçon ou de fille, d’héritiers de leurs parents. À l’école les enfants apprennent normalement que c’est ce qu’ils font qui importe plus ("achievement") que ce qu’ils sont. On les récompense non pas pour leurs dons, ou qualités innées ("ascription"), mais pour ce qu’ils font, qu’ils soient filles ou garçons, pauvres ou riches, doués ou ignorants ». (G. Vincent, dir., L’éducation prisonnière de la forme scolaire ? , Lyon, PUL, 1994, p. 163) « L’avènement de la méritocratie scolaire a entièrement changé la donne. Le statut social est plus conquis qu’hérité. L’achievement l’emporte sur l’ascription. La mobilité sociale intergénérationnelle, bien que très inférieure à ce qu’on la souhaiterait, existe et elle a été fortement stimulée par le rôle joué par l’école ». (Ch. Baudelot, F. Leclercq, Les effets de l’éducation , ENS, rapport 15.01.2004, p. 133-134) ACQUIS ( vs Inné) : ACTIVITÉ : « une distinction, classique en ergonomie, entre tâche et activité : – la tâche se situe du côté de la prescription, de "ce qui est à faire" du point de vue, pour l’enseignant, des programmes, des instructions officielles qui opérationnalisent la demande sociale vis-à-vis de l’école ; – l’activité concerne ce qui se fait réellement dans les contingences concrètes de la classe. […] Il existe un écart entre tâche et activité, écart qui correspond à l’espace d’autonomie pédagogique de l’enseignant, à sa latitude pour traduire et interpréter les prescriptions (en amont de la classe) et la situation hic et nunc ». (Th. Piot in J.-F. Marcel, Th. Piot, Dans la classe, hors la classe , Lyon, INRP, 2005, p. 23-24) La distinction proposée s’inscrit d’abord dans le champ de la recherche. Au sein des établissements scolaires, le langage quotidien néglige, en effet, la distinction entre tâche et activité. Mais les enseignants n’ignorent pas, en pratique, l’écart entre leurs prévisions et prescriptions, d’une part, et les réalisations effectives des élèves, d’autre part. ADOLESCENCE (voir Jeunesse) : « L’adolescence c’est une dynamique psychique qui se développe après le plus fort de l’emprise de la physiologie pubertaire sur le corps. L’acmé pubertaire étant marquée par les premières règles pour les filles, entre 12 et 14 ans, et la première éjaculation pour les garçons, environ à 15 ans. […] la puberté ce n’est pas l’adolescence, mais par contre il faut que la puberté soit très avancée pour que l’adolescence se déclenche. […] Le deuxième processus qui accomplit l’adolescence est l’entrée dans le monde social (au-delà de 15 ans pour la fille et 17 ans pour le garçon), marquée essentiellement par la plus ou moins grande exacerbation des idéaux et par les interactions sociétales (surtout au niveau des interdits de chaque société) et leur potentiel conflictogène avec les références familiales ». (P. Alécian, « Les frontières de l’adolescent », Les Cahiers de Rhizome #59, mars 2016, p. 14-15) Écrit par le philosophe et psychologue américain G. Stanley Hall, l’ouvrage Adolescence (1904, 2 vol.) offre une première reconnaissance à cette notion. Elle s’est aujourd’hui banalisée et, dans le cadre scolaire, une partie des collégiens et l’ensemble des lycéens sont couramment désignés comme adolescents (les « jeunes collégiens » étant davantage reconnus comme préadolescents, et les étudiants comme jeunes). S’est également banalisée la formule « complexe du homard », par laquelle Françoise Dolto (1908-1988) a pointé la vulnérabilité des adolescents, fragilisés par la perte de la « carapace » de l’enfance et ne disposant pas encore d’une « carapace » adulte. ÂGE DU CAPITAINE : « Rappelons seulement pour mémoire la fameuse expérience sur l’âge du capitaine : en 1979 une équipe de l’IREM de Grenoble propose à des élèves de CE2-CM2 le problème suivant : "Sur un bateau il y a 26 moutons et 10 chèvres. Quel est l’âge du capitaine ?" Sur 97 élèves, 76 calculent l’âge du capitaine ». (A. Marchive, La pédagogie à l’épreuve de la didactique , Rennes, PUR, 2008, p. 126, nbdp) « Yves Chevallard a bien montré que les réponses au problème uploads/s3/dictionnaire-savant-de-leducation-2019.pdf