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AUX M AINS ,DES ~j:?, 'ROGRÈS ou PROFITS? RECHERCH DOMINIQUE PRÉDALI AliAS · te ... _ .. _-; O M MERCE? La Santé aux mains des Prédateurs Les éditions ALiAS e t c. .. se déclinent en quatre collections dont les symboles e, t, c ... constituent la signalétique : © ALiAS etc ... 2001 La collection «éthique & enquêtes » La collection « tendances & témoignages » La collection « croquis & camets » La collection « l'air du temps » Le site des éditions ALiAS e t c ... : <aliasetc.com> ISBN: 2-84726-002-1 Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite ou trans mise sous aucune forme ou par quelque m oyen électronique ou mécanique que cc soit, par photocopie, enregistr ement ou par quelque forme d'entreposage d'information ou de système de recouvrement, sans la permission écrite de l'éditeur. D ominique Prédali La Santé aux mains des Prédateurs ALiAS etc ... 99 bis, avenue du Général Leclerc 75014 PARIS 6 À paraître dans la collection « éthique & enquêtes» aux éditions ALiAS etc ... LOPA Silencieuse, de Nor eena Hertz La Biopiraterie, de Vandana Shiva Collection dirigée par Dominique Prédali D m 'IINIQUE PREDAU 7 Table des matières Les prédateurs page 9 Le Lobbying des labos page 33 La globalisation du business de la maladie page 67 Chronique d'une pauvreté calculée page 91 OPA sur l'OMS page 111 L'apartheid de la santé page 149 Notes page 168 Annexes page 179 Bibliographie page 183 Adresses page 186 Glossaire page 189 LI SAl\'Œ AUX MAINS DES PRÉDAITURS 9 Les prédateurs « Il ne m'a pas fallu plus de deux jours de recherches sur les "Big Pharma" pour découvrir la frénésie avec laquelle elles recrutaient des cobayes bon marché "volontaires" dans le tiers-monde. Leur rôle est, souvent à leur insu, de tester des médicaments interdits de test aux Etats-Unis. Médicaments qu'ils n'auront jamais les moyens de s'offrir. » John Le Carré (The Guardian 12/02/01). « ... les biens désormais recherchés dans les pays du tiers-monde seront les organes de leurs habitants ainsi que le matériel génétique des plantes que leurs populations ont protégé et sélectionné par leur travail et leur savoir-faire au cours des siècles. A l'ordre du jour des relations Nord-Sud : bio-esclavage et biopiraterie. » Chastonay, Froidevaux et Papart (Le Monde diplomatique 03/99 ). 1 0 Dm.!!NlQuE PRÉDAU Les « Big Pharma » Dans la jungle pharmaceutique, les prédateurs répondent aux doux noms de Pfizer, GlaxoSmitnKline, Merck, Aventis, AstraZeneca, Bristol-Myers Squibb. Certains de ces masto- dontes pèsent plus lourd que le produit national brut (PNB) de grand nombre de pays du tiers- m onde. Les cinq plus gros, connus sous le nom « Big Five» pèsent deux fois plus lourd que le PNB de toute l'Afrique subsaharienne. Ces monstres n'obéissent à personne, sauf à leurs actionnaires insatiables qui réclament des taux de rentabilité de 20 %, 30 %, voire 40 % . Pour les obtenir et se maintenir sur le marché mondial, les laboratoires doivent lancer sur le marché des pays industria- lisés deux ou trois molécules susceptibles de dépasser 1 milliard de dollars de ventes (Le Monde, 10 oct. 2000). La recherche du profit et de la compétitivité nécessaires pour pouvoir offrir aux action- naires les taux qu'ils demandent favorise certaines pratiques tombant sous le coup de la loi: entente sur les prix, formation de cartels et expérimentations hasardeuses dans le tiers-monde ou sur des populations marginalisées et précaires - toxicomanes, réfugiés, etc. (Le Matin, Genève, 27 mai 2000). Quid de la D éclaration d'Helsinki ? La globalisation de l'expérimentation des médicaments a créé un système dominé par la recherche du profit dans lequel les organismes de contrôles multiples ne peuvent plus voir la totalité de l'image ni inspecter les expériences de manière efficace. Ce qui se traduit par des condi- tions déplorables pour les malheureux cobayes humains et des risques accrus pour les utilisateurs une fois l'agrément accordé. Les économies réalisées sont énormes : au début des années 90, la durée moyenne des études cliniques pour développer un nouveau médicament aux États-Unis était de dix ans. Et le délai d'approbation réglementaire est de vingt mois. Entre 1993 et 1998, LA SANrt AUX MAINS D ES PREDATEURS Il il passe à dix mois et la durée des essais moyenne est de cinquante-quatre mois. Une enquête explosive du Washington Post publiée fin 2000 fait scandale. Elle dévoile la manière dont les transnationales pharmaceutiques font les expérimentations pour tester leurs m édicaments sur les êtres humains: au Nigeria, en Thaïlande, en Amérique latine, en Europe de l'Est et en Suisse. Les pratiques dénuées de déontologie, les sommes versées aux médecins, les tests faussés ainsi que le profit démesuré que les enquêteurs révèlent, choquent l'opinion. À tel point que le gouvernement américain est forcé de faire une enquête. Il va même jusqu'à créer un comité national au ministère de la Santé pour contrôler toutes les recherches faites à l'étranger et financées ou cofinancées par l'argent du contribuable. Le directeur de ce nouveau bureau, E. Greg Koshi, annonce que cet « Office of International Activities » traitera des problèmes tels que ceux soulevés par l'enquête du W ashington Post, « The Body Hunters» ' Cependant, il ne peut contrôler que les recherches financées ou cofinancées par le gouvernement des USA. Théo- riquement, ce bureau devrait être redondant: il existe officiellement une législation internationale destinée à protéger les sujets humains. La Déclaration d' Helsinki adoptée par la 18' Assemblée médicale mondiale en juin 1964 en Finlande, qui reprend la Déclaration de Genève, est parfaite- m ent claire : « La santé de mOn patient doit être ma première considération. » Le Code d'Éthique Médicale International déclare: « Seul l'intér êt du patient doit ê tre pris en compte par le m édecin qui pr atique un acte m édical qui risque d'affaiblir l'état physique et mental du patient ... Le but de la r echerche biomédicale impliquant des sujets humains est d'améliorer les procédures en matière de diagnostic, de prophylaxie et de thérapeutique. » Les chasseurs de corps À Lampang, dans une petite ville du Nord de la Thaïlande, un militaire américain, le lieutenant-colonel Merlin R obb, fait une étude d'observation passive : « un moyen plus efficace et opérationnel» sur la transmission du virus du Sida des futures mamans séropositives à leurs bébés. Pourtant une étude précédente en 1 994 en France et aux États-Unis sur des femmes enceintes porteuses du virus du Sida démontre que l'AZY diminue de trois-quarts les risques d'infection pour le bébé. Au cours de l'entretien avec le jul}' du National Institue of Health (NHI) auquel il demande une bourse d'étude, Robb déclare qu'il n'envisage pas d'utiliser l'AZY car de toute façon « ce/a ne priverait p as les femmes et leurs enfants car ils auraient eu beaucoup de m al à s'en pr ocurer en Thaïlande». Le jul)' approuve cette démarche et accorde un million de dollars à Rob. Grâce à ce moyen d'observation plus efficace, vingt-deux enfants naissent ainsi séropositifs. Dans deux maternités de Bangkok, des futures mamans séropositives s'inscrivent pour participer à un test américain visant à réduire la transmission de la maman à l'enfant. Les cher- cheurs divisent les femmes en deux groupes dont l'un reçoit de l'AZY et l'autre, un placebo. Chez les femmes qui prennent de l'AZY, les trois-quarts des bébés ne sont pas contaminés. Chez les autres femmes, 80% des bébés naissent séropositifs. Ce qui n'empêche· pas les chercheurs de continuer à donner du placebo pour faire des comparaisons beaucoup plus rapides et donc d'accélérer la recherche. Un article de Brian Deer dans le Sunday TImes Magazine du 3 octobre 1999 intitulé « The V axgen Experiment », accuse le Dr Donald Francis et son équipe de chercheurs de prati- quer des expériences non éthiques dans le cadre de la recherche d'un vaccin contre le Sida en Thaïlande. Star du milieu médical, Donald Francis est le premier à alerter les banques du sang LA SANfÉ A UX \lAINS Dr oS PRÉDATEURS 1 3 am éricaines en affirmant qu'un virus est responsable de l'épidémie. Il participe à la campagne d'éradication de la variole en Inde et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) l'envoie au Soudan pour étudier la première épidémie d'Ebola. nans l'histoire du Sida de Randy Shilts, And The Band Played On, Francis est très présent. Dans le film éponyme avec Richard Gere et Anjelica Huston, son rôle est tenu par Matthew Modine. A l'hôpital de Taksin, il fait faire des tests placebos en double aveugle. Il forme deux groupes de 2 500 volontaires séronégatifs. Le premier groupe de 1 250 participants reçoit une série de sept vaccins au rythme de un tous les six mois. Lautre groupe reçoit un placebo. Le National Institute of Health (NIH), l'Agence américaine des aliments et des m édi- caments, la Food and Drug Administration (FDA), la Banque Mondiale et les agences des Nations Unies soutiennent l'expérimentation avec le gouvernement américain. En mai 1997, Bill Clinton déclare: « Si le xxr uploads/s3/dominique-predali-la-sante-aux-mains-des-predateurs-big-pharma-lobby-laboratoires-medicaments-oms-maffia-pharmaceutique.pdf
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- Publié le Mai 11, 2022
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