QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION. 37, RUE LARBI BEN M’HIDI, ALGER - N° 6862 VEN

QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION. 37, RUE LARBI BEN M’HIDI, ALGER - N° 6862 VENDREDI 6 - SAMEDI 7 MARS 2015 - ALGÉRIE 20 DA - FRANCE 1,30 € - GB 1£ 20 - ISSN 1111- 4290 LIBERTE LE DROIT DE SAVOIR, LE DEVOIR D’INFORMER L’armée à la rescousse des équipes de l’hydraulique P .6 POUR RÉPARER LA CONDUITE DU BARRAGE TICHY-HAFT (BÉJAÏA) Vers la fin de la grève dans les lycées P .6 UN ACCORD EN VOIE DE FINALISATION ENTRE Mme BENGHEBRIT ET LES RESPONSABLES DU CNAPEST ADOPTION JEUDI DU TEXTE DE LOI CONTRE LES VIOLENCES CONJUGALES Protection de la femme: une avancée, mais… Les pharmaciens d’officine menacent de ne plus commercialiser le générique P .7 FACE À CE QU’ILS CONSIDÈRENT ÊTRE UNE OPÉRATION RÉPRESSIVE DE LA DCP Enfin un héros de la réalité ! P .13 "LES PORTES DU SOLEIL – ALGÉRIE POUR TOUJOURS", DE JEAN-MARC MINÉO Retour gagnant des Canaris en terre kabyle P .17 APRÈS SIX MOIS DE SUSPENSION DE STADE ET D’EXIL FORCÉ APRÈS LA MORT D’EBOSSÉ Fekir dit oui à l’Algérie puis demande un autre temps de réflexion P .15 IL A DONNÉ HIER SA RÉPONSE À LA FAF L’AVOCATE NADIA AÏT ZAÏ S’EXPRIME SUR LES DERNIÈRES MESURES “Il y a un goût d’inachevé dans toutes ces réformes” LE MINISTRE DU TRAVAIL, DE L’EMPLOI ET DE LA SÉCURITÉ SOCIALE À L’OCCASION DU 8 MARS “La législation interdit toute forme de discrimination” LA MANIFESTATION AURA LIEU AUJOURD’HUI À ORAN Des femmes défileront en haïk APS D O S S I E R P .2/3/4 Archives Zitari/Liberté 15 AL AL AL A GÉRIE 20 DA FRA Vendredi 6 - Samedi 7 mars 2015 2 LIBERTE Dossier Q uelque 200 femmes défi- leront en haïk, aujour- d’hui, à partir de la pla- ce Magenta au centre-ville d’Oran, pour promouvoir et ré- habiliter cette tenue vestimentai- re, en voie de disparition. À ce titre, Tessia Farah, initiatri- ce de cette action, coïncidant avec la célébration de la Journée internationale de la femme, a in- diqué à l’APS que cette action symbolique ambitionne de mettre à l’honneur cet habit tra- ditionnel algérien pour lui re- donner sa valeur véritable et le faire découvrir aux générations futures. “Une telle initiative se veut un hommage au haïk qui conférait une certaine élégance et une allure particulière à celles qui le portaient”, a ajouté la même initiatrice. “À la veille de la Jour- née mondiale de la femme, nous voulons redonner à cette tenue, considérée symbole de la fémini- té et de la pudeur, sa vraie valeur et tenter de protéger ce patrimoi- ne culturel algérien contre l’ou- bli.” Le haïk, cette longue pièce d'étoffe blanche, de laine ou de soie ou d’un mélange des deux, est porté par la femme à l'exté- rieur de son foyer. Outre sa fonction purement ves- timentaire, le haïk a été, durant la colonisation, un moyen de ré- sistance et de lutte contre le processus de déculturation et de désintégration des fonde- ments de la société algérienne. Prisé par les femmes, le haïk qui est resté la tenue vestimentaire féminine par excellence, a connu son apogée dans les années 1970/80, avant que des tenues étrangères n’ayant aucune rela- tion avec la société et la culture algériennes ne fassent leur appa- rition et soient adoptées par les femmes. LA MANIFESTATION AURA LIEU AUJOURD’HUI À ORAN Des femmes défileront en haïk Liberté : L’Algérie, comme chaque année, com- mémore la Journée internationale de la femme. Que vous inspire cette journée du 8 Mars ? Nadia Aït Zaï : C’est la commémoration des luttes des femmes, puisque historiquement, c’est lourd de sens et de combats pour l’accès des droits aux femmes. Je pen- se qu’il faut qu’on reste toujours dans cet esprit-là, en rap- pelant ce qui a été fait et ce qui reste à faire… Notre combat porte sur ce qui reste à faire, pour concré- tiser l’égalité entre hommes et femmes. Quel est votre constat sur la condition fémini- ne dans le pays ? Le premier constat, c’est que nous n’allons pas vite. Malgré les avancées enregistrées depuis 2005, sur le plan politique, avec la loi sur la représentativi- té des femmes, la révision du code de la famille et, aujourd’hui, avec le projet de loi modifiant le code pénal, il y a un goût d’inachevé dans toutes ces ré- formes louables, pour que l’on atteigne notre plei- ne citoyenneté. Le code de la famille reste encore le texte qui ren- ferme les inégalités, qui nous empêchent d’être des citoyennes à part entière, puisqu’on ne peut pas témoigner, puisqu’on n’hérite pas à égalité, etc. Ce code doit être revu, recorrigé et reconstruit dans la perspective de reconstruction des rapports égalitaires entre femmes et hommes. Il faut par- ticulièrement réviser la disposition qui déchoit la mère de la garde de son enfant, lorsqu’elle se re- marie, attribuer l’autorité parentale conjointement aux deux époux, supprimer la tutelle matrimonia- le pour les femmes majeures (tuteur) et accepter le témoignage individuel de la femme, pour lui permettre d’être une citoyenne à part entière, aus- si bien dans la sphère privée que dans la sphère publique. Qu’en est-il de la révision du code pénal ? La révision du code pénal, en février 2014, a certes incriminé la discrimination qui empêche la jouis- sance et l’exercice dans des conditions d’égalité des droits de l’Homme et des libertés fonda- mentales, dans les domaines politique, écono- mique, social, culturel. Mais, on a omis délibéré- ment ou involontairement de mentionner l’exer- cice et la jouissance des droits civils… Je rappelle que les droits civils sont les droits personnels et les droits dans la sphère familiale des hommes et des femmes. Le fait d’avoir omis ces droits civils consacre l’inégalité entre les femmes et les hommes, qui est véhiculée par le code de la famil- le. L’omission de l’exercice de nos droits civils, dans la définition de la discrimination, qui constitue au- jourd’hui une infraction, selon l’article 295 bis 1 du code pénal, est une sorte d’exclusion dans l’exer- cice de ces droits. C’est une discrimination ! L’exercice de nos droits civils doit donc être réin- troduit dans la disposition 195 bis 1 du code pénal… Mme Aït Zaï, le mouvement associatif et en par- ticulier le Ciddef ont initié des plaidoyers pour la promotion des droits politiques de la femme algérienne et pour la protéger contre les différentes formes de violence. La réponse de l’État est-elle, selon vous, à la hauteur de vos attentes ? Je pense que oui… Notre rôle, en tant que société civile, est d’interpeller les pouvoirs publics sur ce qui ne va pas ou qui reste à faire, en construisant des plaidoyers qui les amènent à toucher du doigt les inégalités et à en donner les réponses lé- gales et réglementaires. Nous l’avons fait pour le politique et il y a eu une réponse favorable. Pour ce qui est de la violence, le projet de loi révisant le code pénal qui incrimine la violence conjuga- le vient d’être adopté ce jeudi. Il reste le plaidoyer, entamé depuis 2010, pour l’égalité dans les suc- cessions ou l’égalité en héritage. Il y a une bien- veillance dans l’écoute, mais il y a dans le même temps une réticence à aborder cette question. Pour- tant, selon de nombreux foukahas (docteurs de la loi religieuse, ndlr), il est possible de mettre de côté le verset du Coran qui fonde l’inégalité. Il y a en effet des principes pouvant être utilisés dans la démarche intellectuelle de raisonne- ment, pour rétablir l’égalité dans l’héritage entre hommes et femmes. Ce sont trois principes en is- lam : la maslaha ou l’utilité publique, la dharou- ra ou la nécessité, et les maquassid ou les finali- tés de la loi. Par ailleurs, cette idée d’égalité dans les successions doit faire son cheminement natu- rel, mais dans l’urgence. Pourquoi ? Aujourd’hui, vu les douleurs et les problèmes qui surgissent lors des liquidations de succession, des modifications peuvent être apportées rapide- ment, sans que celles-ci ne bousculent les croyances. Elles concernent l’introduction de la technique du retour, le radd, lorsqu’il n’y a que des filles comme héritières. En l’absence d’un frère, la part qui revient dans ce cas au aceb doit leur re- venir. D’ailleurs, ce procédé existe en Tunisie. Dans l’urgence, il faut également rétablir une in- égalité introduite par l’interprétation d’une dis- position du code de la famille, qui exclut les pe- tits-enfants de la fille prédécédée de la part qui lui revient de l’héritage de son père. Et, qu’en est-il de la réponse de l’État concernant la protection de l’enfant ? La réponse est positive, puisqu’il y a maintenant un code de la protection de l’enfance, qui a été dé- posé au Parlement en 2014 et qui va être adopté bientôt. Sauf que ce texte concerne plus la protec- tion des enfants délinquants et néglige les autres catégories d’enfants, qui ont aussi des problèmes qu’il faut prendre en charge… Je pense notamment aux enfants kafala, les problèmes de filiation et les enfants uploads/S4/ 6-6862-4899be5d-pdf.pdf

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  • Publié le Aoû 20, 2021
  • Catégorie Law / Droit
  • Langue French
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