Abdelkader Zoukh rattrapé par les exclus de haï Erramli P .6 EN MARGE DE LA 20e
Abdelkader Zoukh rattrapé par les exclus de haï Erramli P .6 EN MARGE DE LA 20e OPÉRATION DE RELOGEMENT À ALGER Supplément Économie LE CRÉDIT À LA CONSOMMATION EST OPÉRATIONNEL Inaccessible pour les petites bourses P .9 à 14 PRÉPARATION DE LA SÉANCE DE VOTE DU PROJET DE RÉVISION DE LA CONSTITUTION APS QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION. 37 , RUE LARBI BEN M’HIDI, ALGER - N° 7147 JEUDI 4 FÉVRIER 2016 - ALGÉRIE 20 DA - FRANCE 1,30 € - GB 1£ 20 - ISSN 1111- 4290 LIBERTE LE DROIT DE SAVOIR, LE DEVOIR D’INFORMER Démantè- lement d’un groupe de 15 individus à Tébessa P .4 LUTTE ANTITERRORISTE 1 290 déclarations de soupçon par les banques en 2015P .6 CELLULE DE TRAITEMENT DU RENSEIGNEMENT FINANCIER Entre cafouillage et faux-semblants Les nouvelles dispositions publiées au “Journal officiel” P .6 SOCIÉTÉS À RESPONSABILITÉ LIMITÉE P .3 Rial : “Il faut vite renouer avec le succès !”P .19 LA JSK VEUT REBONDIR FACE AU CR BELOUIZDAD “Une wilaya historique qui n’a pas profité de son statut” P .4 SAÏD ABADOU À BÉJAÏA Liberté Magha Yahia/Archives Liberté Ryad Kramdi/Liberté L’Algérie de demain ou l’indispensable changement institutionnel P .2 DES MILITANTS DES CAUSES PROGRESSISTES, DE L’AMAZIGHITÉ ET DES DROITS DE L’HOMME SIGNENT UNE DÉCLARATION COMMUNE Jeudi 4 février 2016 2 LIBERTE L’actualité en question DES MILITANTS DES CAUSES PROGRESSISTES, DE L’AMAZIGHITÉ ET DES DROITS DE L’HOMME SIGNENT UNE DÉCLARATION COMMUNE L’Algérie de demain ou l’indispensable changement institutionnel L’ impasse dans laquelle agoni- se le pays et l’acuité avec la- quelle elle est ressentie par les citoyennes et citoyens, en- gendrent des inquiétudes, des tensions et des préoccupa- tions dans tous les segments de la société. Ces inquiétudes doivent être entendues parce qu’elles sont légitimes et qu’elles traduisent la faillite d’un système politique né du détourne- ment de la volonté populaire dès le premier jour de l’indépendance. Dans un environnement politique, social, économique, culturel contraignant et délétè- re, des partis, des associations ou des person- nalités dévoués alertent et activent pour pré- venir une chute qui, si elle venait à se produi- re, provoquerait une déflagration nationale en- traînant la déstabilisation de toute la région nord-africaine. Ces engagements qui ont per- mis d’assurer notre survie collective ne suffi- sent plus pour conjurer les périls imminents qui guettent la nation. Les dangers qui s’amon- cellent nous interpellent en tant que citoyens et militants pour en appeler à l’éveil des consciences et la mobilisation de chacun en vue d’identifier, sans complaisance, les causes premières de la crise et définir les perspectives qui libèrent la parole des luttes de clans ayant de tout temps pris en otage le débat public. Un délitement institutionnel généralisé Fondamentalement, la crise algérienne a une origine unique : un système illégitime et violent ; elle a ses conséquences : une régres- sion morale et politique qui risque d’entraîner la dislocation chaotique de la collectivité nationale. C’est dans ce contexte de délitement institu- tionnel généralisé que le pouvoir a relancé l’idée de la révision constitutionnelle annoncée de- puis 2011. Cette reprise est avancée, aujour- d’hui encore, comme une innovation et une pa- nacée aux problèmes majeurs que vit le pays. Ce sera la sixième Constitution qui nous sera imposée en un demi-siècle. Chaque chef d’État a eu la ou les siennes. Si ces Constitu- tions jetables n’ont pas assuré la justice et ga- ranti la stabilité et la prospérité au pays, c’est parce que ces textes, au lieu de servir de cadre à la naissance d’une Algérie singulière, plurielle, solidaire et démocratique, ont été conçus comme autant d’instruments de do- mestication des consciences inspirés de régimes oligarchiques qui ont servi de modèle à des di- rigeants obsédés par le pouvoir et obnubilés par des tutelles extérieures qui nient notre mémoi- re. Aucune Constitution n’a été sourcée à notre histoire et élaborée en fonction de la physio- nomie sociologique et culturelle du pays. Do- cuments idéologiques, les Constitutions algé- riennes ont été des artifices politiciens dictés par les rapports de force claniques qui ont dé- figuré la nation et asservi la société. Marqué par l’improvisation tactique et des formulations sommaires, le modèle 2016 n’échappe pas à la règle. Les approximations conceptuelles, les in- cohérences d’analyse et les confusions symbo- liques ont heurté de larges pans de l’opinion publique et n’ont pas manqué d’engendrer de sévères et légitimes interpellations des experts. Il reste que parmi les nombreuses distor- sions qui aliènent la conscience nationale, cel- le qui occulte la question identitaire a généré les plus grands dommages dans l’Algérie in- dépendante. Ce déni a faussé les modalités de la représentation nationale, bloqué l’émergen- ce d’une nation promise à servir de pédagogie démocratique dans la décolonisation et privé notre pays de sa mission de leadership géos- tratégique auquel le destinaient son histoire et ses luttes. L’architecture constitutionnelle n’est viable, crédible et légitime que si elle fait écho au réel. Tamazight : une question consubstantielle de tout projet démocratique Cette nouvelle Constitution, a, encore une fois, fait de l’officialisation de la langue amazighe une opération de diversion. Au lieu d’affirmer la parité des langues arabe et amazigh pour clo- re un schisme qui dure depuis les origines du mouvement national, le texte affiche une hié- rarchie aberrante qui maintient l’amazigh dans une dimension de stigmate linguistique soumis aux aléas du moindre amendement constitutionnel, dès lors qu’il est évacué des constantes nationales. L’avancée symbolique de l’annonce se trouve ainsi de fait vidée de tout sens. La problématique amazighe n’est pas seule- ment une affaire de langue ; elle est au centre de tout contrat politique qui doit régir et struc- turer l’État et la société démocratiques de de- main et déterminer la configuration de la ré- gion nord-africaine dans une mondialisation qui a condamné les systèmes autocratiques post-coloniaux. La question amazighe est consubstantielle de tout projet démocratique national. C’est parce que cette demande a été ignorée, diabolisée, instrumentalisée et réprimée dans le mouvement national et le système en pla- ce que l’Algérie officielle vit à l’écart et, trop souvent, contre l’Algérie réelle. Territoire emblématique des espoirs et drames algériens, la Kabylie vit une situation qui illustre tragiquement les aberrations d’une ge- nèse nationale conçue dans la violence et soumise à l’arbitraire. Plus de cinquante ans après l’indépendance, cette région ne doit, pour l’essentiel, sa survie culturelle et économique que par le recours à ses instances et ses valeurs propres. Le marasme qui y prévaut est une concentration des dégâts nationaux consécu- tifs à une gestion népotique et antidémocra- tique. Réparer l’injustice commise en Kabylie, c’est ouvrir les portes de l’espérance algérien- ne. Les replâtrages ont montré leurs limites et nul ne doit plus se voiler la face. La crise est, aujourd’hui, multidimensionnelle et les débats tendancieux visant à la réduire à des considé- rations économiques et sociales sont illu- soires. Le système militaro-policier ne peut être réformé ni de l’intérieur ni par un ravalement de façade. Le salut réside dans un changement institutionnel profond, audacieux et inédit. Cette démarche passe par le respect absolu de la souveraineté populaire et la refondation de l’État en adéquation avec nos spécificités ré- gionales. De larges pouvoirs doivent être ac- cordés aux régions tant sur les plans politique, linguistique, culturel qu’économique. Les autonomies régionales pour consolider l’unité Repenser la nation et son État est une priori- té vitale. Il faut, à l’image de la majorité des pays développés, construire l’Algérie en ensembles fonctionnant à l’échelle des besoins des hommes et non au gré des desiderata des di- rigeants. Les régions naturelles les plus homo- gènes qui ont porté la guerre de libération doi- vent être revisitées en tant qu’entités devant fé- conder un nouveau destin. Contrairement à ce qui se susurre dans le sérail, les autonomies ré- gionales permettront de consolider une uni- té nationale avec un État moderne, progressis- te et juste, où tous les citoyens seront égaux en droits et en devoirs. Ce chemin de vérité est étroit. Il reste encore possible. Ce sursaut appelle, cependant, courage, dé- vouement, vigilance et lucidité. En effet, le pouvoir, qui n’a plus les moyens de s’acheter la paix sociale, risque d’être, aujour- d’hui encore, tenté d’opter pour la fuite en avant et la provocation : projeter le marasme social dans la rue ou lancer une autre opéra- tion sanglante contre la Kabylie sont des sce- narii possibles. Le défi qui attend les Algériens est double : in- venter les institutions qui accouchent d’un ave- nir fidèle à leur histoire et conforme à leurs at- tentes et prévenir l’aventurisme de ceux qui ont confisqué la nation. Face à tant de périls, la solidarité est notre ul- time ressource et devoir. On ne peut que le déplorer : la reconstruction de l’Algérie est de nouveau contrariée par la manœuvre en cours. La réparation des outrages infligés à la Kabylie et, à travers elle, le statut qui sera fait aux régions d’Algérie dans toute Constitution sont les signes les plus tangibles d’une prise de conscience des fautes originelles commises depuis 1962 et de la volonté poli- tique d’y remédier. uploads/S4/ 6-7147-5471f3f2-pdf.pdf
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- Publié le Oct 13, 2022
- Catégorie Law / Droit
- Langue French
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