QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION. 37 , RUE LARBI BEN M’HIDI, ALGER - N° 7206 ME

QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION. 37 , RUE LARBI BEN M’HIDI, ALGER - N° 7206 MERCREDI 13 AVRIL 2016 - ALGÉRIE 20 DA - FRANCE 1,30 € - GB 1£ 20 - ISSN 1111- 4290 LIBERTE LE DROIT DE SAVOIR, LE DEVOIR D’INFORMER RND : des préparatifs sous tension P .6 CONGRÈS EXTRAORDINAIRE DU PARTI Bouchouareb limoge les P-DG d’Imetal et de Batimetal P .4 LE RETARD DANS LA MISE EN MARCHE DES USINES D’EL-HADJAR EN SERAIT LA CAUSE C. E. SOUTIEN AUX GRÉVISTES DE LA FAIM Marche et grève de deux jours du Snapap à Béjaïa P .8 Les députés ne lâchent pas prise P .4 AFFAIRE CHAKIB KHELIL GEORGES LEEKENS À “LIBERTÉ” “L’Algérie a besoin d’un grand sélectionneur”P .19 La scène de trop! LE PROCÈS DE L’AFFAIRE SAIPEM A REPRIS HIER À MILAN La liste des témoins validée P .4 CAPACITÉ DU PRÉSIDENT À GOUVERNER Lire P .2/3 Yahia Magha Archives/Liberté D. R. Le Conseil constitutionnel interpellé LES MÉDIAS FRANÇAIS SONT REVENUS SUR LE SUJET L’état de santé de Bouteflika tourné en dérision APRÈS LES IMAGES VUES À LA TÉLÉVISION Les internautes crient leur indignation LES IMAGES DU CHEF DE L’ÉTAT ONT PROVOQUÉ L’INDIGNATION DE L’OPINION PUBLIQUE Mercredi 13 avril 2016 2 LIBERTE L’actualité en question C omme il fallait s’y attendre, la vi- site “sous haute tension” du Pre- mier ministre français, Manuel Valls, en Algérie a donné lieu à toutes sortes d’interventions sur les médias français. Ainsi, l’affai- re du refus de visa aux journalistes du Monde et du Petit Journal de Canal+ par les autorités algériennes aura été commenté en long, en large et même en travers. Une décision qui, de toute évidence, aura été très contre-productive pour ses auteurs. Jugeons-en ! L’émission politique “Ça vous re- garde”, consacrée aux relations franco-algé- riennes sur la chaîne parlementaire française LCP, s’est d’emblée intéressée aux images du président Bouteflika qui, selon l’animateur de l’émission, Ahmed Tazir, “se passent de tout commentaire et qui mettent mal à l’aise”. L’apparition du chef de l’État “très diminué et hagard, le regard perdu, quasi spectral” n’a pas échappé, pour ainsi dire, à l’ensemble des invi- tés comme l’ancien Premier ministre, Sid-Ah- med Ghozali, Yves Bonnet, ancien directeur de la DST, Hocine Malti, ancien vice-président de la Sonatrach, ou encore Nicolas Beau, journa- liste-écrivain et fondateur du site Mondafrique. Cette image inspire ainsi à SAG “comme à tous les Algériens, d’abord un sentiment de compas- sion : elle incarne surtout combien est grande la difficulté de l’Algérie à rentrer dans l’État de droit”, une “tare institutionnelle” qui perdure, selon lui, depuis l’indépendance. Pour Nicolas Beau, “le plus grave est que Bouteflika ne parle plus ! Il n’a plus les moyens physiques et intellec- tuels pour répondre aux situations d’urgence qui s’imposent à l’Algérie. Le pouvoir autiste est en apnée !” S’agissant de la couverture de l’affaire des Pa- nama Papers par les journaux de l’Hexagone et objet de récriminations algériennes, le journa- liste français relève “l’appréhension” par tous les pouvoirs successifs en Algérie face à la presse étrangère. Ce qui est, d’après lui, “très domma- geable et très négatif pour l’image du pays”. “C’est finalement se tirer une balle dans le pied !” Une affirmation que SAG fait sienne en fusti- geant pour sa part les thuriféraires du chef de l’État algérien, pris à défaut : “Ceux qui parlent d’atteinte au prestige et à l’honneur de l’Algérie devraient plutôt reconnaître que le Président n’est pas le président et qu’il n’a jamais été élu par son peuple. Manifestement, il n’a pas les moyens de gouverner. Et on nous dit pourtant qu’il gouver- ne !” Commentant la Une controversée du journal Le Monde, Nicolas Beau a estimé, non sans ironie, que le quotidien français aurait dû illustrer son article par la photo du président François Hollande tant Abdeslam Bouchouareb, ministre de l’Industrie et des Mines, impliqué dans le scandale des Panama Papers est consi- déré comme “l’homme des Français en Algérie” et propriétaire, note-t-il, d’un bien immobilier cossu au bord de la Seine. Sur Canal+, Le Petit Journal, l’émission de Yann Barthès, n’a pas raté l’occasion de se dilater la rate avec la santé du président Bouteflika. En disséquant les images “brutes” de l’ENTV “sans les ciseaux des cen- seurs”, il sera démontré, une fois encore, que le chef de l’État algérien est vraiment très mal en point. Et ce n’est pas tout ! La mimique du Premier mi- nistre algérien, Sellal, lors de la déclaration des journalistes français exprimant leur désaccord face au refus des visas n’est pas passé inaperçue. Loin s’en faut ! Un ralenti accompagné d’une flèche rouge s’est longuement attardé sur la moue que faisait notre Premier ministre, accu- sé par les journalistes français de vouloir “sanc- tionner les médias”. Par ailleurs, en écho à France Inter, la chronique de Guillaume Erner sur France Culture a fait de l’état de santé de Bouteflika un sujet d’actua- lité de politique française : “Quoi de mieux qu'un président fantoche pour assurer l'immobilis- me !” s’exclame-t-il en direction, notamment, de “tout ceux qui pestent (en France) contre les ravages de la communication, Bouteflika incar- ne une alternative, puisque cela fait des lustres que personne n’a entendu le son de sa voix. Mais ce modèle de président, et ce président modèle, est aussi une manière d’en finir avec cette volon- té permanente de réforme. Un chef de l’État em- baumé : quelle meilleure façon de régler le pru- rit du changement ?” M.-C. L. LES MÉDIAS FRANÇAIS SONT REVENUS SUR LE SUJET L’état de santé de Bouteflika tourné en dérision Le refus de visa aux journalistes français aura été, de toute évidence, une décision contre-productive pour ses auteurs. Des images qui ont choqué l’opinion publique. CE APRÈS LES IMAGES VUES À LA TÉLÉVISION Les internautes crient leur indignation L’ apparition du président Bou- teflika très affaibli aux côtés du Premier ministre fran- çais Manuel Valls faisait, jusqu’à hier encore, le tour de la Toile et no- tamment des réseaux sociaux Face- book et Twitter. Les réactions tant outrées que scandalisées se suivent et se ressemblent sur le fil de l’actuali- té. D’abord Nassira qui se dit très gê- née par les tweets portant le hashtag “#Bouteflika” : “Peut-on critiquer l'homme politique, son clan, sans moquer sa santé et son physique quasi grabataire ?”, s’interroge-t- elle. Pour Warda, “il est indigne de traiter cet homme de la sorte, cela peut s'apparenter à de la maltraitance”. Abondant dans le même sens, Lilya considère que “c'est inhumain !”. Quant à Brahim, celui-ci résume à sa manière la situation : “On maintient un sénile utile sur son trône, marion- nette de certains, impuissant dans son rôle.” Pour relever le côté “surréalis- te” des images montrées, Panama- miaou, un prête-nom en vogue, en veut pour preuve : “Le malaise ter- rible de Valls à côté de cette chose ba- veuse et totalement dépendante cen- sée diriger un pays.” En accolant un smiley larmoyant à son twitto, Ben- jamin estime également que “Boute- flika devrait être en maison de retrai- te”. Faisant dans l’humour noir, Alex Hervaud estime, pour sa part, sarcastique, que le défunt “François Mitterrand est, en ce jour du 11 avril 2016, en meilleure forme qu'Abdela- ziz Bouteflika” allusion probable- ment à Yves Bonnet, l’ancien patron DST, qui a établi un parallèle assez hasardeux avec le dernier mandat du président socialiste français. Enfin, l’activiste politique Amira Bouraoui saisira cette occasion pour enfoncer le clou. “Vous pensez que nous sommes sortis contre le 4e mandat parce qu'on s'ennuyait et qu'on vou- lait changer d'air ? C'est cette situa- tion qu'on voulait éviter. Dansons maintenant ! Ou alors sortons dans la rue !” s’écrie-t-elle. Ce rappel sera également relayé par le journaliste français Jean-Daniel Flaysakier qui, visiblement, n’a pas la mémoire courte : “On moque le président Bou- teflika mais n'oublions pas qu'il a été réélu dans un fauteuil.” Kalif analys- te intime l’ordre, lui, de cesser la mise en scène : “Arrêtez maintenant, Bou- teflika est trop vieux. Regardez-le, il n'a plus l'aptitude pour diriger l'Algé- rie.” Par ailleurs, certaines réactions médiatiques, qui ont fusé à la suite de l’apparition de Bouteflika, ont été commentées, à l’instar du billet de Daniel Morin diffusé sur France In- ter, lundi matin à une heure de très grande écoute, “Manu est de retour d’Algérie”. Cette intervention radio- phonique semble avoir atteint sa cible puisque plusieurs internautes s’en font l’écho. Comme Nathalie qui relève le fait rare que le chroniqueur se fasse rire lui-même à l’antenne. “Mais avec Bouteflika, tout est possible !”, justi- fie-t-elle. Pour BaroMaître, un par- tisan de la théorie du complot, “on va vite nous sortir un truc qui fasse ou- blier ces images-chocs. Genre trois mil- le terroristes abattus, cinq millions en fuite”. M.-C. L. ÉTAT DE SANTÉ DE ABDELAZIZ BOUTEFLIKA Les partis politiques aphones ! C ensée animer régulièrement la scène na- tionale, la classe politique algérienne, notamment les partis d’opposition, a pris, ces derniers temps, un pli, pour le moins incompréhensible, pour ne presque jamais ré- agir, uploads/S4/ 6-7206-dddb9a9f-pdf.pdf

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  • Publié le Jul 17, 2022
  • Catégorie Law / Droit
  • Langue French
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