LA VOCATION DE L’ARBRE D’OR est de partager ses admirations avec les lecteurs,

LA VOCATION DE L’ARBRE D’OR est de partager ses admirations avec les lecteurs, son admiration pour les grands textes nourrissants du passé et celle aussi pour l’œuvre de contem- porains majeurs qui seront probablement davantage appréciés demain qu’aujourd’hui. Trop d’ouvrages essentiels à la culture de l’âme ou de l’identité de cha- cun sont aujourd’hui indisponibles dans un marché du livre transformé en industrie lourde. Et quand par chance ils sont disponibles, c’est finan- cièrement que trop souvent ils deviennent inaccessibles. La belle littérature, les outils de développement personnel, d’identité et de progrès, on les trouvera donc au catalogue de l’Arbre d’Or à des prix résolument bas pour la qualité offerte. LES DROITS DES AUTEURS Cet e-book est sous la protection de la loi fédérale suisse sur le droit d’auteur et les droits voisins (art. 2, al. 2 tit. a, LDA). Il est également pro- tégé par les traités internationaux sur la propriété industrielle. 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Vous contribuerez à ce que les auteurs vous réservent à l’avenir le meilleur de leur production, parce qu’ils auront confiance en vous. © Gwenc’hlan Le Scouëzec, 2001, pour la première édition. © arbredor.com, octobre 2005, pour l’édition numérique. http://www.arbredor.com Tous droits réservés pour tous pays Gwenc’hlan Le Scouëzec L’Affaire Taldir Un montage « judiciaire » à la Libération E koun Fanch Taldir Jaffrennou hag e geneiled 5 Préambule La Gorsedd de Bretagne a établi ce dossier pour la défense de l’un des siens, le troisième Grand-Druide Taldir et de ses compagnons du Mouvement cultu- rel et autonomiste breton. Il n’entend pas par là défendre une politique quelle qu’elle soit, ni celle du gouvernement français de Vichy, ni celle des Allemands, ni celle des résistants gaullistes, ni celle des résistants communistes, ni celle des bandits, qui pullulaient alors en Bretagne et ailleurs, mais simplement l’honneur des idéalistes qui voulaient, comme beaucoup d’entre nous aujourd’hui, une Bretagne autonome et fédéraliste. La Gorsedd de Bretagne salue le courage et l’honneur des hommes et des femmes qui se dressèrent contre l’occupant allemand et qui l’emportèrent. Il s’incline devant les innombrables victimes de la barbarie nazie, comme Adrien Delavigne, vice-président du Cercle Celtique de Nantes, membre de la Gorsedd, mort en déportation à l’âge de 55 ans en 1944, et Francis Stephan, Alc’houeder Kreïsker, tailleur à Saint-Pol-de-Léon, membre de la Gorsedd, mort en déporta- tion à l’âge de 44 ans en 1944, et tout spécialement devant les millions de Juifs qui périrent dans les camps de concentration pour le seul fait d’avoir été juif, ou qui furent enfermés ou chassés de chez eux, comme Leo Perutz, membre de la Gorsedd de Bretagne. Ceci n’exclue pas, bien au contraire la liberté de pensée, dans la mesure où aucun acte délictueux ou criminel n’est rapporté. La Gorsedd de Bretagne qui a adhéré à la Déclaration Universelle des Droits de l’homme de l’ONU, en février 1988, entend en faire respecter les termes et, pour les périodes antérieures à sa publication, l’esprit qui était depuis longtemps le fondement de la démocratie. 6 Brève histoire du Mouvement Breton Après la création de l’Union Régionaliste Bretonne en 1898, la Gorsedd prit dans le Mouvement Breton, avant la première Guerre mondiale, la première place. Il fut fondé en 1899 par la réception, au sein de la Gorsedd galloise, d’une vingtaine de Bretons, qui devaient, dès 1900, se constituer en association, à l’époque non déclarable encore. En 1911, apparaît la Fédération Régionaliste de Bretagne sous la direction de Jean Choleau. Puis Breiz Dishual, fondée par Camille Le Mercier d’Erm qui avait sifflé quand on avait installé officiellement une statue insultante représen- tant l’Union de la Bretagne et de la France. En octobre 1912, paraît le Manifeste séparatiste. Guillaume II n’apparaît pas dans tout cela. Le nationalisme breton se déve- loppe et s’organise en dehors de toute influence allemande. Il est cependant di- gne de remarque que, dès avant la guerre de 1914, l’accusation de germanophilie était portée contre les bretonnants, y compris les enfants qui devaient en certains endroits faire des tours de cour, lorsqu’ils avaient parlé breton, en répétant : « Je suis un berlingot », entendez un habitant de Berlin, et cela simplement parce qu’on dit Ya en breton, pour dire oui, comme en allemand. Pendant la guerre, le « soldat Francès » fut fusillé pour une raison analogue. En 1919, à la suite des massacres de 1914-1918, Breiz Atao reprend le flam- beau des organisations antérieures, sous la direction d’Olivier Mordrel et de François Debeauvais. L’Allemagne n’était guère à cette époque en mesure de s’intéresser à la politique d’une péninsule extrême-occidentale, fût-elle pacifiste. Ce n’est que vers 1933 que certains contacts, bien modestes, furent pris avec les Allemands. Il n’empêche que, dès février 1928, Poincaré avait déjà proclamé la collusion entre les Bretons et les Allemands ! En 1939, au début de la guerre, Mordrel et Debeauvais, condamnés en Fran- ce pour autonomisme, s’enfuirent en Allemagne. Célestin Laîné, présent sur le front, fut condamné. Après l’armistice, le Mouvement Breton se scinda en trois groupes : celui des fédéralistes, qui souhaitaient une Bretagne autonome au sein de l’État Français et respectaient l’autorité du gouvernement de Vichy, et Taldir en était, celui des autonomistes qui poursuivaient sensiblement le même but, mais s’opposaient 7 Introduction violemment au gouvernement de Vichy, comme pouvaient le faire les gaullistes, et la majeure partie des membres du Mouvement Breton en étaient, enfin celui des alliés de l’Allemagne nazie, en petit nombre. Tous furent poursuivis et condamnés à la libération. Cependant, lorsqu’on voulut arrêter le Commandant Thomas, on apprit qu’il avait été fusillé par les Allemands. Des gens, comme le docteur Hervé Delaporte, de Chateauneuf du Faou, ou comme François Dantec de Brasparts, soutinrent l’action du maquis FTP . Ils n’en furent pas moins condamnés à la Libération. Après la fin de la guerre, le Mouvement breton se releva. Dès 1947, des grou- pes se formèrent dans le domaine culturel surtout, puis des mouvements politi- ques, comme le MOB, l’Union démocratique bretonne et enfin Emgann. En l’an 2000, les organisations bretonnes de tout poil sont florissantes. 8 Aperçu de l’histoire de la Gorsedd La Gorsedd fut créée en 1899 à Cardiff au Pays de Galles, par la réception, le 17 juillet, de 22 membres bretons qui se constituèrent en Gorsedd, filiale de la Gorsedd de Galles et obtinrent l’agrément de l’Archidruide le 26 septembre 1900. C’est actuellement la plus ancienne société du Mouvement breton, liée à la Gorsedd de Galles et à la Gorsedd de Cornouailles, de telle sorte que les mem- bres de l’un sont membres des deux autres. En 1939, trente Gorsedd digor ou Assemblées générales avaient eu lieu, de fraternisation entre les Bretons d’Armo- rique et leurs frères de Grande-Bretagne : c’est sans doute la plus belle manifes- tation de l’Entente Cordiale. En raison de ses lois intérieures, la Gorsedd s’est trouvée suspendu de son exercice pendant les deux Guerres mondiales, du 2 août 1914 au 28 juin1919 et du 2 septembre 1939 au 8 mai 1945. Pour cette raison, la Gorsedd de Bretagne ne put être l’objet de poursui- tes en 1944 et 1945. Il ne fut point jugé, puisqu’il n’y avait rien à juger. Il ne fut point condamné. Il reprit normalement ses activités qu’il a continuées jus- qu’aujourd’hui. 81 Gorsedd digor se sont déroulés depuis 1899. La langue bretonne est la langue officielle de la Gorsedd, qui s’intéresse de ce fait tout particulièrement à tout ce qui touche à l’évolution de la langue et de la culture bretonne. François Jaffrennou, barde Taldir, avait participé activement à la fondation de la Gorsedd. Nommé arouezvarzh (maître des cérémonies) dès 1902, il devait en 1933 devenir le troisième Grand-Druide. Il était d’un autonomisme modéré, très fédéraliste et respectueux de la France. Jusqu’à sa mort en 1955, il devait maintenir des liens très étroits avec le Pays de Galles, favorisant, dès 1910, l’Entente Cordiale. A l’occasion des fêtes annuel- les de la Gorsedd, il entretenait un contact étroit avec les autorités tant civiles que religieuses, préfectorales, épiscopales. Une partie du Mouvement breton le considérait comme trop modéré et beau- coup trop pusillanime. Aujourd’hui encore, la Gorsedd compte parmi ses membres plusieurs anciens résistants. Pendant de longues années et jusqu’à sa mort, le membre le plus émi- 9 L’affaire taldir nent du Poellgor (Conseil d’Administration) de la Gorsedd fut le Général Pierre Vallerie, ancien secrétaire à la Défense du Général de Gaulle et membre de la Résistance. 10 Le Gouvernement français du 16 juin 1940 au mois d’octobre 1944 uploads/S4/ affair-et-aldir.pdf

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  • Publié le Oct 07, 2022
  • Catégorie Law / Droit
  • Langue French
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