UNIVERSITÉ PANTHEON-ASSAS (PARIS-2) -o-O-o- Deuxième année de Licence Année uni

UNIVERSITÉ PANTHEON-ASSAS (PARIS-2) -o-O-o- Deuxième année de Licence Année universitaire 2007-2008 ANNALES PARFOIS COMMENTÉES DE DROIT ADMINISTRATIF -o-O-o- Pr Gilles J. GUGLIELMI (c) Pr Gilles J. GUGLIELMI – 2007 pour l’université Panthéon-Assas (Paris-2) PRÉFACE Le droit administratif se nourrit d'exemples. La préparation à l'examen est un entraînement. Les défauts de tout un chacun ne se corrigent bien que par l'exercice de la critique. C'est pourquoi l'entreprise des associations d’étudiants de me permettre de publier des annales parfois commentées, est certainement la plus profitable de toutes celles qui m'aient jamais été proposées. Mieux qu'un polycopié rédigé du cours, qui ne peut jamais égaler en volume ni en précision un manuel à jour disponible dans le commerce courant, et ne ferait que répéter ce que tout le monde a pu entendre en amphithéâtre, mieux qu'un recueil de plans détaillés, sortis tout droit de la science divine et incontestable des enseignants, qui ne laisserait aucune place à l'élaboration personnelle des solutions, renforcerait la fausse évidence d'une unique "bonne réponse", et ne ferait que répéter, sans l'exemple vivant, ce que chacun a pu construire dans les séances de travaux dirigés, mieux que le fatalisme, la prière ou l'abus des excitants, qui ne sont que des palliatifs destinés à vous donner l'impression que la réussite est immanente et qu'elle provient d'un savoir qui vous est extérieur, les Annales parfois commentées de droit administratif, sont une occasion de comprendre d'abord que la maîtrise des connaissances n'est que le préalable du travail demandé à l'examen, ensuite que la seule bonne réponse à la question posée par un sujet est celle dont vous avez pu vous convaincre vous-même et dont vous pouvez convaincre les autres, enfin que la réussite (universitaire ou autre) est d'abord en vous et qu'il vous appartient de la cultiver. Pour vous y aider, l'équipe pédagogique de droit administratif vous livre les commentaires de quelques sujets. (Attention ! Ils sont à jour à la date de l’épreuve et non à celle de leur publication.) Ils peuvent être utilisés de deux façons différentes. La première est de ne pas lire le commentaire et de produire en temps limité la copie que vous seriez capable d’écrire. A vous ensuite de comparer les résultats. La seconde est de lire le commentaire et de vous appuyer sur lui pour essayer de rédiger une copie parfaite dans la forme de l’argumentation et dans la qualité de la présentation. Aussi étrange que cela puisse vous paraître, en lisant vos copies, vous serez alors, un instant de raison, à la place des correcteurs. Répondent-elles à la question posée ? En comprend-on la logique et les développements ? Sont-elles raisonnables, excessives, naïves ? A moins de manquer fortement d'esprit critique, ces copies ne vous plairont pas de la première ligne à la dernière. Demandez-vous pourquoi. Et rappelez-vous qu'à quelques semaines près, d’autres yeux vous liront. Travaillez et persévérez. Gilles J. GUGLIELMI (c) Pr Gilles J. GUGLIELMI – 2007 pour l’université Panthéon-Assas (Paris-2) Session de mai-juin 1998 Document autorisé : Recueil des “ Très Grandes Décisions ” dans sa version reprographiée par l’université à condition qu’il soit vierge de toute annotation. Durée : 3 heures Les candidats sont invités à traiter au choix l’un des deux sujets suivants. I. – Sujet théorique “ Le principe de légalité ”. II. – Commentaire du sujet théorique OBSERVATIONS GÉNÉRALES Analyse du sujet : Nombreux sont les sujets qui portent d’une manière ou d’une autre sur le principe de légalité. Il faut dire que ce principe est la ligne directrice de la construction progressive du droit administratif depuis le début du XIXème siècle. Malgré son caractère connu, ce sujet n’est pas d’un traitement immuable. Notamment, en fonction de ses diverses formulations, ses développements peuvent être plus axés sur le problème théorique posé (le principe de légalité est-il autre chose que le principe de respect du droit en général ?), ou sur l’évolution historique du contrôle des personnes publiques par le juge administratif (quelle norme le juge est-il fondé à utiliser pour contraindre des personnes publiques qui ne sont pas soumises au droit commun ?). Par ailleurs, la nécessité de traiter un sujet classique se révèle souvent dans le fait que des évolutions importantes du droit se sont produites depuis son dernier corrigé. Règle 1 : Si un sujet très classique, voire canonique, est donné à un examen, c’est que l’enseignant attend des étudiants qu’ils réalisent une synthèse en fonction des évolutions les plus récentes. Règle 2 : Si un sujet classique, faisant l’objet de volumineux développements en cours ou de plusieurs corrigés, est donné à l’examen, c’est qu’il ne peut pas être traité comme une simple question de cours. Propositions de traitement : Il faudra intégrer aux développements les extensions récentes du contrôle du juge. Les premières proviennent de l’admission de normes de référence de plus en plus nombreuses et contraignantes (intégration du droit international et communautaire). Les secondes, du degré de précision accru de son contrôle (abandon du contrôle restreint, limitation des actes non susceptibles de recours). Etant donné l’énoncé très “plat” du sujet, lequel n’est pas formulé comme une question et n’invite pas à orienter le traitement d’une réponse vers des domaines précis, il conviendra de lui donner du “relief”, du dynamisme. L’étudiant peut y parvenir de deux façons. La première est de choisir une ligne directrice de la réponse qui soit univoque et peu nuancée. Il est possible et souhaitable, ici, d’abandonner le plan de type Oui/Mais, au profit du type Oui pour une première raison/Oui d’autant plus pour une seconde raison. La seconde façon de dynamiser le sujet est de choisir des intitulés “en mouvement”, dont les termes suggèrent des actions, des évolutions. Règle 3 : Lorsqu’un sujet est plat, il faut lui donner du relief. Règle 4 : Lorsqu’un sujet est énoncé de façon neutre, il faut soit en montrer le consensus et la puissance qui s’en dégagent, soit montrer qu’il cache une polémique. Dans le développement qui suit, la première option de la Règle 4 a été retenue. (c) Pr Gilles J. GUGLIELMI – 2007 pour l’université Panthéon-Assas (Paris-2) INTRODUCTION L’activité administrative doit être conforme au droit objectif. En première approximation, ce principe est désigné de manière classique sous l’appellation de "principe de légalité". En réalité, en adoptant cette approche, rien n’est dit de plus que ce qui est applicable à l’ensemble des systèmes juridiques, à savoir que le droit est édicté pour être respecté. Il n’y a, dans le principe, aucune spécificité du droit administratif par rapport à d’autres branches du droit. Pourtant, le principe de légalité a acquis en droit administratif une valeur toute particulière, non pas en raison d’une prétendue spécificité de contenu, mais parce qu’il traduit à la fois un idéal démocratique profondément ancré dans la culture juridique française, la soumission de tout pouvoir public au droit, et le manque originel de fondements textuels susceptibles de fonder la légitimité du juge administratif. L’activité des personnes publiques ou des personnes privées chargées d’un service public, une fois délimitée par la qualité des personnes, les modes et les domaines d’intervention, fait l’objet d’un contrôle, confié à une organisation juridictionnelle. Il reste à se poser les questions de savoir comment le contrôle est exercé, et au regard de quoi l’activité des personnes publiques et des personnes privées chargées de la gestion d’un service public est contrôlée. Ces deux questions nécessitent que l’on sépare clairement ce qui tient du droit objectif et de la théorie juridique, et ce qui relève de la pratique du contrôle. Or ces deux éléments semblent, depuis un siècle, avoir suivi une évolution distincte dans leurs fondements mais complémentaire dans leur sens. Autant le nombre et la valeur des normes de la légalité objective donnant lieu au contrôle connaissent un accroissement régulier, autant le juge chargé d’appliquer ces normes tend à développer la précision de son propre contrôle. C’est pourquoi seront successivement étudiés l’élargissement des sources (I) et l’approfondissement du contrôle (II). I. — L’ELARGISSEMENT DES SOURCES Remis à sa juste place, qui est en réalité la plus élevée du droit administratif par ce qu’il touche au fonctionnement profond du droit, le principe de légalité oblige à s’interroger sur les sources de la légalité qui encadrent l’activité administrative. Il ne s’agit ni plus ni moins que de la question des sources du droit administratif. A/ LE DEVELOPPEMENT DES SOURCES ECRITES Le développement le plus important que les sources écrites de la légalité ait connu en France au cours du XXème siècle est celui des textes à valeur constitutionnelle. Outre le texte même de la Constitution en vigueur, sont désormais considérés comme faisant partie d’un "bloc de constitutionnalité" les droits de l’Homme définis par la Déclaration de 1789, les principes particulièrement nécessaires à notre temps contenus dans le préambule de la Constitution de 1946, ainsi que les principes de souveraineté nationale rappelés par le Préambule de la Constitution de 1958 (CC, 16 juillet 1971, Liberté d’association, Rec.29, AJ 971.537, note Rivero, RDP 1971.1171, note Robert). Les textes qui traduisent ces principes s’imposent non seulement au législateur, mais aussi et uploads/S4/ annales-de-droit-administratif.pdf

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  • Publié le Jan 08, 2022
  • Catégorie Law / Droit
  • Langue French
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