INITIATION A LA SCIENCE DU DROITMUSULMAN VARIÉTÉS JURIDIQUES PAR F. CADOZ HUISS
INITIATION A LA SCIENCE DU DROITMUSULMAN VARIÉTÉS JURIDIQUES PAR F. CADOZ HUISSIER A MASCARA (ALGÉRIE) PRIX : 5 FRANCS Contre un mandat de 5 francs, adressé à l'auteur, on recevra, franco, l'ouvrage par la poste ORAN IMPRIMERIE TYPOGRAPHIQUE ET LITHOGRAPHIQUE A. PERRIER 9, BOULEVARD OUDINOT, 9 1868 PARIS CHALLAMEL AINÉ Librairie algérienne et coloniale 5, RUE JACOB INITIATION A LA SCIENCE DU DROIT MUSULMAN VARIÉTÉS JURIDIQUES LIBRAIRES DEPOSITAIRES Oran. — EUGÈNERENARD, boulevard Malakoff. Alger. - PEYRONT, rue Bab-Azoun. Philippeville. — M- HURLIN. Constantine. — Ve GUENDE. Marseille. — CAMOIN, rue Canebière. Lyon. — MÉRAZ (CHARLES),rue Impériale, 15. Paris. — CHALLAMEL AÎNÉ, rue des Boulangers, 30. Londres. - ADAMS (W.-J.), 59, Fleet Street. Berlin. - ABELSDORF (J.). Amsterdam. — L. VAN BAKKENES ET Cie. Saint-Pétersbourg. — BELLIZARD ET Cie. Les exemplaires qui ne porteront pas la signature de l'auteur seront ORAN. — IMPRIMERIE AD. PERRIER, BOULEVARD OUDINOT, 9 INITIATION A LA SCIENCE DU DROITMUSULMAN VARIETES JURIDIQUES PAR F. CADOZ HUISSIER A MASCARA (ALGÉRIE) PRIX : 5 FRANCS Contre un mandat de 5 francs, adressé à l'auteur, on recevra, franco, l'ouvrage par la poste ORAN IMPRIMERIE TYPOGRAPHIQUE ET LITHOGRAPHIQUE A. PERRIER 9, BOULEVARD OUDINOT, 9 1868 PARIS CHALLAMEL AINÉ Librairie algérienne et coloniale 5, RUE JACOB PRÉFACE L'ouvrage que je présente au Public n'est point une oeuvre de style : je n'ai pas cultivé les lettres, Il me paraît devoir être apprécié au point de vue des notions scientifiques qu'il contient. Un sujet pris dans un monde nouveau pour les Européens, et qui laisse encore un vaste champ d'études à ceux que séduit la recherche de l'inconnu, m'a peut-être entraîné dans la diffusion; mais, si j'ai été clair, le résultat cherché est atteint: la concision dégénère souvent en ob- scurité, et n'est quelquefois que de l'adresse à éluder une explication qu'on ne peut donner. II Des savants européens, aussi distingués qu'infatigables, ont depuis longtemps dévoilé le droit musulman ; mais le dernier mot n'a pas encore été dit; car les principes de ce droit sont épars et noyés dans de volumineux manuscrits, qu'il est difficile de se procurer et qu'on ne peut compulser qu'avec beaucoup de temps et de patience, et ils n'y sont ordinairement indiqués qu'implicitement, ce qui met le lecteur dans la nécessité de les deviner. — Quant aux docteurs mu- sulmans, ils tiennent trop à leur prestige, pour éclaircir ce qui est obscur, et en faciliter ainsi l'accès au vulgaire. III Rechercher ces principes, les coordonner, les offrir comme un autre fil d'Ariane à quiconque veut pénétrer dans le dédale de la vj PREFACE jurisprudence musulmane; démontrer qu'ils se prêtent admirable- ment à l'établissement de nos institutions en Algérie, tout en main- tenant la liberté et la pureté de la croyance ; — qu'avec leur aide, l'assimilation n'est plus un problème insoluble, mais une difficulté dont la solution est certaine, avec de la bonne volonté, dans un ave- nir peu éloigné ; — que l'application raisonnée de ces principes, sous l'empire desquels les Arabes ont atteint un haut degré de civilisa- tion, peut les relever et les unir à nous par les liens de l'intérêt et de l'amitié, ce que les masses comprendront, si on le veut bien, malgré les intrigues des mécontents: tel a été le but de mes efforts. IV Depuis vingt-cinq ans que j'habite l'Algérie, je me suis adonné, par goût, à l'étude de la langue arabe et du droit musulman. En arrivant à Alger, où j'ai été longtemps principal clerc de défenseur, j'ai commencé par apprendre l'arabe parlé, dans une fréquentation assidue des indigènes. Au cours du savant professeur, M. Bresnier, j'ai puisé les premières connaissances de la langue arabe littéraire. Avec des Tolbas, j'ai appris le droit musulman dans les manuscrits. Pendant de longues années, j'ai consacré à cette étude, les premiers moments de chaque jour, et ce n'est qu'en vivant de privations, que j'ai pu faire face aux dépenses que m'imposait l'acquisition des livres nécessaires et des autres moyens de travail. Quelques connaissances que j'ai en droit français donnaient un attrait irrésistible à mes investigations dans le domaine du droit musulman. Bientôt, mes relations avec les savants arabes s'étaient étendues ;—je fréquentais les jurisconsultes les plus distingués, et j'essayais de leur arracher les secrets d'une science qu'ils s'efforcent de tenir cachée, et qui semble être restée encore pleine de mystères; car, dans les rapports d'une intimité studieuse, l'homme se laisse ordinairement pénétrer à son insu ; — j'allais dans les prétoires des Cadis entendre les dis- cussions judiciaires ; —avec des Tolbas, je revoyais dans les manus- crits les questions que j'avais entendu discuter la veille. — Pendant le cours de mes travaux, plusieurs magistrats et fonctionnaires français, dont j'ai l'honneur d'être connu, m'ont invité plus d'une fois à publier quelque chose. J'ai toujours objecté la difficulté que PREFACE vij j'ai à écrire, l'insuffisance de mes connaissances en droit musulman, et leur ai offert mes notes, qu'ils ont refusées par délicatesse, quoiqu'ils eussent pu en faire un meilleur emploi que moi. Depuis, ils ne m'en ont pas moins réitéré leurs bienveillantes invitations; alors, je me suis laissé entraîner à écrire pour le Public ; tout ce que je viens de dire, ne tend qu'à exposer mes titres à son indul- gence. V Mais il en coûte pour publier quelque chose; aussi, ai-je dû res- treindre les proportions naturelles de l'objet de ma publication, tout en donnant à mon travail le développement nécessaire pour qu'il fût traité clairement : celui que j'ai choisi m'a paru assez in- téressant, parce qu'il présente le droit musulman sous son véritable jour, et que, parmi les matières auxquelles il touche, certaines n'ont encore été abordées, que je sache, par aucun Européen. . VI Les sectateurs de l'islamisme, soumis à la domination ou à l'in- fluence chrétiennes, se comptent par millions. Tout ce qui peut contribuer à leur assimilation avec nous ne doit pas être indifférent aux Souverains chrétiens que Dieu a appelés à les gouverner. Avec les mêmes lois que celles qu'ils ont aujourd'hui, ils ont été, pendant sept cents ans, le plus grand et le plus civilisé des peuples de l'Oc- cident ; ils avaient alors des magistrats qui ne relevaient que de leur conscience et qui savaient appliquer l'esprit et non pas seulement la lettre de la loi. VII Parmi les ouvrages remarquables qui ont été publiés en Europe sur le droit musulman, figure la traduction de Sid-Khalil par M. Perron. Il faut avoir étudié à fond la langue arabe, avoir longtemps Viij PRÉFACE fréquenté les musulmans, avoir pâli des nuits entières sur les ma- nuscrits, pour apprécier ce qu'un pareil travail a exigé de patience et de savoir. M. Perron avait reçu du gouvernement français le mandat honorable de traduire Sid-Khalil ; il ne pouvait, sans dé- passer les limites de ce mandat, traduire les commentaires de chaque texte. Il est vrai qu'il donne sur les passages les plus obscurs quel- ques explications puisées dans le commentaire de Sid-Krarchi ; mais que de doutes restent à lever, que de lacunes à combler, en pré- sence de textes laconiques, susceptibles de plusieurs interprétations- dont chaque passage est une règle supposant la connaissance de principes-qui n'existent dans ces textes qu'à l'état de propositions implicites ! Qu'est-ce d'ailleurs que l'opinion d'un auteur, en pré- sence d'opinions contraires, aussi respectables que la sienne, et qu'il nous importerait de connaître toutes dans leurs divergences, pour les comparer, et choisir celles que nous avons intérêt à faire accepter par les populations arabes, qui se conformeraient aux dé- cisions d'un jurisconsulte recommandé par nous, avec autant de facilité qu'ils se conforment à celles de Sid-Khalil ? Supposons que les Arabes, à. notre place, aient fait traduire le Code Napoléon ; est-ce que cette traduction, même accompagnée de quelques annotations judiciaires, pourrait leur donner une idée exacte du droit français ? Il est impossible de le croire, quand on voit presque chacun des articles de nos codes fournir matière à plu- sieurs volumes de commentaires. Il faut donc le reconnaître : la traduction du livre de Sid-Khalil n'aurait pu nous présenter un tableau complet de l'ensemble du droit musulman malékite qu'à la condition de n'être pas séparée de la traduction de tous les commentaires, ou du moins, de celle du commentaire le plus en renom sur cet auteur. Il y a plus : des erreurs étaient inévitables dans un travail aussi difficile ; il y en a eu de commises. Je suis loin de les reprocher à M. Perron, mais elles prouvent que l'ouvrage d'un seul, si recom- mandable qu'il soit, resté sans contrôle et sans contradiction, peut nous jeter dans une fausse route et retarder l'accomplissement de notre oeuvre civilisatrice. PREFACE IX VIII Presque tous les ouvrages publiés en France et en Algérie sur le droit musulman ne sont que des compilations de traductions plus ou moins exactes. — Les compilateurs, à peu d'exception près, ne connaissent pas même l'arabe parlé ; dès lors, il leur est absolu- ment impossible de confronter avec les originaux les traductions que souvent ils altèrent, de uploads/S4/ cadoz-francois-1868-initation-a-la-science-du-droit-musulman.pdf
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- Publié le Mar 08, 2022
- Catégorie Law / Droit
- Langue French
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