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LA RECONNAISSANCE NATIONALE DES DROITS DE L’HOMME INTRODUCTION : Les droits de

LA RECONNAISSANCE NATIONALE DES DROITS DE L’HOMME INTRODUCTION : Les droits de l’Homme sont un ensemble de droits (politiques, économiques, sociaux…) inhérents à l’Homme en tant qu’être humain abstraction faite de sa condition sociale, culturelle, religieuse ou ethnique. Le contenu de ces droits a évolué au cours de l’histoire parallèlement à l’évolution des sociétés sur le plan politique, économique, technologique, et surtout intellectuel. La reconnaissance de ces droits, quant à elle, est fonction des paradigmes dominants (philosophique, religieux, culturels). Toutefois, la reconnaissance de ces droits n’est pas toujours synonyme de la mise en place d’institutions et de dispositions législatives pour leur protection. Cette dernière est l’enjeu des acteurs politiques qui, selon la conjoncture, l’érigent ou non en priorité en l’intégrant dans leur discours, quite à en faire des revendications. Au Maroc, la reconnaissance des droits de l’Homme est intimement liée à son histoire avec toutes ses composantes politiques, religieuses et culturelles, sans oublier l’incidence de la culture occidentale introduite par le protectorat et amplifiée ultérieurement par le phénomène de la mondialisation. Notre problématique est : Comment la reconnaissance des droits de l’Homme a évolué au Maroc ? Pour répondre à cette problématique nous allons adopter une approche historique à travers laquelle nous traiterons dans une première partie la reconnaissance des droits de l’Homme dans les périodes précoloniale et coloniale, et nous réserverons une deuxième partie pour la période postcoloniale. PARTIE1 : Les périodes précoloniale et coloniale : Les droits de l’Homme supposent au préalable une instance qui les énonce, les définit, et les applique. A-La période précoloniale : L’Etat chérifien est fondé sur le principe de l’allégeance, c’est un système où l’individu est considéré comme sujet soumis à l’autorité de l’Etat et non comme citoyen disposant de droits. La vie de l’individu est encadrée par la loi musulmane pour les musulmans, et la loi hébraïque pour la minorité juive. Dans ce contexte les droits de l’Homme se limitaient à ceux reconnus par la religion, comme le droit à la vie, à la propriété, à fonder une famille……. B- La période coloniale : C’est avec le protectorat que l’idée des droits de l’homme commence à émerger. La découverte par les marocains des valeurs importées par des enseignants, des avocats, des intellectuels, des syndicalistes européens de gauche va permettre la rencontre entre les idéaux de 1789 et ceux que véhiculent les courants réformistes arabes « la nahda » dont se sont imprégnés certains nationalistes, issus de l’élite citadine, formés dans les écoles traditionnelles puis les universités au Caire à Damas ou Naplouse. Le nationalisme marocain se trouve alors sollicité par l’idéal des idées des lumières et de la révolution Française, qui va influencer le combat pour les libertés publiques et pour la libération. Cette influence, se traduira d’une part par la création de la ligue des droits de l’homme à Tétouan en19341, qui sera la base d’un cadre organisé à partir duquel seront formulées les demandes des réformes économiques, politiques et sociales ; et d’autre part par la collaboration de certains nationalistes au sein de la ligue française des droits de l’homme. De même la référence aux idées de la révolution française des différents partis politiques et syndicats est l’expression de cette influence. Cependant le référentiel arabo-musulman mobilisé par les nationalistes suscite la réticence des organisations françaises des droits de l’homme, qui y voit une 1 Malika Haddad, lecture le mouvement marocain pour les droits de l’homme entre consensus national et engagement citoyen (Marguerite Rollinde),p82. Disponible sur (https://www.cairn.info/revue-confluences- mediterranee) consulté le24/12/2021 à 18h. tendance « cléricale dangereuse »2, ce qui montre qu’on est loin de la conception universelle des droit de l’Homme prônée par l’occident. 2 Ibid., p83 uploads/S4/ la-reconnaissance-nationale-des-droits-de-l.pdf