Méthodologie de la Dissertation en philosophie ● Votre brouillon : Dans un prem

Méthodologie de la Dissertation en philosophie ● Votre brouillon : Dans un premier temps, vous allez analyser le sujet : Identifier et analyser les mots-clés ainsi que les présupposés (ce que ces notions sous-entendent) : Exemple ​: « ​Peut​-on ​renoncer​ à la ​vérité​? » « ​Éprouver l’injustice​, est-ce ​nécessaire​ pour ​savoir​ ce qui est ​juste​? » Pour chaque mot-clé, cherchez leur définition et les liens entre eux. Vous allez vous demander en quoi cette question pose problème et en quoi une seule réponse ne peut pas suffire. Demandez vous aussi pourquoi on vous pose CETTE question et pas une autre : ce qu'on veut savoir en posant cette question. Quelques arguments et idées émergent : rassembler les exemples, références et philosophes pour appuyer ces arguments et idées. Sur votre feuille de brouillon, créez vos parties et sous-parties qui doivent répondre à la question posée. Vous disposez de peu de temps, écrivez l'introduction et la conclusion au brouillon et les mots-clés dans votre plan détaillé. ● Étapes de l'introduction : L'introduction doit être accrocheuse, doit donner envie au correcteur de lire la suite. 1. La Doxa : c'est l'opinion courante, toute faite, les « on-dit ». 2. L'objection de la doxa : remettre en cause la doxa. On doit montrer que cette opinion toute faite ne va pas de soi, qu'elle peut être remise en question. 3. La problématique : elle dégage ce qui pose problème dans le sujet, elle exprime la difficulté, la contradiction qui s'y cache. 4. L'enjeu du ou des problème(s) : Ce que vous souhaitez démontrer dans votre dissertation. 5. L’annonce du plan : c’est ce qui va vous permettre de répondre à votre question de départ, en y exposant les grandes étapes sur lesquelles votre développement portera. ● Étapes du plan : Un plan est généralement composé de trois parties. ​Le plan va permettre de répondre à la 1 question posée. Le développement doit suivre un ordre logique, une progression : la ​partie I va exposer une ​thèse​. A vous de défendre cette thèse en donnant des arguments et références. Cependant, cette thèse a ses limites et pose à nouveau problème. La ​partie II va soutenir apporter une nouvelle idée, avec de nouveaux arguments et références, pour répondre aux limites de la première partie. Mais cette seconde partie a également ses limites. La ​partie III​ fera de même que la partie II. Chaque partie va suivre un ordre logique de la partie précédente. La dissertation doit être un cheminement de votre raisonnement, une progression pour répondre au problème. C’est pourquoi, vous avez besoin de ​transition entre chaque partie. La transition c'est ce qui va permettre le passage d'une partie à l'autre, sans que cela soit brusque et incongrue. Erreurs à éviter : 1. Ne pas écrire et numéroter les titres de vos parties. Faites-le uniquement au brouillon. Commencez néanmoins votre partie par une phrase d'accroche qui va annoncer la thèse ce que vous allez défendre (en gros, de quoi vous allez parler). 2. Ne pas faire de plan du type : Partie I : oui ; Partie 2 : Non ; Partie 3 : Mélange de oui et de non ou bof. 3. Attention au hors sujet : vous êtes en train de rédiger puis, d'un coup une nouvelle idée apparaît ! Elle peut vous emmener autre part et vous éloigner complètement du thème. Vous pourrez vous y perdre ! Gardez toujours en tête, tout au long de la rédaction que vous devrez répondre à votre problématique. Cependant, vous pourrez proposer cette nouvelle en ouverture à la fin de votre conclusion ! ● La conclusion​ : La conclusion n'est pas un résumé du devoir mais doit exposer en quoi il répond à votre problématique de départ. On doit donc y trouver tous les principaux arguments qui ont permis de répondre à cette question. Proposez une ​ouverture à la fin de votre dissertation ​: elle expose les non-dits, ce qu'on pourrait se poser par la suite comme question, ce qui serait intéressant de se demander. 2 Exemples de dissertations corrigées (puisées sur internet) : Éprouver l’injustice, est-ce nécessaire pour savoir ce qui est juste ? (sujet BAC S 2018) Le problème de cette question repose sur deux distinctions, entre « ​injustice ​» et «​juste​», entre « ​éprouver​ » (ressenti subjectif) et « ​savoir​ » (réalité objective). La première distinction nécessite de bien reprendre des définitions de la justice vues en cours, puis de définir a contrario ce qu’est l’injustice : peut-on comprendre l’injuste par son contraire? La seconde distinction repose sur la dualité sentiment/raison, « éprouver » affectivement VS « savoir » rationnellement. Il faut se demander si un sentiment (d’injustice) peut reposer sur une idée rationnelle (de justice). → Éprouver l’injustice est-il naturel ou nécessite-il un savoir, moral, juridique, ou encore politique ? Reformulée, la question donne : Faut-il posséder une idée rationnelle de la justice pour ressentir l’injustice ? La connaissance du juste est-elle une condition préalable à tout sentiment d’injustice ? Il faut donc bien se demander en quoi consiste le problème, car habituellement nous pensons que le sentiment d’injustice est premier (l’exemple du jeune enfant qui ressent de l’injustice sans forcément connaître l’idée de justice) et que l’idée de justice est le fruit d’une rationalisation secondaire. Il faut préciser également « nécessaire » : ici, une condition impérativement requise. Les notions du programme en jeu dans le sujet sont : la justice, le droit, le sujet, la conscience, la raison. Il était possible de raisonner selon le plan suivant : I - Éprouver l’injustice est une condition préalable et nécessaire à la connaissance du juste II - Il faut avoir une idée du juste pour ressentir authentiquement l’injustice III - On éprouve d’abord l’injustice de laquelle on se forge une idée du juste, idée qui sert alors à juger rationnellement l’injustice Auteurs possibles : Platon, République (mythe de Gygès). Aristote, Ethique à Nicomaque. Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes. Rawls, Théorie de la justice. Ouverture : s’interroger sur les liens entre justice, injustice et bonheur. Peut-on renoncer à la vérité ? (sujet BAC L 2018) D’abord, il faut s’étonner d’une telle question : pourquoi pourrions-nous renoncer à la vérité alors que nous y tenons tant de manière générale ? 3 La question « Peut-on renoncer à la vérité ? » implique qu’il y aurait quelque chose, finalement, de négatif dans la vérité, de trois points de vue. D’abord du point de vue de la connaissance : bien qu’attaché à la vérité, on envisage ici la possibilité de renoncer à la connaissance vraie (alors pourquoi ?). Ensuite d’un point de vue moral : possédant une vérité, ai-je le droit d’y renoncer ? Enfin, d’un point de vue psychologique : puis-je renoncer à une vérité douloureuse ? Une difficulté (un « piège ») se trouve dans l’énoncé : il s’agit de « renoncer à la vérité » et non à la recherche de la vérité. Ce qui veut dire : j’ai une vérité et j’y renonce (et non je cherche la vérité, je ne la trouve pas, et je renonce à cette recherche). La mot « vérité » a à être pris dans différents sens, afin d’ouvrir la question et les possibilités de plan. Par exemple, la vérité comme adéquation entre la pensée ou la parole d’une part, et le réel d’autre part. Dans ce cas, pouvoir renoncer à la vérité, c’est pouvoir renoncer à dire ce qui s’est passé, ou à y penser (évidemment, en précisant pourquoi nous serions amenés à un tel renoncement, et si, moralement, nous le pouvons). Le verbe « peut-on » se questionne donc d’un point de vue moral (avons-nous le droit ?) mais aussi d’un point de vue psychologique : est-il possible de se détacher d’une vérité dont nous aurions au fond besoin ? Sans oublier le point de vue de la connaissance elle-même : si un savoir est vrai, ne s’impose-t-il pas à nous ? Il faut aussi considérer le « la » de « la vérité » : la question n’est pas « Peut-on renoncer à une vérité ? », en particulier, mais à la vérité en général. Il faut se demander s’il existe une vérité générale, voire universelle. Il faut être concret et analyser les conséquences possibles de ce renoncement : le mensonge, l’oubli, par exemple. Les notions du programme en jeu dans le sujet sont : la vérité, la raison et le réel, la conscience, la liberté (suis-je libre de renoncer à la vérité ?) notamment. Il était possible de raisonner selon le plan suivant : I - On ne peut renoncer à la vérité car cette dernière s’impose à nous, par exemple scientifiquement. II - On ne peut moralement renoncer à la vérité car cette dernière relève du devoir (de vérité, de mémoire). III - On peut renoncer à la vérité quand celle-ci s’avère douloureuse. Auteurs possibles : Sextus Empiricus, Hypotyposes pyrrhoniennes. Descartes, Méditation métaphysique, 2. Nietzsche, Le gai savoir. Ouverture : mettre en lien avec la notion uploads/S4/ methodologie-de-la-dissertation-bac-philo 2 .pdf

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  • Publié le Nov 07, 2021
  • Catégorie Law / Droit
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