Michelet, Jules. Oeuvres complètes. Édition définitive, revue et corrigée, Luth

Michelet, Jules. Oeuvres complètes. Édition définitive, revue et corrigée, Luther. 1894. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. 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MICHELET ÉDITION DÉFINITIVE, REVUE ET CORRIGÉE PARIS ERNEST FLAMMARION, ÉDITEUR 26, RUE RACINE, PRÈS L'ODÉON Tous droits réservés. @ 1 PRÉFACE Ce qu'on va lire n'est point un roman historique sur la vie de Luther, pas davantage une histoire de la fondation du luthéranisme. C'est une biographie, com- posée d'une suite de traductions. Sauf les. premières années, que Luther ne pouvait raconter lui-même, le traducteur a eu rarement besoin de prendre la parole. Il n'a guère fait autre chose que choisir, dater, ordonner les textes épars. C'est constamment Luther qui parle, toujours Luther raconté par Luther. Qui serait assez hardi pour mêler ses paroles à celles d'un tel homme? Il fallait se taire, et le laisser dire. C'est ce que l'on a fait, autant qu'il était possible. Ce travail, publié en 1835, a été fait presque entiè- rement dans les années 1828 et 1829. Le traducteur de la Scienza nuova sentait vivement à cette époque le besoin de redescendre des théories aux applications, d'étudier le général dans l'individuel, l'histoire dans la biographie, l'humanité dans un homme. Il lui 2 PRÉFACE fallait un homme qui eût été homme à la plus haute puissance, un individu qui fût à la fois une personne réelle et une idée de plus, un homme complet, de pensée et d'action; un homme enfin dont la vie fût connue tout entière, et dans le plus grand détail, dont tous les actes, toutes les paroles, eussent été notés et recueillis. Si Luther n'a pas fait lui-même ses Mémoires, il les a du moins admirablement préparés'. Sa correspon- dance n'est guère moins volumineuse que celle de Voltaire. De plus, il n'est aucun de ses ouvrages dog- matiques ou polémiques où il n'ait, sans y songer, déposé quelque détail dont le biographe peut faire son profit. Ajoutez que toutes ses paroles ont été avide- ment recueillies par ses disciples. Le bon, le mauvais, l'insignifiant, ils ont tout pris ce que Luther laissait échapper dans la conversation la plus familière, au coin du feu, au jardin, à table, après souper, la moindre chose qu'il disait à sa femme, à ses enfants, à lui-même, vite ils l'écrivaient. Un homme observé et suivi de si près a dû à chaque instant laisser 1. Nous avons suivipourlesœuvres allemandes l'édition de Wittemberg, en12volumes in-folio, 1539-1559; pourles œuvres latines, celledeWittem- berg,en 7 volumes in-folio, 1545-1558, quelquefois celled'Iéna,1600-1612, en4 volumes in-folio;pourles Tischreden, l'édition de Francfort, 1568, in-folio. Quant aux citations tirées des Lettres, elles ont été exactement datées dans le texte et suffisent pour faire retrouver aisément ces passages dans l'excel- lente édition de hi. de Wette, 5 volumes in-8°; Berlin, 1825. Indépendamment des œuvres de Luther, nous avons mis à profit quelques autres ouvrages Ukert, Seckendorf, Mahreinecke, etc. PRÉFACE 3 tomber des mots qu'il eût voulu ravoir. Plus tard les luthériens y ont eu regret. Ils auraient bien voulu rayer telle ligne, arracher telle page. Quod scriptum est, scriptum est. C'est donc ici le vrai livre des Confessions de Luther, confessions négligées, éparses, involontaires, et d'autant plus vraies. Celles de Rousseau sont à coup sûr moins naïves, celles de saint Augustin moins complètes et moins variées. Comme biographie, celle-ci se placerait, s'il l'eût écrite lui-même en entier, entre les deux autres dont nous venons de faire mention. Elle présente réunies les deux faces qu'elles offrent séparées. Dans saint Augustin, la passion, la nature, l'individualité humaine, n'apparaissent que pour être immolées à la grâce divine. C'est l'histoire d'une crise de l'âme, d'une renaissance, d'une Yitcc nuova; le saint eût rougi de nous faire mieux connaître l'autre vie qu'il avait quittée. Dans Rousseau, c'est tout le contraire; il ne s'agit plus de la grâce; la nature règne sans par- tage, elle triomphe, elle s'étale; cela va quelquefois jusqu'au dégoût. Luther a présenté, non pas l'équi- libre de la grâce et de la nature, mais leur plus dou- loureux combat. Les luttes de la sensibilité, les tenta- tions plus hautes du doute, bien d'autres hommes en ont souffert; Pascal les eut évidemment, il les étouffa et il en mourut. Luther n'a rien caché, il ne s'est pu contenir. Il a donné à voir en lui, à sonder la plaie 4 PRÉFACE profonde de notre nature. C'est le seul homme peut- être où l'on puisse étudier à plaisir cette terrible anatomie. Jusqu'ici on n'a montré de Luther que son duel contre Rome. Nous, nous donnons sa vie entière, ses combats, ses doutes, ses tentations, ses consolations. L'homme nous occupe ici autant et plus que l'homme de parti. Nous le montrons, ce violent et terrible réfor- mateur du Nord, non pas seulement dans son nid d'aigle à la Wartbourg, ou bravant l'Empereur et l'Empire à la diète de Worms, mais dans sa maison de Wittemberg, au milieu de ses graves amis, de ses enfants qui entourent la table, se promenant avec eux dans son jardin, sur les bords du petit étang, dans ce cloître mélancolique qui est devenu la demeure d'une famille; nous l'entendons rêvant tout haut, trouvant dans tout ce qui l'entoure, dans la fleur, dans le fruit, dans l'oiseau qui passe, de graves et pieuses pensées. Quelque sympathie que puisse inspirer cette aimable et puissante personnalité de Luther, elle ne doit pas influencer notre jugement sur la doctrine qu'il a enseignée, sur les conséquences qui en sortent néces- sairement. Cet homme qui fit de la liberté un si éner- gique usage, a ressuscité la théorie augustinienne de l'anéantissement de la liberté. Il a immolé le libre arbitre à la grâce, l'homme à Dieu, la morale à une sorte de fatalité providentielle. PRÉFACE 5 De nos jours les amis de la liberté se recomman- dent volontiers du fataliste Luther. Cela semble bizarre au premier coup d'oeil. Luther lui-même croyait se retrouver dans Jean Huss, dans les Vau- dois, partisans du libre arbitre. C'est que ces doctrines spéculatives, quelque opposées qu'elles paraissent, se rencontrent toutefois dans leur principe d'action, la souveraineté de la raison individuelle, la résistance au principe traditionnel, à l'autorité. Il n'est donc pas inexact de dire que Luther a été le restaurateur de la liberté pour les derniers siècles. S'il l'a niée en théorie, il l'a fondée en pratique. Il a, sinon fait, au moins courageusement signé de son nom la grande révolution qui légalisa en Europe le droit d'examen. Ce premier droit de l'intelligence humaine, auquel tous les autres sont rattachés, si nous l'exerçons aujourd'hui dans sa plénitude, c'est à lui en grande partie que nous le devons. Nous ne pou- vons penser, parler, écrire, uploads/S4/ michelet-jules-oeuvres-completes-edition-definitive-revue-et-corrigee-luther-1894 1 .pdf

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  • Publié le Fev 15, 2022
  • Catégorie Law / Droit
  • Langue French
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