Berthelot, Marcellin (1827-1907). Les origines de l'alchimie. 1885. 1/ Les cont

Berthelot, Marcellin (1827-1907). Les origines de l'alchimie. 1885. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. 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Je ne sais si les déduc- tions impératives de la raison scientifique réali- seront un jour cette prescience divine, qui a soulevé autrefois tant de discussions et que l'on n'a jamais VI I.KSORIGINI-S DKl.'.U.CHIMIi: réussi à concilier avec le sentiment non moins impé- ratif de la liberté humaine. En tout cas l'univers matériel entier est revendiqué par la science, et personne n'ose plus résister en face à cette revendica- tion. La notion du miracle et du surnaturel s'est évanouie comme un vain mirage, un préjugé su- ranné. Il n'en a pas toujours été ainsi; cette conception purement rationnelle n'est apparue qu'au temps des Grecs; elle ne s'est généralisée que chez les peuples européens, et seulement depuis le xvme siècle. Même de nos jours, bien des esprits éclairés demeurent en- gagés dans les liens du spiritisme et du magnétisme animal. Aux débuts de la civilisation, toute connaissance affectait une forme religieuse et mystique. Toute action était attribuée aux dieux, identifiés avec les astres, avec les grands phénomènes célestes et terres- tres, avec toutes les forces naturelles. Nul alors n'eut osé accomplir une oeuvre politique, militaire, médi- cale, industrielle, sans recourir â la formule sacrée, destinée à concilier la bonne volonté des puissances mystérieuses qui gouvernaient l'univers. Les opéra- tions réfléchies et rationnelles ne venaient qu'ensuite, toujours étroitement subordonnées. Cependant ceux qui accomplissaient l'oeuvre elle- même ne tardèrent pas à s'apercevoir que celle-ci se PRlU'AClî VII % réalisait surcoat par le travail cflîcacc de la raison et de l'activité humaines. La raison introduisit à son. tour, pour ainsi dire subrepticement, ses règles précises dans les recettes d'exécution pratique; en attendant le jour où elle arriverait à tout dominer. De là une période nouvelle, demi-rationaliste et demi-mystique, qui a pré- cédé la naissance de la science pure. Alors fleurirent les sciences intermédiaires, s'il est permis de parler ainsi : l'astrologie, l'alchimie, la vieille médecine des vertus des pierres et des talismans, sciences qui nous semblent aujourd'hui chimériques et charlatanesques. Leur apparition a marqué cependant un progrès im- mense à un certain jour et fait époque dans l'his- toire de l'esprit humain. Elles ont été une transition nécessaire entre l'ancien état des esprits, livrés à la magie et aux pratiques théurgiques, et l'esprit actuel, absolument positif, mais qui, même de nos jours, semble trop dur pour beaucoup de nos contempo- rains. L'évolution qui s'est faite à cet égard, depuis les Orientaux jusqu'aux Grecs et jusqu'à nous, n'a pas été uniforme et parallèle dans tous les ordres. Si la science pure s'est dégagée bien vite dans les mathé- matiques, son règne a été plus retardé dans l'astrono- mie, où l'astrologie a subsisté parallèlement jusqu'aux temps modernes. Le progrès a été surtout plus lent en'chimie, où l'alchimie, science mixte, a conservé vin i.rs ORKÏINI s DF.I.'AI.CIIIMII: scs espérances merveilleuses jusqu'à la fin du siècle dernier. L'étude de ces sciences équivoques, intermédiaires entre la connaissance positive des choses et leur interprétation mystique', offre une grande importance pour le philosophe. Klle intéresse également les sa- vants désireux, de comprendre l'origine et la filiation des idées et des mots qu'ils manient continuellement. Les artistes, qui cherchent à reproduire les oeuvres de l'antiquité, les industriels, qui appliquent à la culture matérielle les principes théoriques, veulent aussi savoir quelles étaient les pratiques des anciens, par quels pro- cédés ont été fabriqués ces métaux, ces étoffes, ces produits souvent admirables qu'ils nous ont laissés. L'étroite connexion qui existe entre la puissance intel- lectuelle et la puissance matérielle de l'homme se re- trouve partout dans l'histoire ': c'est le sentiment se- cret de cette connexion qui fait comprendre les rêves d'autrefois sur la toute-puissance de la science. Nous aussi nous croyons à cette toute-puissance, quoique nous l'atteignions par d'autres méthodes. Telles sont les vues qui m'ont amené à m'occuper des Origines de l'Alchimie, à chercher à faire revivre cette doctrine perdue, à retracer l'histoire de ses adeptes, de ses laboratoires et de ses idées. Je me suis cru appelé à cette étude. En effet, les débuts de la science que je cultive depuis tant d'années m'ont souvent pré- PRF.FACI- * IX occupe; mais les renseignements brefs et incomplets donnes à cet égard dans les histoires de la chimie étaient plutôt de nature à piquer la curiosité qu'à la satisfaire. Ces origines ont quelque chose de bizarre. La chimie, la plus positive peut être des sciences, celle dont nous maîtrisons le plus directement l'objet, dé- bute par des imaginations extravagantes sur l'art de faire de l'or et de transmuter les métaux; ses premiers adeptes sont des hallucinés, des fous et des charlatans, et cet état de choses dure jusqu'au xvinc siècle, mo- ment où la vraie doctrine, remplace l'antique alchimie. Aussi les chimistes sérieux ont-ils hâte en général de se détourner de celle-ci; ce qui explique l'abandon dans lequel son histoire est tombée. C'est un fait bien connu de tous ceux qui ont enseigné, à savoir que les spécialistes étudient surtout une science en vue de ses applications : la plupart ne se tourmentent guère de son passé. L'Histoire des sciences attire surtout les phi- losophes et les gens curieux de la marche générale de l'esprit humain. Mais, si les spécialistes n'aiment ni les récits historiques ni les abstractions, par contre les philosophes sont arrêtés en chimie par le caractère technique du langage et le tour particulier des idées. Ils ont besoin d'être initiés par quelque personne compétente; nécessité plus grande s'il se peut que partout ailleurs dans une science qui a changé de fond en" comble, il y a cent ans, le système général de X l.l-S ORKMNKS !>KJ.'Al.f.UIMir scs idées. Or, tel est le rôle que je me propose de remplir. Je demande la permission d'entrer dans quelques détails sur la composition de cet ouvrage ; ne fut-ce que pour marquer au Public mon respect, en lui disant quelles sont mes références et mes autorités. Depuis bien des années, je réunissais des notes sur l'histoire de la chimie, lorsque le voyage que je fis en Orient en 1869, à l'occasion de l'inauguration du canal de Suc/., la visite des ruines des villes et des temples de l'ancienne Egypte, depuis Alexandrie jusqu'à Thèbes et Philoe, l'aspect enfin des débris de cette civilisation qui a duré si longtemps et s'est avancée si loin dans scs industries, reportèrent mon esprit vers les con- naissances de chimie pratique que celles-ci supposent nécessairement. Les alchimistes prétendaient précisément faire remonter leur science à l'Egypte. C'était la doctrine sacrée, révélée par Hermès à scs prêtres. Mais où retrouver les tracts positives de cet ordre de con- naissances uploads/S4/les-origines-de-l-x27-alchimie 1 .pdf

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  • Publié le Aoû 14, 2022
  • Catégorie Law / Droit
  • Langue French
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